Alors que nous allons reprendre le confinement, les blogs vont reprendre leurs journaux et je voudrais rappeler à mes confrères que l’on peut raconter absolument n’importe quoi sur un blog et que l’on peut dépasser l’émotion provoquée par le port du masque en entrant dans un Super U ou la colère provoquée par la bêtise de la communication du gouvernement.
Ainsi, hier, il était prévu qu’aille déconfiner la tombe
familiale au cimetière avec ma mère. Comme il m’avait fallu emprunter une
voiture, j’avais tout millimétré pile poil pour ne pas faire durer le plaisir. Mais
pour bien décrire le cadre de cette histoire, il faut raconter qu’il était
prévu qu’un jardinier passe deux jours à la maison – enfin, dans le jardin,
quoi – histoire de faire ce que je n’avais pas fait depuis le début de mon
confinage Breton et néanmoins Loudéacien.
Le matin, j’avais entassé les outils dont j’aurai sans doute
besoin au cimetière sur le sol du garage pour être prêt à les mettre dans le
coffre de la voiture qui aurait dû se garer sur l’allée en pavés mais le camion
du jardinier était garé devant l’entrée de l’allée avant l’arrivée de la
voiture (logique, il fallait que le petit gars le remplisse avec le produit de
ses tailles).
Au moment de la gamelle, je suis sorti discuter avec lui
deux minutes et il m’a demandé s’il pouvait ranger ses outils dans le garage
pendant la pause. Je réponds évidemment positivement et lui dit, « comme
ça » que s’il lui manque un truc, il pouvait taper dans notre matériel.
Au moment, de partir chercher ma mère pour aller acheter des
chrysanthèmes puis arranger la tombe, j’ai voulu charger la voiture mais comme
elle n’était pas sur l’allée, j’ai choisi de mettre les petits outils (le
sécateur, le machin pour biner, la brosse, la serpillère, un trident pour
tridenter et des trucs comme ça) dans le seau qu’utilise la femme de ménage
pour faire ce qu’une femme de ménage peut faire avec un seau, pour les emmener
jusqu’au coffre de la valeureuse Xsara VTS.
Nous voila devant la tombe avec du branchage d’automne rouge
(le branchage, pas l’automne, ne mélange pas, c’est suffisamment compliqué) à
mettre dans une espèce de bac au pied de l’engin comme chaque année. Catastrophe !
J’étais pourtant sûr d’avoir pris le sécateur. J’ai alors pensé que j’avais
oublié de le mettre dans le pot ce qui n’est pas de bol ou que je l’avais laisser
trainer en coupant les branchages en question sur l’arbre dans le jardin, vous savez,
l’arbre à feuilles rouges ?
On fait avec les moyens du bord car ça ne valait pas le coup
de revenir le chercher et voila notre tombe parfaite même si on peut déplorer
la présence de proches à l’intérieur mais comme elle n’a pas été ouverte depuis
une vingtaine d’années, c’est raisonnable. Nous rentrons à la maison et je
fouille partout à la recherche du sécateur perdu ! Le jardinier était
justement en train de tailler l’arbre à feuilles rouges. Je ne sais pas si vous
vous rendez compte que s’il était venu la veille, je n’aurais pas pu tailler
des feuilles pour décorer le cimetière. En fait, tout s’est joué à quelques
heures près. Le hasard est grand et il n’est pas inutile que même si dieu n’existe
pas, il favorise les festivités de la Toussaint.
Je n’allais pas fouiller les branches rouges au pied de l’arbre
en cours de taille au cas où, moi-même, je l’aurais perdu un peu plus tôt à cet
endroit ! J’ai laissé tomber (pas le sécateur, sa recherche, putain, tu es
lourd). Je fonce donc faire des courses alimentaires tout en prévoyant l’acquisition
d’un sécateur neuf (que j’ai d’ailleurs oublié). Je fouille à nouveau mon seau à
outils par terre où
Dans la suite de l’après-midi, je restitue la voiture à son
digne propriétaire non sans fouiller son coffre au cas où le sécateur s’y trouvât
perdu. Ou s’y perdasse.
