La vrauche communique... et change de cible ?

Nulle part ailleurs

 

J’ai lu le dernier billet de blog de Jean-Luc Mélenchon, ce que je fais assez rarement (outre le fait que ça ne m’intéresse pas franchement, ce gars est un vrai blogueur, un peu comme moi : il pond des tartines et le lire est un boulot à plein temps). Ce rariflage (de rarifier) fait que je ne suis pas formel mais il me semble déceler un changement de ton par rapport à avant. Comme je suis beaucoup trollationné par les LFIstes fucking, il est évident, cette fois, que le ton n’est pas le même.

D’une part, Fabien Roussel est assez protégé. Les propos sont du genre : « ce gars-là a souvent parfaitement raison et nous disons la même chose alors faites attention : j’ai plus de chance d’être au second tour et ne dispersez pas vos voix. »

D’autre part, Yannick Jadot en prend plein la gueule : « ce type a de bonnes idées mais il veut tout négocier au niveau de l’Europe ce qui n’est pas possible et il se fout de votre gueule. Moi, je propose carrément une politique réalisable : je m’assois sur ce qu’a pu dire l’Europe et les différents traités. Alors votez pour moi, le résultat sera le même… sauf que j’arriverais à l’atteindre. »

Il a probablement compris qu’une partie de l’électorat « social-démocrate » (d’une part les partisans de l’ancienne aile gauche du PS et d’autre part ceux de l’aile droite pas parti chez LREM) étaient prêts à voter Jadot ou Roussel et avaient éliminer lui-même tout comme les sœurs Bogdanov de la politique française, Hidalgo et Taubira.

 

Il me semble qu’il fait une erreur d’analyse, commune à beaucoup de lascars : les critères pour choisir un bulletin de vote ne sont pas si binaires. Par exemple, je ne vote pas pour Méluche car je ne crois pas à sa capacité à aller très loin, je n’aime pas sa fagocitation de la vraie gauche, il ne me parait pas assez serein pour mener campagne et assurer les plus hautes fonctions (voir son récent entretien avec un flic chez l’enflure du paf, on dira ce qu’on voudra sur les torts du fonctionnaire : le candidat a tout simplement perdu son calme). En gros, je ne l’aime pas. Ca, par contre, il l’a bien compris. Il n’est pas aimé. Du coup, ses lieutenants tentent de calmer le jeu. Gaccio, par exemple, tweetait récemment : « Pour ceux qui me disent "ouais l’AEC je suis d’accord mais Mélenchon j’aime pas" faites simple. "On n’est pas obligé de s’aimer bien pour travailler ensemble, mais si on travaille bien ensemble on finira par s’aimer bien" c mon boss, De Greef à C+ qui disait ça. Il avait raison. »

Non.

A noter qu’il faut toujours suivre les tweets des « chefs » des insoumis. Gaccio a dit très récemment : « Si 1 système politique est assez dégoûtant pour faire de l’argent sur d vieux en Ehpad en les nourrissant pr 5€ jour qd les familles payent entre 3 et 8000€ par mois, il faut changer de système. Si on ne veut pas, c qu’on est d’accord avec. Dans ce cas on est un enfoiré. Point. » Il a sûrement raison mais s’il espère avoir le soutien populaire de types qui ont du mal à sortir les 2000 euros pour un hébergement de base en versant une larme ceux qui ont les moyens de cracher 8000, il doit réviser les manuels de communication politique.

 

C’est sûrement ainsi, à LFI. Ils cherchent quoi dire pour convaincre (ce qui n’est pas une critique) mais la communication politique n’est pas facile (ce qui est dit sans méchanceté, c’est la vérité) mais à force de faire n’importe quoi, ils n’arriveront jamais à emporter la sympathie du public. Ce qui est balot.