En salle

27 mai 2021

Covid et folie collective : ça continue

Il y a à peu près une seule solution (malheureuse rarement possible) à être efficace contre cette épidémie lourdingue et ces cons qui nous gouvernent vont y mettre fin. 




Depuis plus un an, on a des mesurettes au petit bonjour... Et ça continue. 

25 mai 2021

Et si c'était Valls ?


Manuel Valls a annoncé son retour sur la scène française. Evidemment, il est l’objet de différents sarcasmes de camarades du Parti Socialiste qui se croient encore au temps où le PS faisait assurément 20% des voix au premier tour sans faire campagne ni bouger les oreilles ! Mais la bérézina est en ligne de mire et un score ridicule est largement prévisible.

Vous pouvez continuer à dire « c’est de la faute à Hollande », vous le faites assez largement depuis 10 ans mais les faits sont têtus.

Dans sa précipitation à tourner la page, le PS n’a pas fait ce qu’on appelle l’inventaire ou, du moins, ne l’a pas fait en public. Le PS s’est recroquevillé sur sa gauche où il y a pléthore de formations politiques tant il est facile de crier « plus à gauche que moi tu meurs » pour faire plaisir à des militants en culote courte n’ayant que Twitter et Facebook comme baromètre ! Pourtant, les sondages sont terribles. Je passe ceux pour 2022 : le score annoncé de Macron au premier tout dépasse celui de l’ensemble des forces de gauche. Et j’en viens aux mesures de popularité : celle de Macron est à 41% d’opinions favorables.

Par ses erreurs successives, le PS a laissé orphelin le centre gauche, celui qui a été récupéré par Macron. Les électeurs, comme moi, sont atterrés. Par rapport à 2012, il manque environ 20 points à la gauche pour égaler ce qu’elle représentait, soit à peu près 40% des Français.

Aux prochaines élections, on sait ce qui pourrait se passer. Les gauchistes en culotte courte se battront pour quelques candidats du même métal avec pour principal argument la nécessité de foutre Macron dehors mais les électeurs Macroniste de 2017, je sais de quoi je parle, restent perdus ! Je n’ai aucune envie de voter Macron mais je refuse de participer à un simulacre qui porterait à 6% un candidat qui se prétend du centre gauche.

 

Et voila Valls qui pointe son nez après avoir pointé les gauches irréconciliables, telle que haie par les copains socialistes car elle signifie la fin de tout alors qu’elle est bien réelle. Les clivages sont pourtant toujours là, on l’a vu à propos de ces histoires de laïcité et d’islamisme ! On le verrait à nouveau si on parlait d’Europe, voire de souveraineté comme si la France allait pouvoir continuer toute seule à mouliner. Et on tombe dedans, encore et toujours, à chaque moment ! Pas plus tard qu’hier, le chef du PS disait qu’il fallait renouer avec la sécurité.

Je n’aime pas Valls, pas plus que toi, peut-être pas pour les mêmes raisons mais je ne crois pas que la question soit là. Je n’aime surtout pas ma famille politique encalminée à 6% des voix deux élections nationales de suite.

Valls en a soupé des primaires et est grillé au PS. Il se présentera donc en dehors du parti, dans l’esprit de la cinquième République. Les électeurs du centre gauche ou, disons, les 32% qui ont voté pour Valls à la dernière primaire, diront « basta, il faut arrêter de déconner ». Ou alors, facétieux comme on le connaît (heu…), il se présentera à la primaire d’une gauche, là où sera posée la question « bon, les gars, franchement, d’Hidalgo, Jadot et Valls, lequel a la chance de faire un score qui ne sera pas dérisoire ? »

 

Désolé, la réponse ne sera pas dans Facebook ou Twitter…

 

15 mai 2021

Qu'est devenue la gauche ?

 Depuis quelques semaines, sur ce blog, j’ai tendance à tortiller sur le thème « qu’est devenue la gauche ? » Un article de Causeurs, qu’on me signale en commentaire, apporte un élément de réponse. Il mérite d’être lu et je suggère à mes camarades de ne pas se mettre sur la défensive et de prendre du recul. Je vais tenter de résumer. C’est en quatre points.

