Quand je critique le positionnement du Parti Socialiste de
puis quelques années, dans le blog ou dans Facebook, on me répond souvent qu’il
a retrouvé sa place naturelle bien à gauche et tout ça. C’est une erreur, il se
retrouve à se battre avec d’autre partis politiques qui luttent sur les mêmes
thèmes. En gros, il y a un « gâteau » d’une vingtaine ou une trentaine
d’électeurs sur cent qui sera divisé par quatre au lieu d’être partagé en
trois.
Le parti socialiste est historiquement au centre gauche, « point
barre ». François Mitterrand a essayé de le pousser sur la gauche, avec
brio vu qu’il a gagné les élections, mais il a mis à peine un an ou deux avant
de faire un retour arrière puis de gagner la présidentielle suivante. La gauche
plurielle avait un projet bien à gauche, également, de même que François
Hollande qui, rappelons-le, avait comme adversaire le monde de la finance…
Mais peu importe ici. Revenons au gâteau à partager. En
1997, par exemple, l’ensemble des formations de gauche a fait environ 43% au
premier tour des législatives, à partager entre les socialos, les cocos, les
écolos et les « radicos ». 25 ans après, c’est 28% (en gros) qui
restent, à partager en plus de formations politiques. Il y a une perte de 15
points (environ) parmi les électeurs et c’est aussi parce que le Parti
Socialiste a laissé tomber son positionnement politique pour chasser sur les
terres de la « nouvelle » LFI.
C’est évidemment une erreur….
Maintenant que la nouvelle Assemblée et en place, toute la
gauche doit travailler à élargir la part du gâteau à se partager et c’est
évidemment au Parti Socialiste, et un peu à EELV, de se replacer. C’est mathématique.
Les militants socialistes sont peut-être fiers de ce qu’est devenu leur parti mais
il va falloir recommencer à penser aux élections, à la sociologie électorale et
tout ça. Ou une nouvelle formation prendra la place vu que la majorité
présidentielle a vocation a se pousser vers la droite… Moi, ça me va aussi.
Le Parti Socialiste finira alors son agonie, tristement, enterrant
tous ses héros passés. Cela étant, après un enterrement, il y a toujours un
pot.
Se repositionnement doit se préparer, on a le temps, mais il
serait intéressant que tout le monde se positionne sur ce fait, pas
nécessairement déjà sur le contenu. Julien Dray a créé un truc. On sent bien
que Stéphane Le Foll en meure d’envie. Carole Delga s’assoit déjà sur le parti.
Les dissidents vont être exclus et la presse disait hier que tous leurs
soutiens les suivront, ce qui comprend d’ailleurs François Hollande.
Je vais inviter ces braves à déjeuner à la Comète. Si on est
une petite dizaine et que les autres ne picolent pas trop, ça me coûtera trois cents
euros : ça sera ma contribution à l’œuvre. Je leur dirai : bon, les
gars (et la fille), il va falloir se bouger le cul : créez moi cette nouvelle
formation politique et qu’on en parle plus. Ca commence à bien faire, vos
initiatives et aux promesses individuelles.
L’autre solution est évidemment que le PS se saborde
partiellement en tant qu’entité politique aspirant à diriger la France. Pour ce
faire, la première étape est bien sûr la démission d’Olivier Faure non pas en
tant que personne (c’est une image) mais en tant qu’icône de ces échecs à
répétition. C’est une question d’honneur, en quelque sorte. Regardez chez LR.
Ils ont pris une grosse claque. Leur patron, Christian Jacob, a quitté ses
fonctions.
Une direction transitoire pourra être mise en place jusqu’au
congrès, en fin d’année. L’enjeu est connu : il ne faudra pas revenir sur
une bataille entre les « vrais » et les « dissidents » mais
sur les actions à mener pour élargir le gâteau et ne pas prendre les morceaux
des copains d’à gauche. Le parti ne peut plus se permettre ses batailles d’égos,
comme au temps du congrès de 2008 (mais, aussi, souvent auparavant) : il n’y
en a plus assez…
Il faudra non seulement construire un projet mais aussi montrer
aux Français qu’on est capables de le faire.
Parce que, franchement, adhérer à un programme de 650 points
élaborés par d’autres, cela fut une erreur majeure.
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