Je vois passer des tribunes, des appels et autres pétitions
visant à l’unité de la gauche en vue d’une victoire : il faut un programme
commun, un candidat unique et que sais-je… Etant parfois de bonne humeur, je
vais jusqu’à en signer mais tout cela serait amusant si je ne pensais pas
sincères les gens, voire les copains, qui sont derrière ! Beaucoup veulent
l’union derrière leurs idées, leurs chefs… et personne n’est prêt à la moindre
concession.
Même moi, je veux bien voter pour un candidat LFI mais à
condition qu’il ne soit pas LFI, c’est vous dire…
Par ailleurs, la gauche va mal (on n’est pas au « jeu
de la vérité », non plus, ne nous cachons rien) et cela met un coup au
moral des bons vieux militants qui veulent absolument s’en sortir au plus vite
sans relativiser par des généralités du genre : Hollande a fait le con,
les frondeurs ont fait les cons, depuis 2017, la gauche fait la conne… Du coup,
les cons, ils se rattrapent à des branches. J’en lisais un qui m’expliquait,
hier, dans Twitter qui disait que le plus important pour les électeurs
susceptibles de voter à gauche était « la planification écologique ».
Je précise pour les andouilles qu’il ne s’agit pas de faire un planning dans des conditions nécessaires au maintien de l’environnement, du genre : il était interdit de faire un planning dans un bureau climatisé sur du papier non renouvelable. Pourtant, littéralement… Il ne s’agit pas non plus, de savoir quand on pourra polluer. Comme : « on pourra tondre la pelouse dimanche matin parce que les entreprises seront fermées. » Si j’ai bien compris, il s’agit de réfléchir à long terme. Par exemple, dans 8 ans, à 7h43, on pourra éteindre la lumière.
Inutile de dire à quel point les électeurs n’en ont rien à
cirer. Alors disons-le franchement : la victoire de la gauche ne passera
pas par l’écologie. Par exemple, moi, je suis dans le camp du bien. La terre
frise les 10 milliards d’habitants. S’il faut des OGM pour les nourrir,
utilisons des OGM. On ne sait pas ce que c’est même si on devine que les
scientifiques spécialistes ont du poil qui sort des narines. C’est aussi bien d’utiliser
des machins louches que de laisser crever des gens de faim. Effectivement, si
on pouvait éviter les deux.
Prenons un exemple sérieux : le nucléaire. On sait que
c’est dangereux, qu’on peut avoir des explosions qui détruiront la moitié de la
planète mais disons-nous bien que l’ombre « projetée » par les
espèces de cheminées pour être propice à la récolte du muguet. Par contre,
expliquons à un électeur qu’il risque de manquer l’électricité huit jours par
an si on ne construit pas des centrales thermiques très polluantes ou à un
ouvrier du nucléaire qu’il risque de perdre son job, il ira voter ailleurs. Les
militants ont sans doute raison : il faut éviter le nucléaire. Mais si on
pouvait éviter de continuer à se prendre des vestes aux élections, on pourrait
peut-être favoriser une politique sociale réduisant les inégalités et le coût
de la bière.
L’écologie étant balayée au niveau de la communication (pas
des pratiques, hein, continuons à polluer avec de l’électricité plutôt qu’avec
du pétrole), un autre terme est à aborder et concerne le sujet qui a fait le
plus de bruit dans ce blog dans l’année écoulée : la relation à laïcité, à
la République et toutes les conneries qui vont autour.
Déjà, près de la moitié des électeurs sont des hommes
blancs. Ils savent faire la part des choses mais évitons de les prendre pour
des lapins de six semaines. Evitons surtout tous les débats d’intellectuels de
bas étage qui visent à faire croire que le port de voile est bon pour l’émancipation
des grosses connes. C’est faux. Evitons de penser que les électeurs de gauche
ne sont pas effrayés par certaines évolutions de la société, voire de la
démographie. Arrêtons de dire que s’ils ne sentent pas en sécurité, physique ou
culturelle, c’est uniquement parce que leur bêtise dépasse l’entendement. Cessons immédiatement d’expliquer que la
laïcité étant subitement défendue par le Front National, c’est le mal.
