Il va de soi que je me fous totalement de la déconjugalisation
de l'Allocation adulte handicapé (AAH) votée par les députés et pas seulement
parce que le mot est très moche et assez peu français et que je ne savais pas
que cela existait il y a quelques semaines. Je dis que je m’en fous mais cela n’a
rien de méchant mais quand je vois le nombre de types qui s’en réjouissent
alors que, comme moi, ils n’y connaissent probablement strictement rien, je
rigole.
Ils réagissent à l’émotion. C’est mal.
Tout d’abord, cette déconjumachin est tout sauf un truc de
gauche : elle va surtout bénéficier aux plus riches. Dans un couple, le
montant de l’allocation était calculé en fonction du salaire du conjoint (ou,
du moins, le cumul des deux était plafonné donc plus le conjoint pas handicapé
touchait, moins ramassait l’handicapé, c’est d’ailleurs ce qui justifiait la
grogne). C’est un fait. On peut négocier surtout mais c’est bien la réalité et
le système était complètement con vu qu’il valait mieux divorcer pour toucher plus
d’oseille.
Il n’empêche que l’évolution est un peu contre nos principes
de solidarité nationale et tout ça d’autant que c’est la même chose pour d’autres
aides, comme le RSA, mais personne n’en parle vu que les bénéficiaires ne sont
pas handicapés et que ça émeut moins.
Ensuite, le texte à l’étude au Parlement s’appelle « mesures
d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » et est là, en gros, pour
éviter certains problèmes liés à la guerre en Ukraine mais aussi à la « sortie »
de deux ans de crise sanitaire qui font qu’on ne sait plus trop où on habite.
Or la mesure ne sera pas prête avant octobre 2023 et n’a pas grand-chose à voir
avec l’urgence en question. D’ailleurs, il ne faudrait pas que le texte passe
devant le conseil constitutionnel : cette mesure serait évidemment
supprimée.
Un seul député, de la majorité présidentielle, a voté contre
ce texte et il se prend une volée de bois vert dans les réseaux sociaux. Pourtant,
je me demande s’il n’a pas raison, non pas que la mesure ne soit pas justifiée,
au fond, mais cela revient à dire qu’on a un gros problème pour les aides
sociales en France et, d’une manière générale, avec la vie en couple et tout ce
qui est fait pour la famille…
Il a mon soutien, le monsieur. J’ai vu des imbéciles qui lui
adressaient des menaces physiques. Il y a des lois contre ça.
Dans un prochain numéro, nous traiterons des assistants sexuels vu du gauchisme libéral.
Ca pose effectivement deux questions
RépondreSupprimerLes aides ont elles vocation à donner une forme d'autonomie à l'individu afin qu'il ne dépende pas de la deuxième partie prenante? Comme les allocations familiales qui sont également données aux hauts revenus
La seconde est moins de déconjugaliser une aide que de les regrouper en une seule et unique, même si elle peut-être d'un montant différent. J'ai un amis paraplégique qui doit déposer régulièrement 3 dossiers pour percevoir 3 aides différentes de trois entités à 3 guichets différents avec 3 liasse de formulaires différents dans la forme mais qui comporte globalement les mêmes informations et nécessitent de transmettre les mêmes justificatifs...
Quant aux assistants sexuels, c'est nécessaire effectivement. C'est un droit inaliénable non?