A la réflexion, bien aidée au cours d’une discussion enflammée, j’ai du mal avec les propos de Mme Vidal sur l’islamogauchisme à l’université moi qui, pourtant, est tendance à en voir un peu partout… Déjà, le fait que je n’en parle pas, dans mon blog (sauf pour déconner) est un signe de mon scepticisme (je n’avais pas, non plus, parler du prof de Trappes et du courrier du maire mais c’était aussi lié à un « trop plein » et au sentiment de ne pas avoir toutes les cartes dans les mains).
Quand
je parle de l’université, je pense évidemment aux « enseignants chercheurs »
et autres doctorants, pas aux médiocres étudiants qui font du militantisme bas
de gamme en oubliant les valeurs de la gauche, par exemple en mettant des
voiles pour diriger des syndicats… Mais ne mélangeons pas tout ! Autant je
peux suspecter toutes organisations syndicales ou politiques de gauche et donc
les élus du même métal, autant j’ai du mal à suspecter des chercheurs sauf peut-être en « sciences sociales généralistes »
(j’ajoute « généraliste » pour faire joli et pour restreindre le
champ : l’ethnologie est une science sociale, non ?).
Je
ne retire pas aux chercheurs le droit de dire n’importe quoi et aux autorités
de donner les baffes aux menteurs éhontés tels que Faurisson et je ne vois pas
comment on pourrait faire avancer la science sans se tromper.
Prenons
un historien chercheur du passé qui a déclaré que les arabes s’étaient arrêtés
à Poitiers, il a fallu que le monde entier attende que j’habite au
Kremlin-Bicêtre pour découvrir que ce n’était pas totalement exact. On aurait
pu, pourtant, a posteriori, le taxer d’islamogauchiste. De même que celui qui
cachait que les voix entendues par Jeanne d’Arc criaient « Allah Akbar ».
Ainsi,
un chercheur en histoire disant que la traite des noirs avait été entamée par
des Africains avant que de méchants blancs ne se lancent dans l’exportation de
masse vers des joyeuses colonies pourrait être mis au bûcher si on l’empêchait
d’écrire ce qu’il pensait avoir découvert. Nous pourrions ainsi démontrer que
les chercheurs sont obligés de dire des conneries et que l’histomatémacien
expliquant que notre système de numérologie a été construit dans une zone à
dominante mahométaine n’est pas nécessairement islamogauchiste.
Restons donc calmes. Frédérique Vidal est là pour défendre la recherche française et pas pour la suspecter de tous les maux d’autant que des instances de contrôle existent déjà.
Vidal
n’est pas nécessairement un dictionnaire. Ou elle ne sait pas ce qu’est l’islamogauchisme.
Il est vrai qu’un chercheur passent des années plongé dans des livre, des
parchemins, des vieilles pierres, des éprouvettes, des jumelles et des alcools
douteux alors il est évident que, nous autres, dans les réseaux sociaux, on
connait bien mieux leurs métiers.
Mes propos portent sur l'islamogauchisme pouvant exister dans les universités, il existe un tas d'idéologie nauséabondes dans ces machins et nous devons nous en méfier autant que d'un verre d'alcool trop sucré. Mais étudier l'histoire de la colonisation avec la vision d'un... colonisé ne semble pas idiot mais il ne faut pas que ça vire à une idéologie décolonialiste qui pue des pieds.
Donc restons calmes. Je me fous un peu de l'université mais, depuis tout jeune, j'ai envie de donner des baffes à tous les militants politiques qui y traînent car je n'ai jamais pu aller à l'université étant largement trop bête. D'ailleurs, les débats à la fac sont surprenant. On voit aujourd'hui une tribune du Monde avec l'élite de l'islamogauchisme qui "lutte" contre la dissolution de l'UNEF alors qu'un électeur moyen ne peut que s'interroger sur ce machin qui est bien loin de celui qu'il a été...
Enfin, kouâ : vous devriez pourtant savoir que l'islamogauchisme n'a jamais existé que dans les fantasmes de l'extrême droite : ce sont les islamogauchistes eux-mêmes qui l'affirment haut et fort, on doit donc leur faire confiance.
RépondreSupprimerTout comme il faut croire aveuglément les post-modernes et les néo-féministes qui nous disent que la théorie du genre n'a jamais existé.
Tout comme on croyait les communistes de haute époque quand ils affirmaient que le goulag était une invention de la CIA.
Etc.
Heu... Je n'ai jamais nié l'existence des islamogauchistes et j'en ai suffisamment parlé dans ce blog. Quant à la théorie du genre, elle existe surtout pour ses opposants mais je ne vois pas ce que ça vient foutre ici.
SupprimerParce que c'est exactement la même chose ! Quand une saloperie destructrice commence à se répandre, il est important, pour ses partisans actifs, d'affirmer que "ça" n'existe pas, de façon à anesthésier les éventuelles résistances.
