26 juillet 2021

Les dix ans du Coucou


Demain, cela fera 10 ans que Le Coucou est mort. Pour préparer ce billet, je suis allé relire ce que j’avais écrit à l’époque et, surtout, les commentaires des copains. Je rigolais tout seul en voyant le nombre d’imbéciles avec lesquels je me suis fâché. J’imaginais Jean-Louis tentant de recoller les morceaux. Ca aurait peut-être fonctionné, avec certains.

Parfois, et toujours a posteriori, je me mets à rêver la manière avec laquelle nous aurions traversé les événements de ces 10 ans. La primaire socialiste, tiens ! Je parie que cette vieille andouille aurait voté pour Martine Aubry, uniquement parce que c’est une femme. De fil en aiguille, nous serions arrivés à cette crise sanitaire. Marcelle serait évidemment encore parmi nous puisqu’il était impossible qu’il y survive. Il aurait tout fait pour lui trouver un vaccin et pour se vacciner lui-même pour la protéger puis aurait fini par rigoler de tout ça, se moquant de tout le monde, des opposants aux bénis-oui-oui. Le connaissant, il aurait fini par créer une rubrique « père Ubu » pour nous faire marrer encore plus fort. Et on aurait fini par se retrouver dans son jardin, cet été, comme nous l’aurions fait au cours de ces 10 dernières années si la corde avait été moins solide.

Je suppose qu’il y a certains de mes lecteurs qui ne connaissent pas le Coucou. Et encore, je n’en suis même pas sûr tant les blogs politiques sont, au fond, une histoire de copains ! Au niveau politique, ils ne servent pas à grand-chose à part à obliger le taulier à exprimer des opinions donc à y réfléchir… et à recueillir les avis de proches, de braves gens dont on connait beaucoup de la vie. Beaucoup de gens ne le savent pas et confondent les blogs avec des mauvais réseaux sociaux (au fond, quel intérêt d’aller débattre avec des connards vu qu’on ne va quand même pousser le vice jusqu’à leur donner raison ? Disons-le, cela ne sert Arié).

Et parmi les copains qui suivent mon blog, à part ceux de la vraie vie, rencontrés au bistro puis potés dans Facebook, combien m’étaient inconnu, il y a dix ans ? Qu’est-ce qu’ils sont passés vite, ces dix ans sans le Coucou ! J’ai l’impression qu’hier, encore, je le prenais dans mes bras pour le consoler : « bah, ton billet de blog n’a pas eu beaucoup de lecteurs, c’est peut-être la malchance, ça ira mieux pour le prochain. » Il était comme ça, le Coucou, toujours humble, toujours besoin d’être encouragé, consolé… Il me soumettait des idées de blog (et je me gardais bien de réagir) n’osant pas tenter un nouveau défit alors qu’il ne se rendait même pas compte que je racontais strictement n’importe quoi dans le mien mais en parlant de bite, de nichon et de bière pour parfaire mon talent. Le plus bizarre est que notre amitié intense a duré très peu de temps, peut-être trois ou quatre ans. Ils sont où, dix ans ?

Une amitié intense, certainement, mais pas à sens unique et cela me rend triste parfois. Il était un de mes copains blogueurs alors que j’étais son copain blogueur. Je me rappelle la première fois où je suis allé le voir. Il était tout ému, honoré… Je lui avais répondu plusieurs fois pour le mettre en confiance (je ne sais pas si c’était une bonne idée) : « mais t’es con, j’ai la chance d’avoir un porte qui habite une maison dans un grand jardin dans les hauteurs de Fréjus, j’aurais tort de me priver… ».

 

Néanmoins, les petits jeunes, vous ne savez pas qui était le Coucou. C’était un blogueur de gauche parmi les plus talentueux, non pas par les conneries qu’il avait à dégoiser mais par la plume. Un vrai écrivain (c’était d’ailleurs son métier et le blog était une sorte de défouloir). Il écrivait des comptes pour enfant le jour et, la nuit, nous sortait les histoires du roi Sarko et de la Reine qui va avec.

Il n’a pas survécu à sa propre mort. Je suppose qu’après la primaire, il se serait rangé derrière François Hollande, non sans pester, pour me faire plaisir et serait resté fidèle, pendant cinq ans, crachotant sur Valls et prenant Cazeneuve pour un sous-préfet (à sa décharge, Castex n’existait pas encore).