Le premier est le déni de réalité. Aucun pays avec une politique de gauche n’a pu faire recette dans le monde. Le deuxième est un aveuglement au sujet des minorités qui a fait que la gauche s’est détourné de son électorat traditionnel, le peuple ouvrier et tout ça tout en l’accusant d’être contre les minorités en question. Il n’y a plus de justice pour tous mais uniquement en fonction de l’orientation sexuelle ou de la couleur de peau… autant de marottes d’extrême droite. Le troisième est l’incapacité de parler au peuple. Le constate est rude. Et à force de dénoncer le populisme… Le quatrième est l’entre-soi bunkerisé. « Un milieu qui prône le partage tout en se prémunissant contre les doléances populaires, un microcosme qui vante l’éco-responsabilité bienveillante et inclusive tout en faisant la sourde oreille aux difficultés que vivent les habitants des quartiers « difficiles » et communautarisés. »

 

Chacun de ces thèmes pourrait être développé. Je parle souvent des minorités et de la nécessité de défendre l’universalisme face au communautarisme, par exemple. Mais prenons le troisième : l’incapacité de parler au peuple. C’est aussi ce que je critique, à longueur de billets, par exemple quand je dis d’arrêter de nous les briser avec l’écologie même si vous sentez que c’est essentiel parce qu’à force de traiter les automobilistes de gros dégueulasses, ils vous crachent à la gueule ! Dans mes derniers billets, je parle aussi du travail du dimanche, de la retraite à 60 ans... Les électeurs en veulent-ils ? Ou veulent-ils du pognon pour élever leurs mômes ? La question n'est pas de savoir si la retraite à 60 ans est utiles socialement ou économiquement, on peut en être persuadés ! Mais posez la question à un couple qui a commencé à bosser à 30 ans et a du des enfants juste avant 40...

J’y reviendrai…


Mais cela n'empêche pas l'idéologie et le progrès ! Je parlais de la retraite à 60 ans et je reste un inconditionnel du partage du travail. Il y a du boulot pour réinventer le monde.

 

11 mai 2021

Clarifier ma pensée politique ?


« Ta pensée politique se clarifie » a commenté un copain, ancien blogueur de gauche à tartines, dans les commentaires de la publication Facebook portant mon dernier billet. Franchement, je ne vois pas ce qu’il veut dire. En quinze ans de blog, je n’ai pas changé d’un iota. Tout au plus, je libère ma parole tant je vois la gauche partir en vrille et se couper totalement de la population (tout en dénonçant la politique « Terra Nova », hein !). Il se peut, même, que je sois de moins en moins politiquement correct même si c’est affreusement prétentieux de le dire mais je n’ai plus de complexe à sortir du mythe de ce qu’il faut penser à gauche.

Et encore, ce n’est pas nouveau. L’intérêt de ternir un blog est de permettre à tout le monde de vérifier ce genre d’assertion. Comme je suppose que le « ta pensée politique se clarifie » signifie que je me fais voir comme de plus en plus de droite, je vous invite à relire mes billets. Par exemple, j’ai toujours clamé mon opposition au droit de vote des étrangers aux élections locales. J’ai donc toujours donné les moyens aux andouilles de me penser à droite même si j’ai toujours dit que limiter ce droite de vote aux élections locales était créer des citoyens de seconde zone. S’y opposer est donc clairement de gauche. C’est comme pour le mariage pour tous. J’ai fini par le défendre parce que je n’aime pas les inégalités mais, franchement, ça m’a troué le cul (si, en l’occurrence, je puis me permettre…) de défendre le mariage qui est une institution catholique, symbolisant la famille, ce qui ne me parait pas de gauche.