Supprimer(Et je sais bien que vous ne niez pas l'existence de l'islamogauchisme. C'est même ce que je feins de vous reprocher…)
Je pensais ce débat sur la théorie du genre terminé. "Théorie du genre" est la traduction par les réactionnaires de "Gender studies" mais je ne vois pas comment on peut traduire "studies" par "théorie".
SupprimerCa me rappelle l'époque, il y a cinq ou dix ans, où "on" s'engueulait à ce sujet.
Le terme "islamogauchiste" n'a pas été inventé par les types d'extrême droite contrairement à ce que prétendent des gauchistes en peau de fesse. Par contre, la locution "Théorie du genre"... On ne peut pas dire que ça soit la même chose...
Ce n'est évidemment pas la même chose, mais ça fonctionne selon le même principe de dissimulation. L'expression américaine "Gender Studies" était déjà là pour endormir le patient, pour cacher la merde au chat.
SupprimerS'il s'agissait de simples "études", on pourrait en contester la pertinence, en démontrer les excès, etc. Or, surtout aux États-Unis, c'est devenu à peu près impossible : les "studies", après être passées par la case "théorie" sont en passe de devenir un dogme, que l'on ne peut plus contester sans se transformer en blasphémateur sacrilège… et risquer son poste si on est universitaire.
Un peu comme pour le réchauffement climatique, en somme.
Mais tout cela nous éloigne un peu beaucoup de l'islamogauchisme et des partisans de la dictature du prolécharia !
Les signataires de la tribune piétinent un peu la société pour montrer que la gauche bouge encore, comme d'habitude, pour "faire" l'opposition et rendre la droite et Macron responsable. Pendant ce temps, les barbus se marrent. Les responsables de cette affaire ne sont ni Vidal ou je ne sais quel connard qui pousse sa merde sur twitter. Les responsables sont à chercher chez ceux que tu appelles "les chercheurs" en sciences humaines vérolés par l'islamisme. Tu as raison l'UNEF n'est plus que l'ombre de lui-même et devient un fier cheval de Troie. Virons-les ! Mais surtout pas pour faire plaisir à la droite....
RépondreSupprimerTu penses vraiment que les chercheurs sont responsables ? Responsables de quoi, au fait ?
SupprimerD'instiller dans la société, à travers leurs paroles et écrits, une idéologie favorable, sympathisante avec l'islamisme. Des thèses justifiant et atténuant les atteintes à la démocratie, la laïcité et les institutions. Une idéologie révolutionnaire à la mords moi le zob. J'en connais quelques uns, t'as l'impression qu'ils écrivent les discours de Mélenchon et Besancenot.
SupprimerResponsable de quoi? Je sais pas moi, de trucs sympas comme l'eviction de leur confrère Stephane Dorin du laboratoire Gresco parce qu'il avait signé une tribune qui deplaisait sur le decolonialisme dans le journal Le Point, peut-etre?
SupprimerRemarquez, je m'emballe et je vois l'islamo-guachisme un peu partout. Il se peut que la motivation de cette éviction n'était pas politique mais simplement économique car le jour même ou il a été viré, la député Daniele Obono, une scientifique de renom, a été nommée à l'UFR de sciences politiques de Paris I. L'Université française n'avait peut-être pas assez de pognons pour les deux et ils ont préféré la meilleure.
Responsable de quoi encore? Certains esprits mal embouchés pensent que le manque de soutien de l'université envers deux profs de l'université de Grenoble viendrait du fait qu'ils ne seraient pas assez islamo compatibles. Ils ont surement tord, qui sait, si personne ne les soutient c'est peut-être qu'ils puent des pieds. On nous cache tout on ne nous dit rien comme chantait Dutronc.
On a accusé de meme la Sorbonne d'avoir été complaisante avec un groupe que se proclamait anti-raciste et qui avait interdit la représentation d'une pièce d'Eschyle récemment. Il se peut que ces graves accusation d'islamotruc envers la Sorbonne ne sont pas fondées et qu'en fait ce groupe soit disant anti-raciste n'était qu'un comité hygiène et sécurité qui trouvait que la salle de représentation n'était pas aux normes.
Quand Sylviane Agacinski a été censurée à Bordeaux, on a la aussi très vite poussé des hauts cris et déclaré que l'université etait un repère d'islamo-machin. Qui sait si S. Agacinski ne s'est pas trompé dans son agenda et qu'elle se soit pointé à Bordeaux le mauvais jour?
Non, vraiment, je suis un peu comme vous, je ne vois pas en quoi tout ce petit monde universitaire serait responsable de quoi que ce soit et je trouve Mme Vidal un tantinet suspicieuse ...
Cela dit, je ne comprends pas son attitude: Elle a demandé un rapport au CNRS qui ne veut pas le produire. Je pensais qu'elle virerait les recalcitrants ou qu'elle demissionerait. Je ne vois n'y l'un ni l'autre et j'avoue ne plus comprendre le management moderne ...
Captain,
SupprimerIl faudrait donner des exemples, les quantifier... Et montrer en quoi de vrais chercheurs et pas des marginaux adulés par des crétins sont coupables.
