En 1993, la « gauche de gouvernement » a pris une veste
mémorable aux législatives et a obtenu un peu plus de 35% des voix en cumulé au
premier tour (en comptant Génération Ecologie pour vous dire à quel point je
suis optimiste). Je vous parle souvent des résultats des chiffres pour les présidentielles
mais il y a une telle frénésie dans la campagne actuelle qu’il faut remettre
les chiffres à leur place. En 1997, la « gauche plurielle » était à
43 ou 44%. En 2002, elle redescendait à 35%. En 2007, elle dépassait légèrement
les 49 (pour ne pas dire qu’elle égalait la droite qui faisait 0,6 de plus…).
En 2012, elle frôlait encore plus les 50%.
Edit : honte sur moi, en 2007 et 2012, j'ai confondu le premier et le second tour mais c'est de la faute de Wikipedia, on va dire.
Quelle conclusion en tirer, me demanderez-vous ? Si j’en
savais quelque chose…
2017 fut particulier. Beaucoup pensaient que LREM étaient de
gauche et ont voté pour cela pour ce parti. Pas moi, j’avais voté pour le
député sortant qui venait du MRC, ami à moi et maire de ma commune. On peut
dire qu’elle légèrement en dessous de 30%, cette gauche de gouvernement (à
savoir l’ensemble des partis de gauche moins les petits extrêmes, NPA et LO).
On ne peut pas dire que c’était une débâcle comme 1993 car une partie des
personnalités du PS avait migré vers LREM. C’est difficile à analyser, en fait.
Il n’empêche qu’on était à 20 points de moins qu’en 2007 (année de sévère
défaite à la présidentielle) et qu’en 2012 (année de gain « limite »
à la présidentielle), les deux années étant très proches. On était quand même à
5 points de moins qu’en 2002 (année d’une large veste à la présidentielle mais
veste qui se retourne vu que l’ensemble des partis de gauche n’était pas ridicules).
Enfin, on était à 15 points de l’année de la victoire de la gauche plurielle.
Un plus un égale deux. Vive les chiffres et reprenons.
En 2022, nous n’avons évidemment aucun chiffre mais quelques
sondages qui ne valent pas grand-chose compte tenu d’une part de la typologie
des élections et d’autre part qu’on ne sait pas encore l’impact des
candidatures pirates à gauche. Les sondages parus depuis un mois oscillent
entre 23 et 34% ce qui ne montre par leur sérieux (les types, ils chient pas la
honte !)… pour une moyenne légèrement supérieure à 29%. Disons comme en
2017.
On en tire une conclusion : la gauche en général et,
évidemment, le PS en particulier, n’a pas sur aller rechercher les électeurs
perdus et passés à LREM. C’est une évidence et on n’aurait pas besoin des
chiffres pour cela s’il ne fallait pas rappeler à une partie de la gauche qu’il
est nécessaire de faire… du chiffre pour remporter les élections.
Mon ami (quand on ne se cause pas dans Facebook)(smiley,
hein) Denis a fait
un billet de blog, ce matin et sa présentation, dans Facebook, a retenu mon
attention. Il dit : « Enfin, un 1er
secrétaire du PS qui choisit son camp ! » En effet, Olivier Faure a
choisi son camp ou, du moins, a choisi de se fondre dans un camp en oubliant où
était le sien, en oubliant, en gros, une petite moitié des électeurs qui font
habituellement la victoire de la gauche.
On peut se réjouir, forcément, du changement d’opinion au PS
quand on n’est pas un sympathisant du PS mais je dois reconnaitre que l’opinion
de chacun m’importe assez peu. Du moins, l’opinion des cadres du PS quant à la
ligne politique à mener ne me concerne pas, pas plus d’ailleurs que celle des
chefs de LR : ils font bien ce qu’ils veulent.
La vérité, qui se traduit dans les chiffres et qui va se
traduire dans les urnes, est que la gauche n’arrivera pas à un score honorable
au premier tour, un score qui lui permettrait de peser, notamment avec le
système électoral que nous avons (comparez les données de 2007 et de 2012, que
je présente plus haut…).
