Avant-hier, je gueulais dans Facebook contre les journalistes et les politiques qui parlaient de déconfinement partiel, de confinement allégé, de mesures renforcées mais d’autres allégées. On n’y comprend évidemment rien mais comme ça fait huit mois que ça dure, on ne va pas s’affoler non plus. Hop ! Une petite publication Facebook. Vers minuit, j’errais sur les chaînes d’information en continue quand je suis tombé sur un débat entre gens très bien sûrement d’autant qu’ils disaient la même chose que moi. Il y en a même eu un pour prétendre que dans l’encourage de Macron, on expliquait qu’il fallait arrêter de perdre les Français avec des mots plus ou moins douteux et des locutions imparfaites. J’étais hilare.
Ce n’est pas facile ! On pourrait s’entendre, par
exemple, sur le fait qu’on ne peut pas parler de sortie du confinement tant qu’il
y une restriction supérieure à d’habitude à nos libertés individuelles. Mais,
même dans ce contexte, le virus continue à circuler et même s’il n’y a pas d’obligation
de confinement, nous aurions intérêt à limiter nos interactions avec d’autres
imbéciles ce qui fait que nous nous imposerions un « autoconfinement ».
A contrario, ça ne m’embêterait qu’assez peu qu’on parle de sortie du confinement
tout en continuant à interdire les rassemblements publics de plus de 5000
personnes. Il faut garder un peu de raison : même hors période de crise
sanitaire, on ne va pas dire qu’on est en confinement si les manifestations
publiques sont interdites sur les Champs-Elysées !
Par ailleurs, même si on l’emploie, le mot « déconfinement »
n’existe pas. Certains (dont moi, d’ailleurs, je crois) l’utilisent par
opposition au confinement (on est soit confiné, soit déconfiné, ce qui est
complètement con, je le disais ci-dessous). D’autres l’emploient pour parler de
la période de sortie du confinement, ces moments où l’on va progressivement alléger
les mesures. D’ailleurs, pas plus tard que ce soir, on nous promettait un
déconfinement à la fin de la semaine prochaine, c’est-à-dire plus tôt que ce qui
était prévu pour permettre aux commerçants de travailler un week-end de plus
avant les fêtes.
Mais on ne peut pas donner la liberté aux commerçants d’ouvrir
les magasins si on ne donne pas plus de libertés aux abonnés au gaz pour qu’ils
dépensent du pognon dans les commerces. C’est compliqué. Sans compter que ceux
qui ne veulent pas faire leurs achats maintenant l’auraient assez mauvaises de
ne pouvoir sortir alors que d’autres vont pouvoir le faire.
On se met alors à penser qu’on pourrait supprimer les
attestations mais cela reviendrait à supprimer le confinement d’autant qu’on
veut que les salariés restent en télétravail pour diminuer la contamination. Ainsi,
il faudrait une attestation pour aller travailler mais pas pour aller faire des
courses. Si j’étais à Bicêtre, je me verrais assez bien faire des courses aux Quatre-Temps
mais ne pas avoir le droit d’aller au bureau à un kilomètre.
Ainsi, on ne peut pas parler de sortie du confinement car
les entreprises en profiteraient pour arrêter le télétravail. Et il se posera
toujours la question des bistros et des restaurants (vous remarquerez que je
parle aussi des restaurants alors que jusqu’alors, je me cantonnais aux
bistros).
Nous allons faire un aparté. Il y a des gens qui ne croient
pas au virus et d’autres qui ne croient pas spécialement à sa dangerosité. Je
pense que ces derniers ont tort mais je vais m’adresser à ceux qui croient à ce
virus qu’ils soient complotistes, trouillards, insouciants ou que sais-je, par
exemple comme moi (« la version officielle dit que c’est dangereux alors faisons
avec et protégeons nos couilles et celles des autres »). On peut supposer
raisonnablement que la transmission du virus est plus forte quand les gens sont
entassés, à savoir lors des cérémonies familiales, le travail, les transports
en commun, les commerces… et les bars restaurants (et les matchs de foot, les
salles de sports, les messes mais ne commencez pas à m’énerver, hein !).
Ainsi, pour limiter la propagation du virus et l’accroissement abominable de
données chiffrées que l’on arrive pas à suivre, il faut bien limiter ces rassemblements.
La messe est dire (en plein air) : les commerces autres
que les bistros doivent ouvrir parce que les pauvres petits commerçants vont
perdre de l’argent (mais il est normal que les bistrotiers en perdent, par
contre, alors que je bois plus souvent un demi que je lis un livre, ce qui
explique d’ailleurs quelque chose, très certainement) et les gens vont déprimer
s’ils n’arrivent à dépenser l’argent qu’ils ont eu du mal à gagner.
Pour les fêtes, on va difficilement empêcher les repas de
famille. Pour différentes raisons, on ne pourra pas empêcher les gens de
prendre les transports en commun surtout qu’on ne peut pas contraindre les
entreprises à continuer le télétravail.
Point numéro 1, gardez le bien en tête : si on
déconfine le confinement partiel à moitié le week-end prochain, c’en est fini
du télétravail, des transports en commun allégés, des cantines agréables et j’en
passe.
Un déconfinement partiel est donc impossible puisque, dans
cette histoire, nous n’aurons pas réouvert les restaurants et les bars. Nous
serons donc dans une condition comme lors du premier déconfinement, sans les
bistros. Les gens vont s’empresser de s’emmêler, de s’embrasser, de s’entasser…
Ils iront au boulot, tomberont aux heures de pointe dans des ascenseurs bondés,
prendront leur café et déjeuneront à la cafétaria.
Ces salopards vont nous faire croire qu’on n’est plus
confiné alors qu’ils auront mis en place toutes les conditions pour le
développement du virus mais on ne pourra plus se reposer dans un bistro
où, quoi qu’il arrive, il y aura moins de monde que dans un magasin de jouets
ou de livres. Et ces imbéciles de commerçants vont nous faire croire qu’ils
pourront mettre en place un protocole pour empêcher le nombre de clients de
dépasser des limites, pour qu’ils respectent les gestes barrière alors que c’est
impossible.
Dans un bistro, c’est très simple : vous mettez tant de
chaises (selon la surface) et de tabouret de comptoir et quand toutes les
places sont prises, vous fermez la porte. Vous confinez les clients à l’intérieur
et les non clients à l’extérieur et basta !
Du bon sens, quoi ! (et vous ajoutez quand même un
couvre-feu pour dire qu’on est encore en phase de déconfinement).
A votre bon cœur.
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