En salle

26 novembre 2020

Note de service aux historiens déconfinés du futur


Nous finissons la quatrième semaine de confinement, soit 28 jours, et je dois reconnaître que les jours passent beaucoup plus vites qu’avec le premier, presque trop vite, même !, ce dernier ayant commencé il y a 255 jours soit 37 semaines lundi soir. Comme ma tireuse à bière est arrivée à peu près le premier jour, je pourrais aussi compter le temps en fûts de bière mais ce blog est sans doute lu par des enfants.

Le décompte des jours ne me manque pas (il m’amuse) contrairement aux billets de blogs des copains vu qu’il me semble que nous ne sommes plus que trois ou quatre, dans ce qui fût ma bande, à sortir des billets réguliers au sujet de « notre confinement ». Que des mecs, en plus ! Les fainéasses se sont tirées alors qu’on aurait pu le faire nous-mêmes.

 

Dans Facebook, on rencontre plusieurs types de réactions, de ceux qui pensent que le virus n’existe pas ou que les mesures sont totalement inutiles à ceux qui boivent jusqu’à plus soif les paroles du gouvernement. La majorité doit être proche de mon idée : il faut bien faire quelque chose mais le gouvernement est un peu au-dessous de tout ce qui ne les empêche pas de friser les sommets, surtout enneigés, comme avec son annonce d’aujourd’hui : les stations de ski seront ouvertes à Noël mais il sera interdit de faire du ski (à part de fond).

Tout d’abord, je vais faire un aparté : aller à la montagne à Noël alors que tous les bistros et restaurants sont fermés relève de la schizophrénie ! Plus tard, dans la saison, quand les soirées sont un peu plus longues et qu’il fait moins froid, je comprends, mais pas au début de l’hiver, avec les fêtes en perspective…

On pourrait analyser cette période depuis le début. Il y a eu les erreurs de l’Etat avec la pénurie de masques puis ses mensonges avec le fait qu’ils soient inutiles ! On pourra se console en se disant que le premier confinement était obligatoire mais nous avons eu ces attestations débiles qui font que, quand les historiens dans le futur étudieront cette période, la France sera le pays le plus ridicule au monde (du moins parmi les grandes puissances). Après, on a eu le déconfinement qui a été totalement raté vu que les lascars ont commencé à faire n’importe quoi comme s’ils avaient eu envie de popularisé le mot « cluster ». Ce déconfinement était tellement raté que la personne qui en avait la charge a été nommé premier ministre.

Plus récemment, on a eu l’arrivée de la seconde vague qui n’a pas arrêté d’être pour la semaine suivante ce qui fait que le reconfinement est complètement raté et ne permet pas d’envisager les fêtes avec sérénité et des bistros ouverts. On a maintenant ces histoires de ski et, dans mon dernier billet, je préparais des lieux de pratique du culte ouverts quelle que soit leur taille pour 30 personnes. Evidemment, le gouvernement revient en arrière ! Comme s’ils avaient une spécialité : faire n’importe quoi pour laisser le bon sens leur revenir dans la gueule. Avant nous avions eu le psychodrame des commerces divers et inutiles qui voulaient absolument ouvrir ! Comme si on en avait quelque chose à foutre de pouvoir acheter impérativement des fleurs entre la Toussaint et la fête des mères…

L’histoire des libraires a été un des faits les plus ridicules : au nom de la culture (laquelle ?) des types qui achètent des livres par correspondance se sont battus pour que des petits commerces puissent continuer à ouvrir ! A la limite, pourquoi pas ? Mais, par exemple, je vais deux fois par an chez le coiffeur qui reste fermé et une fois chez le libraire parce que c’est plus simple pour avoir un beau livre bien emballé pour le cadeau de Noël de ma mère.

 

Je parlais de Facebook car il est très difficile d’avoir une opinion rationnelle, un peu comme celle que je viens d’exprimer (et vous pouvez ne pas être d’accord) sans avoir des types qui vont intervenir pour vous faire changer d’avis dans un sens ou dans un autre. Prenez mon dernier billet, je viens de virer un commentateur qui était venu justifier je ne sais plus quelle position, du genre : les chiffres sont tellement mauvais qu’on nous les cache pour justifier leur publication…

 

Je signale donc aux historiens du futur (les historiens « dans » le futur) que les Chinois étaient mieux organisés au début du siècle dernier vu qu’ils nous ont collé la grippe espagnole et pas chinoise en passant par les USA en pleine période guerre mondiale ce qui fait qu’on se foutait un peu de savoir comment on allait crever ni avec quelles douleurs, sans avoir à surcharger les services de réanimation qui avaient pour seuls points communs avec notre époque des infirmières pulpeuses. Et en plus, il n’y avait pas les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu mais à peine quelques pigeons en dehors de la saison des petits pois et quelques églises qui sonnaient le tocsin quand elles n’étaient pas confinées.

Notons quand même qu’il y a de fortes chances que les historiens du futur soient encore plus ridicules que nous autres, qui bavassons dans Twitter 280 caractères par 280 caractères. Aussi bien, un couillon aura inventé un langage : il faudra alors exprimer toutes les opinions du monde et l’histoire de l’humanité par une séquence de 32 émojis !

Alors tu es là, en 2520 à te foutre de notre gueule après avoir fait 10 ans d’études pour déchiffrer mon langage car on aura inventé l’intelligence artificielle pour le faire mais pas la bêtise naturelle…

 

Mais je te le concède, tout cela est bien ridicule et vivement Noël 2021 qu’on puisse se foutre de notre gueule en buvant des canons à la terrasse des cafés, terrasses qui pourront rester ouvertes grâce au réchauffement climatique dont nous aurons appris à nous foutre car nous sommes peu de chose et à en tirer parti rien que pour promettre une nouvelle ère glaciaire à nos descendants qui se préparent déjà à se foutre de notre gueule.

8 commentaires:

  1. cette génération là ne nous aura pas mérité ! salauds de jeunes !

    RépondreSupprimer
  2. Comme le disais si justement M. Prudhomme : le char de l'État navigue sur un volcan !

    RépondreSupprimer
  3. et pas un mot sur les gendarmes/flics dans les bistrots? le confinement a donc trop duré

    Plus sérieusement, je suis content que le secteur des livres et des libraires soient en aussi bonne forme si on en juge par le nombre de "privés de lecture"... pas bon pour les arbres.

    Et enfin, j'ai dû, par conséquence, relire des livres de ma bibliothèque. J'ai donc relu "notre dame de Paris" et me suis demandé pourquoi on m'avait fait chier à le lire à un âge ou je n'étais certainement pas en mesure de l'apprécier! à 15 ans, c'est chiant, à 50, c'est du velour... mais ce n'est pas le sujet du billet, j'en suis désolé

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tiens, c'est curieux, je serais d'un avis radicalement inverse (en me basant sur ma propre expérience) : les romans de Hugo, à 15 ans, c'est superbe ; à 50, c'est ennuyeux comme une pluie de novembre, quand ça ne frise pas avec le grotesque.

      Mais, évidemment, c'est toujours mieux que de lire des BD…

      Supprimer
    2. J'ose même pas causer de mes lectures de magazines Lui et autres érotiques: à 15 ans c'est bandant, à 55 des souvenirs de branlettes impossibles.

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...