09 juin 2022

Un petit vélo à la mairie de Paris

 


J’habite en région parisienne depuis bientôt 40 ans (vivement, la retraite, tiens !) dont 28 au Kremlin-Bicêtre, précisément à 600 mètres des portes de Paris, plus précisément de la porte d’Italie, mais j’ai longtemps fui la capitale, n’y trainant que pour les obligations, à savoir dans les sous-sols, au quotidien, pour utiliser les métros, les abords du travail (ce qui ne fait que huit ou neuf ans en tout, j’ai passé le reste en banlieue, notamment à La Défense) et, bien sûr, le quartier de Montparnasse. Depuis la crise sanitaire, avec le télétravail « de masse » je circule beaucoup moins qu’avant et donc je prends souvent le taxi. Je l’ai pris de plus en plus quand j’ai commencé à fréquenter les hôpitaux et je voyage maintenant beaucoup en bus (il se trouve qu’il est direct entre chez moi et Notre-Dame, à côté de l’Hôtel Dieu où j’ai trois séances par semaine). Alors je le déclare maintenant haut et fort :

Arrêtez immédiatement les travaux pour aménager les voies pour les vélos.

Préparez ce qu’il faut pour revenir progressivement sur les travaux qui ont déjà été faits et trouver un système moins dangereux.

Je me fous des voitures : les andouilles n’ont qu’à utiliser un autre moyen de transport et, à la limite, les voir bloquées suite à des crises de délirium dans les états-majors de l’hôtel de ville m’amusait beaucoup.

Mais, il se trouve que les vélos emmerdent aussi les taxis et surtout les bus. Surtout, les voies réservées aux vélos mettent en danger les piétons. Prenez la rue de la Cité. C’est celle qui passe devant Notre Dame, sur l’ile de la Cité. Il y a trois voies. Celle de gauche est réservée aux cyclistes et les deux autres aux autres véhicules, à savoir les bus RATP et les cars de touristes, tour opérateur ou bus « à étage » pour les visites de la capitale. Les bus ne peuvent plus approcher des trottoirs. Les piétons, qui veulent monter dedans, sont obligés de traverser les endroits réservés aux vélos.

Ces traversées sont d’autant plus dangereuses que la circulation s’y fait à double sens : un piéton qui veut traverser la première voie pour arriver à la deuxième doit donc regarder à droite (c’est normal) mais aussi à gauche, ce qui n’est pas du tout naturel.

Par ailleurs, ces « pistes » sont aussi pratiquées par des trottinettes pilotées par des espèces de fous qui n’ont qu’une vague notion du code de la route, de la sécurité, du vivre ensemble et des moindres notions de savoir vivre. Il faut franchement interdire les trottinettes. La question n’est pas de savoir le nombre de blessés ou de morts qu’elles provoquent mais des peurs bleues qu’elles entrainent pour les piétons (et sûrement les cyclistes), l’état de stress qui accompagne certains moments de déambulation dans Paris qui devraient être de la pure détente.

 

Mais mon billet porte bien sur les vélos. Parfois, les trottoirs sont très larges mais les voies sont quand même sur l’espace réservé aux voitures (non pas que je veuille une priorité pour ces dernières, ma préoccupation porte seulement sur les taxis et les bus). Je pense que les abrutis qui ont conçu ça ont des voitures de fonction et, surtout, n’ont pas pensé à faire un état des lieux après les premières tranches de travaux.

Ils méritent des baffes.

 

Certains pourront se demander pourquoi je soutiens les taxis : il se trouve qu’ils sont généralement utilisés par des gens qui en ont réellement besoin car on ne va pas dépenser une fortune pour passer plus de temps dans les transports que ce que nécessiterait le métro. Si je les ai beaucoup pris, c’est parce que je suis « à risque » par rapport au Covid et que je trouvais ça idiot de m’entasser dans les rames. Parmi les gens à défendre, il y a également ceux qui ont besoin de leurs voitures et autres véhicules comme, d’une part, certains professionnels (on imagine mal un plombier avec sa caisse à outils dans le bus) et, d’autre part, certains particuliers pour des besoins ponctuels (par exemple pour faire des achats qui sortent du quotidien ou, tout simple, les Parisiens qui sortent de la ville pour le travail ou les loisirs).

Mais ce billet porte sur les vélos.

Stoppez tout immédiatement et révisez les plans.

Bordel.

 

13 commentaires:

  1. Et si au contraire, on reprenait les travaux sur toutes les pistes cyclables pour les faire plus genrées comme à Lyon? Je trouve, que c'est un peu nul de la part de la capitale de se faire damer le pion sur le genre de la part d'une ville de province, il faut y remédier toutes affaires cessantes.

    La Dive

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est pas faux. Merci de m'avoir corrigé. Ou corrigé.e.

      Supprimer
  2. J'ai souvent rêvé de villes sans voitures. Par contre je n'avais pas imaginé que les cyclistes et trottinettistes allaient devenir mon pire cauchemar (pas tous).
    Ca va bien finir par s'arranger ou pas !
    Sylvie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Des villes sans voitures, cela ne peut en effet être qu'un rêve… vu que cela n'a jamais existé. L'une des principales caractéristiques des villes, ce sont justement l'encombrement de leurs rues par les voitures. Celles-ci furent à chevaux et à bœufs, elles sont désormais à moteur : cela ne change rien à l'affaire.

      Une ville sans voiture, cela s'appelle l'Aubrac ou les Landes…

      Supprimer
    2. Didier, oui... Mais les voitures du passé, comme celles à chevaux ou à boeufs, étaient la pour transporter des marchandises (soit pour des fournisseurs, soit pour des clients) pas pour traverser des mégamachinspoles pour le loisir ou pour le travail.

      Supprimer
    3. C'est très reposant, l'Aubrac.
      Nous sommes bien d'accord que ce commentaire n'apporte pas une once de début de solution aux problèmes de notre ami.

      Supprimer
    4. Ca en apporte presque une. La plupart des gens qui circulent dans Paris sont des bureaucrates sans contact avec la clientèle et qui pourraient faire au moins 80% du boulot en télétravail : ça stopperait les problèmes de circulation... Alors qu'ils partent dans l'Aubrac, c'est plus agréable.

      Supprimer
    5. Ah mais oui ! Mais va y avoir plein de monde dans l'Aubrac ! Et ma tranquillité ? Tu y penses à ma tranquillité ?

      Supprimer
  3. Quand j’étais jeune (There is a Long Time ago) -c’est quoi ces majuscules ?-🙃
    je pensais qu’il serait plus aisé de remplacer les routes et autoroutes par des tapis roulants.
    J’avais tout prévu, comment y entrer comment en sortir etc.
    Bon, mais ce monde n’est pas fait pour les génies.
    Aussi, je ne commenterai pas ce billet.
    Hélène

    RépondreSupprimer
  4. Non contente de massacrer Paris, Hidalgo a rendu la circulation dangereuse et stressante pour tout le monde. Paris est devenu un piège pour les automobilistes comme pour les piétons.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il faut être prudent. Ce que tu dis n'est pas spécialement le sens de mon billet : il faut bien faire quelque chose. Mon billet (voir les parties en gras) dit seulement que les pistes retenues pour les vélos sont mauvaises et qu'il faut absolument les revoir.

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...