31 mars 2022

L'insoumission à la réflexion

 


La soirée fut agitée dans les réseaux sociaux « politiques », hier, et notamment dans « mon mur » Facebook avec un sujet prédominant : des sondages commencent à montrer la possibilité pour Marine Le Pen de gagner l’élection ce que, soit dit en passant, je marmonne moi-même depuis plus jours même si on me dit que ça n’arrivera jamais.

Chacun des heureux militants – vous savez, ces types qui parlent de politique pendant trois semaines tous les cinq ans et diffusent des photos de chatons le reste du temps – en allait de ses propres explications mais ce qui prédominait était le fait que des gens de gauche ne votaient pas Mélenchon ce qui lui aurait permis de battre Le Pen et ça n’aurait rien changé pour nous vu que Macron aurait gagné.

Leur manque de culture politique est assez délirant d’autant qu’ils ne se rendent pas compte que l’on peut avoir de très bonnes raisons de ne pas voter pour Mélenchon dont une qu’ils citent : il ne sera pas élu. Ils prennent l’élection pour une espèce de jeu et je ne suis pas là pour ça. Le seul truc qui m’amuse est d’écrire des conneries dans mon blog.

Et ils traitaient de collabo ceux qui ne votent pas Mélenchon. Malgré l’heure tardive, je me suis fendu d’une assez longue publication en expliquant que les collabos sont ceux qui ne font campagne que contre Macron, sans parler de son bilan ou de son projet mais uniquement en évoquant différentes affaires comme cette histoire de consultant auxquels ils ne comprennent sans doute rien alors qu’il serait intéressant de faire un débat (j’ai fait un billet de blog sur le sujet mais, visiblement, ça n’intéresse personne, et les lascars n’y voient qu’une possibilité de taper sur Macron).

Je me suis fait tomber dessus par différents locdus qui s’étaient visiblement donné le mot, appelant les copains au secours et je pourrais leur expliquer, si la question était là, que faire une chaîne de solidarité pour taper sur les autres est assez peu de gauche. Certes, c’est encore moins catholique.

 


J’ai donc pris la décision d’en bloquer un paquet pour avoir la paix, mais avant de faire « le geste définitif », je suis quand même allé consulter leurs profils en cas de malentendu (il n’y en avait d’ailleurs pas), remontant avec nonchalance plusieurs semaines. Comme je le subodorais, les publications récentes portaient beaucoup sur des raisons de taper sur Macron mais pas du tout à des sujets vraiment politiques. Ces derniers étaient réservés à la défense du programme de Mélenchon (du genre, c’est complètement con de ne pas voter pour lui vu qu’il promet la retraite à 60 ans et une grosse augmentation du SMIC) tout en expliquant que toutes les mesures étaient financées (ce qui est évidemment faux mais je m’égare : toujours est-il de dire qu’il suffira de récupérer 100 milliards d’évasion fiscale comme si les autres candidats n’avaient pas envie de le faire).

Vous me direz qu’ils publient bien ce qu’ils veulent et vous avez raison.

Néanmoins, en remontant un peu, on tombe sur des publications au sujet de la guerre en Ukraine et ils sont majoritairement « pro Poutine » et, en remontant plus, ils sont franchement complotistes à propos « du vaccin ». Cela m’attriste un peu car j’ai eu des positions assez mesurées. J’ai critiqué l’OTAN, par exemple, tout en désapprouvant la tentative d’évasion, et je me suis franchement opposé au passe-sanitaire, tout en me faisant vacciner car il me fallait bien aller au bistro (et accessoirement prendre le train et faire des consultations à l’hôpital).

Je me suis fait la réflexion suivante, néanmoins : si Macron avait défendu Poutine et refusé l’instauration d’un « passe » en France, il se serait fait largement critiquer par les mêmes imbéciles. J’imagine les cris : « alors que tous les pays au monde obligent les gens à se faire vacciner, en France il n’y a rien et on est obligé de fréquenter des gens qui ne prennent pas de précautions – à cause de Macron on va tous mourir et c’est d’autant plus bête que le vaccin est parfaitement éprouvé tout comme la technologie dite ARN ».

Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas lu le petit livre rouge que je dis qu’ils manquent de culture politique…

 


Par ce billet, je m’adresse particulièrement à des copains tels que Seb et Denis et ils comprendront pourquoi, j’espère. Pas plus tard qu’hier, par exemple, on parlait de « collabos » avec Seb. D’une manière générale, je comprends très bien la colère contre Macron mais, tout comme du temps d’Hollande, je ne supporte pas le bashing. Quant à lui, Denis m’expliquait récemment qu’il fréquentait assez peu les réseaux sociaux et que si je l’y voyais souvent, c’est uniquement à cause des fameux algorithmes. C’est pourtant facile de s’opposer. Un autre pote, Mathieu, par exemple, m’a montré ce que Macron voulait faire de l’Education nationale. Il y a de quoi rouspéter. Il n’empêche que mes trois compères, qui lisent par ailleurs mes conneries depuis une quinzaine d’années, devraient se rendre compte ce que sont les réseaux insoumis.

Ca me fait penser que je me suis fâché avec un copain « pro Poutine et anti vacc » au bistro, hier. On parlait joyeusement de la FDJ et il m’a dit que depuis que c’était privatisé, c’était tenu par des juifs qui ne pensaient qu’au pognon. Je l’ai donc traité d’antisémite mais il m’a expliqué qu’il ne l’était pas et que c’était la vérité : la FDJ est tenue par des juifs… Notre brouille aurait été irréversible si le patron n’était opportunément intervenu et on a gagné une tournée. Le pote en question m’avait expliqué toutes les théories sur Macron et le nouvel ordre mondial, avant qu’il ne soit interdit de bistro pour manque de passe…

 


Une de mes formules préférées est : « ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ».  Je me contente de dire que tous les types qui me sont tombés dessus hier car je critiquais leur approche de l’élection sont des antivacc propoutine. Et de rappeler qu’on n’est pas là pour jouer.

Depuis que l’on parle sérieusement de cette élection, on se dit que la gauche est laminée et que, par conséquent, Macron serait au second tour, second tour qu’il gagnerait « à coup sûr » à cause de logiques électorales mathématiques : une élection se gagne au centre. Il se trouve que depuis quelques jours DTC est la destination favorite de « à coup sûr ».

Alors je n’ai pas envie de tolérer mes militants incultes dans Facebook qui nous explique qu’il faut un vote utile au premier tour et que ce vote utile ne doit pas porter sur les programmes, l’avenir de la gauche, la République ou la polenta mais uniquement le barrage du second tour alors qu’ils ont expliqué exactement le contraire lors des dernières semaines.

