François Hollande a parlé dans le poste, ce matin, et tous
ses opposants des réseaux sociaux sont en émoi avec un gros mots d’ordre :
« ferme ta gueule ». Pour ma part, j’ai été un supporter de ce bonhomme
et j’aime bien prendre la défense de ce fragile gaillard face à des imbéciles qui
se comportent comme des fossoyeurs de la gauche…
Les âneries lues justifient ce billet mais deux autres
événements m’interpellent. D’une part, un copain (un vrai, je le connais depuis
1992, je crois) arrivé premier secrétaire du PS dans le 35 alors que j’ai été
un de ses formateurs, dans sa jeunesse (et la mienne) relais une interview d’Olivier
Faure (surréaliste, probablement, du moins sur la forme : elle est
réservée aux abonnés). D’autre part, je viens de tomber sur une publication (l’événement
déclencheur de ma prose vespérale) où l’auteur se demandait comment Anne Hidalgo
avait fait réussi à faire quatre fois moins que Benoît Hamon.
Le fanatisme, c’est mal. Hamon avait lui-même fait moins de
quatre fois moins que pépère et il n’y a pas de quoi se vanter. Chercher des
coupables partout devient grotesque. Et tant de bêtise commence à bien faire.
Quand Hollande était premier secrétaire du PS, la gauche a fini à une
présidentielle à 26% et il a lui-même fait près de 29… Après son départ, foutu
dehors par des imbéciles fossoyeurs de la gauche de gouvernement, le candidat
est descendu autour de 7 puis en dessous de 2.
Les imbéciles fossoyeurs de la gauche ont établi une espèce
de terrorisme au sein de ce parti qui fait qu’il faut haïr celui qui devient « le
vieux », le fossoyage est contagieux, visiblement. Rappelons que la gauche
toute mouillée est aujourd’hui à 31,92% alors qu’elle était à 42,89 en 2002 et
à 40,30 en 2012.
Puisque j’en suis à mon deuxième billet de la journée, je
vais faire un aparté. Je parlais, ce matin, des erreurs d’analyse. Ci-dessus,
je n’ai pas fait d’analyse, j’ai fait un constat. Il n’empêche que je suis fatigué
de voir des lascars pondre des théories sur la baisse de la gauche mais qui
nient des faits dont celui que ce n’est pas la gauche radicale qui a gagné en
2012 mais un type ouvertement social-libéral, comme on dit.
Dans ces erreurs d’analyse, il y a celles de types de « la vraie
gauche » qui tentent de « réduire la gauche » en éliminant son
aspect pluriel. On voit des insoumis qui expliquent que le Printemps Républicain
est une succursale du RN (la laïcité serait devenue d’extrême-droite, si on
suit leurs raisonnements) mais ils ne voient pas que François Ruffin expliquait
que le score de Marine Le Pen était dû à la présence d’immigrés… Il avait raison
(je carricature ses propos mais vous pouvez cliquer) mais si j’avais dit la
moitié de ce qu’il a sorti, je serais passé pour un immonde raciste.
Alors qu’a dit François Hollande ce matin. Il a commencé par
« putain, il est trop chaud » mais il parlait de son café qu’il
prenait dans sa cuisine. Après, il est allé à la radio où il a dit qu’il
pensait qu’un accord avec LFI aboutirait à la mort du PS et je crois que c’est
la stricte vérité. Il a dit que le
programme de la gauche radical n’est pas crédible et je pense la même chose. Il
a plus critiqué Faure qu’Hidalgo pour le mauvais résultat et je fais pareil
(vous pouvez relire mes billets : à part les moqueries d’usage, je n’ai
fait aucune charge contre la maire de Paris).
Hollande a raison (et Le Foll aussi, lui qui parle beaucoup).
Et Ruffin aussi mais seulement sur les détails. Les fans d’Hollande
sont en émoi, ce matin, parce que le député insoumis a déclaré : « Quand on a eu cinq ans de Hollande, et que son héritier,
son fils, ou son bâtard, Emmanuel Macron, est présenté comme étant la
continuité de cette gauche-là, ça pourrait être laminé dans le pays. Et ça ne
l'est pas. » Ils trouvent le mot « bâtard » insultant
mais devraient consulter un dictionnaire. Bâtard est insultant dans certains
contextes mais veut surtout dire, en français : « enfant hors mariage. »
En l’occurrence, Hollande a bien fait Macron, dans le sens où il l’a nommé à
des postes clés qui lui ont permis d’acquérir la notoriété nécessaire pour
devenir président.
Le fameux « peuple de gauche » devrait donc se
réjouir d’imaginer que l’actuel président de la République, même s’il se défend
d’être de gauche et ne l’est visiblement pas, est le descendant de celui qui a
été désigné par une primaire largement ouverte à gauche puis élu comme
président de la République, le deuxième de gauche de la cinquième République,
ce qui est validé par un député insoumis tenant des propos xénophobes dans la
même émission.
Vous pouvez reprendre des moules. Notons bien que les autres
François, tels Bayrou, Rebsamen, Fillon et j’en passe semblent avoir fermé leurs
gueules, ce matin.
il y a une horde bien particulière derrière Mélenchon, il me semble...Les orphelins du PS vont aller ou? du coup? moi je sais plus...
RépondreSupprimer"Des François à la radio"... et dans les commentaires. ;-)
RépondreSupprimerJe n'ai jamais pu supporter Ruffin et le terme de "bâtard" n'est sans doute pas une insulte mais un manque de respect évident. Le Président de la République a été démocratiquement élu ! Combien de fois faudra-t'il le répéter ?
Comme le dit très justement Castaner: "Ruffin reste au final fidèle à l'esprit de la France Insoumise. On méprise le vote des Français et on refait constamment le match."
Faut vraiment y mettre du sien pour ne pas voir et comprendre la capacité de nuisance de cette équipe là.
RépondreSupprimerIls énoncent les difficultés rencontrées mais prétendent exiger des solutions mortifères tant pour le pays que pour l'Europe.
Je suis d'accord avec Hollande . stop à l'hypocrisie ça ne marche plus. Non mais le PS ne peut pas se diluer avec LFI.
RépondreSupprimerArrêtons de prendre les électeurs pour des c..s.
Je crois que toutes ces basses manœuvres m'énervent encore plus que la réélection de Macron.
Sylvie