Photo piquée à Dagrouik dans Facebook
C’est la première fois depuis un mois que j’ai accès à un clavier autre que celui de l’iPhone et il est temps que je reprenne le blogage après tout juste un mois de glandage hospitalocole alors que j’attends avec une impatience feinte l’infirmière loudéacienne qui doit faire un état des lieux après le largage pompidolien. Et va-z-y que je te piquasse d’anticoagulant et que je refaisisse les pansements ad hoc en trois lieux bien différents sur mon pauvre petit corps grassouillet où, je dois admettre, elles ont de la place à s’épanouir d’autant que le compte rendu des quatre semaines de planque rédigé par la cardiologue spécialisée dans le coeur mentionne une sur morbide surcharge pondérale, comme si je n’avais que ça à foutre, déjà que j’ai arrêté de fumer.
Je vais donc commencer par résumer la situation de mon
thorax et des zones apparentées en quelques mots. La responsable des ressources
humaines de mon entreprise sentant qu’elle allait perdre une ressource m’a
avisé : « toi, mon lascar, je vais te faire convoquer par la médecine
du travail et ça ne fera ni une ni deux ». Ca n’a pas fait trois non plus
et le lendemain je me pointait en haletant fortement au siège de la boutique où
la toubib a dit « ho là là » puis a appelé les pompiers. Même qu’il y
en a un qui a dit « putain de bordel de merde, ça fait des années que je
fais le boulot, c’est a première fois que je récupère un lascar aussi mal en
point à sa médecine du travail. ». C’était il y a bientôt trois mois et je
vais résumer : les gens de la faculté ont fait ce qu’ils avaient à faire pour
me retaper et je frisais la bonne santé pour la reprise du boulot et pour la visite
médicale du travail. La toubib, la même, semblait bien surprise de me retrouver
encore vivant et a fait les contrôles nécessaires : ma tension était revenue
à la normale, baissant d’environ 30%.
Les gens de Cochin qui m’avaient soigné n’étaient pas
contents d’eux car ils n’avaient pas trouvé de raison valable à ma faiblitude.
Ils m’ont donc convoqué à une série d’examens complémentaires comme un pet
scan, un scanner sans péter, une IRM et des trucs comme ça. A la fin de la deuxième
journée à l’hôpital de jour, un type en blouse blanche pour montrer sa
compétence m’a dit : « putain de bordel, on a foiré votre scanner, il
faut recommencer d’urgence ». Cela sentait mauvais, limite le sapin. Ils m’ont
refoutu dans le machin rond puis collé dans un coin. En fin de journée, un type
me dit « on a réfléchi avec les cardiologues de Pompidou (l’hôpital, pas
le musée), il faut vous opérer d’urgence car vous avez un bête caillot même qu’on
appelle ça un thrombus qui pourrait exploser et vous provoquer un AVC alors que
je n’avais pas envie d’y aller. Me voila transféré dans un nouvel hosto, Pompidou,
donc, où j’ai pu discuter avec le chirurgien qui m’a annoncé les réjouissance :
« ah ben on va vous ouvrir le thorax à la scie électrique ou à la hache puis
vous arrêter le cœur pour faire passer le machin. » Hé ho ! J’étais
venu à Cochin, ce matin, pour m’assurer que mon épanchement pleural n’avait pas
d’origine cancéreuse et me voila opéré lourdement… Ce que je n’ai pas compris
de suite, d’ailleurs.
Je me suis réveillé en salle de réveil, ce qui est fait pour
ça, mais comme personne ne parle et que je n’arrivais pas à bouger, je pensais
être mort. C’est assez surprenant comme sensation. Pour moi, la mort était la
fin de la vie et il semblait que je continuais à penser… Je me disais que si ça
devait durer l’éternité, j’étais mal barré ! Mais non ! On finit par émerger
dans le cirage à cause des médicaments contre la douleur provoquée par l’opération
et l’ouverture du Thorax puis tout rentre dans l’ordre et au bout de quelques
jours vous vous retrouvez dans une chambre normale où vous pouvez vous laver
les fesses et pratiquer beaucoup de gestes quotidiens sans l’aide d’une infirmière…
Au bout d’une quinzaine de jours, ça ne pouvait plus durer mais Pompidou ne pouvait
plus me garder et Cochin ne voulait pas me récupérer. Les hôpitaux « de
suite » étaient complets et, en discutant avec les cardiologues, on a fait
un constat imparable : le mieux était que je « rentre dans la famille
en Bretagne » (je me suis bien gardé de dire que la famille n’était pas à
la maison…) à une condition : que je ne prenne pas le train tout seul… J’ai
mis quelques jours à comprendre pourquoi…
Finalement, l’illustre El Camino a décidé de sortir son
automobile et de me ramener directement en Bretagne, ce qui fut fait hier soir
mais nous n’avons eu le temps d’aller que dans deux bistros.