La seule idée politique de mon billet d’hier, qui a généré ce « ta pensée politique se clarifie » portait sur le travail du dimanche (il faut dire que le copain en question travaille dans l’Education nationale, je ne dis pas ça par méchanceté, mais il rentre plus dans la cible Terra Nova que classe populaire). D’un point de vue économique, je disais que c’était une connerie car les gens n’auraient pas plus de sous à dépenser sauf ceux qui bossaient le dimanche mais, au niveau social, je disais que je m’en foutais : je n’ai pas à défendre le repos du dimanche qui est un truc catholique bénéficiant aux familles notion, je me répète, qui n’est pas spécialement de gauche. Pour moi, si les gens veulent travailler le dimanche pour différentes raisons, notamment gagner plus d’oseille, qu’ils le fassent !

Je pense que la fois où j’avais été le plus provocateur vis-à-vis des copains de gauche est quand j’avais défendu la baisse de 5 euros des allocations logement. Ma logique était que les cinq euros en question étaient dépensé dans des loyers donc étaient mis directement dans la poche de propriétaires privés ce qui est tout sauf de gauche. Rappelons quand même que les APL ont été créées en 1977 par Raymond Barre qui n’était pas un grand gauchiste pour accompagner une libéralisation de l’intervention de l’Etat dans le logement…

 

Cela nous amène hier où l’on célébrait les 40 ans de l’élection de François Mitterrand. La plupart des internautes de gauche ont rendu hommage en insistant sur les mesures phares des premières années en citant le fameux tournant de la rigueur comme étant une espèce d’aléa de la faute à pas de chance.

Il n’aurait pas été inutile de dire que les 39 heures était une mesure dérisoire et que la retraite à 60 ans a été un échec dans la mesure où l’on est allé de réforme en réforme depuis et que, en fin de compte, à moins de tortiller du cul, on voit bien qu’elle n’est pas finançable (c’est mathématique : les gens qui bossent payent pour ceux qui ne bossent plus, et c’est heureux, mais comme il y a de plus en plus de types qui ne bossent pas, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse). Cela dit sans méchanceté car on a encore un problème à résoudre : le financement de la dépendance. Qu’on ne se méprenne pas sur mes propos (ceux que je tiens depuis toujours) : je suis partisan d’une baisse du nombre d’heure de travail par an (donc d’une diminution du nombre d’heures par semaine ou de jours par an). Par contre, passer des heures à défendre un système de retraite qui ne tient pas la route ne me semble pas heureux. Est-ce de droite que de vouloir défendre la répartition ?

 

C’est une question de repères. 

Mes célébrateurs mitterrandolâtres de Facebook sont maintenant des parfaits opposants aux réformes des traités européens ce qui est assez drôle quand on considère que Mitterrand nous a collé l’acte unique (et donc la libre circulation des biens pour ne pas dire la libre concurrence) puis Maastricht ! Pour ma part, je défends les traités ultérieurs qui visent essentiellement à corriger les erreurs de l’époque et à nous permettre de vivre mieux tous ensemble…

 

Si cela peut clarifier ma pensée politique, n’est-ce pas ?

 

Mais pourquoi parlais-je de Terra Nova ? Outre la méchanceté pure, il se trouve que je ne suis pas le seul et qu’en disant de gauche, il est temps d’en entamer un bilan. Avant tout, Terra Nova voulait modifier la stratégie électorale pour se tourner vers les immigrés (ceux qui votent, j’espère !), les femmes, les jeunes, une France plus urbaine, moins catholique et j’en passe. On voit ce que cela a donné quand cela a été repris par la gauche qui tape sur Terra Nova critiqué pour être un machin à solde des lobbies bancaires alors que les idées les plus à gauche étaient en matière économique, surtout récemment, avec une augmentation des droits de succession.Mais pour prôner une politique identitaire, donc de droite, ils étaient assez forts.

Ils feraient mieux de représenter le peuple. Contrairement aux identitaires de gauche qui se basent sur les réflexions de Terra Nova. Tout cela est bien compliqué ma pauvre dame.


Je ne sais pas si c’est ma pensée politique, qu’il faut clarifier, en fin de compte...

