Je vais néanmoins ajouter des éléments parce que je me pose
des questions.
Le premier est que des types comme moi n’ont pas à être
prioritaires parce qu’on maîtrise à peu près ce qu’on fait : des
réveillons en petits comités, des sorties réduites au minimum et un hébergement
dans un coin où le virus circule peu. Par contre, je répète ce que j’ai déjà
dit et ce pour quoi je m’étais engueuler : ce sont les jeunes qu’il faut
vacciner en priorité parce que ce sont les jeunes qui font la fête, qui
habitent seuls et donc vont dîner (ou picoler) chez les voisins (et iraient
bien au bistro). Ce sont les jeunes qui font circuler le virus, qui le
transmette à leurs parents parce qu’il faut bien rentrer à la maison pour faire
laver le linge et essayer de récupérer un peu d’argent de poche… Ce sont ces
parents qui vont consulter des soignants et, surtout, visiter des personnes à
risques, leurs propres parents, ce qu’on ne peut pas empêcher car dans notre
société, on ne laisser pas les vieux crever tous seuls. Autant porter le voile
et revenir au moyen-âge.
Il faut que les jeunes puissent entrer dans une pharmacie et
demander à la dame un peu moustachue, là, dans le fond, et avec une blouse blanche :
« S’te-plait, Mâame, fais-moi une piqûre de vaccin ». « D’accord
mon petit chéri, tu sais que tu es mignon toi et que j’ai un peu d’expérience,
n’oublie pas de revenir dans une semaine pour la deuxième dose ».
Le deuxième est qu’on n’est plus à un mois près… (sauf pour
les bistros, hein !). On peut aussi attendre que l’offre augmente pour
diminuer les coûts et, surtout, « créer l’envie ». Dans six mois, on
fera le tri, le bilan depuis le début de la pandémie et on pourra comparer les
pays entre eux et, peut-être, montrer que la France n’est pas plus mauvaise que
d’autres. Comme dit machin : c’est à la fin du comice qu’on compte les bouses.
De toute manière, les virus vont muter, il faudra trouver d’autres vaccins,
plus génériques.
Les vaccins seront génériques. Les anti-vax qui parlent de
dangers et en rajoutent avec les OGM ou évoquent des thérapies génériques
mériteraient le cabanon… L’ARN est comme du bois mort. On va t’en coller dans
le sang pour prévenir tes cellules : « attentions
mes petites chéries, des méchants virus avec le même squelette que ce déchet va
arriver et il faut que vous commenciez à produire des anticorps pour les expulser
manu-militari avec exécution immédiate et aucune reconduite à la frontière ».
Le virus peut muter un peu, nos sympathiques cellules arriveront bien à leur
coller la pâtée bien méritée.
Toujours est-il que l’on peut considérer la stratégie « de
lenteur » du gouvernement comme une excellente stratégie. Rappelez-vous le
début de la crise, on disait « il faut des
masques » et ils répondaient « ça
ne sert à rien », puis « il n’y en
a pas assez » puis les masques sont arrivés, à 8 euros les
cinquante en supermarché, la plupart des gens en mettent sans ronchonner et tant
pis pour les autres, ils ne nous mettent pas en danger. On va leur taper sur la
gueule quand même, par principe.
Nous en sommes, avec le vaccin, au « il n’y en a pas assez ». Les réseaux sociaux
vont vite exploser : « mais vous vous
foutez de notre gueule, les autres pays en ont plein, vous êtes des nuls et vous
devez nous en trouver. » « Ah mais
on a des problèmes de logistique ». Et dans deux mois : « on vous a écouté, les vaccins sont disponibles en
pharmacie, leurs stocks sont limités à cause de la conservation, mais elles
sont livrées tous les jours, elles ont formé des sans papiers roumains pour
faire des piqûres et vous pouvez y aller ». Dans six mois, 70% de
la population sera vaccinée et ça sera suffisant pour empêcher les méchantes
covid de sauter joyeusement de l’un à l’autre à la caisse du comice.
Axel Kahn est scientifique, pas politique (il n’est pas une
bille non plus mais a des idées saugrenues : en 2011, il soutenait Martine
Aubry à la primaire du PS et, aux législatives suivantes, il était candidat face
à François Fillon). Je ne suis pas scientifique et ma carrière politique se
limite à raconter des conneries dans mon blog.
J’ai quand même parfois du nez…
La publication d’Axel Kahn (les vaches sont en bonus) :
AUTOPSIE D’UN DÉSASTRE
Au second jour de l’année, mes
amis, les défis et incertitudes épidémiques sont tels que les stratégies à
mettre en œuvre sont des plus délicates.
Cette émergence de mutants
sélectionnés sur l’avantage sélectif que leur confère une plus grande infectiosité est inéluctable, elle est
facilitée par l’indigence des politiques qui, pour des raisons économiques compréhensibles,
ont cherché à « vivre avec le virus », « pas si virulent que ça. »
Bien entendu, plus le virus
circule, plus nombreux sont les mutants aléatoires dont certains seront
avantagés. La Chine nous a envoyé le SARS-CoV-2. En revanche, ce n’est pas chez
elle, ni en Corée, Japon, Taïwan, Australie, Nouvelle Zélande...
qu’apparaîtront les nouveaux mutants, leur politique constante a été de viser
l’éradication du virus, avec succès pour la Chine.