Claironnons que c’est une valeur de gauche de même que la République et d’indivisibilité
de cette dernière !
Quand on pourra affirmer qu’on aura les couilles et les
ovaires clair.e.s, ça ira mieux !
La réponse est totalement négative si on se base sur les
travaux des partis et des militants actuellement en cours. Excusez mon
indélicatesse mais si on pouvait arrêter dès maintenant d’en parler, on
pourrait passer plus de temps à regarder des séries sur Netflix.
Qu’est-ce la gauche ?
« Entre la droite et la gauche, il y a la
différence qu'il y a entre ce qu'on dit de moi et ce que je dis de moi. L'homme
de droite, en général, est dit de droite.
On le parle. On l'accuse. On le définit. Être de droite, c'est être dans
une attitude passive, une situation de défini. Masochisme. L'homme de gauche,
en revanche, se dit de gauche. C'est de lui-même que vient sa propre
définition. Quand il le dit, il manifeste en même temps une immense
satisfaction de son être. Il faut entendre ce qu'il dit de lui-même comme un
soupir de satisfaction. »
Ouf ! Je suis dans le camp du bien : à gauche. Mes
copains de droite n’osent pas dire qu’ils sont dans le camp du mal. A la
limite, on sait ce qu’est la gauche, on ne sait pas ce qu’est la droite. C’est
con. A droite, ils pensent être dans le camp du bien. Surtout les minorités. A
gauche, on est égaux donc on n’a pas de minorité. Pendant que, à droite, ils
vont à la messe, à gauche, on va distribuer des tracts sur les marchés pour
expliquer qu’on est dans le camp du bien. A la fin, tout le monde se retrouve
au bistro et on est embarqués par la police pour ébriété sur la voie publique.
C’est malin.
La gauche a-t-elle encore une chance de gagner ?
On l’a vu : si on se base sur les idées et les projets
c’est raté. C’est con. A gauche, on a toujours voulu faire le bonheur des gens
mais on ne leur demande pas leur avis. Ils votent parfois pour nous mais c’est
pour éviter certains cons de droite qui arrivent à être plus cons que les cons
de gauche.
On ne peut donc plus se baser que sur les personnes mais, on
le voit au cours des sondages, la gauche est systématiquement donnée perdante
face à la droite, quel que soit le candidat. Je propose de faire un sondage de
deuxième tour entre Mélenchon et Asselineau. Le premier gagnerait et les
militants LFI seraient aux anges mais ça ne nous occuperait qu’une dizaine de
minutes. Ainsi Mélenchon se maintient mais personne ne l’imagine gagner, Jadot
et Hidalgo sont au fraises (d’Espagne pour la seconde), Montebourg a jeté l’éponge.
Les prétendants actuels sont dans les choux et le camp du bien peut se mettre
sa victoire sur une oreille pour la fumer plus tard.
Ce qu’il faudrait, pour avoir une chance de gagner, c’est au
minimum une autre personne qui arrive à se débarrasser des projets actuels et
qui emporte la confiance d’une majorité des Français, un tantinet au centre
gauche pour rester dans le camp du bien tout en n’effrayant pas la droite,
assez républicain pour la même raison les mêmes raisons.
Une personne neuve mais connue du public pour ne pas avoir
de retard ou des problème de visibilité, de légitimité…
Vous avez deux heures.
Et encore faut-il que ces crétins de gauche ne tapent pas sur l'heureux élu qui fera de l'ombre à leurs poulains.
Être dans le camp du Bien et citer Philippe Muray, ça fait quand même désordre ! Lui qui a écrit un livre intitulé L'Empire du Bien tout exprès pour se payer votre fiole…
RépondreSupprimerFaut bien rigoler.
SupprimerL'avenir de l'écologie politique ne passe pas non plus par la gauche.
RépondreSupprimerQuant à Cazeneuve, je continue de penser - à tort ou à raison - qu'il a le charisme d'un valet de chambre. Et son côté 3e République ne le montre pas à son avantage. A la fois, ce sont les vieux qui votent, y compris chez les dangereux gauchistes.