Avec sa gentillesse, il faisait l’unanimité pour lui. Peut-être serait-il devenu notre boussole ? Peut-être la blogosphère politique aurait-elle résisté ?

 

 

25 juillet 2021

Du recul sur l'avance des vaccins


Avec cette pandémie, il est dommage de ne pas voir beaucoup d’observateurs, tel ce blogueur (réactionnaire, évidemment) prendre de la hauteur. J’ai essayé de le faire dans mon dernier billet  mais, comme tout un chacun, je deviens assez rapidement partisan mais les braves internautes sont habitués à voir tout d’une même teinte, ils en oublient le recul et te regroupent dans des catégories. Toujours les mêmes, le bien ou le mal. Parfois, il y a quand même des avis qui sortent du lot, comme celui de mon copain Jeff :

«  Autant je suis à fond derrière la vaccination, autant l’usage d’un Pass vaccination telle que la majorité En Marche le souhaite me semble totalement hors de propos. Comment peut-on envisager de licencier des salariés parce qu’ils ne sont pas vaccinés ? Faut pas abuser ! Il faut que chacun se vaccine, ça c’est clair mais de là à priver les salariés de leur job, ce n’est pas acceptable. »

C’est clair. Il est à fond pour la vaccination (et quand on sait combien il a morflé avec ce truc, on le comprend encore plus). Ma position est proche de la sienne. Je suis contre cette histoire de passe (il parle de passe vaccination, je suppose qu’il pense à passe sanitaire, mais peu importe) et contre l’obligation de la vaccination tout en étant pour la vaccination obligatoire pour certaines activités, notamment celles qui nécessitent de passer des loisirs enfermés…

D’une manière générale, il y a un problème de santé publique traité de manière assez radicale par les « observateurs pour » alors qu’il y a aussi des problèmes sociaux, humains et politiques. Voir électoral. Alors que le sujet est en débat à l’assemblée, que les catégories populaires sont majoritairement contre le vaccin, voila le Parti Socialiste qui se prononce pour (mais contre le passe sanitaire, c’est déjà ça). Le PS finira aux oubliettes de l’histoire… Tout comme beaucoup de ses représentants ou sympathisants ou presque. J’ai un vieux commentateur (je ne publie pas ses merdes), par exemple, qui explique à chaque billet que je devrais le réécrire car je me trompe.

Ces gens manquent de recul.

 

Reprenons. Depuis environ 18 mois, nous avons un virus qui a tué plus de 100 000 personnes en France malgré des périodes avec des mesures drastiques (je ne vais pas faire un retour sur tout). Il y a différents vaccins qui existent depuis environ six mois mais la montée en charge de la vaccination n’a sans doute pas été à la hauteur de la pensée de ceux qui nous couvent. Le président de la République nous a donné un coup de pied aux fesses, récemment, ce qui fait repartir la vaccination à la hausse. Gageons qu’on arrivera sans trop d’effort, d’ici quelques mois, à 60 ou 80% de personnes vaccinées.

On va sans doute avoir prochainement un nouveau cycle de confinement, à l’en croire les chiffres de propagation de la bête. Je rappelle néanmoins qu’on nous disait déjà ça en juillet en dernier et que le confinement n’est venu qu’en novembre. Or, en novembre prochain, nous aurons environs 70% de personnes vaccinées.

Compte tenu de ces paramètres, on peut en déduire que nous aurons environ, en année pleine, 50 ou 80000 morts de COVID soit environ 10% des décès. Disons que tu as cinq ou dix fois moins de chance de calencher de la covid que des barbecues de l’été avec du rosé pourri et des viandes mal grillées, à condition que tu ne sois pas vacciné. Je rappelle que tu peux le faire.

Par ailleurs, il y a très peu de décès liés au covid. Il y a généralement des facteurs de comorbidité. Si tu es cardiaque et que tu attrapes la covid, tu devrais passer l’arme à gauche assez rapidement mais on ne saura jamais si tu es « mort du cœur » ou de la covid. On ne saura pas, non plus, si tu ne serais pas mort, de toute manière, dans les six mois qui suivent à cause de ton cœur qui branle dans le manche. Enfin, n’oublions pas, non plus, que la plupart des morts sont des personnes âgées (je ne sais pas si la vieille est une comorbidité…). Mon annonce de 50 à 80000 serait donc à revoir en prenant en compte le fait d’avoir vacciné tous les vieux (des chiffres sont probablement déjà disponibles mais j’ai la flemme).