Quatre semaines à Cochin, deux à la maison dont une en
travaillant et quatre à Pompidou, voila comment passer un excellent quatrième
trimestre… Même si, des fois, on a tendance à s’inquiéter un tantinet comme si
une opération à thorax ouvert suite à un truc possiblement dû à un cancer et
pouvant vous provoquer un AVC était vraiment préoccupant.
Au moins, je suis vivant ! Ce n’est pas le cas de tout le
monde. Tout d’abord, la gauche est morte. Tant pis. Je ne vais pas développer
aujourd’hui à part un bête aspect : les vrais gauchistes ne s’en rendent
pas compte. Ils continuent à penser que c’est de la faute des autres et que
nous méritons au minimum le pal ou, pire, une soirée avec Ségolène Royal et
Christiane Taubira. Ils ont tort. Ils sont presque les seuls coupables car,
quelles que soient les erreurs faites par François Hollande et les siens, en
cinq ans, ils n’ont pas su redresser la barre. Je reconnais évidemment que le
débat est sans fin et je ne souhaite pas le relancer avec ce billet : on
aura le temps d’en causer. Je vous promets.
Si cette gauche n’arrive pas à retrouver un fond de sympathie
de la part « du peuple » et si elle conserve, comme électeurs, que des
gens qui ont le cœur profondément à gauche au point de n’oser partir, elle
devrait se rendre compte des nombreuses erreurs qu’elle fait, jour après jour,
ne serait-ce qu’en conchiant des personnalités issues de la gauche qui, elles,
avaient compris le sens de la vie… Il suffit de lire les réactions suite à la
mort de Laurent Bouvet, dans Twitter, pour comprendre le malaise…
Car Laurent Bouvet est mort, aussi… C’était samedi dernier,
à la fin de mon séjour à l’hôpital pour préparer mon propre décès ou, du moins
essayer de l’éviter pour les trente ou quarante prochaines années. Il
mériterait un hommage bien plus appuyé, de ma part, dans ce blog, mais je ne
sais pas faire un papier à froid. J’aurais pu pondre trois A4 samedi mais, là,
j’en suis incapable, surtout après avoir lu la prose d’autres andouilles dans
la presse et les réseaux sociaux.
Et de toute manière, ma mission actuelle est de me remettre
en forme pour rejoindre mon travail, Boulevard des Bouvets, à Nanterre (non
sans un rendez-vous, fin décembre, avec mon chirurgien et une nouvelle convocation
à Cochin pour faire le point sur tout ça).
Salut Laurent ! On va essayer de reprendre le combat, à
notre niveau…
Ahhhh ! Enfin un article de blog !
RépondreSupprimerRemets toi vite camarade vivant !
Aaaahhhj ! Enfin un nouvel article de blog !
RépondreSupprimerRemets toi vite, camarade vivant !
Surtout que les commentaires valent double.
RépondreSupprimerCa va blogguer sévère entre deux piquouzes!
RépondreSupprimerNormalement.
SupprimerEnfin trouvé le temps de lire tranquillement tes écrits et posts, et réalisé ce qui s est vraiment passé. Ca coupe un peu le souffle. Et te savoir sorti d'affaire rassure. Bravo al Camino !
RépondreSupprimerAmitiés.
Merci !
SupprimerJe ne vois pas bien d'où vient cette idée de l'origine cancéreuse de l' épanchement pleural, mais votre histoire est un peu confuse... C'est un médecin qui vous en a parlé, ou c'est une phobie personnelle ?
RépondreSupprimerC'est le médecin mais rien de bien grave, un mot laché dans une conversation.