07 mai 2021

Le PS et la zizanie


Hier, à l’occasion du neuvième anniversaire de l’élection de François Hollande à la présidence de la République, j’ai fait un billet de blog (ce qui est de plus en plus rare, chez mois) pour commémorer l’événement. Je ne le voulais pas politique mais, vous connaissez mes doigts boudinés sur mon clavier, quand ils sont partis, ils sont capables de tout !

J’ai été assez surpris par les réactions dans Facebook, tant Hollande semble le coupable idéal pour les maux de la gauche et tant les militants de gauche sont incapables de faire l’inventaire. J’ai même eu une commentatrice pour m’expliquer que la défaite de 2002 était due à pépère, c’est vous dire. Alors, je vais être politique, limite grincheux. Il faut arrêter de chercher des coupables et d’être binaires car on risque d’oublier quelques arguments et se focaliser sur la défense de son poulain et de sa ligne, cela dépasse la simple objectivité. Et cela empêche d’aller de l’avant.

 

Vous allez me répondre que je suis moi-même peu objectif car je défends Hollande mais la question n’est pas là. J’ai fait mon deuil et je ne fais pas un appel à son retour pour sauver la gauche et le monde. J’ai pris acte. C’était l’homme de la synthèse mais il n’a pas réussi à la faire quand il était à la tête de l’Etat. Je suis à moitié acariâtre, certes, mais c’est une histoire de poule et d’œuf. Les « frondeurs » ont foutu la merde pendant le mandat mais Hollande n’a pas réussi à les canaliser et à mener une politique qui satisfasse tout le monde. Je défends sa politique mais je constate : électoralement, c’est un échec. Et je continuerai à ronchonner tant que les soutiens des frondeurs n’auront pas admis que leur comportement a foutu la merde ! Ce qui ne veut pas dire qu’il n’était pas nécessaire.

Tant qu’il n’y aura pas eu ce constat, cette concession, on ne pourra pas avancer car toute argumentation reste stérile. Par exemple, nous avons des lascars qui ont fustigé la politique de l’offre de pépère tout en réclamant une politique de soutien aux entreprises produisant en France. A un moment, je ne sais même plus si la médecine peut encore quelque chose… Le CICE et le pacte de je ne sais plus quoi furent sans doute de belles conneries parce qu’étaient des usines à gaz et n’imposaient aucun retour mais que veut dire un soutien aux entreprises françaises si ce n’est un allègement des charges qu’elles paient sur le territoire et donc, en fin de compte, un allègement des cotisations ?

Il y a un côté psychorigide dans le comportement de ces cadres du parti, qu’ils soient bataves ou frondeurs : ils ne pouvaient pas se réunir dans une belle salle de réunion avec une machine à café pour décider de ce qu’il fallait faire pour diminuer les charges en question sans de foutre sur la gueule ?

Tout est à lavement à l’avenant.

 

Une des distorsions clés du quinquennat fut le travail du dimanche. Je me demande même s’il n’est pas à l’origine de la fronde, en forçant le gouvernement à utiliser le 49.3 car il ne voulait d’un obscur amendement au sujet des indemnités pour le travail du dimanche. Ce qui m’interpelle, c’est le fond : qu’avait un gouvernement « de gauche » (t’as vu, je mets des guillemets) à vouloir ouvrir plus de commerces les dimanches ? Comme si ça allait donner du pouvoir d’achat aux andouilles susceptibles de faire des courses ! A contrario, qu’est-ce qu’on a à foutre du travail du dimanche ? Si le dimanche est traditionnellement non travaillé, c’est pour permettre aux gens d’aller à la messe ou d’avoir un jour en famille (comme si la famille était un marqueur de gauche) ?

