Je l’ai souvent dit. Je ne regardais jamais ou presque la télé. Depuis cette crise sanitaire, en revanche, je ne pourrai plus m’en vanter. J’avais commencé ce déconfinement vers juin en regardant des grands films à la télé. L’été n’a pas été mauvais : six épisodes de Star Wars, les « nouveaux » James Bond (je n’en vais jamais vu sans Moore ou Connery). Il y a eu quelques indispensables, comme la 7ème Compagnie, tout à fait regardable quand on n’a pas regardé depuis 30 ans (et extrêmement sympathique avec ses personnages attachants alors que c’est présenté et beaucoup de « films d’action » comme « piège de cristal » pour ne citer qu’un des derniers. J’ai pu voir quelques classiques, comme hier avec une version de Titanic datant des années 50, supérieure, et largement, au film avec Di Caprio qui suivait un très bon fil de sous-marin de la même époque.
J’ai eu la chance d’échapper aux éternelles rediffusions de l’été comme le Gendarme et Don Camillo et tous autres navets avec les charlots (sauf un que j’ai vu) ou de Funès (il est loin d’avoir fait une majorité de navets, je pensais à une connerie comme « les grandes vacances ». J’ai eu aussi beaucoup de veine vu qu’aucun des grands films que j’aime au point de connaître presque par cœur n’est passé par là. Je pense aux Tontons Flingueurs, à Le Bon, la Brute et le Truand, Il était une fois Beaucoup de western me viennent à l’esprit mais c’est un peu le hasard.
Pour boucher les trous, j’ai eu des grandes séries que j’aime, comme Columbo les samedis, des dessins animés « classiques » comme Tintin les vendredis. Je regarde aussi les programmes nocturnes des chaînes d’information en continue, comme CNEWS, mais la seule raison est probablement ma schizophrénie.
Je mène une vie trépidante. Et je te jure, c’est à peu près
la vérité : je n’ai plus vu une série récente depuis l’Homme du Picardie.
Il n’empêche que pendant mes trente ans de couvent, j’entendais beaucoup les gens
de parler des séries mais
elles ne passaient pas par moi. J’ai loupé Joséphine Ange Gardien, Julie Lescault,
les Cordier, Profilage, Fabio Montale, Hélène et les garçons, Sœur Thérèse, le
JAP… Je n’ai vu aucun épisode de ces trucs. Aidé de Wikipedia pour faire une
liste, j’ai essayé de ratisser large pour ma démonstration et j’ai visé TF1, me
doutant que si une telle chaîne programmait ses cochonneries, elle gagnait de l’oseille
avec : les spectateurs devaient être au rendez-vous.
Jeudi, il y a trois semaines, je me suis retrouvé à regarder
Doc, sur TF1, une série récente Italienne avec des épisodes d’une petite heure
(deux d’entre eux étant diffusés par soirée). Je ne sais pas pourquoi.
Peut-être n’y avait-il rien ailleurs ? Peut-être qu’un détail m’a marqué
lors en voyant une bande annonce ? Je ne sais plus. Dès le premier
épisode, je suis tombé sous le charme. Je vais vous raconter l’histoire.
Le héro était un très grand médecin en hôpital ayant un don
pour les diagnostics très compliqués. Chaque épisode a pour objet un ou deux
malades et les véritables enquêtes nécessaires pour connaître l’origine des maux
(l’éthymaulogie, quoi !). Dans le dernier, nous avons un gamin d’une quinzaine
d’années qui est hospitalisé après être rentré de Grèce avec des plâtres à
cause d’une jambe cassée mais il fait des crises d’on ne sait pas trop quoi.
