232-2-5-1 Hé ho ! Depuis quand, en période de confinement, on ne parle plus exclusivement de moi, dans ce blog ? Il y a du laisser-aller. La dernière fois, je parlais de mes conditions de vie, de ma santé, de mes états d’âme ! Certes, je l’ai fait un peu hier mais je ne me laisse pas assez aller. Ceux qui ne me connaissent pas un peu ne gagneront rien à la lecture de billet. Je leurs présente mes excuses. Ils sont venus pour rien. Je leur dédie une magnifique photo de bière, tirée il y a peu.
Nous allons néanmoins commencer par un peu de psychologie de
comptoir (fermé pour confinement) à partir d’un court extrait de mon billet d’hier :
« Je lisais récemment que le confinement actuel serait pire, pour
beaucoup, que le dernier. » Il parait que les gens ont plus peur.
Sans doute, la dernière fois s’imaginaient-ils qu’ils allaient en chier pendant
un mois ou deux et que ça allait cesser. L’année scolaire auraient été foutue
pour leurs gamins et eux-mêmes ou leurs proches auraient quelques difficultés
financières mais le gouvernement allait cracher au bassinet et la machine
allait repartir ! Elle est repartie mais n’a pas fait quelques centaines
de mètres. On leur avait menti, ils le savaient mais, maintenant, ils ne savent
plus en qui faire confiance. Ils n’ont qu’à lire les blogs politiques
prédictifs. Ils auraient moins peur. Et ils n’ont qu’à prendre du recul !
Il vaut mieux annuler à cause de la pluie une partie de pêche préparée plutôt
que de jamais sortir car on ne prépare rien au cas où il pleuve. C’est un proverbe
de l’impasse des tilleuls à Loudéac.
Je ne peux pas dire que j’avais préparé ce reconfinement vu que,
à part depuis une semaine ou deux, vu que je ne m’y attendais pas vraiment mais
j’ai longtemps pensé, à tort d’ailleurs, que mon employeur n’allait pas
remettre des conditions strictes de télétravail avant longtemps (du genre
limité à deux jours par semaine). Je me suis donc organisé une double vie :
celle au bureau en région parisienne et celle en télétravail en Bretagne.
Ainsi, quand j’ai su, mercredi dernier, que Macron allait parler le soir pour
annoncer le reconfinement, j’ai cliqué sur internet, commandé une tireuse de
bière, et me suis fait une raison. J’étais prêt !
Je pense que les gens n’ont rien appris du claquemurage de
mars. Nous avions une angoisse légitime, surtout en ville, car nous ne savions
pas si nous n’allions pas avoir des difficultés d’approvisionnement. A la limite,
on imaginait des soldats livrant des rations toutes les semaines à la porte de
nos logis… On a pourtant vu que tout c’était bien passé et que, au bout de deux
ou trois mois, nous avons pu reprendre une vie à peu près normale (jusqu’à ce que
la covid ne nous revienne au nez). Ne n’avais pas fait de stock de PQ, mais j’avais
acheté 5 kg de pâtes et deux litres de whisky au cas où tout nous fût interdit !
Tout le reste, je l’ai décrit, jour par jour, dans mon blog.
La crainte de sortir, de chopper le virus en touchant le bouton de l’ascenseur,
les semaines à trouver un rythme de vie voire un nouvel équilibre, les joies de
trouver quelqu’un avec qui discuter dans la résidence…
Cette fois, je m’en fous. Nous en sommes au cinquième jour
de confinage et je n’ai presque rien à dire dans mon blog à part pour expliquer
cette différence. Tenez ! Cette après-midi, une de mes réunions s’est
terminée à 17h au lieu de 18h. J’ai décidé d’aller faire un tour « improvisé »,
j’ai rempli mon attestation et enfourché mon vélo. Si j’avais été dans mon
appartement, au cours du premier confinement, j’aurais hésité à sortir :
remplir une attestation mensongère ? Très peu pour moi. La peur du
gendarme et tout ça. Maintenant, on sait qu’il suffit d’un peu de bonne foi et
la déclaration a évolué pour qu’on puisse se promener… Si j’avais craqué, j’aurais
eu peur de rencontrer du monde dans la résidence puis j’aurais fait attention à
ne croiser que de loin les passants sur le trottoir. Là, nous avons les masques…
et je n’ai pas de « résidence », de couloirs, d’ascenseurs, de
parties communes…
Je n’ai même plus ce besoin de parler à des vrais gens, ce
que je conchie quand même dans la vraie des vies, parler avec des types que je
ne connais pas. Peut-être que je l’ai appris du dernier confinement : on
vit très bien sans.
