Et si on parlait confinement et uniquement confinement. Tiens ! Je vais ressortir la numérotation, pour la première fois depuis six jours. Ca donne : « 239-2-12-1 ». Nous sommes au premier jour de la trente-quatrième semaine de ce pataquès. Au bout d’une dizaine de jours (douze, andouille) de cette deuxième période de confinement, nous sommes plusieurs copains des réseaux sociaux à comparer les deux. Je ne vais pas le faire ici, sauf en guise d’introduction.
Pour ma part, mon niveau de confort a bien augmenté vu que
je suis maintenant dans la maison de ma mère après la première phase dans mon
premier appartement. Le fait de ne pas osciller entre mon lit et mon fauteuil à
longueur de journées change beaucoup mais il n’y a pas que ça. En outre, le
changement n’est pas énorme entre ma longue période de télétravail en Bretagne
et cette dernière de confinement. J’allais au bistro de 18h à 20h30, je n’y vais
plus. C’est à la foi dérisoire et énorme.
J’ai fait une première, ce soir, depuis sans doute plus de
vingt-cinq ou trente ans, j’ai regardé un programme télé pour savoir ce que j’allais
pouvoir regarder vers 18 en attendant je ne sais pas quoi, sans doute 20 heures
pour regarder le journal en dînant. Depuis que je végète en Bretagne, soit cinq
mois, ça fait souvent que je regarde un film en première partie de soirée mais,
avec ce second confinement, qui me supprime tout bistro, c’est la phase « avant
dîner » qui me préoccupe alors que je m’en étais toujours foutu, tout
comme cette espèce de repas du soir qui, en fin de compte, n’a pas grand
intérêt quand on vit seul. Depuis une semaine, je me suis mis à regarder les
journaux de 20h à la télé.
En fait, avec le confinement, je suis de retour à une vie normale,
dans le sens conforme à une norme, celle vécue par des millions de Français,
clairement une immense majorité alors que j’ai vécu « hors norme »,
normalité sublimée par les restrictions que nous avons, l’impossibilité de perdre
du temps dans des magasins, des associations ou autres… A midi, je prends mon
vélo, je fais les courses pour trois jours et suis de retour une demi-heure
plus tard. Un jour sur deux, je vais voir ma mère. Deux fois par semaine, je
fais la vaisselle, dès qu’il fait beau, je fais un tour du jardin. Moi qui ai
passé jusqu’à six heures par jour, tous les jours, entre les transports en
commun et le métro, me voila comme une espèce de vieil ermite, de célibataire
retraité sans assez d’oseille pour oser lever une oreille.
Je reste moi-même : depuis vingt cinq ans, je fais mes
courses en coup de vent, je ne sors pas en dehors de mon périmètre. Depuis cinq
ou sept ans, je ne sors JAMAIS en dehors de ce périmètre, je ne pars pas en
vacances. Tout au plus, je me permets deux ou trois jours de vadrouille pour
aller voir des potes ou pour des motifs professionnels. Le reste : rien,
le calme plat (cette année est quand même particulière : j’ai passé six
mois – pour l’instant – à faire du télétravail dans la maison où j’aime partir
en vacances, j’ai quand même un trou dans mon dépaysement…).
Il y a quand même quelque chose qui me manque, les
rencontres de la vraie vie avec les gens que je vois souvent, notamment les
copains de la vraie vie et certains collègues. Les réseaux sociaux et les apéros
en visio font beaucoup de bien, en revanche, mais uniquement dans le cadre de
relations avec des gens qu’on aime bien. Pour le reste, je continue à insulter
et jouer au gros con de Jégoun, mon grand plaisir ! J’ai encore éjecté,
hier soir, deux abrutis qui commencent à prendre leurs aises dans mes petits
coins du web.
Et j’attends aussi la reprise des bistros, pour les copains
mais aussi parce que j’aime ça… Et j’attends la reprise des fêtes, de ces
moments où on se fait rattraper par une ambiance et où on est heureux d’être
là, rien que pour rigoler bêtement avec les autres, ces fêtes improvisées sur
lesquelles je suis tombé par hasard une dizaine de fois par an parce que le
bistro s’envolait, pour une raison préméditée ou pas…
En fin de compte, peu importe ce qui a changé avec cette
enflure de covid. Il y a deux solutions : on en survivra ou pas, ce n’est
pas la peine d’en faire une dissertation, non plus.
"Il y a deux solutions : on en survivra ou pas" désolé de te l'apprendre mais c'est un peu le cas pour toute chose dans la vie. Pas besoin de regarder la télé pour nous sortir ce genre d'andouilleries.
RépondreSupprimerC’est exactement pour ça que je le dis.
SupprimerTest.
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