Je ne sais pas si le grand public connaît Christian Eckert
mais, pour ma part, je l’apprécie beaucoup et pas seulement parce que c’est un
excellent blogueur. Il a été député, rapporteur du budget de 2012 à 2014 puis
secrétaire d’Etat, toujours au budget, jusqu’à la fin du quinquennat. Le fait
qu’il ait quitté le PS en 2021 n’est sans doute pas étranger à la sympathie que
j’ai pour lui… Toujours est-il que, dans son
dernier billet, il rappelle les raisons pour ne pas voter pour LREM et
évidemment pour le RN… mais aussi pour Nupes.
La principale semble être que le projet n’est pas chiffré et
coûterait la peau des fesses, laissant des dettes à nos enfants et tout ça. J’ai
envie de le rassurer : un gouvernement avec Jean-Luc Mélenchon et ses
idées à la tête serait tellement désastreux qu’il serait obligé de faire
machine arrière assez rapidement. J’imagine que mes camarades nupsiaux ne seront
pas d’accord et vont déborder d’idées pour expliquer que ce n’est pas vrai ou qu’on
s’en fout, de la dette, mais ils ont tort. On finirait par ne plus avoir assez
de pognon pour acheter des iPhone à 1300 euros pour nous permettre de militer à
l’extrême gauche, pour le peuple.
Signaler ce billet justifie, pour moi, largement le fait d’en
faire un et de broder pendant 5000 signes sur le coût du projet de Nupses mais
un des commentaires m’interpelle : « Je
vous aimais bien.... Triste de voir s'enfoncer cette ancienne gauche qui s'est
autodetruite... Le programme commun de 81 était beaucoup plus radical que celui
de la NUPES... Comme on dit "en vieillissant on tend à droite"...
C'est le cas de la sociale-"libérale"-democratie... »
Il contient l’erreur historique, celle d’analyse, le cliché
abruti et des regrets voire presque une insulte. C’est très drôle. Tout d’abord,
il n’y avait pas de programme commun en 1981. Les amours entre Mitterrand et Marchais
étaient bien finies depuis des années. Certes, le programme commun de 1973 a
permis de donner un souffle à la candidature de Mitterrand mais il ne faut pas
oublier que tout s’est arrêté avec le tournant de la rigueur, en 1983 (et dans
la réalité, à l’occasion d’un discours de Tonton en juin 1982).
La seule chose « autodétruite » est la capacité à
aller vers de nouvelles victoires pour la gauche radicale et ce n’est pas parce
que la social-démocratie voire le social-libéralisme a des difficultés
maintenant qu’une nouvelle « union de la gauche » avec un « programme
commun » va arriver au pouvoir !
Notre commentateur devrait lire, par exemple, la page Wikipedia
au sujet de ce « tournant ». On pourra toujours spéculer sur les
causes voire penser que ce tournant fut une erreur mais on ne refait pas l’histoire.
Il est vrai que non seulement le programme des nupes n'est pas chiffré mais en plus à chaque fois qu'un représentant de lfi s'exprime en matière d'économie, c'est effrayant d'incompétence.
RépondreSupprimerLa dernière en date n'est pas si vieille. Il était affirmé que il devrait être interdit aux entreprises de verser des dividendes. C'était à la sortie des confinements.
D'abord, l'Etat n'a aucun pouvoir dans ce domaine qui est de la responsabilité de l'AG des actionnaires et d'autre part si on regarde l'actionnariat des entreprises du CAC40, il est essentiellement composé d'institutionnels dont pour beaucoup de l'Etat à travers l'Agence des Participations de l'Etat (APE) sous la tutelle du Ministère de l'Economie et des finances et gérée par un CA dont 3 places sont réservées à des députés dont au moins 1 de l'opposition.
Cet argent est utilisé d'une part dans le budget de l'Etat et d'autre part par la BPI qui sert à participer au financement de projets industriels structurants d'avenir.
L'AG des actionnaires doit se soumettre à la loi et la part de l'état au capital des boites du CAC 40 est sommes doute dérisoire et ne pèse pas.
SupprimerHormis de très rares exceptions comme la SNCF l'Etat est minoritaire mais cela ne signifie pas qu'il ne perçoit pas de dividendes.
SupprimerL'AG doit se permettre à loi loi, bien sûr et heureusement. par contre le Parlement ne peut en aucun cas voter une loi qui irait dans le sens des déclarations de ce personnage. Ce serait la disparition à très court terme de l'Economie française pour la remplacer par une économie du type soviétique d'avant la chute du Mur.
Je me souviens très bien de cette époque et notamment de la réflexion de François Hollande qui déclarait que l'ennemi c'est la finance.
RépondreSupprimerUn regret à ce propos, c'est que cette affirmation n'ait pas été suivie d'explications.
Je sais bien que c'est un sujet extrêmement délicat car il a de multiples entrées et que la finance peut à la fois être moteur de progrès social et technologique comme soutien de l'économie et en même temps source de bien de dégâts (corruption, paradis fiscaux ...) et de plus, c'est un problème qui ne peut être réglé qu'internationalement.
Hollande n'a pas déclaré que l'ennemi était la finance mais que l'adversaire était le monde de la finance, ce qui fait deux écarts par rapport à ce qu'on lui fait avoir dit. Et on oublie qu'il a agit avec la mesure sans doute la plus à gauche depuis 1981 : taxer les revenus du capital au même niveau que ceux du travail... Ca a été foutu en l'air par Macron ce qui fut une connerie sans nom : personne ne se plaignait et l'économie française a redémarré avant que les premières mesures de Macron soient effectives.
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