Sans compter qu’un de ces imbéciles m’a traité de Rousselien, montrant tout le mépris qu’il a pour les communistes, ce qui décourage franchement de voter LFI, mais prouve aussi toute la connerie qu’il peut avoir vu que je n’arrête pas de dire que je suis libéral et plus proche de Macron que beaucoup même s’il est hors de question que je vote pour lui à cause de quelques points très noirs.

 Tant pis...

 

30 mars 2022

La stratégie du billard à trois bandes insoumise à la réalité

 


Les attaques contre Emmanuel Macon semblent doubler en intensité dans la dernière ligne droite avant les élections. On lui reprochait cette histoire de Mc Kinsey et, depuis hier, on le critique beaucoup parce qu’il n’est pas riche alors qu’il a gagné de l’argent quand il était banquier. C’est une vieille histoire : il aurait fait de l’évasion fiscale et cacherait du pognon à l’étranger. Le fait est que je n’y crois pas mais c’est peut-être mon côté neuneu : à une époque, j’ai défendu Cahuzac jusqu’au bout car je ne croyais aux histoires mais il ressort que tout cela tombe au mauvais moment et que ces attaques sont évidemment destinées à faire baisser le score de Macron tout en masquant des éléments politiques importants.

Par exemple, pensez-vous réellement que Marine Le Pen, par-delà toute son histoire politique et celle de son parti qui nous poussent, naturellement, à « faire barrage », ait la moindre compétence pour un job de Président ? Il ne s’agit pas d’appliquer un programme – les militants sont un peu bêtes, non ? – mais d’assurer le respect des institutions et, pour résumer, la gestion des crises comme, aujourd’hui, la guerre en Ukraine et la pandémie…

A noter que la stratégie des LFI qui y croient vraiment est simple : il s’agit d’affaiblir Macron pour le second tour pour inciter les gens à voter Mélenchon au premier de manière à ce qu’il passe devant Le Pen. Ainsi, la meilleure stratégie pour éviter Le Pen serait de voter Mélenchon, ce qui n’est pas idiot, mais dans le seul but de faire barrage au premier tour.

Je suis désolé mais nous ne sommes pas là pour jouer et la stratégie de faire monter Le Pen pour favoriser Macron est dangereuse et stupide. Les insoumis sont désespérés, à la manière de 2017, tant ils sont persuadés que leur programme est le meilleur. Mais il ne prend pas. D’ailleurs, les observer dans Facebook est amusant : ils diffusent des infographies avec tous les éléments du projet en disant « c’est financé » ce qui est à l’évidence faux mais je refuse de rentrer dans ce jeu qui nous a pourri les précédentes échéances.

 


Avant de poursuivre, il faut rappeler les chiffres des intentions de vote et je vais le faire sur la base du dernier « Rolling IFOP ». Premier tour : Macron, 27,5, Le Pen, 21, Mélenchon, 14,5. Second tour : Macron, 53, Le Pen, 47. On va en tirer deux enseignements : l’écart est tel entre Mélenchon et Le Pen qu’une inversion n’est pas probable et celui, au deuxième tour, entre Le Pen et Macron est tel que tous les scénarios doivent être envisagés.

La stratégie des militants de taper sur Macron et pas sur Le Pen est donc infiniment débile. Point. Ils font ce qu’ils veulent et nous pouvons en rigoler dans les blogs.

 


Dans les blogs, justement, un des tauliers qui incarnent mieux cette posture insoumise mais néanmoins tardive est mon copain Denis et la lecture d’un de ses derniers billets est édifiante. Je vous passe le côté farce puisqu’il commence par se baser sur Ségolène Royal pour présenter sa position mais je vous laisse lire. Je vais tenter de reprendre ses arguments un par un (mais rapidement, désolé…). Il commence par dire que les « socdems » (ça doit être moi, ça ?) sortent crachats et insultes mais, honnêtement, la lecture de Facebook montre que « césuikidikilé »… On se fait traiter de collabo, de lascars à la solde de la droite et ainsi de suite. Il dit ensuite que Macron est le candidat de la droite. C’est faux, même si on peut aisément le qualifier de droite. Reprenez le Rolling et ajouter le score des candidats officiellement à droite : 46,5%... La majorité des électeurs de Macron se situe quand même sur la gauche de l’échiquier politique.

La prochaine phase sera sans doute, pour « eux », d’expliquer que Le Pen est à gauche ce qui les arrange bien vu que sa réserve de voix est probablement parmi celle de Méluche. Bravo…

Ensuite, Denis pense critiquer trois points du programme de Macron mais, dans la réalité, deux sont déjà mis en place, la flat-taxe et la suppression de l’ISF. Il reste la retraite à 60 ans mais la proposition de Mélenchon à ce sujet n’est pas d’une grande clarté vu qu’il ne parle pas franchement des années de cotisation et des andouilles qui entameraient une carrière professionnelle après 25 ans. D’une manière générale, il faudrait arrêter de jouer avec les retraites, d’ailleurs. Ou revenir à la base : c’est complètement con de faire travailler les types plus longtemps vu le chômage en général et, plus précisément, celui des séniors. Un travail des vieux est utile quand il permet la formation des jeunes et leur entrée dans la vie active mais c’était le contrat de génération d’Hollande et il convient de taper dessus.

 


Ensuite, Denis prend « la situation autour de lui » (et je le prends au sérieux vu qu’il est maire d’une petite commune) pour expliquer que « la majorité des électeurs socialistes qui avaient voté Macron au 2e tour de 2017 voteront blanc ou s’abstiendront le 24 avril. » par exemple. Le problème est que les faits lui donnent tort. En 2017, environ 26,5% des suffrages exprimés sont venus à gauche dont un peu plus de 6 pour Hamon. En 2022, selon le rolling, ce score de 26,5 reste d’actualité et le total « Jadot plus Hidalgo » dépasse légèrement ce 6 points. La structure de l’électorat n’a pas trop changé… sauf que Macron gagne environ 5 points (et l’on peut supposer qu’il s’agit d’ancien électeurs de Fillon).

Notons d’ailleurs en passant que les voix qui manquent à la gauche pour gagner sont probablement pour la plupart chez Macron et tout s’explique. On pourrait par exemple s’étonner des faibles scores d’Hamon en son temps et d’Hidalgo aujourd’hui et j’ai du mal à l’expliquer aujourd’hui mais je pense qu’il y a, avant tout, un manque de sérieux ou d’ancrage dans la société actuelle alors que dans certains pays les socdems s’en tirent très bien.

 


Pour en finir avec Denis (t’as vu ça ? On se croirait au bon vieux temps des blogowars !) ou plutôt son billet (je n’ai jamais jeté mes amis avec l’eau du bain contrairement à beaucoup…), il poursuit par : « Le rejet de l’hôte actuel de l’Élysée est encore pire que celui de Sarkozy en 2012 et de Hollande en 2017. » Il se trouve pourtant que la popularité du président actuel est supérieure à celle de ses deux prédécesseurs.

