Nous ne pouvons rester que béant devant son génie
électoraliste qui lui a poussé à se différencier de ses concurrents qui ont
voulu promouvoir leurs individualités au bénéfice du collectif alors qu’elle a
su entraîner son collectif individuel pour faire gagner sa propre
individualité. Nous sommes en janvier 2022.
Dès le meeting de début de campagne, alors que d’illustres adversaires avaient voulu se la péter avec des slogans comme « Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. » ou « Travaille plus, pov con », Jauneau a su parler au cœur de tous avec ces propos qui resteront gravés dans l’Histoire : « Me pétez pas le cul avec un programme de redressement ! Avec ces putains de virus, ce réchauffement climatique et toutes ces conneries, aussi bien on va tous crever avant la fin du mandat. Pourquoi voudriez-vous rembourser une dette alors que plus personne ne sera là pour dépenser le pognon ? Pourquoi éduquer les jeunes, même ceux qui ne descendent pas de pue-la-sueur, alors qu’ils finiront tous par gratter entre les graviers pour trouver un ver de terre à becqueter ? Pourquoi loger les sans-dents alors que la température moyenne avoisinera bientôt les 45 degrés ? »
Largement acclamée, elle a poursuivie : « Nous
devons avoir une seule priorité : favoriser nos loisirs ! Tous les
efforts seront mis en place pour que les boissons soient servies à volonté à la
température idéale, pour qu’une légère climatisation nous empêche de trop suer
en copulant parce que sinon ça colle ! »
Et devant les applaudissements, elle entra au cœur du sujet :
« Ma politique sera ni de droite ni de gauche mais de gauche uniquement
pour permettre à tous et à toutes, inclusivement, de bénéficier égalitairement
de la même mort dans d’affreuses souffrances après des années d’une intense
jouissance qui me fait déjà mouiller ma culote rien qu’à y penser ! »
La surprise fut au rendez-vous quand elle se mit à l’aise en enlevant la dite
culote d’autant qu’elle était habillée, comme d’habitude, en jean.
Elle remis alors ses lunettes qu’elle avait été obligée d’enlever
pour cette opération (vous avez déjà essayé d’enlever une culote par le haut
pour ne pas vous mettre tout nu sans prendre les moindres précautions pour vos
bésicles ?), elle repris : « pour accompagner le chao
inévitable, nous favoriserons l’immigration de masse de racisés avec un sexe de
masse et de racisées avec un cul et des nichons de masse. L’ensemble de
nos parties faites pour ça devront être bien pleine de chair et les maigrichons
auront pour unique rôle de nous tenir nos verres tout en se finissant dans les
bourrelets oubliés ! Ne bougez pas, je vais vous faire un dessin ».
Pour des raisons qui restent inconnues, toute la foule se leva comme un seul
homme et cria « Nooooon ».
Dont acte. Pas de schéma. L’histoire a sans doute perdu au
change mais pas la décence.
« Mes amis, mes chers compatriotes, » poursuivit-elle
non sans oublier de se lécher le front pour enlever les quelques gouttes de
sueur disgracieuses, « je vous ai exposé le pire des scénarios mais nous
ne sommes pas à l’abri d’un miracle ! La crise économique résultant de la
crise sanitaire aura pu faire en sorte que la diminution de l’émission des gaz
à effet de serre soit suffisante pour enrayer le réchauffement climatique, par
exemple. Nous ne le savons pas… A la limite, nous ne le saurons que dans les
années qui suivront le quinquennat. »
Je respirais enfin. La candidate avait un peu forcé le trait pour la première partie. Nous avions dessiné en commun le thème général mais je ne la pensais pas assez cochonne pour exposer ce que nous avions tous en arrière-pensée. Elle passait donc à la seconde partie et il était bien temps. Cela devenait plus logique, plus rodé mais il fallait encore qu’elle puise dans son énergie pour décréter notre ambition : « la non campagne ».
« Mesdames, Messieurs, vous savez, j’écoute les
propositions de mes valeureux adversaires. Il est évidemment hors de question,
pour moi, de les dénigrer car je tiens absolument au fair play. Il n’empêche qu’ils
racontent strictement n’importe quoi ! J’entendais, l’autre jour, Mélendot
dans son débat avec Hidalbourg expliquer que la crise sanitaire était expliquée
exclusivement par le réchauffement climatique ! Je veux bien imaginer tout
et n’importe quoi et concevoir que la chauve-souris qui a sodomisé ce pangolin
a eu un coup de chaud mais tout n’en découle pas. Peu importe de savoir que le
gonflement des écailles à cause de la chaleur empêche toute pénétration mais
nous devons néanmoins avoir une grande confiance dans la science. Entre outre,
les relations, même sexuelles, entre deux animaux ne nous regardent pas,
surtout s’ils ont eu l’assentiment de Monsieur le curé. Nous n’avons pas le
droit de dire n’importe quoi.
