La Nupes et le PS [et moi !] : démission, démission, démission !

 

Faure de café

La nouvelle est tombée en fin de matinée : la justice a invalidé l’accord signé entre le PS et LFI pour le « NUPES ». Je ne vais pas peser sur les raisons juridiques parce que, n’étant pas membre du PS, je m’en fous, mais, globalement, ce dernier aurait dû organiser un « congrès » ou une « convention » pour avoir l’accord des adhérents. On peut imaginer que les impacts à court terme ne seront pas très  importants : l’accord est essentiellement de non-agression, maintenant, vu que les dépôts des candidatures sont terminés. J’avais dit, dans ce blog ou dans Facebook, qu’un tel accord, avec des impacts programmatiques et stratégiques, sans l’aval des militants était une hérésie.

Je vais revenir sur tout cela et sur un aspect qui ne me parait pas neutre. Les candidats du PS ne pourront plus se revendiquer de Nupes afin de ne pas exclure des militants qui ne seraient pas d’accord avec l’accord. Les guignols qui ont les deux sigles sur les affiches et les bulletins pourraient se voir invalider après plainte des lascars concernés.

 

Auparavant, je vais faire un aparté. Je viens d’écrire « je ne suis pas membre du PS » et « j’avais dit sur le blog ». Je constate à la lecture de quelques commentaires, dans le blog, Twitter et Facebook que certains ne comprennent pas ce que je fous de ce blog. C’est pourtant simple : je me contente de donner mon avis. Je ne fais pas d’analyse, pas de prédiction… destinées au public autre que mes lecteurs de passage et surtout à moi-même, pour me forger un avis. Je ne sais pas qui sont mes lecteurs. J’ai une vague idée de leur nombre et des raisons qui les poussent à traîner ici mais je n’en sais pas plus. Toujours est-il que je ne fais plus de militantisme depuis des années avec ce blog. Il s’appelle « partageons mon avis ». J’y donne mon avis, point barre.

Je viens, par exemple, de faire deux billets sur les sondages. Dans le dernier, je dis que ça ne sert à rien vu qu’il y a trop d’incertitude et un commentateur m’a répondu que ça ne servait à rien. D’où cet aparté : quitte à commenter un blog, autant lire les billets.

Je ne suis pas membre du PS mais on fait partie du même ensemble politique, il me semble. Toujours est-il que nous n’avons aucun engagement réciproque. Il en est de même avec d’autres formations politiques, notamment LREM et le PCF et, dans une moindre mesure, EELV, mais aussi les partis de la Fédération de la gauche républicaine. Je n’ai aucun complexe à puiser un peu partout des idées et des bulletins de vote d’autant que je n’ai pas varié, politiquement, depuis à peu près trente ans, contrairement à beaucoup. Quand on voit des types qui étaient sociaux-démocrates en 2007 qui sont maintenant proches de la gauche radicale, on peut rigoler. J’ai toujours défendu des positions proches du libéralisme, dans ce blog, mais j’ai voté, depuis 1988, plus souvent pour le PCF et le MRC que pour d’autres formations politiques. C’est ainsi et m’emmerdez pas si je puis me permettre.

Par ailleurs, je ne vais pas dire que je m’en fous car ce n’est pas vrai mais je suis dans une circonscription qui me parait d’avance acquise à une formation politique et mon vote ne sera pas nécessairement utile.

 

Cette décision de justice est évidemment à mourir de rire. La gauche atteint des sommets du ridicule, après, bien entendu, la fameuse primaire populaire qui a désigné Taubira puis changé d’avis. Le spectacle montré au peuple de gauche est affligeant. On s’engueule souvent sur les raisons des échecs de la gauche depuis 2017, entre ceux qui accusent Hollande et ceux qui pensent que c’est l’opposition interne à la gauche qui a été lamentable mais, au fond, n’est pas tout simplement le PS qui est responsable de sa propre mort et ça remonte à très longtemps, à des nouveaux statuts mis en place Martine Aubry ou François Hollande.

