« Tellement réjouissant de
voir cette panique face à l’union de la gauche ! » Voila ce qu’a
publié Aurélie Filippetti dans Facebook hier et je ne me lasse pas des
réactions diverses, pervers comme je suis (d’autant que j’ai été bloqué dans ce
réseau social, pour 48 heures, et je ne peux pas répondre, ce qui m’apprendra à
traiter de connasses des folles anonymes).
Tout d’abord, ce n’est pas l’union de la gauche mais des
accords entre le parti du candidat de gauche arrivé en tête au premier tour de
la présidentielle et quelques groupuscules issus de formations variées mais pas
unanimes. Nous avons donc l’union de quelques machins de gauche et pas « de
la gauche », sinon on va vite démontrer que la gauche se limite à 30% de la
population ce qui ne lui permettra jamais de gouverner.
Il n’y a pas de panique, au contraire, mais à force de faire
de l’entre soi dans les réseaux sociaux tout en lisant la presse qui cherche
des sujets autres que des bonnes femmes qui agressent les pompiers, on perd un
peu le fil de l’actualité.
La compromission d’EELV avec LFI publiée hier permet au centre
gauche, au centre centriste, au centre extrême et à la droite en peau de fesses
de rappeler sur quoi on s’assoit, de faire ainsi peur aux électeurs qui vont se
réfugier dans les bras de la LREM tout en motivant les électeurs LR de voter
LREM dans une logique de « vote utile ».
Par ailleurs, nous sommes le jour anniversaire du Front
Populaire et les promoteurs de la Nouvelle Union Populaire, Ecologique et Sociale
tentent de récupérer les progrès sociaux fait en son nom en oubliant que des
progrès ont été faits avant et, pire, d’autres ont été faits franchement par la
droite, comme la quatrième semaine de congés payés. Ou comme la retraite par
répartition, créée en janvier 1941 et je ne crois pas me rappeler que la gauche
était vraiment au pouvoir à cette époque.
Il n’y a pas de vraie panique, et je vais revenir sur mes
sujets de préoccupation, mais plutôt une franche rigolade ce qui se produit d’ailleurs
à peu près systématiquement quand on évoque les magouilles des écolos.
En outre, nous avons quelques types restés au PS qui
conseille à l’aile « le moins à gauche » de quitter la boutique et de
former un nouveau mouvement qui pourra se rapprocher de LREM. Mais ils oublient
que la partie gauche du PS a déjà quitté le navire et qu’il finira par ne plus
rien rester. On ne rigole pas que avec EELV, non plus…
Ce qu’il y a d’amusant, aussi, c’est de voir tous ces
nupistes nous expliquer que la victoire est possible, tout comme LFI l’expliquaient
avant le premier tour de la présidentielle et ils ont fini par n’avoir plus qu’un
seul objectif : finir devant Le Pen. Comme si viser le podium était un
objectif en soi… Ils recommencent la même bévue et ça commence à se voir. Le
résultat est sans doute que LREM sortira renforcé des législatives en piquant
des voix à LR et que, au sein de la gauche, il y aura un jeu de chaises
musicales qui sera en faveur de LFI (et c’est croquignolet de voir LFI et le PS
chercher à baisser leurs pantalons encore plus bas). C’est mathématique. Les
types comme moi, revenus à gauche car sentant avoir été trahis en 2017 par LREM,
vont finalement revenir chez LREM par refus des différentes compromissions… En
fin de compte, le total des voix de gauche pourrait bien baisser.
Enfin, ils sont assez amusants en montrant des « projections »
en termes de nombre de sièges. Elles ne reposent sur rien d’autant qu’on ne
connait pas les candidats. Enfin, ils peuvent toujours citer le Front Populaire
et s’en revendiquer, jamais la gauche n’a pu gouverner suite à un accord de
premier tour aux législatives mais toujours à un accord de second tour (désistement
systématique en faveur du candidat en tête.
Ainsi, il n’y a pas de panique mais quelques préoccupations…
Tout d’abord, je ne souhaite pas la victoire de LFI ou, du moins, la mise en
application de quelques points de son programme (l’arrêt du nucléaire, l’abrogation
de loi séparatisme et surtout le reniement des traités européens). Pour le
reste, je n’ai pas d’état d’âme particulier (je reste convaincu que le projet
est trop coûteux car mal chiffré et ruinera ceux qui n’ont déjà plus de sous ce
qui est paradoxal, au fond).
Par contre, je pense qu’il n’y aura pas de victoire mais que
s’il y a un accord, il deviendra très difficile de rebâtir une majorité
progressiste de conquête pendant les cinq prochaines années alors que la
retraite de Mélenchon et l’impossibilité pour Macron de viser un troisième mandat
offrent un couloir pour une large coalition de gauche, montrant un vrai projet
de société, ce que n’a pas fait le PS et qui justifie le limogeage de Faure,
projet de société qui ne doit pas être un catalogue de mesures comme ce que
propose LFI mais une vision !
Une belle vision d’un avenir meilleur et pas une bataille de
chiffonnier sur l’âge de départ en retraite ou sur le montant de l’augmentation
du SMIC qui poussera, mathématiquement, a une augmentation du nombre de
smicards (les petits salaires mais supérieur au minimum seront rattrapés)…
Une belle vision d’un avenir meilleur mais pas d’un guignol
qui propose aux femmes ingénieurs à Grenoble de se baigner couvertes d’un sac
poubelle.
Et je ne veux pas d’alliance avec ce type de lascar et les
types qui viennent du PS et qui accepteraient cela devrait réviser leur manuel
d’universalisme. Et admettre qu’ils ne sont pas de gauche.
Je pense que cet accord est un vrai marché de nupes.
RépondreSupprimerJe vais pouvoir vous donner les clés du blog : vous savez faire des jeux de mot à chier (et je vais vous piquer celui-là pour un prochain billet).
SupprimerAvec le gros renfort venus des cocos, il faudra ajouter un C ... NUPECS ? SPUNES ? Le concours (de pets de lapins) est lancé.
RépondreSupprimerah bon.
Supprimerhttps://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/legislatives-2022-en-cas-d-accord-avec-lfi-cazeneuve-quittera-le-ps-pour-tout-reconstruire-a-gauche-20220503
RépondreSupprimerLégislatives 2022 : en cas d'accord avec LFI, Cazeneuve quittera le PS pour «tout reconstruire» à gauche
«La défaite n'explique pas tout ni ne peut tout justifier.»
C'est par ces mots que l'ancien premier ministre, Bernard Cazeneuve, fait part d'un possible départ du Parti socialiste en cas de négociations effectives avec La France insoumise. Sur sa page Facebook, il évoque «les divergences les plus fondamentales» qui l'opposent à la formation de Jean-Luc Mélenchon. »
Hélène
Tu sais que j'ai aussi accès à Google News ?
SupprimerJ'ai le sentiment de m'être fait avoir en votant Roussel. Non seulement, c'est ingagnable pour cette coalition de circonstances mais en plus, là ou le PS à trouver le moyen d'avoir des frondeurs, j'imagine bien les échanges sur le manger moins de viande mais de qualité avec des E Caron, sans compter l'Europe avec les Ecolos, et j'en passe et des meilleurs. Et afficher un anticléricalisme à géométrie variable selon l'électorat est tout, tout, tout sauf républicain.
RépondreSupprimerMais reste t'il une place entre LREM et LFI? Politiquement certainement, électoralement, j'en doute de plus en plus
Hier j'étais furieux contre Roussel mais plus maintenant... Je pense que ça sera l'objet d'une partie de mon prochain billet.
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