Le phénomène est complexe, la haine à l’égard de Macron est sans doute très forte chez certains parce qu’on finit par l’assimiler aux blocages des gilets jaunes, éventuellement aux violences policières qui ont été avec, à la crise sanitaire, à la guerre en Ukraine… Mais il ne faut pas oublier la haine qu’on avait contre Sarkozy (je ne sais pas si Hollande était haï ; je pense qu’il avait plutôt un procès en incompétence mais je ne suis pas totalement neutre). Mais il reste une majorité de Français qui lui font plutôt confiance…

La fin du billet de Denis est terrible car il se trompe lourdement, je pense : personne ne met sur le dos du pouvoir la forte augmentation du prix de l’essence, une très faible minorité de Français critiquent l’utilité du masque, qui a même été le seul moyen de protection efficace, et assez peu mettent en cause le vaccin. Vu sous un autre angle, il est fort probable que « ces ronchons » fassent partie des éternels contestataires qui votent aux extrêmes ou s’abstiennent… Leurs positions quant aux différents événements ne changera rien.

Je parlais des violences policières parce que c’est une excellente façon d’haïr le gouvernement mais, comme je le disais l’autre jour, n’oublions pas qu’elles ont toujours existé et été montrées du doigt. En outre, la plupart des histoires sur le gouvernement en place n’ont que très peu d’impact sur les chiffres. Rappelez-vous ce que Sarkozy a pris dans la tronche entre 2007 et 2012, y compris pour des histoires beaucoup plus vieilles comme le financement de la campagne de Balladur en 1995. Son score de premier tour est passé de 31% en 2007 à 27 en 2012 ce qui n’est tout de même pas un effondrement effroyable (surtout quand on sait que, entre temps, la fille Le Pen a fait 7 points de plus en 2012 que son vioque en 2007).

 


Il ne faut pas se tromper, dans les batailles, y compris dans les réseaux sociaux qui ne sont sans doute que le reflet de la société (sauf que dans la vraie vie, on se fout totalement des anecdotes). Prenez le quinquennat Hollande, où toute une partie de la gauche a gueulé parce que Hollande n’était pas assez à gauche, ils étaient tous sincères… Résultat : son fils spirituel encore moins à gauche, voire franche à droite, a été élu et la gauche est torpillée, durablement, sans doute.

La vérité, et c’est mon avis, est qu’une arrivée de Mélenchon au second tour serait une catastrophe car elle empêcherait l’émergence d’une gauche sérieuse, d’une vraie gauche de gouvernement qui pourrait nous faire revenir vers un certain progrès… Et les militants sont dans le déni.

Ils ont mis Macron comme ennemi numéro un. Ils ne devraient pas.

28 mars 2022

Le consulting (avec l'hôpital pour exemple et seulement pour exemple)

 


On a beaucoup parlé du rapport sénatorial au sujet des cabinets de conseil utilisés par l’Etat mais, comme nous sommes en période électorale, les imbéciles et les opposants (ce n’est pas exclusif) ont commencé à taper dessus, histoire de faire plonger Macron, et il faut avouer que cela marche beaucoup. Notons, à ce stade, qu’il s’agit bien évidemment d’une honteuse manipulation mais ce n’est pas tout à fait l’objet de mon billet.

Les critiques portent tout d’abord sur le fait que Mc Kinsey paierait très peu d’impôt en France (à ma connaissance, ce n’est pas à nous de juger, il y a des fiscalistes et des juristes pour préparer les dossiers) mais elles sont faites par des gens qui confondent optimisation fiscale et évasion fiscale. Dans le premier cas, on fait tout légalement mais en faisant en sorte de ne pas payer au fisc et cela n’a rien d’illégal et heureusement. D’ailleurs les imbéciles dont je parlais ne manquent certainement pas de déclarer la cotisation au syndicat quand ils déclarent les impôts mais cela ne les troue pas le cul de faire en sorte que ça soit la collectivité qui en paie, de mémoire, 66%.

Les critiques portent sur la légalité de la chose or il est fait appel à des dispositifs légaux pour contrôler puis passer les marchés. Je vous invite d’ailleurs à lire les conclusions du rapport parlementaire.

Enfin, les critiques portent sur le fait que les consultants ne connaissent pas le métier mais elles sont faites par des gens qui ne connaissent pas le métier de consultant. C’est très drôle. Et le premier exemple qu’ils citent est l’approvisionnement en masques… Un cabinet de conseil en logistique a été retenu pour organiser tout ça (sachant que les fournisseurs des grands commerces ont rapidement pris le relai). On reproche aux consultants de faire un boulot qu’ils ne connaissent pas alors qu’il aurait du revenir aux fonctionnaires mais personne ne se pose la question de savoir s’il y avait des fonctionnaires compétents dans l’approvisionnement en masques…

Il y avait une charge de travail temporaire et aucun personnel disponible sans compter qu’il n’y a pas de compétences spécifiques en interne : l’administration concernée a fait un appel à un cabinet de conseil, ce qui est parfaitement normal. En fait, il y a plein de raisons de faire appels à des cabinets et je ne vais pas m’étendre. On ne s’étend pas sur les cabinets

 


Notons que je ne suis pas totalement neutre, dans cette affaire, vu que j’ai fait partie d’un cabinet de conseil pendant vingt-et-un ans dont huit de développements informatiques et donc, le reste, en pur conseil, avec des missions plus ou moins longues, de cinq jours à trois ans : c’est très agréable, on varie les sujets et on apprend plein de trucs… et je connais donc plein de choses maintenant. Et je sais ce que c’est le métier de consultant. Et je vous assure que, quand on débarque chez un client, si, parfois, on ne connait pas son métier, il se trouve qu’il ne fait pas appel à nous par hasard et on a une vision « transverse » qui nous permet de dépasser tout ça.

J’ai essayé, longuement, de vous trouvez des exemples dans ma carrière mais, généralement, c’est assez incompréhensible (plus précisément, je passerai plus de temps à vous expliquer le fond qu’à parler de conseil).

 

Alors, je vais citer des exemples de la vraie vie, sur la base de « ma maladie » qui me vaut des séjours répétés en hôpital de jour et autres services de consultation parce que tout le monde va pouvoir comprendre ce que je vais dire.