 

J’ai commencé à avoir des copains proches des états-majors politiques quand j’ai commencé à bloguer pile poil pendant la primaire de 2006. Les gens s’engueulaient encore pour tenter d’expliquer la défaite en 2002, au fond incapables de se mettre d’accord sur le fait qu’ils avaient tout loupé à force de se foutre de la gueule des électeurs : « mais non pauvre gens, vous n’avez pas de problème de sécurité, vous avez seulement le sentiment d’insécurité ». Ils préféraient se battre pour trouver un coupable : Jospin ou Chevènement, sans même se rendre compte que ça revenait au même. Les deux auraient dû se rapprocher. Mais on s’en fout, ça n’aurait rien changé.

Après, il a fallu s’engueuler pour expliquer la défaite de 2006, l’élection dite imperdable. Tant pis si la meilleure raison est la superbe campagne qu’a faite Sarkozy. Non ! Il fallait se déterminer : est-ce de la faute de Ségolène Royal qui était une mauvaise candidate ou du  PS, donc de son chef, qui n’a pas soutenu la candidate ? Notons quand même que, objectivement, quand le mal est fait, on s’en fout un peu.

Après, il y a eu le congrès de 2008 avec les magistraux crêpages de chignon entre les fans d’Aubry et ceux de Royal ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Hier, on m’en parlait encore… Pourtant le résultat est là : la présidentielle suivante a été gagnée.

Il y a eu la primaire de 2011 avec les misérables attaques réciproques entre les hollandais et les aubristes.

Et depuis, l’engueulade permanente ! Si au moins c’était utile à quelque chose. Même pas ! Les forces de gauche ne se demandent même plus si elles seront au second tour mais si elles seront devant les autres ce qui leur permettra de dire « j’avais raison, nananère ! »

 

Mais avec tout ça, les citoyens, on s’en fout ? La France, on se la met sur l’oreille pour la fumer plus tard ?

06 mai 2021

Le joli mois de mai et ses soirs de second tour


Nous sommes le 6 mai. C’est l’anniversaire de l’élection de François Hollande à la présidence de la République. On va bientôt fêter le quarantième de celle de François Mitterrand et on commence à voir les souvenirs des sempiternelles andouilles dans Facebook qui se demandent ce qu’il faut penser de tonton. Je dis ça avec toute l’affection nécessaire : je me suis moi-même plongé plusieurs fois dans des commémorations réjouies ou honteuses, le tout depuis la création de ce blog (le 29 décembre 2006… J’avais ma première polémique en commentaire pour l’anniversaire de sa mort, début janvier…).

Le schéma est toujours le même : on a un président de droite qu’on ne peut pas blairer. On se met d’accord pour le virer. On élit un type de gauche. On est contents et on boit du Champagne mais, deux ans après, on passe à la tasse. Mitterrand était une légende, un personnage historique et j’en passe, donc il a continué à être vénéré. Il a de la chance, en plus : il a fini malade, on ne pouvait pas trop taper dessus. Hollande n’est pas une légende, le pauvre, mais, en plus, il a dû se fader tous les tarés des réseaux sociaux qui se sont réveillés un jour avec une conscience politique qu’ils ont découvertes en se rendant compte qu’on peut traiter une personnalité politique d’enculé dans les réseaux sociaux tout en récupérant les likes et en accusant les autres d’homophobie. Il aurait mieux fait d’avoir un cancer de la prostate pour gagner en sérénité.

Cette fois, pour 2022, on est un peu emmerdés. On a président que l’on peut qualifier de droite et se liguer pour le foutre dehors afin de célébrer pendant quelques décennies un type de notre camp mais il a été élu par des électeurs de gauche et a foutu la merde dans tout le scope politique, ce qui est assez rigolo, par exemple quand on observe les événements du week-end dans le sud-est.

En 2012, j’avais activement pris part à la campagne de François Hollande, poussés par les copains blogueurs… que je poussais moi-même à écrire. A l’époque, on s’interrogeait à propos de l’influence ou, pour avoir un mot moins pompeux, de l’impact des blogs sur la vie politique. On n’avait pas trop de doute mais on y mettait du cœur, c’est bien l’essentiel !