« En outre, nous ne pouvons pas oublier le passé. MM
Sarkozy, Hollande et Macron avaient aussi fait des promesses de campagne. Le
premier a été bloqué par une grave crise sanitaire, l’autre par des prévisions
farfelues d’une inversion de courbe avant d’entamer la deuxième partie de son
mandat et le troisième par la crise sanitaire qui nous a tant pénalisés depuis
18 mois. Force est de constater qu’aucun de ces présidents, les trois derniers,
n’ont pu mettre en œuvre les éléments de leurs programmes. Je refuse de faire
campagne avec des promesses que je ne saurai pas tenir !
« Je refuse aussi de faire de la démagogie de bas étage !
La gestion des masques, par exemple, a beaucoup été critiquée mais que n’aurions-nous
pas entendu si le gouvernement avait commandé suffisamment de masques et s’il n’y
avait pas eu de crise ? J’imagine les réseaux sociaux s’emballer sur des
commandes inutiles passées pour enrichir les patrons ou que sais-je !
« Enfin, on connait tous, à gauche, les promesses
faites parce qu’il faut ratisser large pour satisfaire je ne sais quel
partenaire qui fait semblant d’espérer autre chose que des postes pour les
copains du big boss, ces promesses faites alors que l’on n’y croit pas, tout
simplement parce qu’elles ne sont pas réaliste. Allez vas-y que je te fasse
voter les immigrés aux élections locales ! Vas-y que je te démantèle les
centrales nucléaires jusqu’à plus soif ! Vas-y que j’t’impose de nouveaux
traités européens sans l’avis de la grosse Merkel ! Je ne veux pas avoir
le sentiment d’avoir trahi mon pays et, surtout, mes électeurs, enthousiastes
mais couillons, qui y croient…
Elle était en forme ! La salle était d’autant plus
debout qu’il n’y avait pas de siège car les meetings étaient en extérieur
compte tenu des finances du Parti Socialiste. Il était temps d’entamer la
troisième partie, en guise de conclusion.
Bien que n’étant pas tombée de l’estrade, elle continua,
tout bas.
« Je ferai cette campagne sans promesse, sans
programme, sans projet, sans engagement ou, plutôt, je ferai cette campagne
avec une promesse, un engagement ! Celui de prendre toutes les décisions,
au jour le jour ou à long terme, avec la volonté de servir le bien de tous dans
une logique de sauvegarde de l’environnement tout en assurant la production de
céréales pour produire la bière, dans une logique de lutte contre les
discriminations sauf selon des critères rigolos, avec la volonté d’assurer une
logique sociale sans obliger personne à fréquenter ceux qui puent de la gueule,
en favorisant la production en France ce qui n’est pas fatigant à produire, en
important le strict nombre de migrants nécessaires pour balayer les rues et
vider les poubelles sans oublier ceux qui fuient leurs pays car ils y sont
massacrés. Je ne prendrai la décision de mener à bien que des réformes inutiles
et aucune qui mette en cause nos grands équilibres. Je ne réformerai pas la
Constitution, je ne ratifierai aucun traité international, je ne nommerai que
des proches aux postes clés afin de leur accorder toute ma confiance. J’accorderai
l’égalité totale aux hommes et aux femmes y compris à un niveau sexuel et par
rapport à picole. La PMA ne sera non seulement pas autorisée pour toutes les
femmes mais obligatoire pour tou.te.s mais seulement si la conjoncture s’y
prête. La République sera exemplaire mais on ne sait pas par rapport à quoi !
Ma présidence sera d’autant plus normale qu’il n’y a jamais eu de pouffe avant
moi. Si les conseils des ministres durent trop long temps, on se finira au
mojito après avoir fini la dernière bière.
« Au cours des trois prochains mois de campagne, je présenterai tout ce que nous mettrons en place si nous avons les moyens de le faire et tout ce que nous ne ferons pas car l’avenir est trop incertain et qu’on ne va quand même pas se fatiguer pour rien.
« Voilà le choix, chers amis, voilà le choix qui vous
attend. Toujours le même, toujours celui, depuis que la démocratie existe,
entre la peur et l’espoir, entre la résignation et le sursaut, entre
l’agitation et le changement. Eh bien le changement, le changement, c’est
maintenant ! Le redressement, c’est maintenant ! La justice, c’est maintenant !
L’espérance, c’est maintenant ! La République c’est maintenant ! »
La foule était en liesse et le malentendu en marche. J'ai fini au bistro.
Est-ce que tu te drogues ?
RépondreSupprimerMême pas !
Supprimer#ÇayJauneauKilnoufô ! Et du Casa mauresque pour tous
RépondreSupprimerÇa devrait aller.
SupprimerC'est de la bonne !!!
RépondreSupprimerOui.
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