Didier Goux est un sympathique blogueur réactionnaire que je fréquente depuis une bonne paire de demi-douzaines d’années. Parallèlement à son blog phare qui nous éclaire, il tient un journal qu’il publie maintenant le 1er de chaque mois, autant dire que le dernier billet a été publié ce matin. Il y parle de choses et d’autres, notamment de ses lectures, et parfois de ce qu’il peut voir dans les blogs, souvent dans ceux de ma propre bande, qu’il récupère dans ma bloguerolle. Il les étrille régulièrement. Pendant longtemps, il m’a à peu près épargné, soit parce qu’il m’aime bien, soit parce que les autres sont encore plus con que moi.
Depuis quelques temps, je prends plus que ma dose mais, à
décharge de Didier, je suis largement celui qui pond le plus. Alors voyons voir
ce que j’ai écrit depuis le trois juin (mon propre déconfinement, la limite des
100 km ayant sauté la veille si ma mémoire est bonne). La période précédente
serait intéressante à étudier également mais j’ai un poil dans la main. Notons
que dès le 3 juin, je disais qu’il serait rigolo d’aller lire les archives de
blogs et je critiquais les détracteurs de Raoult parce qu’ils avaient participé
à la déprime générale.
Le 9 juin, de retour près de ma mère, je critiquais la
gestion des maisons de retraite où les mesures étaient renforcées. Le 14 juin,
je constatais des annonces bidons, par Macron, à propos d’elles. Le 21 : « Tant que je n’aurais pas pu rendre
visite à ma mère sans rendez-vous, je continuerai à pester. » Ce
même jour : « Je
peste aussi contre tous les citoyens qui font comme si la menace d’une deuxième
vague n’existait pas. » Je gueulais contre les gens qui ne
mettaient pas de masque dans tous les commerces vu que ce n’étais pas encore
obligatoire.
Le 24, je faisais mon premier vrai billet sur le télétravail
depuis mon retour en Bretagne. Je vais m’attarder un peu car, d’une part, je m’étais
planté sur les employeurs que je pensais prêt pour cette nouvelle forme d’activité
et, d’autre part, parce que j’avais raison au sujet des syndicats qui
souhaitaient une nouvelle négociation (alors que les textes actuels sont bons) :
ils en sont au même point et je reste contre. Je reprenais ces thèmes le 26.
Le 29, je m’énervais après les
gens qui ne respectaient pas les gestes barrière et autres consignes : « Il ne s’agit pas
de parano. La probabilité de chopper la Covid est faible, celle d’en tomber
malade encore plus, celle de devoir être hospitalité et intubé encore davantage
et celle d’en mourir est dérisoire si vous n’êtes pas dans « la population
à risque ». Ce n’est pas de la parano, c’est du bon sens : éviter
qu’un petit chinois puisse sauter de l’un à l’autre comme il veut et freiner
son expansion au moins jusqu’à ce qu’il meure naturellement ou qu’on trouve un
vaccin ou un médicament réellement efficace. C’est une question de semaines ou
de mois… Ou d’années.
Et même en
période normale, il y aurait quoi comme honte à porter un masque au cinéma, au
supermarché ou dans les transports en commun ? Il y aurait quoi comme gène
à ne plus se faire la bise (sauf entre proches) ou se serrer la main ?
Depuis quand c’est un scandale de se laver les mains ?
Du bon sens, rien
que du bon sens ! Nous sommes tous responsables. »
Je ne pense pas que j’avais tort et je
ne crois pas avoir changé d’avis. Je critiquais fortement les pratiques du
gouvernement : « On va dire que le confinement dans
l’urgence était indispensable (même s’il a été bordélique) mais pourquoi, au
bout de quinze jours, ne pas l’avoir adapté. Pourquoi, par exemple, avoir fermé
les parcs et mobilisé les forces de l’ordre pour contrôler des attestations
idiotes plutôt que pour surveiller et empêcher les attroupements ?