J’ai été convoqué, il y a trois semaines, en cardiologie à Pompidou. Je n’ai jamais vu la convocation : elle a été envoyée par courrier alors que j’étais en arrêt de travail en Bretagne et, au retour, j’ai zappé devant la tonne de courrier du trésor public qui me fait payer des sommes dérisoires pour les hôpitaux parce que les médecins ont oublié de cocher la case « ALD » dans mon dossier. Heureusement, ils avaient envoyé un SMS quelques jours avant pour confirmer. Il a fallu que je prenne une journée de congés pour passer avec un spécialiste pendant quinze minutes et faire une « grosse » prise de sang. Lundi dernier, j’étais convoqué par un autre spécialiste qui m’a uniquement fait une prescription pour un examen à faire dans les prochains mois sans la moindre urgence. Une autre journée de congés. Aujourd’hui, enfin, j’ai convoqué par un spécialiste similaire à celui vu à Pompidou car ils ne savaient pas que j’avais déjà vu un expert. Prise de sang à 10h. Consultation à 14h. Bilan : une journée de congés.

Depuis début janvier, j’ai été convoqué plusieurs fois pour des petits examens, disons six fois, mais il me fallait bien poser une demi-journée de congés. Parallèlement, j’ai été convoqué deux fois pour des séries d’examen d’un total de deux heures, grand maximum, mais étalées sur une journée.

Je passe des anecdotes comme les ordonnances pour des prises de sang que je reçois par mail et qu’il me faut imprimer alors que je n’ai pas d’imprimante et le résultat des analyses correspondantes qu’il faut absolument que le laboratoire envoie par fax. Je vous passe des bricoles comme les convocations que je reçois par mail, pour la plupart (ouf !), mais qui sont en partie manuscrites donc imprimées, complétées, puis scannées par un préposé.

Lors de certaines convocations aux examens, il faut d’abord passer par l’hôpital de jour pour qu’ils vous prennent la tension ou des trucs comme ça puis vous remettent des papiers à donner aux préposés aux examens, qu’ils soient opérateurs de radiologie ou cardiologues. A noter que dans l’hôpital où je suis traité « principalement », les résultats des échographies du cœur sont transférés sous forme de papier du service en question au médecin qui coordonne vos soins, directement par le malade comme si la secrétaire ne pouvait pas faire un pdf et l’envoyer par mail. Cette visite matinale de l’hôpital de jour où bosse le médecin en question comprend la pose d’un cathéter pour faciliter les perfusions de produits pour l’IRM et le scanner. Deux fois sur trois, le cathéter ne fonctionnait pas et il a fallu refaire la piquouze.

C’est le bordel, me direz-vous ! J’ai connu pire avec ma mère (quand elle a eu des problèmes de cœur avant son opération, elle faisait des examens à l’hôpital de Saint Brieuc pour être étudiés par les chirurgiens du CHU de Rennes mais, à chaque fois, les résultats étaient perdus et il a fallu que « Rennes » les refasse). Et vous avez sans doute connu des situations similaires.

 


Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne critique pas les métiers concernés, les toubibs, les infirmières, les radiologistes, les secrétaires et tout ça. Ils connaissent évidemment bien mieux leurs jobs que moi mais il y a évidemment un problème de coordination et sans doute une méconnaissance des besoins ou exigences des patients qui ont leurs propres besoins. Ils sont spécialistes de la médecine, de l’infirme et ainsi de suite mais pas de l’organisation.

Il y a déjà un travail d’informatisation colossal qui a été fait et on devine qu’il a été fait au pas de charges avec la possibilité pour un chirurgien d’un hôpital de consulter les imageries faites ailleurs (sauf, allez savoir pourquoi, par l’échographie cardiaque de mon hosto…). Cela correspond à un besoin réel des métiers (les médecins) qui a été pris en compte, sans doute, d’ailleurs, par des consultants, internes ou externes, puis par des informaticiens.

Mais il en manque une couche, une dose d’organisation avec la vision du patient, celui qui va attendre voire poser des congés ou se faire payer des journées d’arrêt par l’employeur ou la sécu…

 

D’ailleurs, imaginez le nombre de « demi-journées » d’arrêt qui pourraient être économisées. Prenez mes prises de sang à l’hôpital de jour : elles pourraient être faites par le laboratoire en bas de chez moi et la consultation avec le médecin être faite dans l’après-midi, en ne « posant » que deux heures (dont une pour le transport et trois quarts d’une pour gérer les retards du toubib).

On parle du prix de Mc Kinsey et autres mais pensez donc au « pognon de dingue » qui pourrait être économiser en organisant mieux voire en optimisant les « parcours clients » (sans compter la satisfaction du client et le boulot qui serait à peu près le même).

Tenez, je parlais d’une visite rapide qui m’avait couté une journée. En fait, c’est l’hôpital de jour qui a voulu que je vois un urologue après avoir fait une scintigraphie. L’interne avait oublié la scintigraphie et a demandé à la secrétaire de me trouver un rendez-vous chez l’urologue qui n’a pu me faire qu’une prescription pour l’examen en question. Par contre, c’est à moi de trouver une date, compatible avec les autres soins et de reprendre un rendez-vous avec lui ensuite. Comme si la secrétaire ne pouvait pas tout faire la première fois… alors que c’est son métier et qu’elle le fait bien.

 

Qui d’autres qu’un cabinet de conseil, c’est-à-dire une entité pleine de bon sens dont le métier est le conseil, pourrait en faire un rapport, en tirer des conclusions et préparer les plans d’action qui vont avec ? Même en interne, ils ne pourraient pas. Pourquoi un seul service de mon hôpital continue à sortir les résultats « en papier » ? Il faut donc une recommandation forte auprès d’un organe décisionnaire (en l’occurrence probablement le patron des hôpitaux de Paris voire carrément le ministère) qui puisse sévir…

Une première mission d’une vingtaine de milliers d’euros pourrait faire économiser des fortunes, ne serait-ce qu’en évitant des arrêts maladies… Et je vous passe la problématique des transports de malades, le sujet est complexe…

Laissez donc faire les pro (et je n’empiète pas sur leurs métiers dans ce torchon qui n’est qu’un billet de blog généraliste sur le consulting).

27 mars 2022

Castor et à travers


 

« J’en ai un peu marre d’être un castor à chaque premier tour » nous dit Elodie. Stéphane, lui, qui habitait dans le « 06 » où il est militant socialiste dans un département, donc, très à droite, nous explique qu’il ne a marre de jouer au castor à chaque scrutin local. Denis, qui n’est pourtant pas vraiment sur la même longueur d’onde qu’eux deux, sans doute sans le savoir, les prend à témoin et leur explique que : « Au 2e tour, sachez que nous ne jouerons plus aux castors. Le camp du bien a du souci à se faire. »

Il y a gourance. Déjà, on notera que « castor » a un côté péjoratif, pauvre bête, et l’associer au camp du bien ne me parait pas digne d’un grand penseur politique. Ou alors je suis assez fier de faire parti du camp du bien quand je vais voter pour éviter qu’un parti nationaliste (et tout ce qui va avec…) arrive au pouvoir.

