Il faut quand même le dire : cette campagne électorale
est particulièrement chiante. Mais, en plus, quand on est de ma gauche,
celle surtout centriste, par opposition à une droite libérale absolue ou réactionnaire
sans pitié, en plus de la tradition familiale, mais surtout pas par fanatisme d’une
gauche radicale représentée par des fous furieux dans les réseaux sociaux qui ne
comprennent rien et se croient, non seulement au centre du monde, ce qui est un
moindre mal, mais représentants d’une majorité qui, pourtant, n’existe pas,
elle est déprimante, ce qui ne s’arrange pas quand les blogueurs font des
phrases trop longues.
Il y a trois événements sur lesquels je voudrais quand même
revenir. Deux concernent Mélenchon. Je reviendrai sur le deuxième plus loin, c’est
le cœur de mon billet, mais le premier est typique. Jonluk a déclaré : « J’ai du respect pour Robert Badinter, […] C’est une
figure qui a compté pour la gauche et qui n’est peut-être plus entendu à gauche
justement parce qu’il est plus macroniste ». Méluche a tort : on
ne s’attaque pas aux icones. Surtout, Robert Badinter restera dans les livres
d’histoire, notamment pour ce qui concerne la peine de mort, évidemment. Jean-Luc Mélenchon
restera seulement dans quelques souvenirs comme fossoyeur de la gauche.
Les gars, on ne va pas se formaliser pour autant mais il
faut bien le reconnaître : il en est à sa troisième candidature, deux fois
avec un résultat de l’ordre 20% ce qui est fort honorable et à la tête de la gauche
qui a fini sous ses coups de buttoir sans compter sa connerie intrinsèque. Et s’il
reste dans d’improbables livres c’est aussi à cause de sa carrière erratique,
ce brave gars qui a fait partie d’un gouvernement « de la gauche libérale »
avant de virer tout net dans l'échec mais tant pis. L'exemple de ce qu'il ne faut pas faire : fanatiser des militants mais ne jamais les conduire à la victoire ou considérer comme une victoire la construction d'un groupe de 15 députés.
Ce qui nous amène au deuxième point que je voulais évoquer…
Olivier Faure a fait adopter
par les hautes instances du parti socialiste un texte : « Le conseil national du Parti socialiste, sorte de
parlement du parti, a adopté mardi soir une résolution proposant de discuter
avec l’ensemble des forces de gauche, dont La France insoumise, pour trouver un
accord aux législatives, a-t-on appris de sources concordantes. » Au
moins Anne Hidalgo et Carole Delga se sont « opposées » à ce texte.
Non seulement, il faut avoir conscience que cela équivaut à noyer le PS au sein
d’un magma de gauche incompréhensible mais, en plus, il ne faudrait pas oublier
que LFI a donné une fin de non recevoir à toute négociation. Il faudrait en
prendre acte.
En outre, le positionnement du PS n’est pas le même que
celui de LFI et à force de virer le gros (c’est moi !) de l’électorat, on
n’avancera que parce qu’on est au bord du gouffre. Bande de guignols. Après
avoir fait n’importe quoi aux européennes puis à la présidentielle, Faure doit
être viré. Point barre.
Le PS a voté pour sa propre mort. Pire ! Il encourage ses
anciens électeurs à soutenir Macron après le second tour. C’est fort.
Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a déclaré hier : « Je demande aux Français de m'élire Premier ministre ».
C’est évidemment ridicule vu que l’élection ne porte pas sur le chef de
gouvernement mais sur les députés (et il s’agit de plusieurs élections). Tout d’abord,
Méluche prend évidemment les électeurs pour des cons : ils savent bien à
quoi sert l’élection.
Mais, au fond, c’est bien son problème. Il a sa stratégie.
Je ne la connais pas. On peut en supposer des éléments.
Le problème c’est que c’est une erreur et je me demande
comment un type comme lui peut faire preuve d’une absence totale de sens
politique sauf cas improbable, j’espère, où il ne penserait qu’à sa gueule et à
devenir le chef d’un groupe d’une soixantaine de députés pour jouer au
tartempion pendant cinq ans, le temps d’arriver à sa retraite bien méritée...