Je n’ai pas trop de souvenir de la campagne de 1981 même si elle fût probablement la plus importante : les quinze ans, l’espoir… La soirée fût belle aussi mais je l’ai déjà racontée… Je n’ai plus trop de souvenir des campagnes de 1988 à 2012 et ceux de 2007 se limitent à ma désespéritude à chaque sortie de Ségo. Celle que j’ai le plus oubliée est celle de 2017 d’autant que je pensais encore que Macron était un type de gauche voulant mener une politique au centre… Les aventures de la droite m’amusaient plus que celles de la gauche, déjà perdue ! Je n’oublierai pas, par contre, les mois qui ont suivi quand je disais à la gauche : attention, votre électorat a voté Macron ! Ce n’est pas en traitant les gens d’imbéciles que vous gagnerez…

Le Parti Socialiste a continué et n’a jamais fait l’inventaire du quinquennat Hollande tout comme, sans doute, il a omis celui du premier « quinquennat » de Mitterrand. Moi pas. Je n’ai pas oublié. 35% des électeurs ont voté pour lui au premier tour, en 1988. Pas moi. Le tournant de la rigueur et tout ça. J’avais voté Juquin (alors que ça me ferait bien chier, aujourd’hui, de voter pour un coco devenu écolo). C’est après, que je suis devenu fan du bonhomme, je crois.

Personne, à gauche, ne sait tourner la page ou regarder dans le rétro. Ou mettre Paris en bouteille. Si un élu de gauche est battu par un élu de droite, ce n’est évidemment pas parce qu’il n’est assez à gauche… Je ne sais pas s’il a fallu être proche de la campagne de François Hollande sans être militant, en 2012, pour comprendre que l’élection n’a pas été gagnée par un programme de gauche mais par rapport à Nicolas Sarkozy et ce qu’il représentait. On oublie qu’on était à deux doigts de la défaite : l’écart entre les deux a diminué de plus de 20 points entre les sondages d’octobre et le second tour et le discours du Bourget n’a provoqué qu’un bref rebond dans l’opinion. D’ailleurs, les sondages d’avant l’affaire du Sofitel, à l’époque où l’hypothèse Hollande était risible, les sondages lui donnaient quand même 60% (contre 65 pour DSK et 56 pour Martine Aubry).

 

Cela étant, encore fallait-il franchir le premier tour. Notre adversaire est la finance et tout ça. Et on n’est pas là pour célébrer les 10 ans du 14 mai mais les « 9 du 9 ». Un peu de sérieux.

 

Un an avant le prochain second, la gauche est à la ramasse, comme il y a cinq ans, mais en pire. Nous avons la gauche la plus conne du monde. Je garde espoir car il faut bien… L’espoir que certaines de ces andouilles diront « stop, on va dans le mur. ». L’espoir qu’elles trouveront une personnalité paisible, capable d’entraîner les foules et nous donner une lueur de progrès social. Pourquoi pas le mariage pour tous ? Pourquoi pas la taxation des revenus du capital au même niveau que ceux du travail ? Pourquoi pas une réforme de l’administration des territoires ? Pas le grand soir, le petit pas...

Les types de gauche diront : « s’il n’y a que ça, autant laisser la droite ». Vous avez raison, c’est ce que vous faites ! Vous voudriez que la France soit le pays le plus à gauche du monde.

Moi je m’en fous, je suis content d’avoir soutenu François Hollande pendant cinq ans malgré quelques moments délicats… Je suis fier d’avoir participé, à mon modeste niveau, à sa victoire. Et je reste ému par la soirée du 6 mai 2012 au soir. Connerie de blogueur, j’avais passé la soirée sur le plateau de France 2… J’avais réussi à m’échapper et ne pouvant pas rejoindre les copains qui fêtaient la victoire, j’étais rentré près de chez moi, dans mon petit bistro de banlieue, tenu par des kabyles qui avaient fait la campagne avec moi.

Et c’est la larme à l’œil que nous avons écouté le discours de pépère.

Si on l’avait eu à l’oreille, on aurait moins bien entendu.