Notre doc découvre alors qu’avant de se casser la jambe et de prendre l’avion
pour rentrer en Italie, il a fait de la plongée sous-marine avec des
bouteilles. Bref, les différences successives de pression ont fait que
méchantes bulles se sont développées dans son corps mais que le plâtre a empêché
de diagnostiquer une méchante nécrose. Le doc a un vrai don pour avoir deviné que
l’andouille avait plongé mais sans l’autorisation de sa mère, il n’avait pas osé
l’avouer. Finalement, il finit amputé mais, à cette âge, il faut bien
reconnaître que perdre une demi jambe (surtout une extrémité) est moins grave
que de perdre la bite. La gentillesse du doc permet au môme de ne pas déprimer
et retrouver de la joie de vivre même si on se doute qu’il ne finira jamais
champion du monde de course cycliste dans une catégorie normale. Ainsi, chaque
historiette est plaisante. Derrière tout ça, il y a la vie d’un service de
médecine d’un grand hôpital, les relations entre les toubibs, les problèmes des
internes en formation et tout un tas de choses dont je n’ai rien à foutre mais
je ne vais pas décrocher pour autant. Evidemment, il y a un peu de cul mais on
ne voit pas les scènes majeures.
Et en trame de fond, il y a comme sujet la vie du doc et
surtout, le gros malheur qui lui est arrivé et que nous découvrons évidemment
au premier épisode qui finit tout d’abord par sa découverte que la mort d’un patient
est due à une erreur d’un de ses collègues, que l’on appellera l’enflure. C’est
néanmoins un bon pote et il le couvre. Juste après, il se fait tirer dessus par
le père d’un autre ( ?) patient mort. Physiquement, il s’en sort bien mais
perd complètement la mémoire. Il est hospitalisé dans le service qu’il avait
fini par diriger. A un moment la mémoire revient mais elle est bloquée douze
ans en arrière, à une époque où il était déjà toubib dans ce service.
Il arrive à reconstituer les morceaux de sa vie personnelle
et dont l’on découvre progressivement différents aspects. Sa femme qui bossait
dans son équipe est devenue la patronne de l’hôpital et elle l’a quitté et on
devienne que les relations avec l’enflure ne sont pas que professionnelles. Son
fils est mort vers 6 ou 8 ans. Ayant retrouvé une partie de sa mémoire, il peut
sortir de l’hôpital mais continue à y bosser car il reste un excellent
diagnosticien. En revanche, on devinera que la vie est dure. Un jour, il a
douze ans de moins, il est père de famille et chef de service. Du jour au
lendemain mais douze ans après, son rejeton a clamsé, sa fille ne l’apprécie
que moyennement, il vit seul dans un appartement pourri, il a pour chef un
ancien collègue (l’enflure) et sa bonne femme vit avec un autre lascar et est
devenue sa directrice.
J’en connais qui prendraient une cuite pour moins que ça.
Faut reconnaître. Et on continue à découvrir (plus vite que lui) différents
aspects. Dans le deuxième ou le troisième épisode (plutôt le troisième, de
mémoire), on apprend que son fils est mort par ce qu’il considère comme sa
faute. A l’occasion d’un voyage, le chiare n’arrêtait pas de gerber, le gars a
pris ça pour un truc bénin alors que c’était très grave, il n’avait pas bien
analysé un des symptômes. Dans le dernier épisode diffusé (celui avec l’adolescent
qui a fait de la plongée), on apprend que s’il était parti tous seul avec ses
gamins en voyage, c’était parce que sa femme devait subir une intervention
pénible assez féminine (les gonzesses n’ont pas de cancer de la prostate ou de
torsions de testicules mais d’autres machins aussi peu rigolos).
Depuis qu’il est revenu à lui avec un décalage temporel de
douze ans, la directrice et son chef (son ex et l’enflure, donc), ne pensent qu’à
le virer de l’hôpital pour qu’il parte avec son secret (l’erreur médicale faite
par l’enflure dont je parlais pourrait coûter très cher à l’hôpital).
A la fin du quatrième épisode qui se passe dans sa vie antérieure
(au cours des 12 ans perdus avant la mort du fils), il vient de sauver le moral
du boiteux puis son chef lui apprend qu’il va lui succéder vu qu’il va se
barrer pour gagner du pognon dans le privé et il est donc content. Mais l’enflure
fait la gueule parce qu’il visait aussi la promotion. Plutôt que se bourrer la
gueule pour fêter ça, le toubib prend l’avion avec ses gamins pendant que sa grosse
se fait ramoner le frifri par un représentant de l’académie travaillent dans le
même hôpital. Et le gamin meurt. Il était déjà mort lors d’un précédent épisode
mais le doc le voyait sous forme de « flash back » (le retour en
mémoire d’un souvenir oublié) alors que là, on le voit en direct (l’épisode ayant
été tourné avant, essaie de suivre, bordel).