Au moins, Faure (Olivier…) a été le chef de près de 300 lascars. Quand on pense
qu’il a proposé – et fait valider la décision – de se coucher au pied d’un type
finalement très médiocre…
Car le problème est bien là : ce type passe pour brillant
parce qu’il arrive en tête mais il arrive surtout en tête d’une gauche qui ne
vaut plus rien et qu’il a réussi à persuader qu’elle était dans la bonne voie
alors qu’elle a éliminé les un tiers de ses électeurs (disons la moitié de ceux
du PS) de ses rangs. Ce n’est pas pour rien si beaucoup d’entre eux – oups, d’entre
nous – préférons la ligne Macron à la ligne Mélenchon même si nous ne sommes
pas des fans du premier. Il ne s’agit pas d’en débattre ici car un débat sur un
blog ne permettra jamais de faire changer d’avis les moindres andouilles mais c’est
un fait : Macron a été élu en 2017 avec les voix de gens qui votaient,
auparavant, pour le Parti Socialiste (et qui se sont retrouvés orphelins, pour
beaucoup, au premier tour de 2022, pas au second…) : un ligne social-démocrate,
favorable à l’économie de marché (même si cela ne se dit pas), à la
construction européenne et tout ça.
Si la gauche socialiste suit une logique d’alliance avec LFI
sous les diktats de Mélenchon, les électeurs – moi le premier – vont aller voir
ailleurs et beaucoup s’égarent. Je parlais de Mathilde Panot hier qui est la
première à avoir envoyer boulé le PS pour ces législatives. Je connais bien sa
circonscription vu que j’y vote depuis avant qu’elle ne soit majeure :
elle est presque assurée de la victoire vu qu’on est quand même dans « la
banlieue rouge de bobos ».
Par delà ces considérations que certains considéreraient de
comptoir car il est facile de dénigrer ceux avec qui on n’est pas d’accord,
surtout que beaucoup, à gauche, se croient représentant d’une majorité, il y a
la logique électorale.
Il faut quand même tirer les enseignements du premier tour :
la gauche n’a pas progressé à la présidentielle mais Macron est renforcé. Le
groupe LREM pourrait bien, lui, progresser, ne serait-ce qu’à cause de ralliements
de types de LR… Et le RN aussi, rebondissant sur l’amélioration du score de Le Pen.
Il est probable que la gauche perde des sièges et tout ce qui pourrait la sauver
est la bonne implantation locale de certains partis.
Et le drame est là : Mélenchon, avec ses propos abrutis,
va précipiter tout ce qui pourrait composer une gauche de gouvernement à sa
perte alors que l’heure est à la composition d’une majorité qui pourrait l’emporter
en 2027 et elle ne fera pas partie de la gauche radicale mais d’une gauche républicaine
et ouverte.
Ces odieux connards persistent et signent en laissant Bompard déclarer que ça ne dérangerait nullement Mélenchon de devenir premier ministre de Lepen. Voilà comment LFI compte unir les gauches.
RépondreSupprimerComme tout bon gaucho-stalinien qui se respecte, Mélenchon a un but prioritaire sur tous les autres : niquer leur race aux social-démocrates, c'est-à-dire au PS (lequel, en plus, est coupable de ne jamais l'avoir "reconnu à sa juste valeur" : blessure narcissique…). Détruire et non unir. Embrasser pour mieux étouffer.
RépondreSupprimerDe ce point de vue, on peut dire qu'il a pleinement réussi.
bah, avec 17%, ils ont 15 députés. ils ont eu 22 et il risque d'avoir moins encore. J'avoue ne pas voir comment la LFI peut dealer avec le PS et le PC (plus facilement avec les écolos). La masse de gens "à reclasser" du PS fait que le nombre de circo proposé sera insuffisant et poussera donc certains élus à rejoindre... Macron. Ce qui risque de renforcer encore LREM...
RépondreSupprimerPour Mélenchon, tu as plus que raison sur le fait qu'il veut faire payer au PS son manque de reconnaissance. Ca devient limite pavlovien... dès que le mot PS, OTAN, US est prononcé, il semble obligatoirement obligé de se positionner dans le camp du "contre". et quand tu parles de "gauche de gouvernement", c'est pareil, ce qui me fait dire qu'il ne veut pas en fait gouverner. Mais pourquoi se présenter alors?
Le nombre de quadrangulaire aux législatives risque de beaucoup amuser. Surtout dans l'ouest du pays. J'imagine mal des PS locaux se coucher pour faire gagner LFI. Ces locaux doivent résister quoi qu'il arrive. LFI vit sur l'illusion de l'élection d'un homme en oubliant que la politique se construit par la prise des territoires. Les territoires s'expriment autrement en votant pour des hommes ancrés. Faure est un guignol qui essai de contrôler l'attaque de certains qui veulent le voir dégager. Il se sabote et sabote sa gauche. Vivement la révolution dans nos couloirs.
RépondreSupprimerL'analyse que je vient de lire est totalement correcte.