Certes, on peut se projeter autour de Mélenchon tels des
mouches autour d’un excrément vaseux mais force est de constater qu’un empilement
de « si » ne mettra pas Paris en bouteille mais en pistes cyclables.
Si Méluche arrive au second tour, ce qui est loin d’être impossible et s’ils
picolent trop la veille du second, il sera président. Je le dis : non. Sa
cote de popularité est exceptionnelle. On a l’impression que personne ne peut
le blairer alors qu’il est à la limite de l’adulation surannée, le Macron.
Je ne suis moi-même pas un opposant à Macron : je
rappelle sans cesse qu’il a été élu avec les voix de François Hollande en 2017.
Un bon gars du centre gauche, quoi ! Malheureusement, il le cache bien.
On est parti sur le mauvais pied : on aime bien Macron
mais on ne veut pas qu’il soit réélu parce que #macrondemission alors on
cherche quelqu’un qui pourrait le battre au second tour mais comme cela
pourrait tomber sur méchant de droite cela nous stigmatise le gros côlon qui,
vu de Lyon, n’était d’ailleurs pas mauvais pour jouer l’andouille de gauche à
droite.
Il faut donc se poser la question à l’envers : comment
pourrions nous faire pour éviter à M. Macron la peine de gagner un second tour
avec la haine qui nous caractérise ? Les gars, restez assis ! J’ai la
solution. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures ou à Saint-Lazare :
s’il ne faut pas que Macron, le jeune arrogant, gagne l’élection présidentielle
pour la deuxième fois, il faut l’empêcher non pas d’être de gagner le second tour
mais d’y être ce qui, je le conçois, n’est pas franchement compatible avec la
promesse républicaine mais on s’en fout…
C’était le préambule. Je vais accélérer.
Monsieur le président de la République, cher François,
Figure-toi que j’ai eu une idée en mettant mes chaussettes,
ce matin, pour qu’on se fende bien la gueule pendant les huit prochains mois.
Oups ! Je vais être plus solennel ! Une lettre ouverte doit surtout
ne pas être close avant la fermeture.
Nous, citoyens de d’une gauche sociale libérale écologique
et un tantinet cochonne, pensons qu’une page de la vie politique française doit
être tournée, que nos valeurs doivent être mises à nouveau en avant et que l’usurpateur
doit être démasqué. Tu l’as dit toi-même, il y a environ cinq ans, Macron a
fait en sorte que tu ne puisses pas te représenter. Tu ne dois pas être assoiffé
de vengeance mais, simplement, envisager la possibilité de rigoler avec nous
sans compte que tu pourrais bien gagner et passer encore cinq ans château…
Tu peux mettre Emmanuel en position de ne pas se présenter.
Il suffit que tu te déclares. Manu perdra mathématiquement une dizaine de
points, ceux d’électeurs traditionnels de notre camp. Tu récupéreras rapidement
les promis à Mme Hidalgo et M. Jadot (ou Mme Rousseau) qui seront d’ailleurs
bien contents de sortir de l’auberge sans ridiculiser leur camp ! Manu
perdra tout simplement la marge qui lui aurait assuré la victoire, il tomberait
dans le doute puis dans le piège : aucun candidat sortant n’a été réélu sauf
en période de cohabitation.
Après, on ne va pas trop jouer avec chiffres. On va se retrouver
avec un paquet de guignols à même de dépasser les 15% : Le Pen, Bertrand,
Macron, Mélenchon, Zemmour et toi et tout peut arriver. Pour commencer, tu nous
fais un beau discours sur le thème « La République est de retour et on arrête
de jouer ».
Ca passe ou ça casse mais on se sera bien amusé et avec les
15% de copains orphelins, on prendra du bon temps. Si tu peux pas, tu envoies
Nanard ! Stéphane est encore un peu trop hidalgolisable mais est excellent
pour donner des baffes. Tu le mets en début de meeting pour nous chauffer.