Avec les incendies qui ravagent une partie de notre pays et
les températures qui n’en peuvent plus de battre des records, il n’est pas interdit
de penser que le réchauffement climatique est bien réel et qu’il est « multiplié »
par les activités humaines, non ? Rassurez-vous, j’en suis entièrement
convaincu mais je présume que ce n’est toujours pas le cas de tout le monde… On
pourra bien évidemment trouver des motifs et donc des coupables, comme le
libéralisme, les grosses entreprises, les banques, l’agriculture de masse et
tout un tas de choses diverses qui mériteraient sûrement d’être pendues mais j’ajouterais
quand même les écolos, y compris les sincères s’il y en a et surtout les
militants qui font n’importe quoi !
Par exemple, le plus grand parti écologique de France vient
de faire un accord avec un parti de la gauche radical qui préconise de cracher
sur les accords internationaux alors qu’il est évident que la sauvegarde de la
planète passera par des normes de plus en plus strictes. Je sais que je joue dans
un de mes domaines préférés de ces derniers mois mais je ne comprends franchement
pas qu’un militant écologiste puisse tolérer la Nouvelle union populaire,
écologique et sociale. Point barre. C’est purement faire du greenwashing qui
est aussi un de mes sujets adorés…
Par exemple, il est à peu près évident qu’il fallait
développer le nucléaire depuis une vingtaine d’année plutôt que de lui mettre
des bâtons dans les roues, action caricaturée par les accords entre les socialos
et les écolos en vue des élections de 2012. Il ne s’agit pas de
nier les inconvénients du nucléaire mais depuis que le GIEC nous alerte, il
aurait fallu faire quelque chose…
Clémentine Autain (que je cite souvent parce que je suis
abonné à son compte… pour le reste, heu…) vient de publier « La canicule que nous subissons est l'avant-goût d'un
monde devenu invivable. Preuve que l'inaction climatique est punitive, et non
l'écologie. N'oublions jamais que 100 multinationales produisent 70% des GES. »
Ce genre de propos fera sûrement plaisir à des militants mais n’oublions pas
que parmi ces multinationales, il y a aussi des géants du numérique qui dépensent
beaucoup d’énergie pour la production de matériel, le fonctionnement de « data
centers ». Mme Autain a sans doute faire cette publication avec un
ordinateur produit en Chine et importé jusqu’à chez nous dans un
porte-container : elle fait du greenwashing typique. Les 100 multinationales
ne produisent pas des GES pour faire joli et gagner du pognon mais parce qu’elles
ont des clients.
Par exemple, les multinationales entretiennent des avions
pour envoyer le touriste Mélenchon en Amérique du sud où il peut écrire sur son
blog : « Vu de loin, tout cela donne
une idée misérable de l’état du pays. Me sautent à la gorge les incendies
géants du sud de la France. L’impréparation criminelle des gouvernants pourtant
alertés depuis des mois sur la sécheresse qui se préparait, le manque de moyens
de combats tout, tout pousse à la rage. Honte à ceux qui ont soigneusement
enterré sous d’autres polémiques ridicules toutes les alertes que nous avons
lancé depuis deux ans sur les conséquences concrètes du changement climatique. »
Admettez que le cabanon n’est pas loin !
Ca me fait penser à une publication récente
de Reporterre au sujet du tourisme écologique. On m’excusera, bien évidemment
ou pas, de ne pas aimer ce torchon mais cet article est pourtant exemplaire :
les manies des écolos sont souvent mortifères. On va reprendre les carricatures
de gugusses comme Yann Arthus Bertrand qui mélenchonise en prenant des avions
pour constater les dégâts sur l’environnement. Ils finiront d’ailleurs par dire
comme moi : « certes, les zadistes auront
empêché la construction d’un nouvel aéroport, mais ils ne se seront pas
mobilisés contre le développement des aéroports de Nantes, voire de Rennes, qui
se fait dans le but d’accroître les flux touristiques ». Les écolos
en peau de fesses ont tapé à côté. Seule la construction d’un aéroport
supplémentaire, avec une optimisation des transports ferrés, aurait pu avoir un
impact positif sur l’environnement.
