Parfois, et toujours a posteriori, je me mets à rêver la manière
avec laquelle nous aurions traversé les événements de ces 10 ans. La primaire
socialiste, tiens ! Je parie que cette vieille andouille aurait voté pour
Martine Aubry, uniquement parce que c’est une femme. De fil en aiguille, nous
serions arrivés à cette crise sanitaire. Marcelle serait évidemment encore
parmi nous puisqu’il était impossible qu’il y survive. Il aurait tout fait pour
lui trouver un vaccin et pour se vacciner lui-même pour la protéger puis aurait
fini par rigoler de tout ça, se moquant de tout le monde, des opposants aux bénis-oui-oui.
Le connaissant, il aurait fini par créer une rubrique « père Ubu »
pour nous faire marrer encore plus fort. Et on aurait fini par se retrouver
dans son jardin, cet été, comme nous l’aurions fait au cours de ces 10
dernières années si la corde avait été moins solide.
Je suppose qu’il y a certains de mes lecteurs qui ne
connaissent pas le Coucou. Et encore, je n’en suis même pas sûr tant les blogs
politiques sont, au fond, une histoire de copains ! Au niveau politique,
ils ne servent pas à grand-chose à part à obliger le taulier à exprimer des
opinions donc à y réfléchir… et à recueillir les avis de proches, de braves
gens dont on connait beaucoup de la vie. Beaucoup de gens ne le savent pas et
confondent les blogs avec des mauvais réseaux sociaux (au fond, quel intérêt d’aller
débattre avec des connards vu qu’on ne va quand même pousser le vice jusqu’à
leur donner raison ? Disons-le, cela ne sert Arié).
Et parmi les copains qui suivent mon blog, à part ceux de la
vraie vie, rencontrés au bistro puis potés dans Facebook, combien m’étaient
inconnu, il y a dix ans ? Qu’est-ce qu’ils sont passés vite, ces dix ans
sans le Coucou ! J’ai l’impression qu’hier, encore, je le prenais dans mes
bras pour le consoler : « bah, ton billet de blog n’a pas eu beaucoup
de lecteurs, c’est peut-être la malchance, ça ira mieux pour le prochain. »
Il était comme ça, le Coucou, toujours humble, toujours besoin d’être
encouragé, consolé… Il me soumettait des idées de blog (et je me gardais bien
de réagir) n’osant pas tenter un nouveau défit alors qu’il ne se rendait même pas
compte que je racontais strictement n’importe quoi dans le mien mais en parlant
de bite, de nichon et de bière pour parfaire mon talent. Le plus bizarre est
que notre amitié intense a duré très peu de temps, peut-être trois ou quatre
ans. Ils sont où, dix ans ?
Une amitié intense, certainement, mais pas à sens unique et cela
me rend triste parfois. Il était un de mes copains blogueurs alors que j’étais
son copain blogueur. Je me rappelle la première fois où je suis allé le voir.
Il était tout ému, honoré… Je lui avais répondu plusieurs fois pour le mettre
en confiance (je ne sais pas si c’était une bonne idée) : « mais t’es
con, j’ai la chance d’avoir un porte qui habite une maison dans un grand jardin
dans les hauteurs de Fréjus, j’aurais tort de me priver… ».
Néanmoins, les petits jeunes, vous ne savez pas qui était le
Coucou. C’était un blogueur de gauche parmi les plus talentueux, non pas par
les conneries qu’il avait à dégoiser mais par la plume. Un vrai écrivain (c’était d’ailleurs
son métier et le blog était une sorte de défouloir). Il écrivait des comptes
pour enfant le jour et, la nuit, nous sortait les histoires du roi Sarko et de
la Reine qui va avec.
Il n’a pas survécu à sa propre mort. Je suppose qu’après la
primaire, il se serait rangé derrière François Hollande, non sans pester, pour
me faire plaisir et serait resté fidèle, pendant cinq ans, crachotant sur Valls
et prenant Cazeneuve pour un sous-préfet (à sa décharge, Castex n’existait pas
encore).
Avec sa gentillesse, il faisait l’unanimité pour lui. Peut-être
serait-il devenu notre boussole ? Peut-être la blogosphère politique aurait-elle
résisté ?
ses ecrits restent : un souvenir de la personne.
RépondreSupprimerJe crois qu'il est toujours dans ma bloglist. Oubli ?
RépondreSupprimerJe me souviens encore de ses rebus.
RépondreSupprimerJe l'aimais bien le Jean-Louis, dix années, pff…!
RépondreSupprimerUn adepte du Claviers bien tempéré.
RépondreSupprimerLa tempérance n'était pourtant pas ma spécialité.
SupprimerBô billet.
RépondreSupprimerJ'ai un peu la gorge serrée.
C’est pas le moment de sucer une bite.
SupprimerJe me souviens de ses rébus, il avait même commenté chez moi mais je ne le connaissais pas comme toi. 10 ans déjà c'est dingue.
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