 

Nous avons donc une nouvelle maladie mortelle mais pas tant que ça contre laquelle tu peux te faire vacciner. Qu’est-ce que tu viens donc faire chier les autres ? Je vais sommairement répondre à ta place. Pour l’instant, je n’ai pas pris de la hauteur, seulement du recul.

Si le virus continue à beaucoup circuler, nous ne savons pas comment il va muter, si des formes plus graves ne vont pas apparaitre. On sait a priori qu’en atteignant un seuil d’immunité, donc de vaccination suffisant, le chenapan finira par crever de lui-même. On souhaite évidemment éviter d’avoir à subir d’autres épisodes de confinement, de jauge, de couvre-feu…

Je comprends donc que l’on puisse militer pour plus de vaccination (d’autant qu’il s’agit d’une maladie mortelle qui, si elle ne tue pas, présente des formes lourdes : on ne se vaccine pas que pour l’immunité collective…).

Mais pourquoi veux-tu rendre le vaccin obligatoire alors que le type qui n’est pas vacciné n’est pas plus dangereux que toi et moi s’il s’astreint à certaines contraintes, comme ne pas fréquenter des lieux publics ?

Par contre, on ne veut pas être contrôlé par personnes privées pour pouvoir entrer dans un commerce ou boire un coup au comptoir. On peut donc demander que le vaccin soit obligatoire pour rentrer dans un commerce ou boire un coup au comptoir mais ne pas souhaiter de contrôle systématique. Faire des contrôles est du ressort d’un policier, pas d’un barman… Je répète un argument que j’ai déjà seriné l’été dernier. Les forces d’ordre sont composées d’environ 200 000 personnes et il y a un 40 000 bistro. S’organiser pour augmenter le nombre de contrôles ne doit pas être spécialement compliqué.

Même si les ivrognes sont cons.

Vous me direz qu’il y a la fraude et les cas particuliers. A un niveau statistiques, on est dans ce qu’on appelle bêtement l’épaisseur du trait ou la marge d’erreur quand on parle sondage. On ne sait pas quel est le seuil à atteindre et quel sera le taux de gens qui seront vaccinés. Disons respectivement 80 et 70%. On se fout un peu de la différence. Les gens normaux sont suivis par des toubibs, ceux qui aiment les matchs de foot iront naturellement se faire piquer. Le péril est dérisoire…

 

Je viens de faire un bel exercice de relativisation. Vous pouvez penser que je suis fou ou « particulièrement léger » mais vous avez le droit de relire. Nous avons une maladie mortelle à la marge et contre laquelle nous avons un vaccin !

Est-ce bien nécessaire de modifier la loi et des principes de base de toute urgence en plein cœur de l’été d’autant qu’on ne sait pas quel sera l’impact, dans deux mois, des vaccinations en cours ? Les menaces du président suffisant à booster les vaccinations, est-ce la peine d’en faire plus ?

 

23 juillet 2021

Oui à la vaccination, non au "passe" !

Il y a une dizaine de jour, le Président nous imposait le « passe sanitaire ». J’ai pris acte. J’ai pris rendez-vous pour les deux doses et je me suis bien décidé à ne rien faire sans PCR avant la date correspondante. Il a bien fallu, pour cela, que j’enterre mes réticences (pas que j’oublie) et que je fasse rentrer dans mon crâne les assertions suivantes : petit 1, le vaccin n’a pas de danger ; petit 2, atteindre un taux de vaccination important permettra de se débarrasser du virus. Heureux les humbles disait l’autre ; je dirais, pour ma part : heureux ceux qui n’ont pas de doute…

La conséquence de mon revirement est que je suis dorénavant pour l’obligation d’avoir le vaccin pour tous ceux qui fréquentent des lieux à caractère public, le tout mis en place progressivement (Macron nous a mis le couteau sous la gorge et, comme chaque décision depuis le début de la crise, celle-ci a des défauts). Il aurait pu laisser deux mois de plus (de toute manière, s’il y a un vrai danger avec le nouveau variant, il faudra reconfiner…). L’interdiction pour les non vaccinés de fréquenter les lieux publics pose évidemment des problèmes notamment si elle empêche toute activité professionnelle. Je vais sans doute y revenir mais le gouvernement a fait passer un texte, hier, pour indiquer que les entreprises pouvaient licencier (sous conditions) les salariés refusant le passe-sanitaire. C’est scandaleux et c’est une grosse régression dans le droit du travail (si le salarié ne veut pas se mettre en condition de travailler, on peut lui supprimer le travail mais il faut être vigilant quant à ses revenus).