Il y a gourance. Jouer au castor n’est pas que faire barrage. D’ailleurs, faire barrage est au cœur de notre système électoral : au premier tour, on choisit, au deuxième tour, on élimine.

 


Il faut reprendre les écrits du regretté Laurent Bouvet pour se rappeler ce qu’il appelait « la gauche castor ». Google est votre ami et je vais faire un résumé même si je n’ai pas son talent. Je vais d’ailleurs y mettre mon propre vocabulaire, les choses seront plus claires. La gauche castor est ce ramassis de trous de cul qui font absolument n’importe quoi et font perdre leur (« notre » ?) camp au point de se retrouver, après le premier tour, à n’avoir pour seule option que de faire barrage pour éviter les populistes de droite, à jouer au castor, donc

En d’autres termes, ce sont tous ces gens qui ne pensent pas à la France périphérique comme on l’appelle qui ne se soucie pas des Français ou qui, dans une tour d’argent, décrète les solutions pour leur faire le bien. Ils sont donc typiquement dans le camp du bien. Ils veulent, par exemple, qu’on utilise des voitures électriques parce que c’est moins polluant quand ils acceptent que l’on puisse continuer à avoir des voitures alors qu’on pourrait utiliser les transports en commun. Ils veulent taxer ceux d’entre nous qui gagnent de l’oseille comme si c’était mal de gagner de l’argent. Ils veulent quand même augmenter le SMIC mais oublient que l’on ne veut pas de leur augmentation qui nous fera rester parmi les plus pauvres : on veut vivre mieux, avoir un pavillon, ne pas s’inquiéter pour les enfants, leur faire des petits cadeaux…  Mais ils ont décrété (à juste titre mais peu importe) qu’avoir un pavillon c’est le mal alors qu’ils en ont un mais que, eux, ils ont les moyens.

Voila ce que sont les castors : ils font perdre la gauche en y enlevant tout fond politique. Et il ne leur reste plus qu’à geindre et à appeler à ne pas voter pour les plus à droite et, sans même parler de lutter contre le Front National, à se demander s’il faut voter Poher ou Pompidou.

Relisez Bouvet et tous ces types de droite comme de gauche qui ont essayé de tracer un tableau de la France, celle qu’on appelle maintenant, et bien à tort, la France des gilets jaunes. Bien à tort ? Je ne sais pas, au fond, mais ils représentent des types qui craignent de ne pas avoir assez de pognon pour faire le plein de la caisse mais pas ces grands-parents qui se privent de vacances pour mettre des sous de côté au cas où leurs gamins ne puissent pas subvenir aux besoins de leurs propres mômes. Ca n'a pas empêché les insoumis de vouloir récupérer les gilets jaunes, avec le succès que l'on connait.

 

Vous me direz : je m’en fous, je suis plein aux as et je n’ai pas de descendance, je suis propriétaire d’un appartement et je n’ai pas de voiture. Mais l’huile a augmenté largement et bouffer des frites au restaurant deviendra impossible et je ne vous parle même pas de l’augmentation du prix des céréales qui aura un impact sur celui de la bière. Cela ne m’empêche pas de conchier ceux qui croient impossible l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir parce qu’ils ne voient pas les campagnes de dénigrement en cours.

Tout d’abord, il y a eu ces attaques de LFI via Médiapart contre Fabien Roussel. Ensuite, nous avons une nouvelle attaque de la macronie avec cette histoire de Mc Kinsey qui ne paierait pas d’impôt en France parce qu’ils pratiqueraient l’optimisation fiscale.

Trous du cul ? C’est l’expression que j’employais, je crois. Tout d’abord, ils confondent « fraude fiscale » et « optimisation fiscale » (et je ne tiens même pas compte qu’ils font les attaques avant que la justice puisse trancher ce qui, justement, est contre toute notion de justice, ce machin qui devrait être une valeur de gauche). Ensuite, ils ne se rendent même pas compte que l’optimisation fiscale est le fait de faire en sort de payer moins d’impôt ce qui est un sport national. Enfin, ils mènent leur combat sur des smartphones produits en Chine avec des applications américaines, le tout tenues par des entreprises réputées pour ne pas payer d’impôt en France.

C’est quand même fort de café ! Ces abrutis abreuvent de publications non vérifiées en manquant complètement de recul. Et ils sont LFI. 13% d’intention de vote. Peut-être 16% en finale. Et ils font déjà campagne pour casser le type qui sera opposé à la fille Le Pen au second tour. Ils viendront pleurer le soir du premier tour en disant : « on vous avait bien dit ».

 


Moi, je m’en fous, ça fait des mois, peut-être plus de cinq ans, même, que je dis qu’il faut réconcilier la gauche avec elle-même et retravailler les dossiers pour que le bon sens prédomine par rapport à une idéologie à la petite semaine. Et je ferai barrage. 

Je critique les insoumis parce qu'ils sont en tête de ligne, actuellement, mais c'est une grande partie de la gauche qui est coupable, sombrant dans le wokisme et les pistes cyclables depuis tant d'années, depuis qu'ils n'ont plus la moindre idée en matière économique et sociale (tout comme la droite de gouvernement, d'ailleurs, elle-même aussi débordée par sa propre droite).

Pourtant, le castor est une bestiole qui travaille beaucoup pour construire son oeuvre. Ne soyez pas condescendants en employant ce terme : vous ne savez pas qui vous ciblez. Le castor est un animal bien sympathique mais on ne sait pas si sa femelle a des gros nichons.

26 mars 2022

La bête immonde est à nos portes alors attention aux courants d'air des ventilateurs gauchistes

 


Alors que j’ai fait une grosse série de billets au sujet de la gauche, de sa reconstruction et tout ça, histoire de bien noyer le lecteur, je n’avais pas vu l’évolution récente des sondages et je vais donc en parler vu que le fascisme est à nos portes et il va bientôt falloir qu’on s’habille en kaki ce qui est gênant, pour moi, vu que ma corpulence acquise patiemment au cours du confinement fait que j’ai du mal à trouver de nouvelles fringues.

Les gens se demandent parfois pourquoi j’écris beaucoup dans ce blog mais n’ont pas spécialement un sens de l’observation développé : en bas à gauche, là, vous avez le nombre de billets écrits chaque année depuis 2006. Si je maintiens le rythme actuel (alors que la séquence électorale va cesser), il n’y aura que 2018 et 2019 ou j’aurai fait moins, plus 2021 mais je confinais en Bretagne où j’ai Netflix. Il se trouve surtout que de la bande de copains des grandes années, je reste à peu près le dernier à bavasser dans mon « Journal personnel, chronique d'humeur sur Internet. »

Sachez par ailleurs que le nombre de lecteurs par billet est très fluctuant selon les thèmes abordés mais ce n’est jamais prévisible sauf quand je parle de ce qu’est la gauche pour loi et de sa reconstruction : les lecteurs détalent avant même de savoir ce dont je vais parler ce qui est quand même étrange.

