Lendemain qui déchante

 

Je suis d’autant plus content de la large victoire d’Emmanuel Macron que je n’ai pas pu aller voter, hier. J’insiste sur le fait qu’elle est large vu que les sondages montraient il y a peu de temps moins de 3 points d’écart… La conséquence, en revanche, est que je suis assez fatigué de mes confrères de gauche, de « la mienne », qui essaient de relativiser cette réélection au prétexte que Macron serait le président le plus mal élu depuis 1969. C’est sans doute vrai si on regarder le pourcentage des inscrits mais, tout d’abord, c’est la première fois qu’un président est réélu hors phase de cohabitation, ensuite Macron fait plus, au premier tour, que Mitterrand en 1981 et que Chirac en 1995 et 2002, que lui-même en 2017 (et à peu près autant qu’Hollande en 2012), enfin, il a le troisième meilleur score de l’histoire à un second tour.

Un score se compte par rapport au pourcentage de voix exprimées, point barre. On peut toujours trouver autre chose pour se faire plaisir mais n’oublions pas que toute la gauche s’est plantée au premier tour et que l’heure n’est pas à fanfaronner !

D’ailleurs, le nombre de types qui accusent Macron d’avoir fait monter l’extrême-droite est sidérant. Il faut quand même ouvrir les yeux : si les électeurs n’ont pas voté pour la gauche, ce n’est pas la faute de Macron et il faudrait se sortir les doigts du cul plutôt que de raconter des conneries pour se donner bonne conscience.

 

Ma mauvaise humeur ne date pas d’hier mais, même si je ronchonne après les insoumis qui se trompent de cible depuis longtemps, je pense que c’est mercredi, pendant le débat, que le gaz moutarde m’est monté au nez, tant je trouve sidérant qu’on puisse avoir une personne aussi nulle que Le Pen qualifiée à un second tour.

Ensuite, vendredi, j’ai pris la décision de ne pas aller voter. J’ai choisi de l’annoncer sur Facebook, par honnêteté (j’aurais pu fermer ma gueule), vu que je n’ai pas arrêté de dire qu’il fallait voter pour faire barrage. Ma décision a été prise suite à la remontée des sondages et à la nullité de la candidate mais est motivée par des aspects purement personnels dont j’ai signalé l’existence dans ma publication Facebook et je suis sidéré par la réaction de certains. Les internautes – les copains – pourraient prendre un peu de recul et s’imaginer que je ne fais pas tout cela de gaité de cœur et qu’il est absolument crétin, et je pèse mes mots, d’insister pour que je fasse une procuration. Figurez-vous que j’ai plus important dans le crâne mais que je prends l’élection plus au sérieux que ceux qui s’en dédouanent en autorisant les autres à voter à leur place.

En d’autres termes, ce n’est pas un jeu et les procurations devraient être réservées à ceux qui sont réellement dans l’incapacité notamment parce qu’ils sont loin de leur lieu de vote (qui devrait être leur lieu de résidence) ou parce qu’ils sont malades. Par exemple, j’entendais hier une copine qui parlait d’une copine à elle qui était restée inscrite dans le patelin de ses parents et faisait procuration à sa mère à chaque fois. C’est un scandale. Qu’elle s’inscrive sur les listes électorales et basta.

 

A propos de Facebook, c’était mon anniversaire, samedi, et je suis exaspéré par les crétins qui me le souhaitent par message privé alors qu’on ne se connait pas. Leur comportement est bel et bien de la grossièreté et si des abrutis sont si seuls qu’ils n’ont que ça à foutre de souhaiter des anniversaires à des inconnus, c’est leur problème mais ils feraient mieux d’aller au bistro. Le pire est atteint par les cons qui souhaitent un « bel anniversaire » au lieu d’un « bon anniversaire ».

Et tant que j’y suis, quand je dis dans Facebook que j’ai des raisons personnelles, elles ne regardent que moi et je suis le seul à décider si je dois en parler en public. Les gens se méprennent et ont l’impression que je dis tout, ce qui n’est pas vrai. J’en profiter pour m’excuser auprès des gens qui me demandent des nouvelles en message privé : je n’ai pas à y répondre et le fait même de poser la question, si on ne se connait pas, devrait être évité et remplace par un simple « j’espère que tes problèmes ne sont pas trop graves et vont se résorber » ou une connerie comme ça.

 

Mais revenons à la politique. Mathilde Panot, députée de ma circonscription et présidente du groupe LFI à l’Assemblée a déclaré, hier soir, après la proclamation des résultats : « nous n’avons pas appelé à voter pour Macron ». On sait. Le fait qu’ils fassent l’annonce après le résultat montre une lâcheté incroyable. Je préviens donc immédiatement : je ferai tout pour battre les insoumis aux législatives, quels que soient les accords passés avec les autres formations politiques, accords que je dénonce immédiatement.

Ca se traduira par des billets de mauvaise humeur dans mon blog et par un probable vote LREM au second tour de ce prochain scrutin. Et il me semble bien avoir vu Mme Panot déjeuner à la Comète avec mon maire, il y a une quinzaine de jours.

J’encourage en particulier le parti socialiste à faire des candidatures à part pour montrer qu’il n’y aura aucune compromission d’une part et que le but n’est pas de faire en sorte que la gauche fasse 30% et récolte 100 députés d’autre part. Il faut se mettre en position de peser pendant le quinquennat et de préparer les conditions d’un retour aux manettes. Olivier Faure doit démissionner : c’est la première étape.

Je disais plus haut que je n'avais pas voté pour des raisons personnelles indépendantes de la politique mais je dois dire que je suis aussi exaspéré par le nombre de crétins qui ont dit qu'ils allaient voter à contre cœur pour Macron, presque en vomissant et j'en passe. Ils feraient mieux de la fermer. La gauche a perdu l'élection et c'est la coutume de voter pour éliminer quelqu'un au premier tour. Ca fait des dizaines d'années que l'on vote pour éliminer. Même Hollande a été élu par des types de droite qui voulaient éliminer Sarkozy. Et je ne parle pas de la première victoire de Mitterrand.

Ce n'est pas parce que vous déclarez très fort que vous votez uniquement par raison dans les réseaux sociaux que cela vous grandi réellement... Parfois, il faut savoir la fermer et, tout simplement, encourager les autres à faire ce fameux barrage. 

Pour terminer, Facebook m’a rappelé une publication que j’avais faite il y a cinq ans : « Bon. Je vais fermer Facebook pour aujourd'hui. Sur le mur, je n'ai que des gugusses qui parlent abstention, traîtrise, Le Pen, Macron... Ca fait dix ans que je suis sur Facebook, je n'ai jamais convaincu personne et je ne me suis jamais fait convaincre.

Surtout pour un choix électoral.

J'agis en âme et conscience.

Amen. »

Je regrette la victoire de Macron. J'aurais espéré un candidat à gauche. Vraiment à gauche. Pas pour fanfaronner mélenchonistement. Un peu de sérieux ne nuira jamais.