Je rentre à la maison pour finir mon travail puis je redescends
immédiatement pour demander au petit gars quand il a allait partir afin que je
puisse fermer le garage avant d’aller au bistro. Il me dit : « Je
suis désolé, j’ai cassé votre sécateur ». Je lui demande : « Tu
l’as trouvé où. ». Il me montre le sol où j’avais fait ma pile d’outils
déchargés de la voiture avant de remettre le seau à l’endroit réservé à la femme
de ménage…
Il semblait trouver naturel que l’on range les outils sur le
sol (à sa décharge, le garage n’est pas très bien rangé…).
Il me tend le sécateur, je constate le dysfonctionnement assez
léger (un mécanisme permettait de le maintenir fermé quand il n’était pas
utilisé). Je lui donne l’absolution (pas au sécateur, au petit gars).
Je n’y comprenais plus rien. Je n’avais pas le sécateur au
cimetière avec les autres outils et j’ai fouillé partout au retour pour voir si
je n’avais pas fait une erreur et le petit gars avait emprunté le sécateur à l’endroit
où j’avais déposé les outils en rentrant du cimetière.
Un conclusion s’imposait : il m’avait menti ! Dans
ma tête, il avait pris le sécateur dans le jardin à l’endroit où je l’avais
oublié en cueillant le feuillage rouge, c’était la seule solution dans ma tête
mais pourquoi m’aurait-il menti pour une connerie comme ça pour se couvrir un
dommage mineure infligé à une espèce de machin sans intérêt ? Je ne voyais
qu’un raisonnement alambiqué de sa part ; il aurait profité du fait que je
dépose les outils pour faire croire qu’il l’aurait emprunté là et cassé immédiatement !
Le crime n’était pas parfait mais je ne voyais aucune autre
piste valable et j’étais loin d’avoir une preuve déposable devant les tribunaux
pour me faire rembourser la douzaine d’euros qu’il ne m’était pas due vu que je
l’avais autorisé à utiliser les outils.
Ce matin, il revient. J’avais oublié d’ouvrir la porte du
garage pour qu’il récupère ses outils et je suis descendu en caleçon. Peu
importe, mais il a du se demander si je n’étais pas à moitié taré vu que le thermomètre
frôlait le négatif.
Le sécateur me traînait dans le crâne (ce qui est moins
dangereux que dans le caleçon en question). A un moment, je le vois entrer dans
le garage et je descends pour tenter d’élucider définitivement ce mystère. Je
regarde dans mon tas d’outils : le sécateur n’y était plus alors je
commence à fouiller les étagères et, ne manquant pas d’à-propos, je lui dis en
rigolant « ah mais il me casse les couilles ce sécateur, tu ne sais pas où
il est ? » Et il me le montre, rangé avec ses propres outils.
Et la lumière m’est venue : il avait emprunté l’objet
pile poil entre le moment où j’ai fait la pile d’outils et le moment où je l’ai
mise dans la voiture car il avait constaté l’absence du sien et avait voulu le
mettre « de côté », pour me le rendre uniquement quand il aurait
fini.
C’est pas simple, hein !
Moi aussi j'ai un mal de chien à mettre en justifié le premier paragraphe sur cette nouvelle version. hors sujet, mais faut jamais prêter ses outils, je suis d'accord. enfin sauf si l'outil en question est érectile et que c'est pour une gentille dame.
RépondreSupprimerJe n’ai pas prêté des outils ! J’ai autorisé un môme à utiliser les miens en étant persuadé qu il ne le ferait pas.
SupprimerC’est ballot !
RépondreSupprimerOui !
SupprimerMais du coup, le sénateur, il est où ?
RépondreSupprimerDu coup, je ne sais pas !
Supprimer