 


Les sondages (je me base sur le rolling IFOP d’hier soir) montrent différentes choses. Les chiffres de Macron s’érodent légèrement. La situation n’est pas préoccupante tant il a de l’avance mais l’époque où il était donné à plus de 30% semble révolue. Le Pen est en nette hausse vu qu’elle dépasse maintenant les 20% et Mélenchon semble accroché autour de 14%, à la hausse également. Je ne vais pas passer en revue chacun des candidats mais je dois reconnaitre que le mien, Roussel, a bien terminée sa percée qui ne fut que relative. Les attaques de Médiapart à la solde de Mélenchon ont sans doute payé…

Cela étant, tout cela ne change pas grand-chose : le second tour sera le même qu’en 2017, au niveau des participants, le résultat risque, par contre, d’être beaucoup plus serré. La candidate issue de l’extrême-droite pourrait bien faire plus de 47% ce qui est considérable… d’autant que ça peut encore évoluer dans un sens qui me mettrait un peu en colère.

Il est bien loin le front républicain et j’aimerais bien revenir en 2002 pour engueuler la population de l’époque : « Bande de cons, vous avez cru lutter contre le fascisme en manifestant mais dans vingt ans, le parti nationaliste sera aux portes du pouvoir. Vous feriez mieux de vous sortir les doigts du cul plutôt que vous imaginer que l’indignation légitime nous remettra dans le droit chemin. »

Bien sûr, il n’y a pas encore péril en la demeure : elle n’est pas encore élue (faisons-nous du bien : en 2017, deux semaines avant le premier tour, elle était donnée à 41% pour le second) et, si elle l’est, elle pourra difficilement avoir une majorité à l’Assemblée vu que son parti n’a pas franchement d’assise locale. Mais tout de même, nous avons maintenant près d’un français sur deux qui se prépare à voter pour Le Pen.



On va s’interroger sur les raisons, d’ailleurs, mais je crois que la participation de Zemmour a cette campagne a bien participé à la dédiabolisation de la dame qui passe maintenant presque pour une bonne-sœur.

Avant de poursuivre méchamment, je vais faire deux précisions. D’une part, indépendamment des étiquettes politiques, je ne comprends pas que l’on puisse voter pour elle. Elle raconte n’importe quoi et semble complètement incompétente. D’une part, je ne dis pas qu’elle est d’extrême droite (quand on fait plus de 20%, peut-on parler d’extrême) ou fasciste (ça ne veut pas dire grand-chose) mais qu’elle vient d’une formation qualifiée comme telle par beaucoup il y a peu et, réellement issue de l’extrême droite « historique ».

 


Il faudrait faire des statistiques précises. Le Pen bénéficiera au second tour des voix qu’elle a obtenu au premier, de même que celle de Zemmour et de celles des marginaux de droite, comme Lassalle qui a remis le couvert et Dupont et Dupond Aignan. Disons 35%. Macon aura les siennes, évidemment, plus probablement celles de Jadot, Hidalgo et Roussel, soit environ 40%. Il reste donc 25 « points » à partager et comme je ne suis pas trop mauvais en calcul, ça donne la somme des voix pour Pécresse et Mélenchon. Essayez de suivre, bordel ! Pour que Le Pen et Macron arrivent à leurs prévisions respectives (52,5 et 37,5) ils doivent donc gagner 12,5 points, soit la moitié des 25 dont je parlais.

Les électeurs de Pécresse devraient avant tout voter pour Macron, disons deux tiers ou trois quart (allez, huit points !) parce des cadres LR soutiennent Macron, que le programme de ce dernier ne donne rien à envier au sarkozysme mais aussi parce qu’ils sont issus d’une longue tradition républicaine opposée à l’extrême-droite.

La conclusion est simple : il y a au moins deux tiers des électeurs insoumis qui vont basculer vers les extrêmes. Ma conclusion plus personnelle est également très simple : « bon les gars, il faudrait arrêter de nous casser les couilles avec vos leçons de gauchisme et de vertu, vos électeurs sont de purs protestataires, se foutent des étiquettes politiques et vous feriez mieux des dresser plutôt que d’appeler les vraies gens de gauche à voter pour vous. »

N.B. : c’est mon correcteur orthographique qui me dit qu’il faut mettre « vrai » au féminin devant « gens ». C’est louche.

 


Hé oui ! Il y a une grande part de protestation dans ce vote (comme dans la plupart, d’ailleurs, mais on bat des records) mais je dirais aussi, à la lecture de mes copainsoumis qu’il y a une grosse colère contre Macron et je désapprouve totalement le fait que l’on puisse enterrer ses propres principes par colère, sentiment qui, par nature, devrait être temporaire. Reprenez-vous, les amis. Enfin, faites ce que vous voulez aussi, hein !

D’ailleurs, j’ai toujours eu un tas de potes réactionnaires voire nous rappelant les heures les plus sombres de notre histoire, même la nuit. Il suffit de regarder les commentateurs de ce blog. En outre, je n’oublie pas que depuis une vingtaine d’années, si je vois un coup avec quatre types au comptoir, statistiquement il y en a un qui vote FN ou RN.

Par contre, j’en ai entendu plus d’une, de leçon de morale. Et je ne suis pas en train d’en donner une quant à l’orientation d’un vote mais plus quant à la volatilité de certaines positions. Ca me fait franchement rire maintenant, maintenant, de voir des lascars dire qu’ils vont voter pour Le Pen alors qu’ils manifestaient contre son vieux il y a vingt ans pour empêcher le retour de la bête immonde. Restez-donc au lit.

 

Et faites gaffe, quand même.

25 mars 2022

Reconstruisons la gauche (après l'apéro du lendemain du second des législatives, tout de même)

 


Après la présidentielle, il y aura les législatives et on verra bien ce qui s’y passera. Je ne manquerai pas de donner mon avis, probablement, mais, ensuite, il faudra se poser la question de la refondation de la gauche qui, comme je le disais hier, devra renaître de ses cendres. Il faudra, pour se faire, que le PS renaisse lui-même (voir cet article du Monde mais il est réservé aux abonnés absents). Et je pense qu’il ne peut renaitre qu’en changeant ce qui n’est pas un pléonasme. Le PS est mort, vive le PS.

Je veux bien aider à fonder ou refonder ce grand parti de centre gauche et libéral mais, je vous préviens, tant que les descendants du PS n’auront pas arrêté un certain nombre de conneries et ne virera pas franchement libéral mais protecteur, je continuerai à voter pour le PCF sauf s’il est en mesure de gagner.

