Avec cette histoire d’avortement aux USA, les politiciens et
militants français n’arrêtent plus de lancer des appels pour demande l’inscription
de l’avortement dans la Constitution au titre des droits fondamentaux. Je suis
désolé mais c’est de l’hypocrisie profonde et, dans mon avant-dernier billet,
je disais que je « vais devenir intransigeant après une phase d’extrême
tolérance. » N’y voyez pas la moindre méchanceté mais, tout d’abord, vous
me direz où, dans nos textes, sont décrits les droits fondamentaux (et m’expliquerez,
à l’occasion, pourquoi, le logement, la boisson – même de l’eau –, la nourriture
et la sodomie n’y figurent pas) et, ensuite, comment on peut s’imaginer que si
on peut modifier la Constitution dans un sens, on ne peut pas le faire dans l’autre ?
En d’autres termes, si, par malheur, un président
affreusement réactionnaire est élu et fait un référendum, juste après l’élection,
pour modifier la Constitution en se basant sur l’article 11 de la nôtre, votre
large progrès visant à constitutionnaliser le droit à l’avortement n’aura été
qu’un pet dans l’eau.
Et heureusement. Le peuple, chez nous mais pas nécessairement
de tous les côtés de l’Atlantique, est souverain. L’article 11 permet de
prendre toutes les décisions possibles par référendum et c’est heureux. Aucune autre
solution n’est envisageable : le peuple décide.
Fallait y penser avant (je déconne, en
cas de viol, bof... et quand bien même) surtout que
je n'allais pas diffuser une photo de bite couverte.
On en parlait beaucoup au moment du second tour de la
présidentielle. Les opposants d’Emmanuel Macron disaient que « tant pis si Marine Le Pen est élue, elle ne pourra rien
faire d’important. » La
réponse est toujours la même : « si, bordel ». Avec l’article 11
de la Constitution elle peut faire prendre n’importe quelle décision (si le
peuple élit une vieille réactionnaire, il votera, malgré vos protestations juvéniles,
tous les textes qu’elle proposera, dans la foulée).
Il va être tant d’arrêter de sacraliser ce texte, pourtant
si important, mais surtout pour les juristes. Nous autres, pauvres imbéciles,
devons arrêter de jouer avec. La loi autorise l’avortement. Dans quel cas
voulez-vous que la Constitution, même modifiée, puisse servir, à part pour une
loi pour « interdire » l’avortement, loi qui pourra être passée par
référendum ?
J’ajoute, en plus, car je me refuse d’ajouter en moins, que
faire croire à des femmes fragilisées qu’elles pourraient être protégées par
une nouvelle loi constitutionnelle est une faute grave, doublée, évidemment, d’une
erreur de communication : il faut arrêter de mentir aux gens, c’est tout.
Ceci n'est en aucun cas un moyen de protection
nous permettant de baiser comme des lapins
même quand il fait trop chaud.
Enfin, il faut arrêter de tout foutre dans la Constitution.
On se rappelle Chirac y ayant fait ajouter la chartre de l’environnement avec,
notamment, le principe de précaution. Tous les gauchistes étaient aux anges
mais il faut bien reconnaitre, quand même, qu’il est a bien baisés vu qu’il était
expert pour pisser dans les violons. Le Constitution décrit le fonctionnement
de nos institutions et les grandes valeurs à prendre en compte pour l’établissement
de la loi (et pouvant être prise a posteriori depuis les « questions prioritaires
de constitutionnalité » prévues par Sarkozy) mais, autant la liberté des
femmes à disposer de leurs corps peut être vu comme une valeur, autant l’avortement
ne peut pas figurer dans une telle liste. Cette liste étant informelle et
pouvant être modifiée assez facilement, ne jouons donc pas avec et laissons les
constitutionnalistes en décider.
Arrêtons de faire des propositions débiles et, surtout, de
faire qu’on agit réellement en les défendant.
Et puis si l'on suit cette pente, pourquoi ne pas graver dans le marbre de la constitution le droit à chacun d'avoir à toutes heures du jour et de la nuit une bière fraîche offerte par le gouvernement ?
RépondreSupprimerVous n'allez pas me contredire !
Rien d'aussi ridicule que cette nouvelle manie de vouloir graver quelque chose dans la Constitution pour le rendre pérenne ! En plus, il y a-t-il vraiment, aujourd'hui, une menace sur le droit à l'IVG en France ? Pas plus qu'au Royaume-Uni... qui n'a pas de Constitution !
RépondreSupprimerSi on met tout dans la Constitution, il n'y a plus de débat politique !
Merci pour ces clarifications utiles en ces temps d'agitation stérile. Comme vous le dites à la fin, la finalité principale de cette agitation est ce que désigne l'expression "virtue signaling", dont on trouve de nos jours de si fréquentes expressions qui permettent à l'essentiel de notre classe politique d'apparaître comme des gens de biens sans réformer ce qui doit l'être.
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