Hier soir, je suis tombé sur le
discours du Président de la République à l’occasion de l’inauguration d’un
nouveau lieu de mémoire, à Pithiviers, à l’occasion du 80ème
anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv. Il faudrait que tout le monde l’écoute,
presque religieusement, du moins dans le calme, avec attention… Il y a bien sûr le devoir de mémoire, pour ne
jamais oublier ce que la France, notre France, notre Nation, notre République peut
faire comme saloperies quand les aléas de l’histoire l’amène au-dessous de
tout.
Bien sûr, en tant que blogueur, ce n’est pas trop mon
domaine : je ne suis pas historien, littéraire, philosophe ou que sais-je.
Je ne peux qu’encourager à écouter.
Par contre, je peux remettre le sujet dans l’actualité de la
semaine avec, notamment, deux communiqués (tweets) de Mathilde Panot, la députée
de ma circonscription, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale et, par
défaut, chef de LFI voire de NUPES quand Jean-Luc Mélenchon est en déplacement
à l’étranger.
La première fois, c’était suite au discours de politique générale
de notre première ministre où elle l’a traitée de rescapée alors que, justement,
elle est pupille de la nation. Toute la majorité et une partie du reste est
tombée sur le poil de la présidente de Groupe alors qu’elle n’avait qu’une
gaffe et que, aussi bien, elle n’était pas au courant de « l’histoire »
d’Elisabeth Borne. On aurait dû râler pour la forme, Mme Panot aurait pu s’excuser
et on en serait resté là.
La deuxième est plus récente, à propos de la rafle en
question et de Macron qui aurait rendu hommage à Pétain. Elle a été franchement
ignoble et faire machine arrière. Elle a oublié qu’elle n’est plus une simple
militante mais le fer de lance d’un mouvement politique. Pourtant, ce matin encore
elle se justifiait et, tout au long de la journée d’hier, des militants ont
pris sa défense. Il faut que toutes ces conneries cessent, pour le bien de la
République. La provocation de Panot, qui a déformé des propos du Président, le
jour de la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv est tout simplement inadmissible.
Il faut arrêter de débattre, d’aligner des mots pour ne rien
dire à part justifier l’injustifiable, de se quereller entre nous autres, républicain.
En outre, pendant ce temps, Marine Le Pen a bien pris soin
de rendre son propre hommage en oubliant de rappeler que les fondateurs de l’ancêtre
de son parti politique étaient, en 1942, parmi les auxiliaires de Vichy, venu
remplir un vélodrome. Très peu de gens, à gauche comme au centre (et à droite),
ont réagi.
Alors il faut réécouter le discours de Macron et remettre la
République en perspective pour faire fonctionner ses institutions autrement que
par les insanités lamentables.
Je vais le dire autrement, en tant que blogueur de gauche et
libéral, tiens ! Mme Borne a fait son discours de politique générale et on
a plus débattu sur la motion de censure que sur le fond alors que l’on devrait
s’en foutre. M. Macron a fait son interview où il a rappelé son programme, ce
pourquoi il a été élu avec, notamment, la réforme des retraites et l’augmentation
de l’âge de départ et celle du RSA avec l’obligation, pour les allocataires, de
travailler. Il faut que, à gauche, on se retrouve pour lutter contre les sujets.
La réforme des retraites est inutile : le Conseil d’Orientation des
Retraites a confirmé que le financement était suffisant. L’enjeu, maintenant,
devrait être l’augmentation du niveau du pension qui est de plus en plus bas
et, pour se faire, une augmentation de la durée de cotisation peut-être une
piste même s’il est évidemment plus urgent, pour l’Etat, de retrouver le pognon
perdu par des réformes fiscales idiotes, ce qui maintenant communément admis, y
compris parmi les économistes de droite. Quant à l’obligation de travailler
pour les allocataires du RSA, c’est totalement à l’encontre de toutes les idées
libérales, c’est ignoble et impossible à mettre en œuvre.