Pourquoi ne pas avoir plus incité les bistros à installer des terrasses
« distanciées » et faire de la vente à emporter ? Pourquoi avoir
laissé ouverts les hypermarchés où l’on pouvait tout acheter mais laissé fermés
les petits commerces non alimentaires ? » C’est à peu près tout ce que je
dis depuis quelques jours (à un détail près, je l’ai plus ou moins dit hier :
il ne fallait pas laisser ouverts les parties de magasins pour les parties non
alimentaires.
Le 30, je faisais un nouveau long billet
pour le télétravail. Je vais continuer. J’en encore vu hier un article de
sud-ouest avec un tas de conneries. Mais ce n’est pas directement le sujet du
jour sauf que le gouvernement va cette fois totalement dans mon sens mais n’a,
comme moi, aucun moyen de contraindre les entreprises (j’y reviendrais).
Le 14 juillet (avant l’intervention du
PM), plusieurs choses me déprimaient, dont, au sujet de la covid : « La plupart des Français a oublié la covid qui traîne
au-dessus de nous et je suis perplexe. » « Un groupe de toubibs a publié une tribune pour exiger
l’obligation du port du masque dans tous les lieux publics clos (ce que je
réclame dans mon blog depuis quelques temps). Il ne s’agit pas de se protéger
soi-même. Somme toute, la probabilité de chopper la maladie, d’en tomber
malade, d’en crever… mais de limiter la propagation de la covid. Il faut bien
se le mettre dans le crâne.
Je pense l’avoir souvent répété depuis.
Le 16, je remettais une couche. Pour la
première fois, je prévoyais une date de refermeture des bistros et restaurants
(pour le 15 septembre). Je fustigeais les patrons de bistro qui n’avaient pas
joué le jeu et concluais (ou presque) « Ma prédiction est la suivante (et j’ai le droit – et l’espoir – à l’erreur)
: dès septembre, les règles de confinement vont s’alourdir méchamment. Vous
pouvez avoir un autre avis. Relisons-nous dans deux mois et, dans l’instant,
mettez des masques plutôt que de jouer aux marioles. » Il faut se remettre dans l’époque (le confinement était terminé
mais je continuais à faire comme si on y étais) : effectivement, depuis
fin août, début septembre, on a eu un accroissement des mesures, comme des patelins
avec le port obligatoire partout, puis les couvre-feu…
Le 18 juillet, je pestais car la rumeur
continuait à dire que les masques n’étaient pas utiles.
Le 6 août, je gueulais (longuement, c’est
pour ça que j’en parle ici) contre les mecs qui ne mettaient pas de masque (et
provoquais des reconfinements en maisons de retraite).
Le 28 juillet, je devenais franchement pessimiste voire carrément con : « En cette 134ème journée, on peut dire sans trop de risque que le reconfinement devrait arriver dans les tous prochains jours et est uniquement dû aux imbéciles qui n’ont pas compris qu’il y avait des règles à respecter et leurs raisons d’être. » A ma décharge, c’est à peu près à cette époque qu’on a vu arriver les premiers clusters liés au déconfinement et aux vacances avec des mômes qui étaient tombé malades pour avoir fait la fête. J’étais néanmoins fidèle à moi-même : j’avais dit (avant début juin), qu’on devrait alterner les périodes de confinement et de déconfinement de deux, le fameux « STOP and GO » (et je continue à penser que c’était peut-être la meilleure solution à adopter : aucun pays ne l’a réellement fait et c’est encore le merdier partout).
Le 12 août, je ne prévoyais pas grand-chose
mais reprenait les propos d’un scientifique qui parlait d’une vraie seconde
vague à venir dans les deux semaines.
Le 1er septembre, je rappelais les consignes dans un bistro et leurs simplicités. Je commençais à insister sur la nécessité de la verbalisation et je continue à penser que c’est la principale erreur du gouvernement, ne pas avoir envoyé plus de flics faire de la pédagogie (à coup de 135 euros, on apprend vite) dans tous les coins où c’était possible. En fait, pour résumer une partie de mes propos depuis fin août, j’en veux beaucoup à l’Etat d’avoir imposé le masque où il n’est pas nécessaire (dans mon impasse, par exemple) ce qui rend complètement illisible la politique sans l’avoir imposé par la force de baïonnettes là où il est indispensable.