 

Ce qui m’énerve, avec le passe sanitaire, c’est qu’il introduit un amalgame entre la notion de test et celle de vaccination alors que cela n’a rien à voir et met la grouille dans l’opposition. Par exemple, si, pour fréquenter un lieu, disons un bistro, un test ou un vaccin sont nécessaires, pourquoi faire un papier qui regroupe les deux, sous la forme d’un « passe » ? C’est une question de principe, de communication ou de politique, que sais-je ?, mais on se retrouve avec une espèce d’Ausweiss (je pointgodwine pour rigoler) ! En outre, ça laisse penser que les deux sont similaires… Cela empêche toute pédagogie.

Reprenons.

Le test (PCR) est un truc qui indique qu’au moment du prélèvement tu n’étais pas malade au point de propager la maladie. S’il n’est pas trop ancien, il n’y a qu’une faible probabilité que tu sois devenu contagieux. Le vaccin (deux doses résolues) montre que tu risques très peu de développer une forme grave de la maladie et que la probabilité que tu puisses « attraper le virus » est faible, te permettant ainsi de participer à ce qu’on appelle, à tort ou à raison, l’immunité collective.

Si tu vas visiter une maison retraite, il y a très peu de chance pour que tu tombes malade (les établissements sont surveillés et tout ça). La vaccination, en tant que telle, n’est pas suffisante. Par contre, il ne faut pas que tu y introduises le virus. La garantie apportée par le vaccin est insuffisante : il faut faire un test avant… Par contre, si tu vas dans un bistro fréquenté, c’est presque le contraire : le test ne sert pas à grand-chose tant il est fort probable que d’autres imbéciles importeront le virus par contre, le vaccin est souhaitable pour t’éviter d’emporter la bestiole avec toi et te permettre de participer aux efforts collectifs.

Tu vas te dire que j’ai une fâcheuse tendance à la sodomie des diptères mais la question n’est pas là. On peut comprendre que le test devienne obligatoire pour certaines actions (comme la visite des maisons de retraite) si le « taux d’incidence » est élevé mais pourquoi obliger la vaccination d’un type qui ferait le choix de vivre sans fréquenter des lieux avec beaucoup de public ?

Je veux aller voir ma mère en maison de retraite : je me teste. Je veux aller au bistro : je me vaccine. Pourquoi mélanger les deux ?

 

Le passe sanitaire tel que présenté par Emmanuel Macron et promu par de nombreux lascars enjoués laisse à penser que c’est LA solution mais il n’en est rien. Tant que le taux de couverture vaccinal est insuffisant, les formes graves de la maladie se multiplieront. Il convient donc de maintenir les anciennes mesures jusqu’à cette couverture or on sent un relâchement (ne serait-ce qu’au bistro, les poignées de main ont repris comme si les imbéciles se disaient maintenant « je suis au-dessus de tout ça, maintenant). S’il y a une nouvelle vague avec de nouvelles mesures strictes, comme un reconfinement, il ne faudra pas être surpris. Ceux qui accusent les non vaccinés (ou, pire, les non « passesanitarisés ») sont des imbéciles. Ils feraient mieux de se demander s’ils ne sont pas fautifs, pour les précédentes vagues. Pour ma part, j’ai toujours joué le jeu (aidé par ma possibilité de faire du télétravail et ma haine de la foule, des centres commerciaux…).

 

Il me faut parler, maintenant, du caractère obligatoire de la vaccination. Tout d’abord, je n’ai pas changé d’avis quant à la vaccination : j’étais contre mais j’ai pris le choix de me faire vacciner parce qu’avec les textes qui s’annoncent ma situation personnelle serait devenue invivable. En outre, le consensus scientifique est fort : la vaccination permettra d’arriver à une forme d’immunité collective. J’ai mis le temps à l’admettre mais je n’ai plus de doute. Par contre, il est hors de question que je me désolidarise des copains qui, comme moi, étaient « antivax non complotistes ».

