233-2-6-1 - J’ai acheté une pompe à bière Philipps pour différentes mais raisons mais je n’ai pas trouvé de fûts de DAB adaptés à ce modèle alors que ça aurait été plus adapté pour télétravailler en confinement ou confiner en télétravaillant à la maison, vu mon métier. Elle est arrivée à la maison vendredi et je l’ai mise en service immédiatement car les bistros étaient fermés à cause de cette foutue covid qui nous a décidé de nous décimer à petit feu ce qui tombe bien, nous ne sommes pas pressés. Et le temps qu’il y arrive, nous aurons peut-être connu le nom du futur président des Etats-Unis d’Amérique…
J’ai fait cet achat parce que j’aime bien la bière. Lors du
précédent confinement, je m’étais lassé des boissons alternatives (vivant en appartement,
je ne pouvais pas apporter beaucoup de packs de bière à la maison, à cause du
poids). Je ne doute pas d’ailleurs que je vais assez me rapidement me lasser du
fait de ne boire que de la bière et que je vais recommencer la routine : l’apéro
et le vin rouge le week-end les midis, la bière tous les soirs avec un peu de
rouge en mangeant.
Depuis que je suis client à la Comète (j’aurais dû fêter les
24 la semaine dernière), je ne vois plus de bière chez moi, tellement j’aime les
bistros ! J’aimais bien les bistros avant, aussi, remarque, mais on ne va
pas chipoter : avant j’allais travailler en voiture et ne pouvais donc pas
picoler au bistro en semaine. Et, entendons-nous bien, je reste, avant tout, un
client de bistro et un buveur de bière au comptoir mais cet imbécile de virus m’empêche
de pratiquer mon activité préférée ! J’aime me tenir au comptoir, debout
ou assis sur un tabouret, avec un demi (ou une pinte) posée devant moi, soit à rigoler
avec les copains soit à faire l’âne avec mon smartphone. Et alors, j’écoute, je
regarde, je donne mon avis, je fais des clins d’œil, je salue, je lance des
vannes, je compatis, j’engueule, j’entre dans le jeux de fêtards ou, plus calmement,
je regarde la télé, j’observe le manège des gens à la caisse du tabac, j’épie
les rivalités entre les serveurs, je les encourage quand ils sont dans le jus,
je surveille, je fais le vigile, je rêve… Je suis dans les meubles. Dans les
meubles de bistros que je fréquente depuis longtemps, évidemment, mais dans les
meubles de nouvelles trouvailles, où je m’installe, tous les jours pendant une
petite période. Je commence à connaître les clients, je discute un peu avec
eux, ils savent que je suis un taiseux, me foutent la paix mais aiment bien
quand je papote : ils ont réussi l’intégration du petit nouveau !
En confinement, les bistros me manquent, évidemment, mais
entre mars et mai, j’ai surtout constaté que ce sont les copains, les serveurs
et les patrons qui me manquent ! Pas tant à la Comète que dans mes autres
fiefs, vu les changements récents, mais dans tous les autres et, surtout, au
1880.
Les bistros me manquent mais je ne peux pas en installer à
la maison ! L’autre jour, je rêvassais en buvant mon demi dans mon fauteuil
et me demandais où j’aurais pu installer un comptoir idéalement dans cette
maison où je végète. Je m’imaginais debout ou sur un tabouret, devant une espèce
de meuble haut en train de regarder la télé, à défaut de toute autre activité
possible. Cela aurait été grotesque.
Alors je reste sur mon fauteuil, je joue avec l’iPhone, je rêve,
je regarde la télé, je lis des romans (ce que je ne fais plus au bistro alors
qu’avant les smartphones, la lecture était une de mes principales activités),
des revues, j’attends qui passe…
Et je bois de la bière pression servie directement avec
cette machine installée juste à côté de moi (parce qu’il fallait un coin sans
soleil, loin du chauffage…). Je finis mon verre et passe au suivant quand
nécessaire ! Mais qu’est-ce que c’est bon !
Alors, à ce stade, les gens me demanderaient ce que je bois,
comme bière ! On s’en fout, j’adore les bières blondes légères, les pills,
les lagers… Certains préfèrent des bières plus fortes, des bières d’abbaye, on
s’en fout ! On trouve toujours des gens hautains, qui nous prennent pour
des ploucs… Assurément, il s’agit très souvent de vrais cons. Des crétins qui
pensent aimer la bière mais qui vont se faire servir une pinte parce que c’est
plus chic qu’un demi, ça fait croire qu’on s’y connaît, mais qui vont mettre
une demi-heure à finir leur verre qui finira réchauffé, éventé… Nous pouvons
les conchier et revenir à nos bières de base, nos blondes légères… Dans les
bistros, je vous conseille la Kronenbourg et la Carlsberg parce qu’on en trouve
souvent. La première à une mauvaise image mais ne nous n’y attachons pas !
