27 janvier 2021

Les séries (Doc, TF1, les mercredis soirs)


Je l’ai souvent dit. Je ne regardais jamais ou presque la télé. Depuis cette crise sanitaire, en revanche, je ne pourrai plus m’en vanter. J’avais commencé ce déconfinement vers  juin en regardant des grands films à la télé. L’été n’a pas été mauvais : six épisodes de Star Wars, les « nouveaux » James Bond (je n’en vais jamais vu sans Moore ou Connery). Il y a eu quelques indispensables, comme la 7ème Compagnie, tout à fait regardable quand on n’a pas regardé depuis 30 ans (et extrêmement sympathique avec ses personnages attachants alors que c’est présenté et beaucoup de « films d’action » comme « piège de cristal » pour ne citer qu’un des derniers. J’ai pu voir quelques classiques, comme hier avec une version de Titanic datant des années 50, supérieure, et largement, au film avec Di Caprio qui suivait un très bon fil de sous-marin de la même époque.

J’ai eu la chance d’échapper aux éternelles rediffusions de l’été comme le Gendarme et Don Camillo et tous autres navets avec les charlots (sauf un que j’ai vu) ou de Funès (il est loin d’avoir fait une majorité de navets, je pensais à une connerie comme « les grandes vacances ». J’ai eu aussi beaucoup de veine vu qu’aucun des grands films que j’aime au point de connaître presque par cœur n’est passé par là. Je pense aux Tontons Flingueurs, à Le Bon, la Brute et le Truand, Il était une fois Beaucoup de western me viennent à l’esprit mais c’est un peu le hasard.

Pour boucher les trous, j’ai eu des grandes séries que j’aime, comme Columbo les samedis, des dessins animés « classiques » comme Tintin les vendredis. Je regarde aussi les programmes nocturnes des chaînes d’information en continue, comme CNEWS, mais la seule raison est probablement ma schizophrénie.

 

Je mène une vie trépidante. Et je te jure, c’est à peu près la vérité : je n’ai plus vu une série récente depuis l’Homme du Picardie. Il n’empêche que pendant mes trente ans de couvent, j’entendais beaucoup les gens de parler des séries mais elles ne passaient pas par moi. J’ai loupé Joséphine Ange Gardien, Julie Lescault, les Cordier, Profilage, Fabio Montale, Hélène et les garçons, Sœur Thérèse, le JAP… Je n’ai vu aucun épisode de ces trucs. Aidé de Wikipedia pour faire une liste, j’ai essayé de ratisser large pour ma démonstration et j’ai visé TF1, me doutant que si une telle chaîne programmait ses cochonneries, elle gagnait de l’oseille avec : les spectateurs devaient être au rendez-vous.


Jeudi, il y a trois semaines, je me suis retrouvé à regarder Doc, sur TF1, une série récente Italienne avec des épisodes d’une petite heure (deux d’entre eux étant diffusés par soirée). Je ne sais pas pourquoi. Peut-être n’y avait-il rien ailleurs ? Peut-être qu’un détail m’a marqué lors en voyant une bande annonce ? Je ne sais plus. Dès le premier épisode, je suis tombé sous le charme. Je vais vous raconter l’histoire.