 

Au cours de mon insomnie nocturne (j’en ai aussi des diurnes : j’ai du mal à faire la sieste pendant les heures de travail), je réfléchissais à mon blog et me disais que je passais beaucoup de temps à me justifier de mes positions presque contradictoires. A la réflexion, ce n’est pas ça. De toute l’histoire de mon blog, j’ai souvent seriné certains sujets comme la réduction du temps de travail, la réforme du travail liée aux progrès technologiques, la réforme territoriale, Notre Dame des Landes et j’en passe.

En outre, je crois bien que je tiens une forme de vengeance : la gauche qui n’est pas d’accord avec moi et qui a passé du temps à dire que je n’étais pas de gauche est en train de se planter. La gauche socialiste avec les écolos vont faire 6%. La gauche arrogante mais insoumise, disons 15, et la gauche plus traditionnelle, allons, 4, ça simplifiera mes calculs. Nous arrivons à 25%. Disons à 26 avec la gauche plus radicale, ce qui est dérisoire et très loin du plus bas historique récent, lors la présidentielle de 2007 (36% mais dont 10 pour la candidate socialiste).

 

On va commencer par une paire de baffes. Les socialistes bretons ont récemment taclé Jean-Yves Le Drian qui fut leur chef absolu… « Tu as changé, Jean-Yves » (lisez donc l’article). Je vais rappeler à ces pignoufs que celui que nous appellerons JYLD, figure du socialisme d’une époque, est parti avec les deux tiers des électeurs du Parti Socialiste et c’est la preuve formelle que c’est vous qui êtes dans l’erreur. Je ne sais pas si vous avez changé mais ce qu’il y a de sûr c’est que s’il y a eu un changement, vous n’avez pas su l’accompagner. Vous êtes nuls et votre candidate est à 2%. Aussi, la première chose est d’arrêter de dire aux électeurs ce qui veut dire : « vous avez suivi Le Drian, vous êtes des connards. » Donc cette bande d’ahuri doit immédiatement arrêter de dire des conneries. En outre, cette bande de sapajous a réussi à écarter les hollandistes, les derniers à avoir fait gagner la gauche.

C’est de la faute professionnelle.

Le pire est que ces cons s’insurge du retour de Hollande en personne même quand cette andouille joue à l’éléphant dans un magasin de porcelaine à Limoges.

 

Mon deuxième conseil est qu’il faut arrêter de jouer aux gauchistes pour le principe. Je vais peut-être choquer en citant quelques exemples. Le premier est que les socialos courent après les autres gauchos et propose l’augmentation du SMIC. De la part de gugusses souvent payer plus de 5000 euros par mois, il serait temps de changer les batteries et de réfléchir. Les smicards sont peu nombreux dans l’électorat et, surtout, ils n’aspirent pas à une augmentation mais à sortir de la merde. Si la nuance vous parait faible, vous avez encore le temps de réfléchir mais n’oubliez pas de le faire avant le rebond. D’autres idées du même style sont particulièrement néfaste comme cette espèce de capital de départ pour les jeunes : on le voit que vous n’avez pas d’idée et que vous cherchez quelque chose pour faire original. Je vous suggèrerais bien de réfléchir à ce que vous pourriez proposer pour les jeunes de moins de 18 ans. Au moins, ils ne votent pas et vous ne sombreriez pas dans votre éternel clientélisme notoire et inefficace.

C’est très important car on a l’impression que vous vous livrez en une espèce de surenchère entre les formations de gauche pas seulement vers le « plus disant » mais aussi vers le « plus sérieux disant » et la seule conclusion possible est la crise de rire ! Pensez donc si dans deux mois les électeurs se rappelleront les promesses de chacun quant à l’augmentation du SMIC. Par contre, je vous garantis qu’on continuera à en rire.

C’est valable dans tous les domaines : vous tapez sur les patrons qui gagnent trop de pognon mais vous supportez des clubs de foot qui paient les joueurs des millions. Le foot étant populaire (et vous avez sans doute raison d’aimez ça), arrêtez donc de taper sur les patrons. 

Attention ! Ne pas jouer au gauchiste ne signifie pas ne pas être de gauche. On peut se battre pour le partage du travail, pour l'accompagnement des jeunes qui débarquent en entreprise par des anciens qui pourront prendre leur retraite heureux, l'augmentation de la progressivité de l'imposition de tout les revenus, la construction de logements sociaux, de logement étudiants et j'en passe tout un tas.

En d'autres termes, il vaut mieux payer une chambre et à bouffer à un type qui fait des études que lui refiler 1000 euros par mois et par démagogie... Donner de l'argent n'est pas de gauche. Si on investit dans le logement, l'appartement pourra servir à plusieurs générations...

 


Cela étant, il est assez facile de donner des conseils généralistes mais entrer dans le concret est plus facile. Bien sûr, certains appelleront à lutter contre « les » insécurités : physique, économique, sociale, culturelle et j’en oublie et je souhaite sincèrement qu’on y arrive mais on ne sait pas trop comment. Mais sans concession.

Je vais citer un exemple parce qu’il me vient tout droit de la pause déjeuner. A côté du bistro où je bouffe (la Comète, tiens !), il y avait trois SDF dont deux habitués qu’on aime bien dans le quartier parce qu’ils sont gentils, ne sont pas agressifs, ont toujours un mot aimable. Le troisième mettait sa musique à fond et emmerdait tout le monde. Et la terrasse du troquet était vide. On pourrait demander à ce que soit mis du mobilier anti-SDF mais on (je parle des habitants du coin) ne le souhaite pas : les deux sont sympas et c’est moche. Si on en mettait, on trouverait des gauchistes pour gueuler contre au prétexte que c’est lamentable, qu’on pourchasse les gens et tout ça. Mais pour autant, ils ne veulent pas de SDF non plus : il ne se sont pas arrêtés pour boire une pression en terrasse…

C’est quoi, ça, d’avoir des SDF qui font du bruit dans le coin, comme insécurité ? Physique, culturelle… Peu importe, en fait. C’est de l’insécurité : on n’est pas bien dans le quartier et cela a un coût au niveau électoral… Mon dieu ! La mairie ne fait rien pour qu’on ait la paix.

En plus, ceux qui sont contre le mobilier urbain antiSDF sont souvent ceux qui veulent la construction d’hébergement pour ces gens qui n’ont par ailleurs rien demandé et devraient bien pouvoir vivre où ils veulent sans emmerder les autres et sans leur faire part. Les « ceusses » veulent qu’on ne chasse pas les SDF mais qu’on les loge ailleurs. Ne sont-ils pas schizophrènes ?

Attention ! Je n’appelle pas à une politique spéciale pour les SDF, je citais un exemple : il faut du sérieux, du recul, de la réflexion pour tous les sujets.

Mais quelle meilleure sécurité, pour les parents, de savoir qu'on trouvera un appartement pour les gamins quand ils feront des études ?