Ne soyons pas bégueules. Une bière se boit fraiche, en
général. La froid casse le goût. La bière sort de la tireuse à 3° mais le temps
que vous commenciez le verre, dans une pièce à température ambiante (comme si
une pièce pouvait ne pas être à température ambiante…), vous commencerez votre
verre à six degrés et le finirez sans doute à dix ou douze. Je ne sais pas, j’ai
mieux à faire que des expérience scientifiques.
Pour ce premier essai, j’ai acheté des fûts de Stella-Artois,
de Jupiler (des valeurs sûres) et de Bud. Cette dernière est bonne mais, à la longue,
elle semble étrangement sucrée, comme si vous panachiez légèrement votre demi.
Oui, le verbe « panacher », en parlant de bière, s’utilise au
subjectif également. A l’imparfait du subjonctif, on dirait, par exemple, « il
eut fallu que vous panachassiez légèrement votre bière ». Ca veut dire
pareil : foutre un peu de limonade dedans. Alors je vais peut-être me
lasser. Surtout que je ne suis pas vraiment sûr qu’il s’agisse de subjonctif.
Je ne suis pas déçu. C’est très agréable. Je n’en ai jamais
douté ! Je ne peux pas dire si c’est meilleur qu’une bière bouteille dans
un canapé parce que je ne bois plus de bière bouteille mais ça vous évite d’aller jusqu’au frigo et de gérer une espèce de
stock (encore qu’il va me falloir gérer la consigne pour les petits fûts de
bière).
Le plus drôle dans cette expérience c’est que l’on boit bien
moins qu’avec les alternatives. Vous avez une petite soif, vous vous servez un
fond de bière dans un verre et pas une canette complète ! Mais quelle que
soit la soif, il faudra la même quantité de liquide. La canette, vous la
finissez parce que vous savez que quand vous reviendrez, elle sera chaude et
aura perdu du gaz… On boit généralement par soif. Si. Un type qui boit du whisky
boira moins de liquide en général mais s’il en boit autant, parce qu’il a soif,
il finira saoul. C’est un peu pareil avec le vin. Vous avez du rouge à 12
degrés et de la bière à 5. Le calcul est très vite fait !
Quand vous êtes au bistro, vous avez une espèce de « pression
sociale » disons des habitudes qui vous poussent à boire plus, parce que
vous êtes à la tournée avec des copains et qu’un gros frisé imprime le rythme,
parce que le bistro va fermer et que vous aimeriez bien en boire un dernier,
parce que votre verre est presque vide et que la serveuse est disponible alors
que, aussi bien, dans cinq minutes elle aura cinq cocktails à préparer.
Seul, à la maison, vous faites ce que vous voulez. Le film
se termine, vous finissez votre verre et vous allez vous coucher sans vous
sentir obligé d’en prendre un dernier pour une raison liée à votre éducation :
vous espérez que le patron mettra la sienne et que vous serez obligés de
commander une tournée supplémentaire parce qu’ON NE PART PAS SUR LA TOURNEE DU
PATRON, bordel !
Entièrement d'accord, j'en arrive aussi à regretter Régis, l'homme qui redonne du sens au sketch de Les Nuls, et sa propension à se mettre en spectacle au milieu du comptoir et à parler fort...
RépondreSupprimerPour les bières, c'est effectivement histoire de gout, reste le problème de la bière de trop, problème qu'on a moins avec une bouteille qu'avec une tireuse...le cadavre de la canette semblant être une preuve qui sera utilisée contre nous dans le procès anti alcool
Justement : il faut une tireuse de bière, on ne sait pas combien on a bu.
SupprimerDu rouge à 12°... peuchère, il doit encore s'agir d'une piquette des pays nordiques! Dans mon bled, le dernier des cavistes te dira qu'il y a rien en dessous de 13 ou 14°. Il font baisser sur l'étiquette pour pas effrayer le touriste.
RépondreSupprimerJ'arrondissais !
SupprimerTu m'avais redonné le gout aux bières légères, de bar. Clairement quand je vais en bistrot c'est ce que je prends et j'adore.
RépondreSupprimerA la maison j'aime bien les corsés et les plus fortes par contre. Mais pas pareil.
Sinon je partage, un vin à 12° y en a des bons, mais pas de chez nous ;-)
Quel beau billet
Merci ! J'ai pris 12° pour faciliter les calculs... Pour que la démonstration saute aux yeux.
SupprimerJ'aurais pu prendre 12,5. Il aurait été plus simple à démontrer qu'il y a deux fois et demi plus d'alcool dans un litre de vin que de bière mais si on n'arrondi pas, le cerveau n'imprime pas.