Le 24 septembre, je proposais au zozos
de .gouv.fr de mettre en place rapidement un confinement light. Il y avait par
exemple une attestation nécessaire pour prendre les transports en commun (ou la
voiture dans les villes), attestation non pas signée par soi même mais validée
par des autorités après explications. Je commençais à parler sérieusement des
activités non indispensables.
Le 27 septembre, j’y revenais car j’étais
persuadé qu’un reconfinement à ce stade devait durer deux mois et que les gens
devraient être libérés en décembre pour préparer Noël et éviter la déprime.
Le 11 octobre : « le président de l’espèce de conseil scientifique a annoncé que nous aurions le virus jusqu’en juin et d’autres commencent à dire qu’on partait même pour un deuxième été. Il faudrait vérifier mais il me semble bien que c’est un peu ce que je dis depuis avril ou mai dernier, époque à laquelle je me suis déraoultisé, même si j’ai eu des lueurs d’espoir. Tant que le virus ne pourra pas mourir de sa propre mort comme on dit bêtement (ce qui pourrait être accéléré par un vaccin mais il faut au minimum 18 mois pour en développer un), l’épidémie ne pourra pas disparaitre. Le faire mourir ne me semble que pouvoir passer soit par l’immunité collective si elle existe (et ne me parlez pas de la Suède, on ne sait pas où il sera dans huit jours) soit par un maintien du « R » (le taux de contagion par un type positif) à un niveau bas, ce qui nécessite des mesures assez fortes. »
Je vais arrêter là, tiens ! Je ne
crois pas avoir dit trop de connerie. Ma plus grosse erreur, et je n’en ai pas parlé
ici car je n’en ai pas vraiment fait de billet, est d’avoir minimisé la « dangerosité
virale » des bistros étudiants ou très festifs, calquant tous les bistros
de France à ceux que je fréquente… Je pense avoir émis des idées qui n’auraient
pas été mauvaises même s’il est impossible, maintenant, de le savoir. Je
continue à penser qu’il fallait augmenter les contraintes dans les bistros, non
pas durcissant les textes existants mais en multipliant les contrôles, qu’il
fallait diminuer les trajets en transport en commun et, par conséquent, privilégier
coûte que coûte le télétravail. Paradoxalement, j’ai toujours dit que s’il y
avait un nouveau confinement, il fallait le faire plus tôt mais moins dur,
étudiant chaque situation au cas par cas.
On parlait récemment des commerces en
ville fermés alors qu’une activité équivalente était possible en hypermarché :
il faut évidemment fermer les petits commerces et les rayons correspondants des
grands magasins. Comme disait Jeff, hier :
« Si j’en crois les
chiffres communiqués par le ministre de la santé, je me demande si il est bien
raisonnable de réclamer l’ouverture de tous les commerces (y compris les
petits).
Je n’ai pas d’avis arrêté sur cette question
mais les données d’Olivier Véran font peur puisque le Covid-19 c’est :
• 1 malade toutes les 2 secondes;
• 1 hospitalisation toutes les 30 secondes;
• 1 mort toutes les 4 minutes. »
Il n'y a pas de 2e vague. C'est toujours la 1ère. Le confinement et l'été n'ont fait que la ralentir. Je mets en lien le graphique de Santé Publique France.
RépondreSupprimerhttps://extime.fr/wp-content/uploads/2020/10/cas-positifs-covid.jpg
Autre point. Dans les incohérences et les délires de l'action gouvernementale, tu oublies les RIE qui devraient être fermés, comme celui de la SODEXO à la Défense. Et, pendant ce temps, dans ma petite commune rurale de 540 habitants, nous sommes obligés au port du masque dans les zones urbanisées par décision préfectorale. Hier soir, je me demandais, regardant ma femme, si nous n'allions pas être bientôt contraints à porter un masque.