La différence entre confiner dans un appartement de 48m2 et
une maison de 150 sera évidente pour beaucoup. Je ne me marche plus sur les
pieds… Mais il y a autre chose, comme ne plus avoir ces parties communes, cet
espace à partager. L’espace amène… de l’espace mais facilite aussi beaucoup les
changements de rythme ! Tiens, il est 18 heures, je passe au salon, je
vois à lancer la cuisine pour 20h, je bois une bière et je blogue. Dans un appartement :
je lève mon cul, je rentre le PC du bureau, je planifie le boulot, je me sers
un verre, je sors mon PC perso et je me rassis au même endroit.
Il y a d’autres éléments comme la proximité de ma mère, non
pas que je vais pouvoir continuer à la voir tous les jours, on peut s’attendre
à un retour d’un strict confinement des maisons de retraite (et en plus on a
toujours plus à se raconter au téléphone que de visu) mais le fait d’être chez
elle, qu’elle n’ait plus à se préoccuper de la maison, ce qui n’a rien d’altruiste
de ma part (la maison peut s’occuper toute seule d’elle-même), mais ça lui
évite des soucis. Alors comme je n’ai rien à faire dans mon appartement de
région parisienne, être là est aussi bien.
Il y a, enfin, deux points. Il n’y a pas la foule, cette
foule oppressante à l’entrée des magasins, entre les rayons, qui vous oblige à
vous approcher d’individus qui vous effraient a priori. Et il y a les masques,
qu’on n’avait pas lors du premier confinement.
Il y a aussi, pour moi, la possibilité de vivre normalement.
Quand je suis à Paris, je passe ma vie au bistro, j’y mange, je déjeune à la
cantine. En confinement, il faut que je m’organise, chez moi, pour tout
prévoir. Quand je suis en Bretagne, je même la même vie confiné que non
confiné.
Sauf que je ne vais pas au bistro et l’installation d’une
pompe à bière n’est pas un remède à tout.
Je trouve ce confinement bien différent du premier. Comme vous le dites, le premier confinement engendrait la peur mais aussi l'espoir (dans un mois ce sera fini) et en plus c'était au printemps, il faisait beau et on rêvait à un ete superbe.
RépondreSupprimerCette fois, il est difficile de faire un pronostic optimiste sur la fin de l'épidémie, la confiance dans nos gouvernants s'est effrité un peu plus, on est en novembre, la pluie est froide, et enfin on craint que le père Noel attrape lui aussi le virus chinois ... rien de bien réjouissant.
Par contre, j'ai moins l'impression d'un claquemurage cette fois ci que la dernière fois. D'abord les enfants sont à l'école: ca rend le teletravail plus simple, le marché près de chez moi reste ouvert (pour l'instant), les cafés ne sont pas tout a fait fermés (ils servent le café à l'extérieur), le courrier fonctionne, il y a plus de monde dans les rues et j'ai l'impression que la police a reçu des consignes pour de pas trop faire chauffer la machine à prunes de 135 euros. Bref, il semble que nous allons découvrir toutes les nuances de confinements jusqu'au jour où nous n'aurons plus les moyens de confiner quoique ce soit, ou nous serons en mode survie et ou le covid ne sera qu'un soucis parmi d'autres.
Faut il donc tous ces confinements pour apprendre a vivre avec ce virus?
Tu as raison pour les enfants (pour le reste aussi) mais comme je n'en ai pas, ça me laisse un peu froid. Ca doit faire bizarre pour une famille...
SupprimerPour le reste, je suis moins pessimiste que toi.
Tu commences à comprendre le confinement à la campagne.
RépondreSupprimerOui. Je dirai même plus que si je ne l'avais pas connu à Paris, je serai beaucoup plus en état de stress.
Supprimerah mais y aussi du stress chez nous les ploucs : celui de pas arriver à l'heure pour l'apéro par exemple, ou bien manquer de pinard dans un dîner, oublier un tire-bouchon...
RépondreSupprimerLe pire est que le tire bouchon doit être dans la catégorie des non-essentiels et donc impossible a remplacer si il est perdu. Le stresssssss!
RépondreSupprimerMais non, c'est essentiel.
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