Je suis donc opposé à la vaccination obligatoire sauf pour la fréquentation de certains lieux (la plupart : travail, vie associative, loisirs…) et la pratique de certaines activités. Cette obligation doit exclure les transports en commun terrestres parce que la liberté de circuler est importante (j’ai d’autres raisons en tête et ce n’est pas l’objet du billet) et les lieux d’achat de produit de première consommation.  

S’il n’est pas possible de mettre en place la vaccination obligatoire, le respect des gestes barrière doit être drastique tout comme les contrôles qui vont avec. Des dérogations doivent pouvoir être accordées mais de manière très contrôlée (pourquoi faire chier les bars tabacs de campagne, par exemple ?).

Si des salariés refusent de se faire vacciner alors que les conditions l’imposent, les entreprises doivent pouvoir les mettre en chômage partiel à condition qu’ils fournissent une attestation sur l’honneur visée par la sécu… Le nombre de personnes concernées ne devrait pas être très élevé…

Tout comme le nombre de fraudeurs. On commence à voir dans les réseaux sociaux des personnes qui s’inquiètent de la fraude. Ne nous affolons pas ! Le con moyen préfèrera passer chez le toubib que subir des poursuites judiciaires… La fraude ne concernera que peu de monde et comme il s’agit d’atteindre un taux d’immunité (qu’on ne connait), il n’y aucune raison de s’inquiété pour 5% d’imbéciles.

 

Il reste donc pour le gouvernement à supprimer le passe sanitaire mais à mettre en œuvre une obligation de vaccination telle que décrite ici et à renforcer, encore et toujours, les gestes barrière. Dont les PCR gratuits font partie.

19 juillet 2021

Covid de baffes

 Mon cœur est rempli de tristesse à l’idée de voir les copains se déchirer pour espèce de virus avec du poil au pattes et à celle de raconter d’aussi grosses conneries en début d’un billet de blog mais on ne choisit pas toujours ses introductions sinon je serais moins célibataire. Tout d’abord, mon cœur (le même) aurait été aux gilets jaunes il y a deux ou trois ans s’ils n’avaient pas été représentés par des espèces d’imbéciles. Il irait bien aux « antivax » si leurs têtes de file dans les manifestations n’étaient pas du genre Philippot-Aignant. D’un autre côté, tant de déveine rend la lutte sympathique.

D’un autre côté, je vois mes copains de gauche « provax » soutenir les mesures de Macron sans que cela ne leur empêchera de crier, dans trois jours : « tout sauf Macron en 2022 ». Je suis donc partagé. Je vais voter pour Francis Lalanne. Au moins, peut-être mettra-t-il en veilleuse sa carrière de chanteur quand il sera président. Et disons-le franchement : les idées méritent d’être défendues quel que soit les andouilles qui se prennent pour les chefs. Depuis trois ou quatre ans, d’ailleurs, je passe pour lepeniste car je défends la laïcité. Et ça m’amuse beaucoup de voir la gauche se vautrer lamentablement.

J’ai même vu des clowns ronchonner, ce week-end, parce que Le Foll avait annoncé sa candidature à la présidentielle, gênant ainsi Hidalgo. Je m’égare mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’un bon vieux débat entre militants n’est pas inutile puis qu’il devrait revenir au congrès du parti de décider, le congrès pouvant mettre en place des primaires (ce n’est pas exactement ce que prévoient les statuts du PS actuellement).

Mais revenons à nos moutons.

 

S’il est absolument insupportable de voir les « antivax » se vautrer dans des arguments qui se voudraient être scientifiques et se faire récupérer par des cons, il est insupportable de voir la suffisance des « provax » qui se prennent pour des scientifiques et reprochent aux autres leur manque d’esprit scientifique tout en ne comprenant rien à la psychologie et ce genre de choses. A ce sujet, je présente par avance mes excuses pour les traces de mauvaise humeur dans ce billet mais quand je vois des copains s’engueuler dans les réseaux sociaux, j’ai envie d’utiliser la machine à baffe. Je vais commencer par moi pour rappeler ma légendaire objectivité.

