Depuis quelques temps, peut-être depuis la crise sanitaire,
on voit de plus en plus de gens de gauche prêts à voter pour Marine Le Pen pour
se débarrasser d’Emmanuel Macron quitte à renier les positions soi-disant républicaine
qu’ils tenaient il y a encore peu de temps : la barrage, bordel !
Sans aller jusque-là, on voit de plus en plus de publications dans les réseaux
sociaux sur le thème « on ne peut pas être de gauche et soutenir Emmanuel
Macron. » Pour ma part, je ne soutiens pas le président. Ca me fait même
assez mal au cul de soutenir le Printemps Républicain qui a annoncé, ce
week-end, le soutenir…
Il n’empêche qu’il faudrait un peu de retenue : dans le
paysage politique actuel, qui a sans doute bien changé depuis 1981, Macron représente
la gauche (au sens américain du terme) et Marine Le Pen la droite (digne
descendante de Trump…). Une sombre histoire de libéralisme opposé au populisme
ou un machin de ce genre. J’aime bien provoquer pour rigoler mais imaginons 1981
avec comme Macron, Le Pen, Pécresse (doublé de Zemmour) et Mélenchon dans le premier
carré.
Ainsi, avant d’entamer une longue et fastidieuse démonstration
comme d’habitude, faisons appel aux mathématiques. Il est indubitable que la
moitié des électeurs de Macron provient de ceux d’Hollande qui sont
probablement assez proche, d’ailleurs, de ceux de Mitterrand dans l’année en
question (voire en 1988 tant son score fut délirant, tous les autres étant
évidemment à éliminer). En outre, dans les mathématiques, il y a la géométrie.
Tout ce qui n’est pas à droite ou plutôt à droite est à gauche ou plutôt à gauche.
Si on admet que Mmes Le Pen et Pécresse et M. Zemmour, aidé par des abonnés au
gaz que sont probablement Lassale et NDA (le dernier IFOP vient de
sortir, par exemple) cumulent 46% des intention de vote et que Macron est à
28%, on peut en déduire que 24 « points » (28 moins 4, essaie de
suivre) de ses électeurs putatifs sont plutôt à gauche, soit 85% (ben oui, 24
sur 28. Je sais, les maths ne sont pas ton truc).
Je vais faire de la psychologie de comptoir sans tabouret.
Cette haine de Macron, celle qui pousse dans les bras de Le Pen au second tour,
repose sur la gestion de l’école (ce qui reste anecdotique, du reste), les
gilets jaunes avec plus généralement les violences policières puis, évidemment,
la gestion de la crise sanitaire.
A propos de l’école, que ce soit comme « élément de
cette crise » ou des inepties comme « Parcoursup », je comprends
que l’inquiétude de parents puisse pousser à se réfugier dans le parcours de la
bête immonde qui pue de la gueule. Il n’empêche qu’un peu de recul ne nuirait
pas. Je discutais, ce week-end, avec un ancien copain (ancien dans le sens où
on n’a pas causé depuis longtemps), venus tout droit des blogs de gauche de la
bonne époque qui disait que l’Etat de ces trois enfants et le fait qu’ils
doivent être suivis par des psy était directement provoqué par Macron (et
Blanquer, hein !) et je n’ai pas voulu aller jusqu’à la rupture des
relations diplomatiques. Mais quand l’échec de l’éducation de ta propre
progéniture est total, nier ses propres responsabilités est cocasse.
Je dis ça, je n’ai pas d’enfants et je n’ai donc pas vraiment
d’avis sur l’école. Il n’empêche que mon orientation « post bac » qui
date de 1984 aurait empêché mes parents et moi de dormir (si nous ne pensions pas
qu’il était impossible que j’obtienne ce bac C grâce à de bonnes notes en
histoire et en sciences naturelles) et rien ne m’empêcherait de penser que « parcoursmachin »
n’est qu’une péripétie. En outre, il faut arrêter de penser que l’on peut
continuer à choisir la poursuite de ses études comme on veut et continuer à
former des gens totalement inutiles alors que des professions manquent
cruellement de main d’œuvre. Ce qui ne veut pas dire que la mise en service d’une
application informatique pourrie soit excusable.