Je suis d’accord avec sa première phrase. Il y a bien deux gauches
irréconciliables mais, il plane tellement dans son petit monde, qu’il a oublié que
le principal désaccord est historique et tourne autour de l’Europe. Il qualifie
le centre gauche de conservateur alors que c’est le centre gauche qui a toujours
poussé les victoires de la gauche et lui a permis de faire quelques réformes…
progressistes. Il a oublié qu’au sein des andouilles nupsiales, la moitié des
formations politiques sont favorables au nucléaire (il en fait quand même la
moitié de son billet ou presque). Il a oublié de lire mes propres billets à
propos du nucléaire vu qu’il ose écrire que je n’ai aucune nuance sur la
question (entre nous, il est assez visible que c’est lui qui n’en a aucune :
il est contre, seulement contre) alors que j’ai toujours dit qu’il fallait poursuivre
le nucléaire tant qu’on n’aurait pas autre chose. Par ailleurs, il s’avance
beaucoup sur l’Allemagne qui n’a pas prévu la
neutralité carbone avant 2045 (on est parti pour 2050, en France, tu parles
d’une différence !) mais peu importe. On pourra toujours leurs vendre
notre énergie nucléaire…
On ne va pas négocier par billet de blog interposé mais
omettre un cinquième des électeurs (soit la moitié des siens, en gros) est
assez fort de la part de la gauche.
Alors je retiens la conclusion du billet de Denis : « J’ai entendu Olivier Faure ce matin sur France Inter qui
a redit aux pisse-froid du centre gauche macroniste toute sa fierté pour cet
accord d’union de la gauche et sa préférence pour la victoire. Il m’a même
donné l’envie de reprendre ma carte au PS. »
Si on considère ses 20% comme des pisse-froid, je ne pense
vois pas la victoire au bout de la ligne. Les deux gauches sont
irréconciliables mais il me semble qu’il faudra bien travailler ensemble, un
jour, et ça ne se fera pas en virant les électeurs, ces vils peine-à-jouir.
Ce n'est pas moi, l'idéologue... Je me contente d'espérer une gauche à 50% et je vois ce qui ne va pas. Dont l'union ratée.
PS de Faure : 1.75% Pisse-froid de centre gauche : 27.85 % Ton pote nupien devrait méditer là-dessus.
RépondreSupprimerIl ne médite plus beaucoup.
Supprimer.... Ben quand même :
RépondreSupprimer« Selon le dernier sondage Ipsos pour Le Monde, publié lundi 23 mai, l'alliance des partis LREM, Modem et Horizons serait la grande gagnante de ces législatives avec 290 à 330 sièges. La Nupes serait, quant à elle, la première force d'opposition, comme voulue par Jean-Luc Mélenchon, avec 165 à 195 sièges de députés. De son côté, le Rassemblement national en obtiendrait entre 20 et 45, et les Républicains et leurs alliés entre 35 et 65.«
https://www.linternaute.com/actualite/politique/2626905-sondage-des-legislatives-2022-quel-parti-remporterait-une-majorite-les-projections/
En fait ce qui m’importe c’est de voir l’engin à l’usage.
Je crains que les pékins moyens ne soient pas vraiment l’objet de leurs préoccupations et je ne demande qu’à me tromper.
Hélène
En nombre de députés, la défaite est évidente mais c'est bien de pourcentages que je voulais parler, dans ce billet, parce qu'ils n'ont pas tout compris.
SupprimerIl faudrait d'ailleurs que je le fasse dans l'autre sens : la gauche frôlait les 50% en 2007 (avec François Hollande chef du PS) et en 2012 (avec Hollande nouveau président). C'est bien avec un PS ratissant large que la gauche fait les meilleurs scores mais... ça ne suffit pas pour gagner : voire 2007.
En bon statisticien tu aurais pu intituler ton billet :
Supprimer« Statistiques pourcentage et probabilités »
🙂
Hélène