Il est temps de siffler la fin de la récréation en voyant un
insoumis de Facebook gueuler contre les communistes qui auraient provoqué l’échec
de Mélenchon. Il faut arrêter de parler de cela car ce n’est pas vrai (Méluche
n’aurait pas gagné la présidentiel s’il avait été seul à gauche) et il est maintenant
urgent de préparer la suite, elle-même à étudier sous trois angles : d’abord
la préparation du second tour, puis celle des législatives et, enfin, l’espèce
de reconstruction de la gauche.
Pour cette dernière, il y a le temps. J’ai dit récemment qu’il
fallait laisser un an aux militants et surtout aux cadres des partis de gauche
pour réfléchir aux raisons qui font que la gauche n’est plus audible en France,
notamment par le fait que les deux partis qui se sont succédés au pouvoir
depuis des dizaines d’années sont pris maintenant, à juste titre, pour les
responsables de l’état du pays : le bordel dans les hôpitaux, les
difficultés administratives, le chômage à fond la caisse, l’impossibilité d’avoir
un rendez-vous chez un toubib, les services publics à la ramasse… Cela va
beaucoup plus loin que la campagne, les programmes et les candidats…
Dans cette reconstruction, il ne faut pas perdre un élément
de vue : le PS et le PCF (et, évidemment, LR à droite) sont les partis
avec le plus d’élus locaux et la meilleure implantation sur le terrain. La
haine des insoumis contre le reste de la gauche ne pourra être productive pour
personne : il y a plus d’élections locales que nationales. En outre, pour
reprendre la dernière élection « nationale » (les Européennes), c’est
EELV qui est arrivé, largement, en tête de la gauche… Ce n’est pas que le
détail de l’orientation politique, disais-je, qui fait le résultat.
Alors, le premier élément de la suite que j’évoquais est la
préparation du second tour. Je ne demande évidemment pas à tous les gens de
gauche de faire la campagne de Macron qui est à droite mais de faire preuve d’une
relative prudence. Bien sûr, nous sommes dans les réseaux sociaux et nous
tournons un peu entre nous : nos publications n’ont pas d’impact mais nous
aimons bien écrire et croire que le monde entier nous lit… Par contre, il faut
arrêter de faire croire que tout cela est blanc bonnet et bonnet blanc et il
faut faire une campagne contre Mâame Le Pen pour différentes raisons, bassement
idéologique, d’abord, vu que son parti vient tout droit d’une bande de gudards
naziformes et, ensuite, bêtement politique, comme je le disais ce
matin, car elle raconte n’importe quoi et son projet n’a aucune cohérence. On
peut ne peut être d’accord avec celui de Macron, et c’est la moindre des
choses, encore faut-il reconnaître que les propos de Le Pen sont dangereux car,
en plus, ils sont cachés derrière une couche de mesures socialisantes inapplicables
et fond assez brun, tout de même.
Alors au boulot ! Dans la joie et la bonne humeur :
se foutre sur la gueule entre nous ne servira à rien.
Pas plus, d’ailleurs, que l’unité vantée par beaucoup, sauf
en tant que limitation aux divisions, si je puis dire. Jamais un parti de
gauche n’a gagné une élection nationale sur un fond d’unité (il a toujours
fallu le PS aidé par une gauche radicale forte). Pour varier, regardez la
droite. « LR » descend des partis historiques de gouvernement dans
notre patelin mais n’a plus rien gagné, au niveau national, depuis qu’ils ont
créé le parti d’unité sauf en 2002, grâce à la connerie de la gauche, et en
2007, pour cette même raison mais aussi parce qu’ils avaient un candidat génial
(comme candidat pour une première élection seulement, hein !). 15 ans sans
la droite traditionnelle au pouvoir : du jamais vu.
Ainsi, s’il faut faire l’unité, c’est évidemment pour éviter
une trop forte dispersion qui serait mortifère dans un contexte où l’on
pourrait gagner le second tour.
Ce qui nous amène directement aux législatives. Je ne suis
pas spécialement à l’aise. Dans ma circonscription natale (et de télétravail…)
le candidat LF devrait gagner. Dans ma circonscription de résidence (et de
vote), c’est celui de LFI. J’utilise le conditionnel pour n’effrayer personne… En
plus, dans cette dernière, c’est Mathilde Panot qui me semble être une des
élues LFI fréquentable (si je n’ai pas le fait qu’elle soit députée c’est parce
qu’elle a pris la place historique d’un élu communiste – déjà éliminé en 2012 par
un MRC que je soutenais. Tout cela est bien compliqué et personnel).
J’y reviendrai donc mais, dans un premier temps, je me mets
à rêver que les partis politiques mettent en place une espèce de coordination
pour vérifier que les « concurrences locales » dangereuses puissent être
traitées au niveau régional ou national avec moins de 10% de crépage de chignon :
le sortant est prioritaire et, pour le reste, on voit les résultats à la présidentielles,
aux dernières législatives et on pense.
Ce qui est beaucoup demandé. Surtout que je souhaite aussi qu'on arrête de se foutre sur la gueule...
Et pour les législative, justement, on ne s'engueule pas sur le programme : on ne sera pas élu, à vue de nez...
J'aime beaucoup votre "implémentation", que je rencontre pour la première fois de ma vie du monde !
RépondreSupprimerMais je n'irais pas jusqu'à m'en servir, préférant, en indécrottable réac, me contenter du vieil "implantation"…
Oups ! Je vais corriger. C'est un néologisme qu'on utilise (beaucoup) dans un sens particulier en informatique (genre : comment on programme une particularité).
Supprimer"il ne faut pas perdre un élément de vue : le PS et le PCF (et, évidemment, LR à droite) sont les partis avec le plus d’élus locaux et la meilleure implantation sur le terrain... Je te mets au défi de montrer une seule affiche électorale d'un scrutin local où apparaît le logo d'une de ces partis. Mon maire (ancien PS) ne montre plus la rose depuis deux mandats déjà.
RépondreSupprimerDéfit rejeté. Je ne vais pas passer mon temps à démontrer des conneries alors qu'il y a des chiffres officiels. J'ai fini de jouer.
SupprimerTu as fini d'avoir le sens de l'humour et de la distance aussi on dirait.
SupprimerQuel humour ? Tu racontes volontairement des conneries pour expliquer que les partis sont morts et tu dis ensuite que c'est de l'humour... Bravo...
Supprimer"Au travail la gauche", ouf, cela ne me concerne pas, je peux continuer ma sieste en vous souhaitant bon courage.
RépondreSupprimerCourage.
Supprimermais comment la gauche qui depuis 2002 nous dit "on va travailler" peut-elle encore être crédible ?
RépondreSupprimerElle a bossé. Elle a tout gagné entre 2002 et 2012 mais c'est après que c'est parti en couilles.
SupprimerOui. Au travail la gauche !
RépondreSupprimerC'est exactement ce que je pense aussi. Les législatives devront montrer que la politique en France ce n'est pas seulement du populisme mais des gens qui se mobilisent, dans les partis, les syndicats, les associations !
Voila. Au boulot.
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