Alors, il nous faut arrêter nos querelles sur fond de
polémiques inexcusables qui ne font que diviser la gauche entre une qui tente
de repartir vers le centre de gauche, poussivement, et celle qui veut asseoir son
nouveau poids mais qui se trompe complètement de direction : les Français
n’en veulent pas. Ils ont donné 30% à Nupes et il faut bien se mettre dans le
crane que c’est absolument dérisoire et que ces 30% n’ont pas voté pour une
gauche radicale mais ont surtout voté à gauche parce qu’ils ont toujours voté à
gauche.
Je reviendrais bien sûr sur la gauche « qui veut
repartir ». Des propos récents de Julien Dray sont parfaitement
encourageant et j’y adhère complètement. Je n’ai pas trop eu de retour, en
revanche, de la réunion de samedi, organisée par Stéphane Le Foll. Tant pis.
Toujours est-il que nous avons une République qui a poussé,
récemment, ses institutions à fond, en donnant au Président une majorité
bancale, en faisant disparaitre une « droite de gouvernement », en
mettant en avant la descendance de l’extrême droite et en poussant, à gauche,
une bande de gamins inconséquents, ceux qui ont déposé un amendement pour renommer
une prime en « enfumage » (voir copie d’écran).
Nous portons une énorme responsabilité face à cette espèce d’effondrement
de nos valeurs et il est bien temps que l’on se bouge le cul.
Sinon, on finira plus cons que certaines de nos ancêtres.
Il faut revenir à une vraie gauche, écouter le président et défendre la République. Point.
Les batailles de cour d'école que je lis sur Twitter notamment et surtout venant de la part de responsables politiques me désolent.
RépondreSupprimerJe trouve qu'il y a pire, Laurent : les gens qui prennent parti pour un ou pour l'autre (et surtout pour les pires, bien sûr), dans les réseaux sociaux.
SupprimerOn continue à toucher le fond. Ces gens se tueront eux même. Mais ils ont fait du mal, grace à eux, le RN a 89 député.
RépondreSupprimerJe dis "grace à eux" car même des gens de gauche ont voté RN pour faire barrage à LFI. Bravo.
Je crois qu'ils sont fous... Voir la réponse que je vais faire à Marco, ci-dessous. Si j'ai le courage...
SupprimerTout est calculé dans le tweet de Panot : la stratégie de la FI c'est choquer et conflictualiser.
RépondreSupprimerLFI utilise la méthode de Trump pour conquérir le pouvoir : utiliser des phrases minables. Et au passage cela évite de parler de Coquerel.
Marco
Ils vont droit dans le mur : une certaine forme de populisme ne peut pas fonctionner à gauche. Ils vont convaincre trois gilets jaunes décatis mais se foutre les autres à le dos. Je pense qu'ils se trompent fondamentalement sur le peuple de gauche et ce que c'est... Alors que la droite populiste, disons celle de Sarkozy à la grande époque (et qui a fini par se vautrer) a bien une clientèle (qui n'est heureusement pas la majorité de la droite, d'ailleurs).
SupprimerComment vous dire? Je vous trouve aussi nuancé qu'une Mathilde Panot lorsque vous dîtes que "pendant ce temps, Marine Le Pen a bien pris soin de rendre son propre hommage en oubliant de rappeler que les fondateurs de l’ancêtre de son parti politique étaient, en 1942, parmi les auxiliaires de Vichy, venu remplir un vélodrome"
RépondreSupprimerJe crois qu'il y avait aussi pas mal de socialos qui ont voté les pleins pouvoir au Maréchal et qui ont servi les gouvernements Laval et Darlan. Je crois aussi qu'il y avait, entre autres, des maurassiens à Londres pour sauver l'honneur de la France. Je trouve un peu court de faire de Mme Le Pen la seule héritière des forfaitures que nous jugeons, à juste titre, dans le confort de la paix aujourd'hui.
Ne jouez vous pas à votre tour au "gamin inconséquent" en cette période qui nécessite un certain respect de tous les acteurs politiques si nous voulons faire vivre et sauver nos institutions?
La Dive
Je dois reconnaître que je fais un peu fort dans mes raccourcis. Ce que je veux dire c’est qu’on ferait mieux d’arrêter de se foutre sur la gueule entre nous en oubliant de taper sur « le camp du mal ».
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