En salle

21 juillet 2022

Déconjugalisation

 


Il va de soi que je me fous totalement de la déconjugalisation de l'Allocation adulte handicapé (AAH) votée par les députés et pas seulement parce que le mot est très moche et assez peu français et que je ne savais pas que cela existait il y a quelques semaines. Je dis que je m’en fous mais cela n’a rien de méchant mais quand je vois le nombre de types qui s’en réjouissent alors que, comme moi, ils n’y connaissent probablement strictement rien, je rigole.

Ils réagissent à l’émotion. C’est mal.

 

Tout d’abord, cette déconjumachin est tout sauf un truc de gauche : elle va surtout bénéficier aux plus riches. Dans un couple, le montant de l’allocation était calculé en fonction du salaire du conjoint (ou, du moins, le cumul des deux était plafonné donc plus le conjoint pas handicapé touchait, moins ramassait l’handicapé, c’est d’ailleurs ce qui justifiait la grogne). C’est un fait. On peut négocier surtout mais c’est bien la réalité et le système était complètement con vu qu’il valait mieux divorcer pour toucher plus d’oseille.

Il n’empêche que l’évolution est un peu contre nos principes de solidarité nationale et tout ça d’autant que c’est la même chose pour d’autres aides, comme le RSA, mais personne n’en parle vu que les bénéficiaires ne sont pas handicapés et que ça émeut moins.

 

Ensuite, le texte à l’étude au Parlement s’appelle « mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » et est là, en gros, pour éviter certains problèmes liés à la guerre en Ukraine mais aussi à la « sortie » de deux ans de crise sanitaire qui font qu’on ne sait plus trop où on habite. Or la mesure ne sera pas prête avant octobre 2023 et n’a pas grand-chose à voir avec l’urgence en question. D’ailleurs, il ne faudrait pas que le texte passe devant le conseil constitutionnel : cette mesure serait évidemment supprimée.

 

Un seul député, de la majorité présidentielle, a voté contre ce texte et il se prend une volée de bois vert dans les réseaux sociaux. Pourtant, je me demande s’il n’a pas raison, non pas que la mesure ne soit pas justifiée, au fond, mais cela revient à dire qu’on a un gros problème pour les aides sociales en France et, d’une manière générale, avec la vie en couple et tout ce qui est fait pour la famille…

Il a mon soutien, le monsieur. J’ai vu des imbéciles qui lui adressaient des menaces physiques. Il y a des lois contre ça.


Dans un prochain numéro, nous traiterons des assistants sexuels vu du gauchisme libéral.

1 commentaire:

  1. Ca pose effectivement deux questions
    Les aides ont elles vocation à donner une forme d'autonomie à l'individu afin qu'il ne dépende pas de la deuxième partie prenante? Comme les allocations familiales qui sont également données aux hauts revenus
    La seconde est moins de déconjugaliser une aide que de les regrouper en une seule et unique, même si elle peut-être d'un montant différent. J'ai un amis paraplégique qui doit déposer régulièrement 3 dossiers pour percevoir 3 aides différentes de trois entités à 3 guichets différents avec 3 liasse de formulaires différents dans la forme mais qui comporte globalement les mêmes informations et nécessitent de transmettre les mêmes justificatifs...
    Quant aux assistants sexuels, c'est nécessaire effectivement. C'est un droit inaliénable non?

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