La campagne est nulle alors profitons-en pour retourner la haine

 

Cette campagne électorale est sans doute la plus délirante – ou ridicule – depuis que je raconte des bêtises dans mon blog (qui n’a rien à voir avec ces histoires mais, avant, je m’en foutais). Le sentiment est peut-être strictement personnel vu que, pour la première fois, je ne soutiens personne. Je vais sans doute voter pour un candidat marginal en espérant que mon bulletin provoque un second tour mais c’est uniquement par principe mais les principes me dicteront peut-être de ne pas prendre le risque d’arriver en retard à l’apéro.

J’exprime beaucoup ma position ici mais c’est surtout une grande position de défiance vis-à-vis de ce qui devrait être mon camp. Et comme je ne supporte pas le camp d’en face, ça ne m’arrange pas spécialement. Dans les réseaux sociaux, je tapais alternativement sur les deux, Ensemble et Nupes, mais il faut bien reconnaître qu’il y a plus de réaction chez à gauche alors que les centristes ont bien compris. Et comme les militants de gauche pensent toujours que tu n’es pas de gauche quand tu n’es pas d’accord avec eux (alors que les centristes s’en foutent), c’est bien plus rigolo de taper sur eux. La cerise sur le gâteau est que leur chef, Jean-Luc Mélenchon, n’arrête pas de communiquer en se croyant intelligent tout en multipliant les petites bourdes.

 

Par exemple, il vient de dire d’éructer : « La retraite à 60 ans ou 65 ans ? Ce n'est pas le Président qui décide mais l'Assemblée. Le nucléaire ? Ce n'est pas le Président qui décide mais l'Assemblée. Nous sommes une démocratie parlementaire. Je veux faire vivre le Parlement. » On a au moins deux sujets de rigolade. Tout d’abord, il veut être premier ministre et avoir un parlement aux ordres. Tu parles d’une démocratie parlementaire. Ensuite, il s’est lui-même présenté à la présidentielle avec un programme très complet de mesures qui sont du ressort du parlement.

Peut avant, il multipliait les publications « contre » la police suite à la mort par balle d’une personne suite à un « refus d’obtempérer » sans même le recul d’usage (aussi bien, les flics étaient directement menacés et, en plus, il nous dira ce qu’il faut faire quand des types refusent de leur obéir, je suis perplexe…).  A propos des élections pour les Français de l’étranger, il se vantait des résultats au premier tour sans même imaginer le fait qu’il n’y aurait peut-être aucun élu chez les Nupes. Avant-hier, il parlait du job dating pour les profs en oubliant qu’il avait été lui-même recruté par l’Education nationale par une procédure simplifiée, avant de passer son CAPES qu’il n’a jamais « utilisé », d’ailleurs, puisqu’il n’a jamais travaillé et tant pis si ça a coûté au contribuable.

 

Hier, dans le train, je réfléchissais à la campagne de haine subie par Manuel Valls et je me demandais si ça ne serait pas rigolo de rendre la pareille dentaire au type aux dents jaunes.

Dans toute sa carrière, et au moins depuis 2008, Méluche n’a pensé qu’à détruire le parti socialiste, peut-être pour se venger. Il faudrait interroger des psychiatres. Il a entrainé toute la gauche dans son sillage et il y a un résultat flagrant : depuis qu’il se positionne comme chef de la gauche, notamment depuis qu’il est en tête du camp aux présidentielles, la gauche n’a jamais fait d’aussi petits scores.

Il faut dire que le type est un tel repoussoir qu’on préfère presque le centre droit et l’électorat populaire a fui au RN.

