A chaque élection, c’est un peu pareil : je me demande à
quoi sert la soirée électorale. Quand je pense que des imbéciles critiquent TF1
qui a décidé de diffuser « les visiteurs » dès 21h30, je crois, je me
demande si mes compatriotes vivent, paradoxalement, sur la même planète que moi
qui passe la soirée électorale au bistro ce qui me fait bien plaisir,
finalement, sinon, le dimanche soir, avec les andouilles locales, on regarde
des matchs de foot.
Enfin… Il est vingt heures et des brouettes et on ne connait
pas encore le résultat définitif. On nous fait saliver avec une estimation qui
ne pourra être confirmée que doucement, au fil de la nuit, voire au bout de
quelques jours s’il faut attendre toutes les contestations locales des peine-à-jouir
qui manquent totalement de respect pour les braves gens qui se fatiguent à
compter des bulletins. Le pire – heu – est que cette estimation est strictement
conforme aux prévisions même si nous avons maintenant des chiffres plus précis.
Les deux dernières semaines de la campagne ont été
ridicules, avec des zinzinsoumis qui ont tenté de nous faire croire qu’ils
pouvaient être au second tour alors qu’ils chiaient, auparavant, sur le vote utile,
sans même se rendre compte qu’ils étaient totalement ridicules en ayant pour seul
argument qu’une deuxième place de Méluche derrière Macron aurait évité de faire
un barrage à Le Pen.
Il n’empêche qu’il faut bien constater que la gauche n’a pas
« imprimé » lors de suffrage, pas plus qu’en 2017, et qu’il va quand
même falloir se poser la question sur la cause de ce foirage. On pourra
toujours dire que j’ai le bon rôle à jacter dans ce blog, il n’empêche que mon
principal conseil n’a pas été écouté ce qui me permet de dire que la faute est
chez les autres nananères. Il est temps, maintenant, de réconcilier les
gauches, pas au point de s’embrasser sur la bouche mais, au moins, de parler
sereinement ensemble et, dans ces gauches, il ne faut pas oublier tous les
électeurs (allez, 20% de la populace) qui ont viré de la gauche hollandaise au centre
macroniste.
On ne sera jamais d’accord sur un projet et il faudra bien
le reconnaître un jour. Le programme commun fêtera bientôt les 45 ans de son
enterrement, cela n’a pas empêché les gauchistes d’éviter les castors. Il faut
du respect. Il n’y en a plus. Je suis sidéré de voir que les mélenchomacroniste
ont tout oublié et se prennent tellement au sérieux qu’ils se voient largement
supérieur aux autres. J’ai vu des publications des deux camps, plus ou moins
longues, mais voulant dire la même chose : « je ne comprends pas que
l’on puisse voter autrement que moi » mais qui sentaient très fort : « ceux
qui ne votent pas comme moi sont des gros des gros connards ».
Après, il faudra bien que la gauche comprenne pourquoi ses
propositions n’impriment pas et comment elle se retrouve castorisée et oublie
ce que cela veut dire : elle est tellement sûre d’être supérieure aux
autres qu’elle est surprise de devoir faire barrage.
Il se trouve qu’elle croule sous les projets faits par des
intellectuels parisiens qui ne savent pas ce que pense le peuple et est
soutenue par des imbéciles – dont toi, désolé ! – qui pense savoir ce que
le peuple désire mais n’arrive pas à comprendre pourquoi la droite dure, en France,
fait maintenant 30%, tant les votants envoient chier les « penseurs à leur
place ». Je vais expliquer par une carricature : tous les types de
gauche prévoient l’augmentation du SMIC mais le type qui vit dans un
appartement pourri avec un salaire de misère et qui doit payer les études de
ses enfants tout en s’occupant de ses parents, anciens commerçants n’ayant pas
assez cotisé pour avoir une retraite correcte, se fout totalement des 300 euros
qu’il va toucher en plus même si, en valeur absolue, c’est considérable. Au lieu
d’avoir beaucoup de mal à finir ses fins de mois, il aura une légère difficulté
mais il restera complètement dans la merde s’il oublie trois fois de ne pas
acheter de viande, même chez Lidl.
L’intellectuel parisien qui promet la rédemption par l’augmentation
du revenu minimum vit dans un appartement qu’il paie plus de 800 euros…
En 1985, Chirac avait un beau thème de campagne (je ne dis
pas un slogan) : il y a dans ce pays comme une fracture sociale. En 2007, avait
le « travailler plus pour gagner plus » qui voulait dire « fini
de jouer, sortons-nous maintenant les doigts du cul et travaillons pour nous en
sortir ». En 2012 promettait de terrasser le monde de la finance. En 2017,
Macron avait le « de droite et de gauche » qui voulait dire « ça
suffit, tous ces guignols qui échouent ». Evidemment, aucun des quatre n’a
respecté son thème idéal mais il a fallu ce thème pour gagner. Il n’a pas fallu
que lui.
La gauche n’offre plus de rêve, plus de perspective. Elle ne
peut plus que présenter un catalogue de mesures, souvent nulles (j’ai beaucoup
parlé du nucléaire, mais je peux parler de tous les points de tous les
projets).
Il va falloir faire autre chose.
Tout cela est bien trop prévisible. D’ailleurs, comment
voulez vous que je rédige un billet lors d’une soirée électorale alors que je
suis au bistro. Je rédige ceci après la sieste, vers 17h, mais ça ne sera
publié que vers 20h.
Il faut toujours prévoir à l’avance. Prévoyez quand même de
faire barrage. Tous les abrutis qui se croient de gauche et qui ont passé des
années à nous mettre en garde contre le FHaine, comme il dise, les heures les
plus sombres de notre histoire, le retour de la peste brune et appellent
maintenant à ne pas s’opposer à un candidat centriste contre un d’extrême
droite mérite évidemment le plus profond mépris, d’autant qu’ils ne sont
motivés que par la haine.
J’ai mieux à faire que de supporter des haineux.
J’espère que Méluche himself saura faire un constat d’échec
te sortir de belle phrase pour expliquer pourquoi il recommande maintenant d’arrêter
de déconner.
Bon, à rédiger des billets à l’avance, je pourrais passer
pour un con si la finale oppose Mélenchon à Le Pen mais, au fond, ça ne change
rien au problème.
Mes félicitations et remerciements à tout ceux qui sont éliminés, ce qui comprend d'ailleurs celui pour qui j'ai voté et que j'espère revoir aux premières loges même si je n'ai pas viré communiste.
J'arrive du dépouillement de ma commune (1 350 habitants dans l'Indre-et-Loire) où j'étais scrutateur. Sur 938 électeurs, 741 ont voté. Macron arrive en tête of course, et les 3 derniers sont Hidalgo, 7 voix, Poutou, 6 et Arthaud, 3. Roussel a fait 22, à peu près comme Lassalle, Zemmour, Jadot et Dupont-Aignan. Du coup je ne regrette absolument pas d'avoir voté PS (certains savent encore de quoi il s'agit ?) car sinon Hidalgo faisait le même score que Poutou.
RépondreSupprimerOn en est vraiment rendus là ?
Bravo à toi !
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