Votez Macron, quoi qu'il en coûte !

Les premiers seront les premiers.

 

Le vote Macron est comme la sodomie : il n’y a que la première fois où ça fait mal (du moins, parait-il et, en plus, je vais tenter de trouver une illustration sans rapport avec ce joli adage). Il se trouve qu’un certains nombres de potes, blogueurs assez proches de moi, comme Stéphane, Elodie et Claire expliquent qu’ils n’ont pas envie de voter Macron voire donnent des conditions. Moi pas. Je voterai Macron malgré l’absence de buvette au bureau de vote et, si j’aimerais bien qu’il adoucisse son projet, je ne mets aucune condition.

C’est un peu le principe de cette élection : au premier tour, on choisit et, au deuxième, on élimine. Je vais tout faire ce qui est en mon pouvoir pour éliminer le pire des deux et sans le moindre état d’âme.

Avant de poursuivre, je vais rappeler à mes lecteurs réactionnaires qu’ils peuvent me lire avec plaisir (qui est pour moi, hein !) et une pointe d’ironie mais que je m’adresse, parfois, uniquement à mes copains de gauche.

Tout d’abord, ça fait cinq ans que je lis que Macron est un dictateur ce qui est une monstrueuse connerie. Il a été élu et ne peut légiférer sans un parlement (Sénat et Assemblée) élu parfaitement démocratiquement (même si l’on peut considérer les députés comme godillots et penser que notre système électoral n’est pas parfait, n’oublions pas que le seul élément à avoir fait vaciller le Manu pendant la campagne est un rapport parlementaire du Sénat, établi par une commission dirigée par un communiste…). En plus, à l’issue des cinq ans définis par nos lois fondamentales, il se présente à nouveau devant les électeurs, ce digne dictateur en herbe.

Et qu’on ne me dise pas qu’il a fait prendre des décisions par d’obscurs conseils de défense ou scientifiques voire par d’aussi sombres cabinets. Il a aussi été élu pour gérer des crises et notre Constitution prévoit les conditions d’applications de ces décisions d’urgence avec une validation par le Parlement. Faire le guignol et fanfaronner parce qu’on est dans l’opposition est une chose mais laissons les pitreries aux guignols d’extrême gauche qui se prennent au sérieux mais ne représentent rien.

On nous dit aussi qu’il a fait maintenir la loi en abusant des prérogatives de la police et tout ça mais, à la réflexion, ça ne tient pas cinq minutes. Je passe le fait que les potentielles actions de répression ont été faites contre des gens faisant souvent des manifestations non autorisées voire des actions totalement illégales et que les gilets jaunes n’ont pas de légitimité pour faire croire qu’ils représentent la moindre des majorités, je rappelle que Macron n’est pas n’est en cause dans la mort de Rémi Fraisse ou les événements de Charonne en 1962. On me signale par ailleurs que le vase de Soisson a été cassé par un représentant des forces de l’ordre. Je comprends cependant qu’avec le nombre d’éborgné par les forces de l’ordre, on puisse être tenté de favoriser la fille du borgne mais on mélange un peu les sujets.

Par contre, différentes informations tournent dans les réseaux sociaux montrant que Marine Le Pen est un danger pour la démocratie. Tout d’abord, elle a un plan pour torpiller l’Union Européenne tout en annonçant son respect des textes et il y a cet article du Canard Enchaîné (les internautes oublient de rappeler qu’il date de 2017) qui explique comment elle a (avait) prévu de prendre le pouvoir après son élection, tout en respectant les fameux textes, d’ailleurs, mais en les plombant : il lui suffit de modifier par referendum les conditions des élections des députés en instituant la proportionnelle puis de provoquer une dissolution pour avoir toutes les cartes dans ses mains.

Ne jouons pas avec le feu. Il y a un réel danger. Hitler lui-même passait pour un enfant de cœur lors de sa conquête du pouvoir.

Je n’ai pas d’état d’âme, disais-je. Et je ne joue pas avec le feu, surtout au prétexte que les sondages ne montrent pas un vrai danger.

 

L’autre volet est que l’on voudrait que Macron change son programme pour être plus proches de nos valeurs mais je n’en fais pas une condition. Tout d’abord, une évolution faite sur un coin de table à dix jours du vote alors que l’élection se prépare depuis tout un tas de semaines n’est pas sérieux. Et complètement con, d’ailleurs, quand on sait que la plupart des candidats s’assoient sur leurs promesses (cela dit sans méchanceté, il faut s’adapter à l’air du temps). Le réforme des retraites se jouera plus tard, d’une part à l’Assemblée (mais j’en ferai un autre billet) mais aussi, cette fois, dans la rue, où les syndicats et partis politiques, contrairement aux gilets jaunes, sont bien légitimes pour manifester (sans casser les vitrines des bistros, j’espère).  

Néanmoins, Macron a « gagné » le premier tour avec des voix d’électeurs qui ont choisi son programme et on peut supposer qu’une partie des « droitiers habituels » ont voté pour lui en fonction de cela. On ne peut pas exiger un changement maintenant : il trahirait les électeurs du premier tour. Le plus drôle est qu’on serait bien capables de le lui reprocher.

Cela n’empêche pas de souhaiter qu’il mette de l’eau dans son vin (surtout que je vois surtout de la bière) mais je n’ai aucune exigence. Je vais voter pour Macron pour éviter le pire, pour éliminer Le Pen, conformément à l’esprit de la Cinquième.

C’est ainsi.