Un autre élément qui m’énerve dans cette campagne LFI c’est qu’ils ont, depuis la présidentielle, des hypothèses délirantes sur leurs résultats. Ils n’arrêtent pas de dire qu’ils vont gagner (ce qui est faux, voir l’illustration avec la dernière projection). Il y a encore une polémique cette semaine et des propos odieux de Bompart sur le fait que Macron nomme ou ne nomme pas Mélenchon. Ce dernier ne pourrait faire Premier Ministre que si Nupes a la majorité absolue ce qui est totalement à exclure. Je sais qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien mais il ne serait pas idiot de discuter sur les hypothèses probables… Et c’est encore Mélenchon qui est à la manœuvre en racontant n’importe quoi, du genre « il faut que Macron respecte les lois de la démocratie ». Cette notion de loi de la démocratie n’existe pas. Il y a effectivement des usages mais c’est bien le président qui choisit le Premier ministre et si Macron décide de mettre Clémentine Autain (je dis ça pour rigoler), il pourra le faire et si les andouilles de l’Assemblée refusent sa nomination, ils passeraient pour des clowns. Macron pourrait aussi désigner un socialiste modéré, genre Cazeneuve, puis dissoudre l’Assemblée en cas de blocage et crier à la tête du monde que « on ne peut rien faire avec les lfistes qui ne respectent pas les institutions ».

Peu importe. On a l’impression d’être dans la cour de récréation et ce sont les mouches qui ont mal au cul. Je ne comprends pas comment tous ces ânes peuvent raconter autant de conneries. Au moins, moi, je passe une partie de mon temps au bistro.

 

Un autre phénomène fait que je m’intéresse d’une manière différente à cette campagne. Figurez-vous que ma belle sœur se présente sous l’étiquette POID (ce qui n’a rien à voir avec ma surcharge pondérale). Je crois bien que c’est le descendant du Parti des Travailleurs ou d’une autre officine troskiste.  Comme on a des relations familiales très cordiales, on ne s’engueule pas. Non mais sans blague. Par contre, je lis ce qu’elle diffuse dans Facebook et c’est très intéressant.

Du moins, c’est souvent beaucoup moins crétin que les incantations nupéssiennes. D’ailleurs, j’ai constaté que, dans cette campagne, les informations diffusées sont très légères et se résument à des slogans lamentables (sans compter que, côté « Ensemble », on ne sait pas trop ce qu’ils proposent). Dans le temps, on échangeait des argumentaires sans compter qu’à une grande époque les blogs « produisaient du contenu ».

L’absurde est démultiplié grâce à Nupes qui a réussi à pondre un projet de 650 points. Mitterrand et ses 110 propositions est largués. D’un côté, Ensemble n’a pas de projet et, de l’autre, celui de Nupes est tellement lourd que personne ne peut en parler. Du coup, on se fout sur la gueule au sujet de l’âge de la retraite sachant que je ne suis ni pour une retraite à 60 ans ni pour une retraite à 65 ans. De la folie. Et les autres formations ne parlent même pas de leurs projets. Comme en plus, Nupes semble oublier qu’il s’agit de 577 élections locales… Tout est faussé.

 

Je vais donc continuer à raconter des conneries et différentes médisances.

Mélenchon vient de dire : « Nous disons aux Français : notre programme économique est sérieusement organisé et chiffré. Le néolibéralisme a prouvé sa dangerosité face aux crises sanitaires et climatiques. Le chaos, c'est eux. Pour en sortir, votez #NUPES, votez le V, ces 12 et 19 juin. »

Le chiffrage est évidemment grotesque mais tant pis (je crois que j’en parlais hier ou ce matin). Le néolibéralisme français est ce qui a fait que l’Etat dépense un tas de pognon de manière à ce qu’on ait pu s’en sortir moins mal que nos voisins, que l’inflation – sujet majeur de nos jours – est moins important qu’ailleurs.

Il n’y a rien de sérieux dans tout cela et les électeurs vont rapidement le faire savoir aux nupistes.

 

Le seul truc qui me dérange est que j’ai un tas de copains, rencontrés dans les blogs à l’époque de la grandeur du PS, de parfaits sociaux-démocrates, qui défendent maintenant toutes ces bêtises radicales, reniant leurs propres positions d’il y a quelques années. Evidemment, ils font ce qu’ils veulent.

Mais je me demande ce qu’ils défendront lors de prochaines élections.

Ce week-end, le slogan "je ne déteste pas Valls mais" à supplanter "je ne suis pas homophobe, raciste ou antisémite mais"... Ces con, non ? Et n'oublions pas que Mélenchon a fini ses études en 1972 et tout travail hors politique en 1978.

Belle performance !