Au cours des premiers épisodes, on aura appris de ses
anciens collègues que le doc était une espèce d’empaffé négligeant la relation
avec ses clients, ses collègues, les parents des patients… On l’a vu, au cours
de ce quatrième épisode qui se passe dans l’ancienne vie, qu’il était charmant
et, on l’a vu dans les autres, tournés depuis sa perte de mémoire et sa reprise
partielle de fonctions à l’hôpital qu’il est tout aussi charmant. A ce moment,
on comprend donc que la mort de son fils « par erreur médicale de sa part »
lui a fait changer de caractère pour devenir un « encore meilleur » toubib
pour ce qui concerne les diagnostics ou, du moins, on le devine, tout comme l’opération
de sa femme, le départ de cette dernière et tout ça.
Attendons la suite !
Reconnaissons que ce quatrième épisode est clé et, vers
17h30, j’étais tout penaud, apeuré par le fait de regarder le cinquième ce soir
en ayant potentiellement loupé le précédent vu que je m’étais bêtement endormi.
Véridique ! Je me suis rappelé ce coup de barre ce soir, pendant le télétravail.
J’ai donc regardé l’épisode en replay et me suis d’ailleurs souvenu à peu près
du moment où j’avais lâché prise (la « partie grecque » est un peu
chiante alors qu’il faut déjà faire face à un récit un peu compliqué entre
épisodes du passé, flashback, moment présent).
Voilà comment j’ai compris ce qu’étaient les séries modernes
et comment les producteurs arrivaient à nous rendre accroc.
Pour l’anecdote, j’ai regardé le replay sur mon PC avec le
casque et j’ai découvert un tas de bruits de fond que je ne captais pas avec ma
vieille télé (écran à tube cathodique, plus de quarante kilos…). Va falloir que
je m’équipe pour regarder de nouvelles séries.
Il ne vous reste plus qu'à découvrir ce que sont les vraies bonnes séries, à savoir les américaines (pas toutes, loin de là !) et quelques anglaises.
RépondreSupprimerCa viendra peut-être mais il est hors de question que je souscrive à un truc d'abonnement payant (tant que je trouve des trucs à regarder sur les chaînes normales).
SupprimerLe problème est justement que, sauf rares exceptions, il n'y a rien de regardable, sur les chaînes "normales"…
SupprimerJe m'en sors à peu près bien sauf le mercredi (sauf depuis cette série), le vendredi et le samedi (mais j'aime bien Columbo). Mais chacun ses goûts : j'aime bien les films d'action. En plus, vous, vous devez concilier avec Catherine.
SupprimerJe n'ai, à part ça, regardé aucun hommage à Bacri et, en hommage à Hossein, j'ai regardé les misérables mais c'était surtout par curiosité.
SupprimerPar chance, à part les films/séries d'horreur, Catherine et moi avons des goûts très semblables en ce domaine.
SupprimerJe garde des Misérables de Hossein le souvenir d'un film très kitsch. Une sorte de gros gâteau avec trop de crème (mais je sauve Michel Bouquet en Javert).
Je regarde aussi, comme Sam le lundi. Je ne regardais pas de série avant, putain de confinement. J'ai aussi vu une partie de This is Us et les 6 épisodes de Bodyguard qui étaient pas mal.
RépondreSupprimerConnais pas (à part la dernière, de nom).
SupprimerFaut être un peu tcharbé pour résister à des trucs pareils...
RépondreSupprimerSi t'avais un bouquet satellite ton choix serait encore plus difficile.
surement !
Supprimer"je n’ai plus vu une série récente depuis l’Homme du Picardie"
RépondreSupprimerMagnifique
Bah
SupprimerEt moi qui croyait que l'ethylmaulogie était l'étude des ravages du à l'alcool ...
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