Lors d’un bureau national, Olivier
Faure a dit aux opposants à un accord avec LFI : « Si vous pensez que le PS est mort, qu’il n’y a plus rien
à faire, que vous n’appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez La
République en marche. Sinon restez et battez-vous avec nous. Ça nous changera. »
Je ne suis pas au BN (et encore moins au PS, d’ailleurs, si je donne mon avis c’est
pour faire joli dans la blogosphère, seulement) et ne peux ni confirmer ces
propos et ni les remettre vraiment dans le contexte.
Ensuite, je précise que les critiques que je vais formuler
ne concernent pas qu’Olivier Faure mais tous les membres de la direction du
Parti Socialiste qui le soutiennent et qui ont fait des conneries diverses. Par
exemple, je vais commencer par dire que le PS a connu deux échecs avec Faure à
sa tête, aux européennes et à cette présidentielle. Ce sont des échecs majeurs,
poussant le parti vers sa perte, alors que 2017 ne fut qu’anecdotique, et la
moindre des choses serait que Faure démissionne et que tout le monde
admette que sa stratégie a été mauvaise. Donc les vrais coupables sont ceux qui
ont validé tout cela et sachez, braves gens, que le peuple de gauche patati
patata ne vous remercie pas.
Déjà, le choix du mode de désignation du candidat est une
pantalonnade montée pour que les électeurs (membres du PS uniquement, du moins,
ceux qu’il restait) vote pour le favori – la candidate, donc – soit retenue, le
tout indépendamment de toutes considérations logiques, notamment l’élimination
de toute la partie du Parti Socialiste à avoir gagné, pour la dernière fois,
une présidentielle.
Ceux-là même, vraisemblablement, que Faure prie aujourd’hui
de sortir…
Son propos n’est ni plus ni moins que malhonnête voire de la
plus profonde débilité gauchiste, à savoir dire que ceux qui ne sont pas d’accord
avec vous ne sont pas à gauche. Quand on n’a pas compris, à ce point, la
diversité de ce qu’est la gauche, on DOIT démissionner de ce qui fut, il y a
peu, la principale force politique de gauche, justement parce qu’elle arrivait
à faire l’unité entre différentes tendances.
On a assez critiqué Hollande d’être « l’homme de la
synthèse » alors que, en faisant cette synthèse, il a permis de gagner les
élections locales quand il était le patron du parti puis, à ce dernier, de
retrouver le pouvoir au niveau national.
Ce qui disent le contraire sont évidemment des cuistres,
pour rester poli.
Faure n’est pas l’homme de la synthèse mais celui de la
division, c’est évident.
Et si certains pensent que le PS est mort, c’est peut-être
parce que sa direction frise à la frigidité et qu’il devient évident qu’on ne
peut plus rien faire (et, pour ma part, je regarde avec attention l’initiative
de Julien Dray : voir http://reinventez.fr
où je me suis inscrit récemment).
Olivier Faure, et je comprends qu’il puisse être exaspéré,
doit entendre les arguments et ne pas oublier les volets politiques (j’en ai
déjà fait deux ou trois billets) : on ne peut pas tolérer des positionnements
contraires à nos valeurs. On peut accepter de vouloir avoir comme principe
de base une retraite à 60 ans même si on est contre. Par contre, on ne peut pas
participer à une « plateforme » qui indiquerait que l’on doive
tourner le dos aux accords européens.
Ainsi, sans avoir été présent, il me semble que les deux
derniers BN sont passés au travers de ce seul sujet : le périmètre
possible d’un accord. Et si les débatteurs sortent de ce périmètre précis, ils
doivent… sortir.
C’est Edgar Faure qui disait « si vous n’avez pas d’opinions
politiques, prenez donc les miennes. » Mais c’était Edgar. Olivier doit
être démocrate et écouter les avis divers, même si, je me répète, son
exaspération est compréhensible.
Merci pour ce bon mot d'Edgar !
RépondreSupprimerOui, Edgar ne perdait pas le nord.
SupprimerClémentine Autain ce matin :
RépondreSupprimer"Législatives : "Si ça ne se passe pas comme prévu, il faudra aller chercher la victoire dans la rue. La mobilisation populaire est l'une des clés pour faire avancer la société"
La rue contres les urnes : c'est que que pensent les nouveaux alliés des socialistes.
Marco
Parce que ,d'après Clémentine Autain, les législatives sont " prévues" comment ? Confusion entre " prévues" et "souhaitées".
SupprimerMarco, oui... On ne peut plus compter les raisons de ne pas faire accord avec eux... La direction du PS est folle.
SupprimerIls ne sont pas fous, ils essaient juste de prolonger un peu l'agonie (« Encore une petite minute, monsieur le bourreau ! »).
SupprimerC'est humain…
Qu'est-ce qu'il leur passe par la tête ?
RépondreSupprimerS'allier avec un tel parti extrémiste (de gauche comme de droite d'ailleurs) est la toute dernière des choses à faire et remet en question toutes les avancées de tous ordres depuis la fin de la guerre.
On risque juste l'affaiblissement der la France et de l'Europe dans un monde en ébullition.
Qu'il y ait des grandes avancées sociales à faire, c'est indéniable et ce PS là n'a ni le culot ni le courage de le faire.