L’heure n’est pas à dire ce qu’il aurait fallu faire mais à
dire ce qu’il faudrait faire, d’une part pour réduire le réchauffement, voire « l’annuler »,
et d’autre part pour le rendre supportable. La première chose à faire est… d’être
extrêmement prudent. Je lisais un militant écolo, dans Facebook (republié par
Elodie), qui disait : « On sait quoi
faire pour lutter contre le changement climatique et s’adapter aux chocs comme
les canicules. On le sait… Du coup on le fait ? » C’est partiellement
un mensonge car, en fait, on ne sait pas. Si nos voisins décident d’augmenter la
production d’énergie carbonée, éventuellement pour de très bonnes raisons, on
ne pourra pas lutter contre le changement en question. C’est toujours facile de
lancer des oukases. On peut faire des jolis raisonnements : « La question de la lutte contre le changement climatique
est profondément politique. Est-ce qu’on fait primer les intérêts privés ou
l’intérêt général ? Car la somme des intérêts privés ne fait pas l’intérêt
général. Nos démocraties ne sont pas abouties, la grande majorité des décisions
publiques sont orientées par des intérêts privés. Nous ne sommes pas dans des
systèmes où la voix de la population finit par primer. La Convention citoyenne
en a été une illustration parfaite : on met en place un mécanisme citoyen de
démocratie délibérative, on dit qu’il y aura une transmission « sans filtre »
au Parlement ou aux français pour référendum, et au final, la plupart des
mesures sont détricotées et influencées par des intérêts privés. On peut certes
comprendre que les lobbies défendent leurs intérêts. Mais on ne peut pas
comprendre que le gouvernement ne joue pas ce rôle d’arbitre et ne tranche pas
en faveur de l’intérêt général. Avec la Convention, nous avions des mesures
proposées par les citoyens qui répondaient à l’urgence, à l’impératif de
sobriété, justes socialement et qui faisaient consensus. Emmanuel Macron avait
une occasion en or d’agir et il ne l’a pas fait. » A force de pisser
dans le violon, il est plein. Pour un peu qu’on puisse finir par taper sur
Macron, on reprend un apéro et on a l’impression d’avoir fait le bien.
Les écolos rigolaient dans les réseaux sociaux des propos d’une
ministresse qui disait que la lutte contre le réchauffement climatique passait
aussi par l’innovation. Ces braves gens sont même allés chercher des propos des
années 70, en conclusion de je ne sais quel rapport : « la confiance dans la technologie comme solution ultime à
tous détourne notre attention du problème le plus fondamental – celui de la
croissance sans fin. »
Je suis désolé mais c’est franchement de la connerie et j’affirme
que les écologistes sont des gens assez dangereux : la technologie et l’innovation
sont le seul espoir que l’on puisse avoir d’arrêter un jour la dégradation de
la planète (et j’ai bon espoir, somme toute, on finira par nous sortir une
machine qui produira du froid pour ma chambre et mon fut de bière) alors que
les politicards à la petite semaine et aux petits réseaux sociaux qui s’imaginent
que la France fera, toute seule, bouger le monde est assez risible. En d’autres
termes, tant que les Chinois, les Américains, les Indiens et je ne sais
quelques autres Russes ou Africains auront décidé de continuer à exploiter la
terre, il ne servira à rien que l’on s’agite… Ou alors, on aura une pénurie de
ressources et, dans ce cas, on arrivera à ce que recherchent les écolos franchouillards…
La première urgence est de lutter contre les fausses solutions.
Par exemple, on voit souvent des lascars qui préconisent de diminuer la
consommation de viande. Tu parles ! Ce n’est pas parce que l’on va réussir
à calmer 10% des 10% des terriens les plus riches que l’on va diminuer les pets
des vaches.
La deuxième urgence, me semble-t-il, est de bien séparer les
sujets. Par exemple, il y a de la pollution à Paris et s’il faut la diminuer,
ce qui n’est possible, sans doute, que par la maitrise de la circulation (ce n’est
pas le sujet de mon billet), ce n’est pas elle qui provoque le réchauffement
climatique (c’est plutôt le contraire, même…). Ou alors, on empêche les braves
gens de se chauffer au bois pour limiter les émissions mais conséquences des
émissions sont des kilomètres carrés de forets qui partent en fumée… Donc
restons calme. Et n’hésitons pas, dans notre délire, à dire du bien de Ségolène
Royal qui avait déclaré que l’écologie punitive, c’est caca.
La troisième urgence est d’arrêter de désigner des
coupables. C’est très à la mode. Dans Facebook, tournent d’une part une
explication sur les trajets de l’avion privé de Bernard Arnaud et une photo d’un
mec qui jette son mégot par la fenêtre de sa voiture (par ailleurs allemande…).
Je ne sais pas s’ils sont coupables mais le fait de les désigner donne le
sentiment que les autres ne sont pas responsables. J’ai l’impression que c’est
une manie française… Faire croire qu’en fusillant trois abrutis, on sauvera le
monde…
Si les urgences que je désigne ici sont bien évidemment du
pipi de chat compte tenu que l’on devrait tous crever dans d’affreuses
souffrance avant de savoir si un Français gagnera prochainement un tour de France,
elles sont emblématiques de nos croyances en des solutions.
Tout d’abord, je n’ai pas de solution. Mais j’affirme haut
et fort qu’il faut renforcer le nucléaire et ce n’est qu’un exemple, car il
nous faudra beaucoup d’énergie pour limiter les conséquences du réchauffement
climatique dans nos contrées. Il ne faut pas inverser les raisonnements…
Je n’ai pas la solution mais restons calme. On pourrait aussi
mourir de façon rigolote et sans souffrance, par exemple en cas de guerre
nucléaire avec la Russie.