Hier, en fin d’après-midi, les réseaux sociaux parlaient
essentiellement de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis d’Amérique de
ne plus rendre obligatoire le droit à l’avortement dans tous les états. Chacun
d’entre eux peut désormais faire ce qu’il veut. De fait, les plus conservateurs
d’entre eux ont interdit l’IVG immédiatement.
C’est sûrement scandaleux mais je ne me sens pas
spécialement concerné, n’ayant plus l’âge de tomber enceinte. Smiley, hein !
J’estime que cela ne me regarde pas. Je « défends » à un niveau
mondial la lutte contre la peine de mort et le droit des homosexuels, par
exemple, mais, pour l’instant, je ne crois pas pouvoir avoir mon mot à dire sur
l’avortement outre Atlantique ni même la libéralisation des armes à feux (ce
qui permet de ne pratiquer l’avortement que par des tueries de masse quand les
mômes sont scolarisés).
Ces décisions, de la Cour suprême et des Etats qui ont
appliqués immédiatement la chose, sont évidemment le fait de conservateurs
religieux. J’aurais donc tendance à rappeler l’évidence : il ne devrait
pas y avoir de rapports entre les Etats (en tant que législateurs) et les
religions. Pourquoi un type qui n’est pas croyant, qui n’est pas « d’une
religion », devrait en respecter les règles et pas seulement la loi ?
Alors pourquoi la religion devrait faire la loi ? Mais si nos médiocres
franchouillards pissent souvent sur nos racines chrétiennes (ou autres) alors
que nos principes moraux, donc notre loi, en sont issus. En fait, si la
moralité disait qu’on pouvait tuer les enfants jusqu’à leur majorité, je
pourrais faire du télétravail normalement (j’habite au-dessus d’une école maternelle
et, en cette période de l’année, les mômes passent leur temps à brailler dans
la cour inférieure).
Beaucoup, en France, ne comprennent pas la laïcité à la Française
qui, il parait, fait de nous une exception. Pourtant, à la vue de la « décision
américaine », on voit bien les religieux ne devraient pas se mêler des
affaires d’Etat. Aucun religieux. Quand une religion, chez nous, revendique une
tenue vestimentaire pour aller à la piscine, on se doit de ne pas l’écouter. La
revendication est, en plus, purement politique. Je suis désolé mais tout est
lié. On a des abrutis qui gueulent dans les réseaux sociaux parce que la
religion interfère avec la loi chez les autres mais défendent les religions
minoritaires chez nous… La laïcité n’est pas à géométrie variable.
Imaginons que cela se passe en Europe. Les différentes
entités qui font les règles européennes : le Conseil, le Parlement, la
Commission et la Cour de justice pourraient interdire l’interdiction de l’interruption
volontaire de grossesse. Nous trouverions cela très bien. Imaginons maintenant
qu’un des pays de l’Union s’assied sur cette règle et interdit l’IVG chez lui,
nous serions révoltés, évidemment !
Pourtant, dans le projet LFI, accepté par EELV dans le cadre
de la Nupes, il est bien indiqué que l’Etat français doit pouvoir s’asseoir sur
les règles communautaires. Vous voyez pourquoi j’étais résolument contre cet
accord et continue à le trouver totalement inadmissible ?
Alors, tant que nous y sommes, les réseaux sociaux
gueulaient aussi contre un
vote au Parlement Européen au sujet du passe sanitaire et étaient fiers de
la position de LFI en oubliant d’ailleurs de noter qu’elle était la même que
celle du RN. Mais de quoi s’agit-il
exactement ? Pas du tout de l’instauration d’un passe obligatoire en Europe
mais de continuer à rendre utilisable le passe établi dans un pays dans les
autre Etats ? Ce n’est pas du tout
une fermeture… Par exemple, en France, le passe sanitaire et obligatoire pour
rentrer à l’hôpital (ça me coûte une blinde en batterie d’iPhone). Si un
étranger tombe malade par chez nous, il pourra entrer à l’hosto grâce à son passe
obtenu chez lui, s’il respecte les règles européennes. Sinon, il ne pourrait
pas être soigné. La pandémie est en train de repartir, disais-je dans mon
billet d’hier. Si vous allez boire un coup à Turin et que l’Italie oblige un
contrôle de passe pour entrer dans un bistro, vous pourrez utiliser celui que
vous avez obtenu par chez nous.
Et LFI vient de voter contre (sauf leur chef qui s’est
planté de bouton).
J’imagine la tronche de l’insoumis franchouillard qui veut s’enfiler
une bière (et une pizza) à Turin mais qui se fait refouler à la porte du bistro parce que l’Italie
aurait refusé de respecter une règle européenne… On est peu de chose.
Cela étant, une grande nation, présentée comme étant de progrès
et démocratique, vient de faire un pas de géant vers le moyen-âge. C’est mal de
faire un rapprochement avec nos grandes démocraties à nous qui voudraient
simplement autoriser le burkini alors que, cette semaine, notre plus haute
instance de justice a confirmé l’impossibilité pour les municipalités de l’imposer.
Tant pis pour la liberté religieuse.
Pas d’amalgame, hein !
J'ai l'impression que tout le monde s'en fout de la cour suprême des E-U...
RépondreSupprimerHein ? Les réseaux ne parlent plus que de ça depuis hier soir.
SupprimerLes réseaux sociaux ne sont pas le pays réel mais un pays parallèle...
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