Tout a sans doute été dit dans les réseaux sociaux et la
presse, cette nuit, à propos de ce premier tour et je vais simplement reprendre
quelques points. Tout d’abord, je suis déçu par le score de Fabien Roussel. Non
pas que je l’imaginais monter une dictature communiste en France mais je pensais,
sauf depuis une paire de semaine, qu’il ferait autour de 5%. Déçu et surpris
car, dans mon entourage (en Bretagne comme en région parisienne). C’est bien la
preuve qu’on vit parfois dans des bulles, entre nous. C’est ballot.
Cette bulle est également valable pour les électeurs de Jean-Luc
Mélenchon, me semble-t-il, mais ne me parait pas exister chez les autres « formations
qui m’intéressent ». Ils étaient persuadés qu’il allait figurer au second
tour.
A ce sujet, ses militants sont insultants auprès des électeurs
d’Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Fabien Roussel. Si j’ai voté pour l’un des
trois, c’est parce que je n’avais pas envie de voter pour un autre et s’il s’était
désisté, j’aurais voté pour un des deux autres voire, carrément, pour Emmanuel
Macron. Si JLM n’est pas second tour, c’est seulement parce que vous n’avez pas
réussi à convaincre les électeurs et c’est tout. C’est quand même bien le
principe de la démocratie. Cette notion de vote utile est complètement grotesque,
cette année (ce qui n’était pas nécessairement le cas en 2017 d’autant qu’on croyait
Macron plus ou moins à gauche).
En outre, ce n’est pas la peine, pour les mêmes raisons, de
vous en prendre aux trois « petits » candidats : les électeurs
qui voulaient faire passer Jean-Luc Mélenchon au second tour ont voté pour lui.
Pour ma part, je ne voulais pas de Mélenchon au pouvoir pour plusieurs raisons
que j’ai déjà exprimées et que je ne vais pas rappeler : il temps de
tourner la page.
Toujours est-il que l’ensemble des voix de gauche « officiel »
se monte à 31 ou 32 points alors qu’elle fait généralement entre 40 et 45. L’explication
vient probablement que les électeurs de centre gauche ont voté pour Macron et
il conviendrait que les autres ne l’oublient pas. Le plus faible score,
auparavant, était d’ailleurs à 36% et date de 2007, année où le candidat centriste
était également très fort.
Gardons bien cela en mémoire : ça n’est pas la peine de
jouer à « plus à gauche que moi tu meurs » si c’est pour laisser de
côté des électeurs de côté parce qu’ils ne peuvent pas se laisser convaincre
parce que des militants considèrent comme le meilleur programme du monde. Il faut
s’interroger : pourquoi les électeurs vont voir ailleurs alors qu’on est forcément
meilleurs ? Je suis sérieux : quand je vois les publications des mélenchonard,
je suis ébahi !
J’ai vu, par exemple, un type qui disait : « La politique menée par Emmanuel Macron est la principale
cause du séisme électoral en cours. Pour espérer faire barrage à
l’extrême-droite, il doit renoncer à la retraite à 65 ans et au RSA-travail
forcé. » il est forcément très con : Macron arrivant en tête,
son programme est apprécié par les électeurs d’autant que ceux des candidats
qui sont opposés à cela sont éliminés. Macron doit évidemment continuer s’il
veut gagner. Par contre, il aurait tout intérêt à mettre de l’eau dans son vin –
beurk – s’il veut récupérer des électeurs de gauche.
J’en ai vu un autre qui criait : « Alors les moutons vous êtes contents...vivement la
retraite à 65 ans!! » Les gens ne votent jamais pour leurs propres
potentiels avantages. Il faudrait quand même se le coller dans le crâne.
Il reste que les projets de gauche n’arrivent pas à convaincre
les électeurs et, plutôt que de gueuler, il faut se poser des questions (j’exprimais
quelques réponses dans mon billet d’hier mais je n’ai pas la solution). Je me
moque des supporters de Mélenchon mais cela est bien évidemment la même chose
pour les autres.
Pour en terminer avec les mathématiques électorales, si
certains pensent qu’on peut ajouter les voix à gauche, pensez quand même qu’ils
peuvent aussi le faire à la droite de la droite. Gagner avec une calculette ne fonctionne
pas comme ça.
On peut néanmoins faire des additions pour se faire du bien.
Vous ajouter les scores de Jadot et d’Hidalgo, vous arrivez pile-poil au score
de Benoît Hamon en 2017. Mélenchon faisait moins en 2017 qu’aujourd’hui alors
qu’il a un concurrent, en la personne de Roussel. La gauche radicale passe de
19,6% à 24,3. La vraie déroute électorale est bien celle de LR et on pourrait
même faire exploser les calculatrices et démontrer que la gauche a bénéficié
des dégâts (LR a alimenté LREM qui a alimenté LFI ou un truc comme ça).
Il n’y a pas de mal à se faire du bien mais ça n’empêche pas
ma famille politique d’origine, la social-démocratie, d'être franchement dans les
choux. Mais n’ayant pas voté pour elle, je ne vois pas pourquoi je me poserais
plus de questions que cela…
A mon grand déplaisir, je dois reconnaitre que Mélanchon n'a pas vraiment perdu ces élections. Il n'est pas au second tour, ce qui va lui epargner une défaite face à Macron, mais au premier tour il fait de très fort score dans les villes universitaires comme Poitiers, dans les villes et les banlieues avec beaucoup d'immigrés ou de descendants d'immigrés comme Marseille ou la Seine-St-Denis. La démographie étant ce qu'elle est, son mouvement a une base électorale solide et il pourra peut-être se passer des adeptes du centre-gauche dans un avenir proche pour gagner les élections. J'y vois la un grand péril pour notre pays.
RépondreSupprimerIl n'a pas perdu mais n'a pas gagné...
SupprimerJe ne sais pas si tout a été dit, mais moi je n'ai rien pu écrire depuis 3 jours...
RépondreSupprimerAu boulot !
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