Sauf pour ce qui concerne certaines maladies dites infantiles, j’ai toujours été opposé à une survaccination et surtout une surmédicamentation notamment car j’ai toujours eu peur que les méchantes bactéries et les horribles virus mutent pour y échapper provoquant ainsi des formes plus graves. La question de savoir si j’ai raison ou tort a peu d’intérêt, en fin de compte, même si la résistance croissante de certaines bactéries aux antibiotiques est une vérité, vu que savoir si on veut se faire piquer ou pas est surtout psychologique…

Pour cette andouille de coronavirus, j’ai longtemps tenu le même raisonnement, du genre « se vacciner va provoquer une mutation qui sera bien plus grave. » Il se trouve que j’avais tort mais, et nous sommes toujours en pleine psychologie, je n’ai fini par l’admettre que lorsque j’ai eu pris la décision de me vacciner (et de surcomposer).

En outre, j’ai pris cette décision sans le moindre fondement scientifique et sans la moindre réflexion surjouée : ne pas me faire vacciner n’aurait pas maintenu la possibilité que j’avais de passer mon temps à moitié en Bretagne et à moitié à Paris à moins d’avoir une campagne PCR gérée par la SNCF…

 

Si j’en veux aux anti de développer des arguments qui détournent largement la science (non, l’utilisation de l’ARN n’est pas le signe d’une thérapie générique), j’en veux aux pro de faire pareil mais avec beaucoup plus de condescendance. C’est un fait absolu : on ne connaît cette maladie que depuis moins de deux ans et ça fait moins d’un an qu’on a imaginé des vaccins. C’est la stricte vérité qu’on manque de recul. Ce n’est pas parce que les technologies ARN sont pratiquées depuis une trentaine d’années et que les autres machins soient la base qu’on a du recul. Je maîtrise la recette des pizzas et celle des ananas confit, ça ne veut pas dire que j’ai du recul tant quant aux pizzas aux ananas confits…

De mauvaises explications ne produisent pas les bons résultats et, à force de ne pas écouter les autres, on ne sait plus quelles explications il faut. On en finit par dire qu’on a du recul quand on pense qu’on se fout du recul et le résultat passe pour « dors, je le veux ». Et l’on sombre dans un cercle vicieux d’incompréhension qu’un fut de bière ne saurait arriver à combler.

 

Depuis le début de la pandémie, le gouvernement fait des erreurs (tant pis… on ne peut pas tout savoir) et ment effrontément. Il y a eu l’histoire des masques puis celle des confinements. On nous expliquait que c’était la seule solution. On nous dit maintenant que le vaccin est la seule solution. On n’y croit plus. Et encore, avec le masque on se doutait que ça pouvait servir, ne serait qu’en évitant d’asperger de glaviots les passants imperturbables.

Avec le vaccin, on nous dit qu’il n’empêche pas la maladie et la contagion mais que c’est la seule solution. Fatalement, on s’assoit sur le bord et on attend de voir ce que sera la prochaine seule solution. A nouveau cette impression de se faire baiser dans les grandes largeurs !

Avec le vaccin, on voit bien qu’on continue à nous mentir : le délai entre les deux doses varie au gré du vent et probablement des stocks disponibles. Ce n’est pas sérieux. Pour ma part, ils m’ont mis cinq semaines. Une fin juillet, l’autre fin août. A crois que le planning scientifique de vaccination dépend surtout des congés des vaccinateurs… Je préfèrerais largement qu’on nous dise la vérité sur les connaissances mais aussi sur ce qu’on ne connaît pas. Tenez ! On voit que, pour certains vaccins, il faudra trois doses. Aussi bien, il faudra, à terme, une dose tous les trois mois…

 

Avec cette annonce précipitée, ne nous laissant que trois semaines pour préparer « une suite », le gouvernement a encore merdé. Revenons en arrière : j’ai eu 55 ans à peu près le jour où les vaccins ont été ouverts aux plus de 55 ans. Pendant plusieurs semaines, aucun site web ne proposait cette cause de vaccination (et Doctolib ne fonctionne pas dans mon coin). Du coup, j’ai trainé. J’avoue. C’est un bien grand mot, d’ailleurs, vu que je n’avais pas envie de me faire vacciner. Mais si on m’avait dit avant : fais gaffe, ça sera obligatoire au 1er août, ma démarche aurait probablement été tout autre… Là, le 12 juillet, je me suis retrouvé coincé avec la perspective de devoir reconfiner entre début août et mi septembre : quand je vois des provax dire que j’aurais pu le faire avant, j’ai aussi envie de distribuer des baffes. Ca me rappelle le boulot, quand les clients exigent qu’on prennent de l’avance sur un planning contractuel…

