Pour le candidat, c’est facile. Je propose d’organiser une primaire ouverte
à toute la gauche avec comme candidats Cambadélis et Cazeneuve. Pourront s’y
greffer : Hidalgo, Montebourg et Hollande. Faudrait rajouter une gonzesse
pour faire sérieux. Je propose Jauneau, pleine d’atouts tout autant moraux que
physiques. J’ai ajouté Hollande pour que la victoire de Cazeneuve ne soit pas
trop cinglante si Jauneau n’a pas dessaoulé. L’organisation de la primaire n’a
rien d’urgent : que les candidats disent ce qu’ils veulent faire,
développent leurs idées… et la suite viendra naturellement. L’évolution des
sondages pourra désigner un « leader » naturel, Jadot pourrait être
obligé de se ralier. Ne spéculons pas maintenant, de toute manière, on n’en
sait rien ! A part qu’on s’en fout de ce que propose un candidat à une
sombre primaire, ce qu’il faut est de savoir ce qu’il proposerait à l’élection
reine de la République… C’est le paradoxe d’une primaire : autant, comme
en 2011, elle peut être un bon marchepied ; autant, comme en 2016, elle
passe pour une bataille de peine-à-jouir voulant hériter des miettes.
Pour l’instant, faisons mine de rien et laissons les candidats éclore tout
en laissant planer un « je ne doute pas que nos
candidats sauront se regrouper. » En juin, on
sortira un « il est possible que nous organisions des
primaires pour mieux nous rassembler si les candidats en expriment le
besoin ».
A mon commentaire à mon précédent billet, un type me demandait pourquoi je
parlais de Cambadélis. Il y a un tas de raison qui pourrait me faire rougir si je
les avouais même si elles n’ont rien de sexuel. Disons que la palette déteint
ce qui est un peu sa raison d’être. A part ça, c’est le seul candidat déclaré.
Ne l’oublions pas. Par contre, je parle de Jauneau car on l’a déclaré à sa
place vu qu’elle représente à elle seule l’intelligence, la grâce, la force
tranquille, l’implication, la morale, le féminisme (il faut bien des
concessions), la République, la laïcité, l’égalité, la fraternité, la liberté
et les petits vins de pays à l’apéritif et les crus millésinés dans les grandes
occasions ! C’est une figure incontournable de l’écologie redistributive
et progressive même dans le plus simple appareil, celui dont elle n’a pas
besoin pour nous éclabousser de son sourire légendaire qui illuminera nos affiches
électorales ! En plus, elle sait conduire et faire la vaisselle.
Vous croyez que je vais réussir à pécho, moi ?
Il nous reste donc objectivement sept candidats : Cambadélis,
Cazeneuve, Jadot, Jauneau, Hidalgo, Hollande et Montebourg. Ils feraient tous,
évidemment, d’excellents présidents de la République mais la politique est
malheureusement un métier très dur, très ingrat, notamment parce que, pour
obtenir un poste, il faut être élu. Avec Cazeneuve et Hollande, la probabilité
pour qu’ils se fassent accuser par une boniche d’un hôtel étranger de l’avoir
forcer à les éponger jusqu’à ce que tache de sperme s’en suive est trop forte
malgré les apparences.
Il ne nous reste donc, réellement, que Cambadélis et Jauneau.
Cambadélis a un handicap : son nom, même si, comme pour le physique de
Jadot, c’est lamentable. Les sociétés de communication que nous avons consultées
ne proposent qu’un seul slogan et ont refusé de se faire payer : « Cambadélis, pour faire vaincre nos pénis ».
Vous admettrez que ce n’est pas possible. Il ne reste que Jauneau et la devise
de la campagne est toute trouvée :
« C’est Jauneau qu’il nous faut ! ».
Nous sommes en mesure de vous révéler les contours de ce
projet qui ne ressemble pas à ce qu’est généralement un programme politique,
notamment du parti socialiste avec des généralités du type : il faut l’égalité
et la rénovation des logements sociaux avec une prime écologique et gouvernementale.
Le projet se place dans l’histoire, dans le temps, à un
moment relativement précis : celui où nous devrions sortir de la crise
sanitaire qui nous aura affecté pendant deux ans, quand les électeurs seront
prêts, sans renier leurs positions, à prévoir un avenir qui fasse face à toutes
les crises que l’on pourrait imaginer mais avec une intelligence qui nous
laisse pantois à l’heure où nous avons à peine commencé l’apéritif.