Le héro était un très grand médecin en hôpital ayant un don pour les diagnostics très compliqués. Chaque épisode a pour objet un ou deux malades et les véritables enquêtes nécessaires pour connaître l’origine des maux (l’éthymaulogie, quoi !). Dans le dernier, nous avons un gamin d’une quinzaine d’années qui est hospitalisé après être rentré de Grèce avec des plâtres à cause d’une jambe cassée mais il fait des crises d’on ne sait pas trop quoi. Notre doc découvre alors qu’avant de se casser la jambe et de prendre l’avion pour rentrer en Italie, il a fait de la plongée sous-marine avec des bouteilles. Bref, les différences successives de pression ont fait que méchantes bulles se sont développées dans son corps mais que le plâtre a empêché de diagnostiquer une méchante nécrose. Le doc a un vrai don pour avoir deviné que l’andouille avait plongé mais sans l’autorisation de sa mère, il n’avait pas osé l’avouer. Finalement, il finit amputé mais, à cette âge, il faut bien reconnaître que perdre une demi jambe (surtout une extrémité) est moins grave que de perdre la bite. La gentillesse du doc permet au môme de ne pas déprimer et retrouver de la joie de vivre même si on se doute qu’il ne finira jamais champion du monde de course cycliste dans une catégorie normale. Ainsi, chaque historiette est plaisante. Derrière tout ça, il y a la vie d’un service de médecine d’un grand hôpital, les relations entre les toubibs, les problèmes des internes en formation et tout un tas de choses dont je n’ai rien à foutre mais je ne vais pas décrocher pour autant. Evidemment, il y a un peu de cul mais on ne voit pas les scènes majeures.

 

Et en trame de fond, il y a comme sujet la vie du doc et surtout, le gros malheur qui lui est arrivé et que nous découvrons évidemment au premier épisode qui finit tout d’abord par sa découverte que la mort d’un patient est due à une erreur d’un de ses collègues, que l’on appellera l’enflure. C’est néanmoins un bon pote et il le couvre. Juste après, il se fait tirer dessus par le père d’un autre ( ?) patient mort. Physiquement, il s’en sort bien mais perd complètement la mémoire. Il est hospitalisé dans le service qu’il avait fini par diriger. A un moment la mémoire revient mais elle est bloquée douze ans en arrière, à une époque où il était déjà toubib dans ce service.

Il arrive à reconstituer les morceaux de sa vie personnelle et dont l’on découvre progressivement différents aspects. Sa femme qui bossait dans son équipe est devenue la patronne de l’hôpital et elle l’a quitté et on devienne que les relations avec l’enflure ne sont pas que professionnelles. Son fils est mort vers 6 ou 8 ans. Ayant retrouvé une partie de sa mémoire, il peut sortir de l’hôpital mais continue à y bosser car il reste un excellent diagnosticien. En revanche, on devinera que la vie est dure. Un jour, il a douze ans de moins, il est père de famille et chef de service. Du jour au lendemain mais douze ans après, son rejeton a clamsé, sa fille ne l’apprécie que moyennement, il vit seul dans un appartement pourri, il a pour chef un ancien collègue (l’enflure) et sa bonne femme vit avec un autre lascar et est devenue sa directrice.

J’en connais qui prendraient une cuite pour moins que ça. Faut reconnaître. Et on continue à découvrir (plus vite que lui) différents aspects. Dans le deuxième ou le troisième épisode (plutôt le troisième, de mémoire), on apprend que son fils est mort par ce qu’il considère comme sa faute. A l’occasion d’un voyage, le chiare n’arrêtait pas de gerber, le gars a pris ça pour un truc bénin alors que c’était très grave, il n’avait pas bien analysé un des symptômes. Dans le dernier épisode diffusé (celui avec l’adolescent qui a fait de la plongée), on apprend que s’il était parti tous seul avec ses gamins en voyage, c’était parce que sa femme devait subir une intervention pénible assez féminine (les gonzesses n’ont pas de cancer de la prostate ou de torsions de testicules mais d’autres machins aussi peu rigolos).

Depuis qu’il est revenu à lui avec un décalage temporel de douze ans, la directrice et son chef (son ex et l’enflure, donc), ne pensent qu’à le virer de l’hôpital pour qu’il parte avec son secret (l’erreur médicale faite par l’enflure dont je parlais pourrait coûter très cher à l’hôpital).

 

A la fin du quatrième épisode qui se passe dans sa vie antérieure (au cours des 12 ans perdus avant la mort du fils), il vient de sauver le moral du boiteux puis son chef lui apprend qu’il va lui succéder vu qu’il va se barrer pour gagner du pognon dans le privé et il est donc content. Mais l’enflure fait la gueule parce qu’il visait aussi la promotion. Plutôt que se bourrer la gueule pour fêter ça, le toubib prend l’avion avec ses gamins pendant que sa grosse se fait ramoner le frifri par un représentant de l’académie travaillent dans le même hôpital. Et le gamin meurt. Il était déjà mort lors d’un précédent épisode mais le doc le voyait sous forme de « flash back » (le retour en mémoire d’un souvenir oublié) alors que là, on le voit en direct (l’épisode ayant été tourné avant, essaie de suivre, bordel).