Appliquer les mesures dans les trains et dans les lieux de loisir au milieu de l’été est inique. Quand je vois des provax qui critiquent les restaurateurs et autres bistrotiers qui se plaignent de devoir vérifier un pass sanitaire dès le premier août, j’ai de plus en plus la conviction qu’ils sont totalement déconnectés de l’économie réelle vu que ce sont tous les petits bistros qui sont mis en danger.

 

Ce billet de blog est assez long. J’ai beaucoup bavé sur les provax et je pourrais en faire autant sur les anti mais, bizarrement, ce sont eux qui ont toute ma sympathie et pas seulement parce que la bataille est perdue d’avance.

Nous ne sommes évidemment pas en dictature. Faites attention à ce que vous dites. Mais nous sommes à 18 mois de crise et il y a évidemment un déficit de démocratie, de consultation du peuple et des élus quant à la suite à donner. Je ne dirais pas que cela se paiera aux prochaines élections… Les provax sont l’avantage d’avoir un camp adverse mené par des populistes, devant une foule qui n’a pas nécessairement que des mauvaises idée.


Toujours est-il que ce n'est pas franchement utile de se foutre sur la gueule et de commander à désigner des responsables vu qu'on ne sait pas de quoi...

15 juillet 2021

Situation absurde et avenir incertain


L’annonce d’Emmanuel Macron de l’obligation du pass m’a surpris voire laissé sur le cul et il y a de la place. Je ne suis pas farouchement opposé au vaccin mais je n’avais pas envie de me faire vacciner rapidement (je ne suis pas fou et je me doute bien que j’allais devoir y passer mais j’attendais que la pression retombe).

Je comprends bien ce qui motive cette obligation mais je suis déçu. Pas plus tard qu’hier, l’ami Dagrouik diffusait les résultats d’une étude menée dans je ne sais plus quel pays batave : le virus ne se propage pas où l’on se protège (travail, transport en commun,…) contrairement à d’autres, notamment les lieux de sortie tels que les bistros. Depuis le début de la crise, je n’ai été dans aucun lieu de sortie « chargé » sauf, trois ou quatre vendredis soir et je prenais toutes les précautions qui s’imposaient. Je n’ai pas fait de repas de famille à plus de 5 personnes, sauf une fois, en extérieur (nous étions 7 ou 8), je n’ai fait aucune sortie, je n’ai jamais mangé avec quelqu’un au restaurant. Les phases de confinement ont montré leur efficacité.

La principale raison de la propagation du virus est donc la baisse de l’attention par les gens. Je ne dis pas ça par méchanceté mais quand je vois des crétins qui ont fait n’importe quoi accuser maintenant les non vaccinés d’être les seuls responsables de la persistance de l’épidémie m’énerve au plus haut point. Vous allez me dire qu’avec des zozos comme moi, nous étions partis avec des mesures de distanciation à vie (il y a un an, un gros se foutait de ma gueule parce que j’évoquais des masques à vie), mais, au vu de la situation actuelle, nous sommes en chemin pour une vaccination éternelle, sans doute avec des rappels tous les six mois… Ce n’est pas brillant, non plus ! Le vaccin contre le covid n’empêchant pas d’avoir la maladie, elle ne sera jamais éradiquée par cette technique (et je n’en ai aucune autre à proposer).

Nous sommes d’ailleurs dans une situation absolument ridicule et j’espère qu’elle fera bien rigoler nos descendants : l’argument qu’on nous sort est qu’il faut se vacciner pour protéger ceux qui sont déjà vaccinés. Vous pouvez lire deux fois pour savourer.