Nous allons commencer par quelques exemples avant de
revenir sur tous les volets dans les prochaines semaines. Pour commencer, il
est évident qu’il nous faut un stock de masques, celui qui nous a fait défaut
début 2020, pour des raisons qui ont été analysées sans que l’on puisse y voir
clair. Nous ne pouvons mobiliser l’industrie française pour qu’elle produise
des masques qui sont évidemment inutiles hors des crises sanitaires (et qui ne
sont pas stockables plus de deux ou trois ans). Il faut donc que nous
transformions l’industrie française pour qu’elle puisse se mettre en ordre de
marche, à la demande, pour produire ce qui est nécessaire à notre survie plutôt
que le superficiel. Par exemple, nos usines de raclette et de jambon, c’est-à-dire
d’objets plats, doivent pouvoir facilement produire des masques à conditions de
changer leur alimentation de lait et de cochons par des champs de coton et des forêts.
C’est simple et limpide mais tous les votants ne sont pas des spécialistes de
la production industrielle. Nous allons donc montrer quelques exemples.
Quand une telle crise survient, il devient urgent d’accorder
un revenu à ceux qui n’en ont plus. Le « chômage technique » est une
solution mais il faut penser aussi aux étudiants, aux indépendants et à un tas
de gens. Il est indispensable de mettre sur la table toutes les aides possibles
et imaginer une meilleure productivité de ces aides, leur adaptabilité et toutes
ces sortes de choses comme on dit en anglais. Nous sommes à deux doigts de
démontrer aux Français qu’une forme de revenu universel ou revenu de base,
quelles que soient ses modalités, est non seulement souhaitable et urgent mais surtout
indispensable ! On a d’un côté, les recettes de l’Etat et, de l’autre, les
1000 euros (environ) nécessaire à la vie des gens, au minimum (voire au maximum
si on considère qu’en cas de confinement on ne peut rien faire d’autre de son
pognon que le bouffer et le boire).
Si les commerces ont des difficultés en cas de crise, c’est notamment par la perte de ses revenus minimums par les patrons mais aussi parce qu’ils conservent des charges fixes. Tout peut être passé au peigne fin. Pourquoi un commerçant devrait-il continuer à payer un loyer à un propriétaire alors que la surface commerciale est rendue inutilisable par une pandémie. Depuis quand, en France, devrions-nous avoir une réglementation orientée pour les propriétaires et pas pour ceux qui tentent de générer de l’activité économique ? Nous pouvons donc légitimement entamer une mutation de la société vers une collectivisation des moyens de production sans, pour autant, léser qui que se soit autre que les héritiers tout en donnant un sacré coup de main aux entrepreneurs !
Pendant la crise, la principale difficulté pour l’Etat a
été d’adapter les possibilités de circulation
du virus aux capacités des services de réanimation de l’hôpital public dont il
faudrait, de toute évidence, augmenter le budget pour ce qu’on appelle « créer
des lits » (ce n’est pas si simple, il faut former du personnel et
maintenir des compétences même en dehors des périodes de crise). A contrario,
on a l’impression que les services privés (cliniques et autres) se sont branlé
les couilles en attendant ! L’occasion est toute trouvée pour redéfinir
les missions de chacun, dans notre pays, et de réorganiser les services publics
en conséquence. Il doit notamment leur être accordé quelques monopoles ou
domaines réservés afin que le pognon de la sécurité sociale ne parte pas pour
enrichir des industriels de la santé. Toute la médecine doit être réorganisée
en conséquence. Pourquoi, par exemple, certains arriveraient à se faire rembourser
des montures de lunettes à plusieurs centaines d’euros alors que l’on peut en
trouver à une cinquantaine ! Pourquoi la sécurité sociale (et les mutuelles
de base) serait-elle utilisée pour rembourser le superflu ?
La sortie de crise n’est-elle pas le moment idéal pour
faire faire des choix aux français et pas seulement entre un type qui connaît l’hymne
à la joie et une dame murmurant celui à jeunesse des italiens des années 40.
« C’est Jauneau qu’il nous faut ! ».