 


Tenez ! Je parle souvent du nucléaire. Ce n’est quand même pas difficile de dire qu’on arrêtera les centrales nucléaires quand on aura trouvé soit une solution pour stocker l’électricité soit pour en produire de manière propre et fiable (soit les deux…). Vous parlez d’une insécurité dans les programmes actuels (hors PCF) : en votant pour ces gens, les électeurs ne sont pas sûrs d’avoir de l’électricité pour se chauffer (ou pour faire tourner les entreprises). Dans l’attente, on construit des centrales : les réserves mondiales d’uranium sont suffisantes pour 70 ans.

 


Dans certains milieux, on a beaucoup parlé du rapport parlementaire du Sénat au sujet des cabinets de conseil utilisés par les administrations. Je pourrai faire l’avocat du diable, ayant fait ce boulot. Mais notez bien deux éléments. Le premier est qu’on reproche aux consultants de tirer des conclusions sans connaître le métier où ils interviennent mais ceux qui font ces critiques ne connaissent strictement rien au méditer de consultant. Le deuxième est qu’on leur reproche de ne pas payer assez d’impôt mais ces boîtes sont là pour en conseiller d’autres et s’ils payaient beaucoup d’impôt, cela prouverait leur incompétence. Ainsi, le problème n’est pas que ces entreprises fassent de l’optimisation fiscale mais que le système permette d’en faire et ce n’est pas leur faute. Point. Un peu de sérieux.

En balançant des critiques, soyez assuré qu’on ne fait pas avancer le débat : le public s’en fout probablement mais pense, en plus, mais « qu’est-ce qu’ils nous font chier ? » Il n’est pas bête. Il a vu tout ce qu’avait du faire l’Etat dans l’urgence à cause de la crise sanitaire (et n’oublie pas d’être critique) mais pense aussi à la politique keynésienne du « quoi qu’il en coûte »… L’Etat Macron a assuré la sécurité financière alors où est le problème si les entreprises chargées de la mise en place n’ont pas payé d’impôt. Ca nous offusque, évidemment, vous et moi, quand on en parle mais de manière globale, tout reproche a peu d’intérêt : il « n’imprime pas ».

 

Dans ce sérieux que j’appelle, on n’oubliera pas de l’être aussi dans la critique. On peut dire que le programme de Macron est bien à droite, par exemple, mais c’est plus sain d’en rigoler et de dire qu’il a siphonné Pécresse. N’oublions pas qu’Hollande avait promis une taxation à 75% des hauts revenus, une renégociation des traités européens et un tas de rigolo. Il fallait bien assurer ces arrières électoraux mais n’oublions pas tout le travail qu’il a mené avant de gagner la primaire, avant-même de s’y présenter. On peut dire maintenant qu’il était libéral de gauche. Et Macron ne doit pas être loin. Tant pis.

 


Enfin, la reconstruction de la gauche ne passera que si elle admet qu’elle ne peut obtenir le pouvoir et donc « gérer » à la condition de travailler avec des gens qui ne sont pas d’accord avec elle. Déclarer que son programme est le meilleur ne sert à rien : il faut réunir les Républicains des deux rives comme j’ai lu récemment (dans ce bon texte).

24 mars 2022

Un électeur communiste et libéral qui est au Printemps Républicain mérite-t-il le cabanon ?


 

Après quelques jours, j’ai fini par digérer le soutien apporté à Emmanuel Macron mais j’ai poursuivi ma réflexion. J’en fais un court billet vu que je n’ai rien branlé aujourd’hui… En plus, et presque indépendamment, je dois subir l’attaque de macronistes sur le thème : ah bien tu soutiens Roussel du PCF alors que tu te vantes d’être libéral et en plus tu ne te rappelles pas des « autres » heures les plus sombres de notre histoire avec les massacres opérés par les communistes de par le monde.

Alors, soyons précis : s’envoyer le nombre de morts à la gueule est lamentable et les communistes français ont surtout tué des envahisseurs allemands mais je dois reconnaître qu’ils ont un peu trop soutenu des pays pas très nets. Mais l’attaque est basse et complètement indigne. Nous sommes en 2022, bordel. En outre, je rappelle que le nationaliste et le capitalisme ont à leur actif pas mal de massacre. Dans la pratique ces « systèmes » existent depuis des millénaires alors que le communisme n’a pas tenu cent ans, le pauvre.

Je me qualifie comme libéral effectivement, mais de gauche, sans pour autant rentrer dans la case « libéral de gauche » que l’on peut lire dans Wikipedia. Disons qu’à un niveau sociétal, je suis libéral mais il ne faut pas trop m’emmerder avec des idées progressistes à la con ! Surtout, je suis pour la liberté d’entreprendre à condition d’avoir des systèmes de protection pour les salariés… Peut importe, ce n’est pas l’objet du billet.

Surtout, j’ai dit que j’allais voter communiste au premier tour mais pas que je souhaitais la victoire de Roussel et la mise en place d’une dictature communissssse dans notre pays. Allez ! Pour vous rassurer, je vous promets que je réfléchirai à deux fois si le deuxième tour est entre Macron et Roussel… Ca vous va ?

J’ai déjà dit pourquoi je voulais que Roussel fasse un joli score et j’ai même dit que je ne voulais pas trop de Mélenchon au second tour. Les socialos et les écolos étant grillés, je crois qu’il faut que le PCF fasse un bon score et que Méluche ne fasse pas le malin pour avoir, un jour, la chance de refondre la gauche avec une gauche gauchiste qui accepte de parler à une gauche libérale pour former une majorité sur de bonnes bases…

 


Mais à mon stade de la réflexion, la décision du Printemps Républicain que je soutiens de soutenir Macron que je ne soutiens pas ne me rend pas encore schizophrène mais m’emmerde et je suppose que je ne suis pas le seul : j’ai plusieurs potes qui défendent Roussel – peut-être par défaut mais la question n’est pas là – qui sont dans le même cas que moi.

Comme je le disais, je comprends bien la position du Printemps Républicain qui souhaite, pour résumer, entrer en politique pour peser mais je suis nostalgique du temps où il se contentait de défendre des valeurs républicaines. En outre, je crois que je l’ai déjà dit aussi, quand on va tenir des propos républicains, on va se faire traiter de macronistes et il faudra que l’on réponde sur ce sujet plutôt que sur le fond. Pendant que les macronistes m’accuseront d’être communiste et de manger les enfants.

 

Manquerait plus que je me retrouve communo-vallsiste !



J'en profite pour rendre hommage à Laurent Bouvet, ce que ne crois pas avoir fait dans le blog : c'est lui qui m'a sensibilisé aux causes républicaines. J'ai peur que le Printemps Républicain ne soit plus le même sans lui mais sa disparition doit nous motiver pour poursuivre son combat.