 

Les partisans du vaccin ont ressenti, à juste titre, les propos de Macron comme une victoire et ne se sentent plus pisser dans les réseaux sociaux et tiennent parfois des propos particulièrement insultants sans se rendre compte. J’aimerais appeler à un peu de modération… J’en ai vu récemment quelques-uns qui expliquaient que ma modération était due au fait que je ne suis pas scientifique. Et pourtant. La logique reste la même et vaut pour te le monde : on ne convaincra pas un con qu’il est con. Et tous ceux dont on ne partage pas l’avis ne sont pas nécessairement des cons.

J’ai un excellent pote qui serait catégorisé parmi les complotistes. Pourtant, à l’écouter, il y a bien un complot mais il démontre une par une sa théorie et il mérite qu’on y fasse attention car, pour ma part, je n’avais pas franchement d’argument à sortir. Sauf que je ne crois pas à ces conneries et si l’antenne 4G à 50 mètres de chez moi a été remplacée, c’est seulement pour sauter le pas technologique de la 5G qui permettra d’avoir une meilleure utilisation de l’internet mobile…

Parmi les provaccins, il y a sans doute plusieurs catégories de lascars tout comme parmi les antivaccins. Moi, par exemple, je suis antivaccins (du moins ce vaccin) car je n’ai pas spécialement confiance en sa capacité à éradiquer l’épidémie. Et je suis provaccin car je ne pense pas qu’on puisse trouver autre chose, pour l’instant… Il faut arrêter de voir tout blanc ou tout noir.

Tenez, l’autre jour, j’ai une vieille copine, dans Facebook, qui me disait : « comment, toi, Nicolas, tu n’es pas 100% pour ce vaccin. » C’est quoi ce « toi » ? Je devrais être dans une majorité centriste en tant que supporter de François Hollande et social démocrate convaincu ? C’est quoi cette histoire ?

Quant au type qui m’a expliqué l’autre jour que je ne suis pas scientifique (expression que je n’aime pas contrairement à « esprit scientifique ») et à celui qui me prend pour un antivacc de base, sachez, les gros, que j’ai défendu « l’ARN » au bar de la gare, à Loudéac, mardi soir parce que je connais ce dont on parle contrairement à d’autres (je n’irais pas jusqu’à le défendre dans les réseaux sociaux, il y a de meilleurs spécialistes que moi mais, au bistro, j’étais bien le seul). Et l’individu qui n’est pas d’accord avec nous, n’est pas nécessairement un crétin. Et je n’ai pas rabaissé le type, mardi soir, toujours, qui expliquait qu’il ne comprend pas pourquoi on a un vaccin aussi rapidement contre la covid alors qu’on n’a rien contre le cancer… Il n’est pas idiot pour autant et qui sait si, dans cinquante ans, on aura pas une substance qui empêche les cellules de se développer bêtement.

 

On est tous dans le même bateau et il faudrait que cesse ce climat délétère qui provoquera peut-être bien plus de dommage que la covid. Même les partisans du vaccin sortent des conneries par exemple lorsqu’ils expliquent qu’il y a déjà onze vaccins obligatoires. Comme si on allait vous vérifier le DTP avant de vous servir une bière… Ce n’est pas de ma faute si je n’ai pas envie de me faire vacciner, c’est ainsi ! Je vais le faire. L’obligation (du « pass ») est un choix fait par des gens élus démocratiquement (ou nommés par eux, ce qui revient au même) et on peut en conclure que c’est un choix de société alors je vais jouer le jeu sans penser que la majorité a toujours raison.

De même, je ne vais pas lapider ceux qui pensent qu’on est dans une dictature vu que le pouvoir en place impose un vaccin.

Dans un billet, il y a quelques temps, j’écrivais que j’allais me vacciner pour me protéger « moi-même personnellement ». Ce n’est pas le cas. Je vais me vacciner parce que c’est la seule solution pour aller boire une bière avec les copains et je vous invite à faire un sondage autour de vous pour connaître les motivations de chacun… D’ailleurs, si le vaccin devient obligatoire, ce n’est pas pour rien : rien ne peut motiver les gens à s’injecter un produit dans le corps à part la contrainte.

 

Maintenant, revenons un an en arrière. On se disait que les gestes barrière et les masques allaient nous protéger et faire disparaitre la saloperie après deux ou trois cycles de « confinement – déconfinement ». Que dirons-nous dans un an ? Que le vaccin a empêché la forme grave d’une maladie ? Ou qu’un variant aura réussi à passer entre les mailles du filet ?