La GB dans une situation
terrible fait le pari de ne pas faire 3 semaines après la première injection le
rappel nécessaire à une protection optimale.
Ses scientifiques sacrifient la qualité de l’immunisation chez N
personnes pour protéger moins bien 2 N personnes. Je ne sais s’ils ont raison
mais leur suis solidaire dans la tourmente.
La même situation nous menace.
Mais la France n’ayant utilisé que 400 des deux millions de doses de vaccin
qu’elle a reçues n’en est pas là !
Comment expliquer un tel
désastre de démarrage ?
La raison principale en est une
extrême sclérose intellectuelle des corps de l’État, notamment dans le domaine
sanitaire.
Ainsi l’HAS doit statutairement
proposer la stratégie vaccinale. Elle applique les règles dont elle n’est pas
même capable de penser l’adaptation aux circonstances. Il faut prioriser les
personnes fragiles, allons pour les EHPAD. Il faut évidemment respecter la
règle du consentement, prendre toutes ses précautions, encadrer dans les EHPAD
la vaccination de consultations espacées : la procédure dure 5 jours. Pas
question de déplacer les anciens, on ira à eux. Et les soignants ? S’ils sont
jeunes, ils ne sont pas à risque. Besogneuse, l’HAS fait son job sans aucune
vision dynamique de santé publique ni clause d’adaptation à l’évolution épidémique.
À la DGS, au Ministère, on applique sans plus de vision le plan de l’HAS.
Qui soignera les personnes malades si les soignants ne sont pas protégés et si la tension hospitalière devient chez nous aussi forte qu’en GB ? La procédure mise en place est d’une incroyable lenteur ? Oui mais si conforme aux règles !
Et puis cerise sur le gâteau, la
politique de communication. Le gouvernement est obsédé par les gilets jaunes,
de fait dans leur masse anti-vaccin. Il se méfie : « Évitons de leur donner de
quoi prospérer, allons-y mollo ! » Le Monsieur vaccin en tête, on y va alors
comme à regret. Le remarquable scientifique Alain Fischer, un ami cher, ici à
contre emploi, dit dans sa 1ère intervention non ce qu’il faut espérer mais
toutes les questions qu’il se pose. Les autorités annoncent très fières les
sites où déclarer les effets indésirables, se déclarent prêtes à interrompre la
campagne si nécessaire...Mais l’espoir du vaccin, la voie qu’il trace,
l’extraordinaire aventure scientifique qu’il représente ? Presque rien.
Moi-même, écoutant cela, j’ai été à me poser des questions ! (private joke).
L’erreur psychologique est
inouïe ! Les anti- masques, anti- confinement, anti- seconde vague,
négationniste de la réalité de l’épidémie, réseaux gilets jaunes et
complotistes ont jubilé : « Voyez, ils ont la trouille, eux-mêmes n’y croient
pas ! » Et les hésitant ont commencé de basculer en masse dans le refus. «
S’ils font tant d’histoires, c’est qu’il y a un loup, une meute, même ! » Après
15 jours de cette brillante communication, on était passé de 55% de personnes
disposées à se faire vacciner à 40% !
Cet épisode devra dans le futur
être enseigné dans les écoles de l’administration comme l’exemple de ce dont il
conviendrait à tout prix de se préserver.
Bon, tentons de réparer le
désastre. Errare humanun est sed perseverare diabolicum...
Axel Kahn qui en a tant vu mais
là, chapeau !
il es vachement plus calé que son frangin, mais moins lubrique que Dominique-Strauss tout de même.
RépondreSupprimerSi tu as décidé en 2021 de nous faire du remplissage comme ça, on est mal barrés !
Dans un blog, il faut du texte.
Supprimerça parle même pas de bistrot...on voit que le confinement vous a gravement atteint
RépondreSupprimerAh bon, au moyen age on laissait crever les vieux tout seul? Je suis d'accord pour dire qu'au moyen age on ne mourait pas si vieux (même si c'était autorisé) et que l'EHPAD n'était pas encore inventé mais de là à dire qu'on laissait les vieux mourrir tout seul, il ne faut pas exagérer.
RépondreSupprimerBon, pour le reste, je crois que cela va être difficile de convaincre les français de se faire vacciner même si sur ce coup là celà peut être nécessaire. Il y a eu tellement de mensonges et de magouilles sur les vaccins précédents comme le remplacement du DTPolio (utile) par un truc a 11 cibles (plus cher, pas utile et peut être néfaste) ou les procédures d'achat du vaccin H1N1 que l'affaire est mal engagée.
Quand à votre histoire de pharmacienne moustachue, c'est risqué. Imaginez qu'elle soit plutôt jeune et gironde, quels seront les effets si votre jeune puceau vas se faire vacciner 10 fois pour le seul plaisir de se faire tripoter le bras par ses soins?
Si elle est moustachue, ça pourrait dissuader !
SupprimerPour les morts sous seuls tu as raison, ce n'est pas exactement ce que je voulais dire...