Et si je ne donne que peu mon avis sur l’école, je n’en ai
pas fait plus pour les gilets jaunes et, pour la crise sanitaire, si j’ai beaucoup
critiqué la gestion par l’Etat, je garde le recul pour constater que je ne sais
pas ce qu’il fallait faire. Je dirais, a posteriori, qu’il fallait tout faire
pour éviter à l’hôpital de sombrer tout en allant vers l’immunité collective ce
qui est en train d’arriver – pour résumer – même si les conditions de maintien
à flots ont souvent été grotesques.
Le gouvernement est fautif : ses explications ont été
infantilisantes et incomplètes ce qui a donné l’impression d’un n’importe quoi
voire d’une manipulation, sentiment augmenté par une espèce d’unanimité de la classe
politique, la principale opposition sérieuse portant essentiellement sur la
couleur de l’ancre pour l’attestation… Le rejet de cette classe peut pousser
dans les bras en question…
Enfin, je n’ai jamais vraiment cru aux violences policières de
la crise des gilets jaunes dans la mesure où, depuis que je suis tout petit, on
nous « bassine » avec cela. Rappelons-nous Charonne en 1962 (année du
mariage de mes parents). Ces violences ont sans doute toujours existé et rappelons-nous
de la mort de Rémi Fraisse, sous Hollande, en 2014. Cela n’excuse évidemment
rien.
Par ailleurs, n’oublions pas que le mouvement des gilets
jaunes, si on peut le considérer comme sympathique et spontané, n’est pas
légitime ! Les andouilles envahissent les ronds-points pour lutter contre
les taxes sur les carburants en oubliant que ces taxes ont permis la
construction des ronds-points. En résumé. La seule légitimité d’une
revendication politique ne peut reposer que sur les urnes (les clowns ont
commencé à manifester moins de 18 mois après l’élection) et des manifestations « pacifiques »
pour protester, pas sur le blocage d’un pays voire d’un chantage obligeant les automobilistes
à baisser leur pantalon pour poser un gilet jaune sur le tableau de bord.
Les animateurs de cette mascarade sont et resteront des
guignols et le mépris est la meilleure façon de les considérer. Et quand on me
parle du montant, évidemment abusif, des taxes sur le carburant, je rappelle
que c’est la droite qui a supprimé la « TIPP flottante », à savoir
leur modération selon le « prix du brut ».
Parallèlement à ces faits, il y a le militantisme politique
qui pousse à égrainer des espèces de vérités sous la forme de slogans dans les
réseaux sociaux comme celle que sortait un copain, pas plus tard qu’hier. « On ne peut être de gauche et soutenir Macron et ce depuis
les fameuses loi Macron et loi travail et leur cortège de 49.3 contre la
majorité de gauche à l’AN, depuis la suppression de l’ISF, de mise en place de
la flat tax, la suppression et/ou diminution des APL, les ponctions de CSG sur
les retraites, la réforme de l’assurance chômage …. Il est donc impossible
d’être en accord avec ces choix et décisions qui ne peuvent aucunement être des
idées de gauche. Ceux qui prétendent être de gauche en soutenant Macron se
trompent et trompent les autres. »
Il faut être prudent. Je vais passer l’épisode sur le 49.3,
utilisé contre des députés luttant contre leur propre camp et contre la soupe.
Les lois en question ne datent pas du quinquennat Macron et expliquent sans
doute l’embelli de l’économie. La loi Macron, précisément, avait les cars
Macron, qui ont permis de supprimer des freins sur le transport collectif des
particuliers, le travail le dimanche contre lequel luttent généralement les
andouilles qui n’y ont pas droit, la libéralisation de professions réglementées
dites « libérales », pouf pouf, permettant à « tout le monde »
de les pratiquer, le renforcement de l’épargne salarial et de l’actionnariat
salarié (comment ? La collectivisation des moyens de production ?), l’assouplissement
des conditions de changement de banques, une lutte contre le travail au noir et
plein de trucs tout à fait intéressants. Ses volets sur le travail et notamment
ce qui concerne les licenciement et la loi ultérieur sur le travail ne sont
évidemment pas des symboles de gauchisme mais elles concernent les seuls
salariés des grandes entreprises ou presque (ceux des petites faisant dans leurs
culotes à l’idée de s’opposer aux patrons) et devraient surtout être abordés
sous cet angle : la fin de privilèges pour une large minorité (je ne dis
pas pour autant que la fin des privilèges doit s’accompagner d’un nivèlement
par le bas mais la gauche ferait mieux de s’occuper de la majorité). Tenez !