Au cours des premiers épisodes, on aura appris de ses anciens collègues que le doc était une espèce d’empaffé négligeant la relation avec ses clients, ses collègues, les parents des patients… On l’a vu, au cours de ce quatrième épisode qui se passe dans l’ancienne vie, qu’il était charmant et, on l’a vu dans les autres, tournés depuis sa perte de mémoire et sa reprise partielle de fonctions à l’hôpital qu’il est tout aussi charmant. A ce moment, on comprend donc que la mort de son fils « par erreur médicale de sa part » lui a fait changer de caractère pour devenir un « encore meilleur » toubib pour ce qui concerne les diagnostics ou, du moins, on le devine, tout comme l’opération de sa femme, le départ de cette dernière et tout ça.

Attendons la suite !

 

Reconnaissons que ce quatrième épisode est clé et, vers 17h30, j’étais tout penaud, apeuré par le fait de regarder le cinquième ce soir en ayant potentiellement loupé le précédent vu que je m’étais bêtement endormi. Véridique ! Je me suis rappelé ce coup de barre ce soir, pendant le télétravail. J’ai donc regardé l’épisode en replay et me suis d’ailleurs souvenu à peu près du moment où j’avais lâché prise (la « partie grecque » est un peu chiante alors qu’il faut déjà faire face à un récit un peu compliqué entre épisodes du passé, flashback, moment présent).

 

Voilà comment j’ai compris ce qu’étaient les séries modernes et comment les producteurs arrivaient à nous rendre accroc.

Pour l’anecdote, j’ai regardé le replay sur mon PC avec le casque et j’ai découvert un tas de bruits de fond que je ne captais pas avec ma vieille télé (écran à tube cathodique, plus de quarante kilos…). Va falloir que je m’équipe pour regarder de nouvelles séries.

13 commentaires:

  1. Il ne vous reste plus qu'à découvrir ce que sont les vraies bonnes séries, à savoir les américaines (pas toutes, loin de là !) et quelques anglaises.

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    1. Ca viendra peut-être mais il est hors de question que je souscrive à un truc d'abonnement payant (tant que je trouve des trucs à regarder sur les chaînes normales).

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    2. Le problème est justement que, sauf rares exceptions, il n'y a rien de regardable, sur les chaînes "normales"…

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    3. Je m'en sors à peu près bien sauf le mercredi (sauf depuis cette série), le vendredi et le samedi (mais j'aime bien Columbo). Mais chacun ses goûts : j'aime bien les films d'action. En plus, vous, vous devez concilier avec Catherine.

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    4. Je n'ai, à part ça, regardé aucun hommage à Bacri et, en hommage à Hossein, j'ai regardé les misérables mais c'était surtout par curiosité.

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    5. Par chance, à part les films/séries d'horreur, Catherine et moi avons des goûts très semblables en ce domaine.

      Je garde des Misérables de Hossein le souvenir d'un film très kitsch. Une sorte de gros gâteau avec trop de crème (mais je sauve Michel Bouquet en Javert).

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  2. Je regarde aussi, comme Sam le lundi. Je ne regardais pas de série avant, putain de confinement. J'ai aussi vu une partie de This is Us et les 6 épisodes de Bodyguard qui étaient pas mal.

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  3. Faut être un peu tcharbé pour résister à des trucs pareils...
    Si t'avais un bouquet satellite ton choix serait encore plus difficile.

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  4. "je n’ai plus vu une série récente depuis l’Homme du Picardie"

    Magnifique

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  5. Et moi qui croyait que l'ethylmaulogie était l'étude des ravages du à l'alcool ...

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