La fin du quinquennat de ce dernier a été lamentable (la question n’est pas de savoir s’il a vraiment été dans l’incapacité de se présenter) : le PS n’avait aucun plan de secours, les primaires organisées étaient lamentables avec des participants dignes du grand Guignol, Valls et Hamon en tête, le premier ayant été rejeté à la précédente primaire et l’autre n’ayant aucun charisme ou reconnaissance populaire.  Les torts peuvent être mis sur le dos des Premiers secrétaires pendant le quinquennat, Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis qui n’ont pas su créer les conditions de la suite mais c’est Faure, ensuite, qui a prodigieusement merdé, ne serait-ce qu’en laissant un « étranger » mener la liste du PS aux Européennes. Je ne dis pas ça pour chercher un coupable mais pour mettre le doigt sur ce que peuvent penser les électeurs de l’organisation de ce gros bordel.

 

Illustre numéro deux du PS.
Elle n'a visiblement pas que des défauts

Evidemment, la première conséquence de cette décision de justice devrait être la démission d’Olivier Faure. Je dis bien « évidemment ». Cela ne se discute même plus. La justice est une chose qui dépend de critères abscons comme les statuts du Parti Socialiste mais il y a évidemment une faute morale vis-à-vis des adhérents du parti politique. Il doit être remplacé pour six mois environ par un des membres du Secrétariat national (je n’en connais quasiment aucun mais peu importe) ou un des présidents du Conseil national (je ne les connais pas plus) jusqu’à la tenue d’un nouveau congrès. Je vais poursuivre mon aparté : je m’en fous, je ne suis pas au PS. Ce qui me parait important est de montrer au grand public que les leçons de cette énorme baffe vont être tirées.

Et ce congrès « refondateur » doit avoir comme base la reprise en main du parti par les adhérents (je distingue les adhérents, des sympathisants et des militants, seuls les premiers ont leur mot à dire sauf s’ils sont gros et tiennent un blog).

 

Les adhérents ont bien été trahis, forcés de suivre un projet. « Oui c’est un poison lent, ça infuse. Et donc aujourd’hui, ceux qui s’opposaient à ce que je faisais avec les gouvernements que j’avais composé se retrouvent derrière Jean-Luc Mélenchon [...] Le programme de la Nupes est un programme que j’estime, infaisable, inapplicable. » Ah ben, c’est François Hollande qui a dit ça. Au fait, il vient de se marier avec Julie Gayet.

Le parti doit se ressaisir et revenir à sa « ligne historique » avec les quelques changements voulus par l’histoire et oublier complètement ce nouveau projet qui ne lui correspond pas du tout. Toujours pour la même chose : le parti est quasiment mort au niveau national parce que les électeurs ne s’y retrouvent plus. Encore une fois, vous pouvez penser qu’Hollande est la cause de tous les mots, je vous rétorquerai que c’est une énorme connerie mais peu importe. Il faut revenir à la base.

Et ça passe par la démission d’Olivier Faure.

 

Mais on se fout autant du long terme que du parti socialiste. L’accord électoral est terminé. Par-delà les aspects juridiques, il y a évidemment des accords concrets, sur le terrain, qui doivent être respectés au sein du périmètre de « l’ex-Nupes », en particulier pour des non-agressions et pour des soutiens mutuels aux campagnes.

Mais le PS a fait appel. Ils n’ont strictement rien compris : on se fout des aspects juridiques, il y a une grosse faute morale.

Olivier Faure ne doit pas être le seul à démissionner, tiens ! La numéro deux, aussi, vu qu’elle a écrit aux secrétaires fédéraux : « Au moment où le rassemblement de la gauche et de l’écologie connaît une véritable dynamique politique, certains membres de notre parti ont souhaité faire le jeu de la majorité présidentielle et dévoilent ainsi leurs véritables intentions en s’attaquant à la Nupes, par tous les moyens de procédure et en se tournant vers les juges. (…) Une telle convention nationale n’aurait pu être organisée dans les délais impartis avant la date limite de dépôt des candidatures, le 20 mai dernier. Cela n’est d’ailleurs pas contesté par les requérants, démontrant ainsi leur seule volonté de nuire à une dynamique politique. Nous considérons, en outre, que le débat sur le fond sera tranché par le congrès du PS qui se tiendra à l’automne 2022. »

Elle n’a rien compris : cet accord est totalement illégitime. Point barre. Il faut arrêter de tout négocier. Quand on se plante à ce point depuis plus de quatre ans, on fait profil bas. On démissionne, même. Corinne Narassiguin, elle s’appelle, la dame…

 

Ceux qui sont emmerdés sont bien évidemment les militants dans les circonscriptions où il y a un candidat socialiste qui a refusé Nupes. Qui soutenir maintenant ? Je n’ai pas la solution…

On leur souhaite bon courage.