Ne joue pas sur les mots, c'est bien la deuxième vague. Ton graphique ne prouve rien.
SupprimerPar ailleurs, je n'oublie strictement rien (et c'est moi qui t'ai parlé des RIE en premier) : je résume, dans ce billet, ce dont j'ai déjà parlé dans mon blog.
Reviens au sujet du billet...
Je te trouve très sévère avec les bistrots. Pour moi, les responsables sont aussi les mairies. Dans ma commune, j’imagine à cause des municipales, le maire a laissé les bistrots étaler des terrasses immenses dès la réouverture. Sans respect des distances, avec des concerts en extérieur etc... Évidemment, les jeunes avaient besoin de s’amuser, moi aussi d’ailleurs, mais les patrons de bistrots ont fait ce qu’ils ont voulu sans contrôle des communes. Que peuvent les flics si le maire a donné son accord ?
RépondreSupprimerJe ne suis pas sévère au contraire, j'ai toujours défendu leur ouverture. Je suis sévère avec certains bistros qui n'ont pas joué le jeu mais comme je le dis aussi, il fallait que les forces de l'ordre intervienne pour faire respecter les consignes parce que le paton ne peut pas tout, tout seul.
SupprimerMa plus grosse erreur, et je n’en ai pas parlé ici car je n’en ai pas vraiment fait de billet, est d’avoir minimisé la « dangerosité virale » des bistros étudiants ou très festifs, calquant tous les bistros de France à ceux que je fréquente…
RépondreSupprimerTrès bien de reconnaitre cette erreur: ça s'arrose. Moi j'ai retrouvé mes tweets de Mars : fallait se méfier des 20-29 ans les + porteurs diu virus cf les stats coréennes de l'époque. On a oublié ça quelques mois. C'est bête
Le plus exaspérant maintenant est de voir des gens sans masques (souvent assez vieux dans mon quartier) : ils ne peuvent pas dire qu'ils ne savent pas, s'ils en voient partout dans la rue par exemple.
Hier, je rentrais des courses en vélo. A un moment, je ralentis pour laisser deux gamins (16/17 ans) sur un passage piéton. L'un commence à se foutre de ma gueule parce que j'avais le masque alors que ce n'était pas obligatoire.
Supprimer1. C'est complètement con : j'avais le masque parce que je sortais d'un magasin et que je n'ai pas pensé à l'enver.
2. Les jeunes cons se foutent de la gueule des gens qui prennent une mesure de sécurité qu'ils jugent inutile.
3. Où est le respect bordel ? J'ai manqué de réflexe et aurais du leur foncer dessus, ils se seraient pris des baffes avec 25 km/h d'élan du VAE dans la gueule, ça leur aurait appris la politesse.
voilà et hier sur FRance2/TF1 des libraires en mode ouinnn ouiiin : l'une avec un masque bidon en plastic , et l'autre le masque sous le nez.
SupprimerOuais.
Supprimerhello !
RépondreSupprimerça faisait longtemps que je n'avais pas fait un tour sur ce blog !
belle anticipation de ta part !
la question est maintenant de savoir ce qu'on fait pour préparer 2021...
https://economieeteurope.wordpress.com/2020/11/01/quelle-strategie-covid-pour-2021/
(ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit non plus, comme quoi un confinement, ça a du bon...)
Benoit
Je te croyais disparu ! Je vais répondre, chez toi.
SupprimerPour répondre aux demandes du tourisme, aux exigences des masses sur les vacances...on a permis aux français de bien disperser ce fameux virus... et je viens de lire que la Corona est une variante qui viendrait d'Espagne et ramenée des vacances... en attendant, on fait repartir en TTV des gens qui ne veulent plus y retourner... super... non?
RépondreSupprimerJe n'ai pas beaucoup de sympathie pour les gens qui ne veulent plus faire de télétravail et qui sont incapable d'avoir une raison valable (raisons valables que je ne conteste pas mais les trucs généraux m'emmerdent).
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