Si elle n’était pas dramatique pour les gens de gauche qui
ne voient pas la politique comme un jeu, cette période, la fin de la
présidentielle et le début de la préparation des législatives, serait assez
excitante. Tenez ! Je viens de voir un copain (un vrai) qui expliquait dans
Facebook que les gens du centre gauche (les « hollandais », donc) apeuraient
le peuple de gauche ! Un inversant la visière, on pourrait penser que les
fous furieux extrémistes en antirépublicains font déserter ce petit peuple qui,
d’ailleurs, s’est barré depuis longtemps vers un « ni droite ni gauche »,
un centre ou que sais-je et qu’une partie des purs gauchistes votent dorénavant
pour le Rassemblement National…
C’est un peu l’histoire de l’œuf et de la poule…
J’ai lu ceci, hier, toujours dans Facebook : « "Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les
reconnaît ..."
C'est confirmé par le nouveau
sketch de papy Hollande, le grand stratège !
Quand tu as eu le Sénat, l'Assemblée nationale, toutes les
régions, 3/4 des Départements, le gouvernement etc. et que tu as tout fait
perdre à ton parti, tu peux encore dire ça ?
Ras le bol.
Sérieusement ... »
Toujours est-il que je n’aime pas les types qui sortent
toujours cette citation alors qu’elle est souvent très réversible ni ceux qui traitent
de cons un ancien président de la République. D’ailleurs, pour obtenir le
poste, ils sont quand même beaucoup moins cons les abrutis qui passent leur
temps à déverser leur haine sur Facebook mais je m’égare dans le triage.
Je vais rappeler à ce crétin alpestre que le Sénat, l’Assemblée
nationale, toutes les régions, ¾ des départements et le gouvernement ont été
obtenus alors que François Hollande était premier secrétaire du Parti Socialiste
puis candidat à la présidentielle et enfin président, il peut fermer sa gueule
et ne pas laisser dire qu’Hollande n’est pas un stratège.
C’est après que l’œuf et la poule se battent en duel puisque
l’on ne peut pas oublier le fait que ce sont des membres du parti socialiste
qui ont foutu la merde quand pépère était le président de la République. Le
seul de gauche que nous ayons encore sur les étagères.
Ces pauvres militants de gauche confondent les militants de
la même gauche qu’eux et le peuple de gauche, c’est de bonne guerre mais ça
fait se couper largement du peuple. Depuis hier, ils font circuler les
résultats d’un sondage qui montrent que 35% des braves gens veulent un
gouvernement ou une majorité de gauche (contre un peu moins, dans l’ordre
décroissant, pour le RN, LREM puis, bien plus loin, LR) et se mettent à se
faire des nœuds pleins d’idées idiote dans le cerveau.
Je souhaite un gouvernement ou une majorité de gauche mais
soyez assurés que c’est bien parce que je suis à gauche que si un candidat européiste
et un autre qui veut se torcher l’oignon avec les traités que je voterai pour
le candidat européiste, donc LREM, qui, en l’occurrence, je me répète, est bien
plus à gauche, dans ce contexte, que LFI.
En marge, et c’était l’objet de mon billet d’hier, on ne
peut pas oublier que certaines gauches sont irréconciliables et, surtout, que
certains thèmes sont rédhibitoires.
Le pote que je citais, pour illustrer les espoirs de la
gauche, citait trois éléments du programme pour bien prouver qu’il est à gauche :
l’âge de la retraite, l’augmentation du SMIC et celle des retraites… Je suppose
que les smicards et les petits retraités sont pour beaucoup passés lepéniste d’occasion
et personne ne rêve à une retraite ! Sans compter que le peuple de gauche
est probablement moins idiot que ne le pense les militants et sait bien qu’on
ne peut pas donner les mêmes conditions de retraite à un couvreur ou un
instituteur qu’à un informaticien ou un secrétaire dans une grande mairie.
Un projet politique n’est pas un catalogue et le peuple de
gauche conchie ceux qui veulent l’aveugler avec un programme qui tue l’imaginaire
et l’érection.
A propos des sondages pour les législatives, il faut bien se rendre compte qu'ils ne peuvent pas être significatifs à ce stade (et, comme je le disais, on ne peut pas confondre "intention de vote" et "souhait de victoire") : il y a 577 circonscriptions, il faudrait des sondages sur plusieurs centaines de personnes dans une grande partie d'entre elles pour obtenir une vague idée de ce que sera la future chambre à se coucher devant Macron. Cela coûterait la peau des fesses et n'aurait absolument aucun sens vu qu'on ne connaît pas les candidats.
L'intuition doit donc être le seul élément, aujourd'hui, et, comme le système est fait pour que les législatives donnent une majorité au président et, comme le président a augmenté son score au premier tour, il n'est pas illusoire de penser que le nombre de députés LREM va augmenter. C'est presque mathématique. On peut évidemment souhaiter le contraire mais cela ne changera rien.
Donc, c'est une erreur de se battre en croyant que l'on va gagner alors qu'on devrait se battre pour préparer l'avenir et, si j'étais membre du parti socialiste, je ne le ferais pas en me diluant dans les formations existantes.