Oui mais c'est la seule chance (à moins de sortir un vieux cheval mais il n'en reste plus trop). Et on se fout du charisme. Hollande a bien réussi à gagner alors que personne ne le voyait un an à l'avance.
SupprimerBonjour Denis et Nicolas,
SupprimerC'est ce que je disais. A droite nous avons ce même luxe. Des "si c'est lui ou elle je vote pas ou je vote Le Pen"... A croire que nous avons encore le luxe de se diviser.
Le Pen et Macron se marrent : ils sont seuls...
Oui, ils n'ont pas beaucoup d'inquiétude à se faire.
SupprimerDébrouillez-vous, chers campeurs du Bien, pour que votre candidat-de-gauche arrive au second tour. Car alors la Le Pen aurait toutes les chances de l'emporter… et c'est là qu'on commencerait à vraiment rigoler.
RépondreSupprimerA un moment, il faut jouer sur le hasard...
SupprimerBillet intéressant
RépondreSupprimerL'électeur de droite que je suis et qui votera probablement pour la candidate de gauche aux élections de mon canton pense que vos deux gauches irréconciliables sont une bénédiction pour Macron. Aujourd'hui, il y a une gauche qui fait plus peur que ne le fait Le Pen.
Exemple en Ile de France. La liste Pulvar et les thèmes et thèses qu'elle défend sont délirantes. Cherchez le vote des amis d'Assafa Traoré c'est électoralement un risque.
Je pense que tu as bien ciblé les soucis.
Sur les poulains des autres, à droite on a les mêmes... Macron est mort de rire : il est seul. Et nous on a le luxe de dire "je veux bien lui mais pas lui sinon je vote FN". Autant dire chez nous aussi c'est mort.
Ton commentaire était dans les tuyaux, désolés !
SupprimerQue l'on vote à l'opposé de son camp dans une élection très locale n'est pas très grave... Mais ayons une pensée émue pour les électeurs de gauche d'Ile de France qui n'iront pas voter ou qui, s'ils le font, mettront un bulletin Pécresse pour éviter les autres cinglés. D'autant que la gauche était très bien en IdF avant Pécresse (je n'ai pas d'avis sur son bilan, je ne compare pas).
"le port de voile est bon pour l’émancipation des grosses connes" Attention, tu deviens grosso-islamo-conassophobe !
RépondreSupprimerAh merde !
SupprimerBon bah on est d’accord hein.
RépondreSupprimerÇa s’arrose. Vivement ce soir !
Oui.
SupprimerJe ne comprendrai jamais, je crois, le plaisir que vous pouvez éprouver, les uns et les autres, à boire comme ça…
SupprimerAh mais il n'y a aucun plaisir ! On se force !
SupprimerJe suis d'accord, à la dernière photo près, pour laquelle je préférerais quand même un bon libéral de gauche. Ça doit se trouver sur
RépondreSupprimeron a toujours voulu faire le bonheur des gens mais on ne leur demande pas leur avis. Très juste, et c'est pire encore : les militants pensent à la place des autres.
RépondreSupprimerLes militants pensent ? Mais depuis quand, grands dieux ?
SupprimerOn ne me dit jamais rien, à moi…
Ils pensent leurs plaies. Exemple : ils pensent Mélenchon.
SupprimerVous nous dites que les gens de droite ne disent jamais d'eux même qu'ils sont dans le camp du mal. C'est souvent vrai mais pas toujours. Prenons l'exemple de Dominique de Roux qui a force d'être traité de fasciste de presentait comme "Dominique de Roux, fasciste, déjà pendu à Nuremberg".
RépondreSupprimerEn vous lisant, je comprends mieux les difficultés du militant de gauche, mais ne croyez pas que l'herbe soit plus verte chez nous. Les candidats véritablement conservateurs, réactionnaires et suffisamment charismatiques pour emporter le suffrage des ronchons (caractéristique essentielle d'une personne de droite) ne sont pas légion non plus...
Courage (et je ne fais qu'interpréter les propos de Murray, vil réactionnaire).
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