On parle beaucoup de la réforme des retraites mais les opposants comme les partisans
sont des types déjà en retraite, les autres font dans leurs culottes en
question à l’idée de se retrouver vieux sans pognon.
Je comprends que l’on puisse être contre l’ISF (même si, je
me répète, je suis partisan de la taxation des revenus, successions comprises,
mais pas celle du patrimoine) et surtout contre la flattax qui, elle, est
vraiment contre toutes les valeurs de gauche que l’on peut avoir. Mais la
baisse des APL consiste à enlever 5 euros par « titulaire » qui les
aurait donnés à un partenaire privé. Les ancêtres des APL ont été créées pour
faire passer la pilule lors de la loi de 48 supprimant le blocage des loyers.
Ce n’est pas de gauche. Quant aux APL en
question, elles datent de Barre… pour
permettre la privatisation de l’intervention de l’Etat.
Un dernier mot sur la CSG : elle a été créée par la
gauche en remplacement ou presque de l’imposition progressive sur le revenu. Je
ne vois pas, objectivement, pourquoi les retraités paieraient moins que les salariés.
Se revendiquer de gauche devrait nécessiter de lutter contre la CSG et pas
contre la CSG pour certains…
On peut aussi se torcher avec les oukazes…
L’antimacronisme est tout à fait compréhensible surtout que
ce gugusse est exaspérant, un peu comme Sarkozy en son temps mais sans
certaines outrances fascisantes. Sa manière de se torcher le dargiflard avec certains
principes, comme récemment à l’occasion de la présentation de son programme,
mérite certainement un peu de haine et justifie largement des colères.
Il n’empêche qu’on ne peut pas dire n’importe quoi. Les violences
policières ont toujours existé. Macron a fait face à la première crise
sanitaire des temps modernes. Des politiciens de droite ont pris des mesures
visiblement de gauche et des gauchistes ont fait des actions de droite et
qualifier de gauche ou droite n’importe quel truc n’est pas nécessairement
opportun.
Il faut raison garder comme disait l’autre.
Sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, n'importe quel gouvernement aurait fauté dans la gestion de ce quinquennat aux yeux du grand vaincu du premier tour 2017. Souviens-toi de Mélenchon et de sa stupeur de ne figurer que 4ème (même derrière Fillon et son costard) ! Il a refusé les résultats, a déligitimé le vainqueur d'emblée et a lâché es chiens. La suite tout le monde la connaît. La haine vient de là, et uniquement de là. Ils l'ont dit, annoncé qu'ils arroseraient le pays de merde pour que personne ne réussisse. personne ne peut soutenir l'idée de voter pour l'extrême droite pour faire barrage à ... un centriste !
RépondreSupprimerSauf qu'il n'y a pas que des centristes à tenir un raisonnement irrationnel et que l'augmentation du score potentiel de MLP est supérieur à l'électorat Mélenchoniste ou presque.
SupprimerTiens ! J'avais publié par mégarde un commentaire de l'autre vieille crevure. C'est réparé. Il est fou. Ca fait plusieurs fois qu'il vient m'expliquer que j'ai tort. Cette fois pour la CSG. C'est toujours le même donneur de leçon. Même Didier Goux lui a suggéré de fermer sa gueule, chez lui.
RépondreSupprimerSon problème à cette vieille charogne, c'est, d'une part, qu'il est persuadé être le seul à connaitre certains trucs et qu'il s'autorise à donner des leçons et, d'autre part, que c'est un technicien, pas un politicien (et, en conséquence, il ne connait pas le français). une des conséquences est qu'il va se focaliser sur une petite phrase dans un long billet (ce qui est exaspérant pour le blogueur, par ailleurs) pour le seul plaisir d'apporter la contradiction mais il ne cherche même pas à comprendre la petite phrase et cherche une contradiction sans même se rendre compte qu'elle est à peu près exacte.
A la limite, je pourrais me planter mais, en l'occurrence, je dis à peu près la même chose que l'introduction de la page "CSG" de wikipedia a un endroit où je résumé nécessairement sinon mon billet ferait 18 pages.
Ce que je ne comprends pas chez ce Môsieur E.A., c'est qu'il s'exprime par commentaire, plutôt que d'entretenir son propre blog. (Propos H.S.)
RépondreSupprimerIl s'exprime par commentaire qui sont à peu près tous censurés et pour la plupart par lus. Ce type est fou. Ou con. Ou les deux.
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