Henri,
SupprimerTu baves trop. Pour ma part, je parle des chercheurs, des publications scientifiques...
Vidal ne peut rien faire, les instances de contrôle existent déjà.
quantifier et donner des exemples, oui il faudra le faire mais il faut avoir du temps et envie de lire des machins incompréhensibles. La recherche en sciences humaines écrit entre les lignes et relativise. Il y a des sujets où il faut être tranchant (si on ose dire)
SupprimerOn ne peut pas toujours l'être...
Supprimerla question est surtout de savoir quand ces personnes arrêtent d'être des chercheurs pour devenir des militants.
RépondreSupprimerGadebois
Il y a plusieurs questions. Tiens ! L'islamogauchisme est-il le pire mal de l'université par rapport au décolonimachin, l'identitarisme et autres joyeusetés comme l'intersectionnalisme ?
SupprimerTiens ! Un commentateur parlait de Sylviane Agacinmachin à Bordeaux, cela a un grand rapport avec la connerie des étudiants mais pas avec les chercheurs "islamophobe" (car contre l'extrème droite a fait joyeusement l'amalgame).
Oui, je fais l'amalgame car si l'université ne peut pas empêcher ses étudiants de censurer Sylviane Agacinski ou une représentation d'Eschyle, elle est coupable. Un pouvoir et une autorité lui ont été conférées pour la formation intellectuelle des futures élites de la nation, elle doit en user ou se demettre.
SupprimerVotre question de savoir si l'intersectionalisme est pire que l'islamo-gauchisme ou autres "maux" en -isme est pertinente. Je pense que cette histoire d'islamo-gauchisme montre le grand travers de l'université, celui de se défausser, de ne pas assumer ses responsabilités, et donc finalement de mépriser les jeunes générations à qui elle doit transmettre son savoir et ses méthodes.
Les études décoloniales, intersectionnelles, de genre ou encore l'islamo-gauchisme participent, à mon sens, de la même forfaiture.
"Il y a plusieurs questions. Tiens ! L'islamogauchisme est-il le pire mal de l'université par rapport au décolonimachin, l'identitarisme et autres joyeusetés comme l'intersectionnalisme ?"
RépondreSupprimerPersonnellement, au regard des quelques discussions (appelons ça comme ça) que j'ai pu avoir sur certains forums, je suis arrivé au constat que ce sont toujours les mêmes qui présentent ces "symptômes".
Pire, je ne sais pas. Je dirais que souvent l'un ne va pas sans l'autre...
C'est probable, voire certains, mais, pour moi, l'islamogauchisme est pire car il dépasse ce cercle d'andouilles et est surtout "condamnable" quand il s'agit d'élus ou de militants politiques qui fricotent avec des islamistes à des fins électorales. Vote pour moi et je te fais une mosquée ! Et avec ce bordel, il y a bien sûr les attentats et la charia (du moins la volonté d'installer un système politique).
SupprimerMon billet, s'il laisse à penser que je défends l'islamogauchisme est mal branlé. Il dit que l'islamogauchisme n'est pas le pire mal dans l'université qui est gangrêné par des groupuscules politiques divers et pas par des chercheurs islamogauchistes. Mme Jospin, dont on parlait plus haut, si elle s'est vu interdire de conférences, c'est surtout parce qu'elle est contre la PMA et défendre la PMA n'est pas islamogauchiste.
Et je n'aime pas qu'on mélange les sujets.
En outre, je crois qu'il y a des islamogauchistes (j'en ai connus même au sein de mon groupe de blogueurs) qui se basent sur des textes de chercheurs en histoire pour défendre l'islam ("vous voyez bien, machin dit que") en oubliant la nature des travaux des chercheurs en question qui ne prennent pas nécessairement parti...
C'est un peu comme si un cathologuauchiste se basait sur la littérature universitaire autour de Jeanne d'Arc pour bâtir des théories à la gloire du christianisme alors que ce qu'on connaît de la pucelle - et qui est rappelé par l'historien - vient surtout des manuels d'histoire du XIXème siècle (parce qu'il fallait des personnages pour enseigner l'histoire aux mômes) et des minutes de son procès.
J'aime beaucoup "cathologauchiste" mais attention, ceux sont les pires!
SupprimerPour une fois qu'un ministre de ce gouvernement trouve grâce à mes yeux, je vois qu'il y a 23000 universitaires qui veulent sa démission. C'est ici: https://www.wesign.it/fr/science/nous-universitaires-et-chercheurs-demandons-avec-force-la-demission-de-frederique-vidal#
SupprimerLe titre du billet est excellent
RépondreSupprimerAprès comme j'attends que le Gard soit "non confiné", pas d'avis sur le fond. Sinon que je suis un male blanc chrétien de plus de 40 ans, donc forcément raciste colonialiste et qui a envie de violer des femmes.
Tu ferais mieux de violer les enfants, c'est plus tendance.
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