SupprimerFormidable de vous lire en pleine forme. Quand j'ai appris la mort de Laurent Bouvet, je me suis dit que vous alliez être touché et c'est sur votre blog que je suis allé pour comprendre ce qu'il a fait pour que la gauche ne sombre pas complètement. Je me suis abstenu d'aller lire "les autres andouilles"; de toute façon, je ne connais pas beaucoup d'autres sites de gauchistes mis à part le votre ...
RépondreSupprimerJe vous souhaite un joyeux Noël et une belle nouvelle année.
Un seul site gauchiste, le mien, suffit ! Merci...
SupprimerFaut être gonflé ( ou alors, c'est du second degré ) pour souhaiter un joyeux Noël et une belle nouvelle année, tous deux Omicronesques.
SupprimerFAut être très con pour tenir ce genre de propos.
SupprimerÇa fait cinq minutes que je cherche un truc bien cynique à dire… et je ne trouve rien !
RépondreSupprimerJe baisse, moi, je baisse…
En vieillissant, on doit avoir des complexes à se moquer de la santé des autres...
SupprimerNon, non, rien à craindre de ce côté-là : c'est juste du racornissement cérébral, je le crains…
SupprimerBah ! Dites vous bien, par exemple, que vous n'êtes pas allé en vacances au Canada...
SupprimerCette épreuve (pas des moindres) ne vous a pas fait perdre le sens de l'humour.
RépondreSupprimerContente de vous lire à nouveau.
Prenez soin de vous
Sylvie
Merci, toi aussi !
Supprimermais mais à une condition : que je ne prenne pas le train tout seul… J’ai mis quelques jours à comprendre pourquoi…
RépondreSupprimerBen la fatigue...
SupprimerM ...! Comment fait on pour ne pas se marrer ? Peux pas.
RépondreSupprimerC’est quand même grâce à El Camino que je peux profiter de ce super billet. Un héros n’ayons pas peur des mots.
Hélène
Disons-le !
SupprimerRien de bien intelligent à dire ici. Ce que j'ai à te dire, je te l'ai déjà dit.
RépondreSupprimerJe cherche aussi du cynique comme Didier, mais j'y arrive pas.
Alors je vais juste te rappeler que tu es quelqu'un que beaucoup de gens aiment (dont moi et ma famille). Tu es un chef de bande, et tu as réussi à féderer des gens qui viennent de partout. Qui ont un point commun : toi.
Je tiens à toi. Mais nous tenons tous à toi. Prends soin de toi, repose toi bien.
Merci à Camino
Un superbe billet.
Voila ! Gloire à lui !
SupprimerMince, Content de te lire.
RépondreSupprimerRepose toi.
Je ne fais que ça ! Bonnes fêtes !
SupprimerAvec ton absence sur ce fil, je me suis bien douté que ce n'était pas simple du tout.
RépondreSupprimerMais tu étais entre les mains de pros que j'ai entendu se qualifier (hors de leur lieu de compétences) de "plombiers".
Pour moi, ce sont des sorciers ou bien des magiciens.
Alors donne leur comme à nous la joie de bien te rétablir.
A bientôt et bonne fêtes.
Oui, Bouvet n'a pas été épargné même après sa mort. Ils seront tous tondus à la libération.
RépondreSupprimerSinon content de te voir sur pied et en voie de vie (qui n'est que l'autre versant vers la mort) mais on a le temps, hein ! Heureusement qu'il a une bagnole ElCamino, j'ai du mal à vous imaginer lui au guidon et toi à l'arrière en train de faire l'andouille sous une pluie battante bretonne. Gloire à vous deux !
Oui !
SupprimerMais on vous a expliqué pourquoi ce thrombus ? Vous avez eu une injection d' Astrazénéca ?
RépondreSupprimerTa mission est de te remettre en forme, tout court. Bises.
RépondreSupprimerJ'essaie.
SupprimerUn thrombus ... Les russes disaient que leur spoutnik, contrairement au pfizer, ne provoquait pas de thrombose (surtout dans la région ORL je crois) ? Pour éviter tout thrombe-quelque-chose, j'ai donc préféré aller me faire vacciner en Union Soviétique, comme Peppone, comme Don Camillo (mon thrombinoscope perso).
RépondreSupprimerAllez, bon rétablissement, bonnes fêtes, bonne révolution et bonne marche à pied, direction Moscou.