Mais non ! Le Parti Socialiste ne doit pas rompre avec
la défense de l’environnement mais avec cette histoire d’écolosocialisme qui ne
veut rien dire mais qui est tendancieux. Le grand public comprend bien, en
fait, que les socialos sont plongés dans une incapacité à faire des propositions
pour le progrès social, la lutte contre les inégalités voire la simple lutte
des classes et propose autre chose.
Le premier argument est qu’il y a beaucoup de greenwashing :
des lascars qui proposent des gestes officiellement pour lutter pour l’environnement
mais qui reviennent souvent à pisser dans un violon. Regardez le nucléaire, par
exemple : des tas de zozos en France et dans le monde luttent pour arrêter
les centrales mais on en arrive à un point où il faut rouvrir des centrales à
charbon pour proposer de l’électricité. Ils ont confondu une nécessaire transition
énergétique qui devra inclure l’arrêt du nucléaire tel qu’on le connait vu que
l’uranium est une ressource épuisable et qu’il y a un danger, qu’on ne sait pas
trop quoi faire des déchets et j’en passe avec une clause d’urgence absolu en
oubliant de gérer la transition et le fait qu’on peut encore attendre une
cinquantaine ou une soixante-dizaine d’années, le temps de poursuivre la
recherche et d’inventer autre chose.
Voila. Il faut être sérieux. Je rappelle quand même que l’écologie
politique est aujourd’hui représentée par Sandrine Rousseau et Eric Piolle. Le
PS ne peut pas être assimilé à ces quelques andouilles toutes bonnes à faire
plaisir à des bobos.
Regardez le Piolle, un de ses derniers tweet est à propos de
l’interdiction faite à l’industrie alimentaire de donner des appellations liées
à la viande à des produits « végan » : « Le gouvernement cède aux lobbys et interdit les
dénominations « steak » ou « saucisse » pour les alternatives végétales. La
baisse de consommation de viande est pourtant indispensable à la lutte contre
le réchauffement climatique. » Il est absolument urgent de se
désolidariser de cette espèce de fou qui a lui-même cédé aux lobbys proches des
islamistes. En outre, il a décrété que tous les repas seraient sans viande dans
les cantines de sa commune. D’une part, vouloir imposer ce qu’on va faire manger
aux mômes en « contradiction » avec toutes les traditions de notre pays
(voire du monde entier…) est du pur fascisme. D’autre part, empêcher les gamins
de manger de la viande alors qu’ils risquent d’avoir des carences alimentaires
surtout s’ils viennent de familles pauvres est de la folie, c’est nuire au
peuple, nuire à la solidarité nationale…
D’une manière générale, c’est tout sauf de gauche et le
Parti Socialiste doit s’éloigner de ces gens-là s’il veut reprendre un fond de
crédibilité.
C’était le deuxième argument : l’écologie se transforme
souvent en une doctrine n’ayant qu’un vague rapport avec la sauvegarde des
espèces. Le troisième tourne autour d’espèce d’oukases comme cette affaire de
viande qui provoquerait le réchauffement climatique. Je rappelle en passant, d’ailleurs,
qu’on a sept ou huit milliards de gens à nourrir et que les déchets de la production
animale servent à faire de l’engrais pour la production de végétaux (sans les
vaches, il faudra bientôt qu’on chie nous-mêmes dans les champs…). Que le
volume d’eau nécessaire pour nourrir ces vaches contient l’eau qui tombe dans les
prairies occuper par des ruminants. Que la surconsommation de viande, si elle réelle,
ne concerne qu’une minorité de personnes (disons un terrien sur 10 ou 100)
et il faut arrêter de raconter des conneries. Que la principale raison de
lutter contre la surconsommation est surtout de lutter contre la malbouffe et les
dégâts de nos transformations.
Que l’on soit créationniste ou évolutionniste, on ne sait
pas si dieu a fait que nous sommes omnivores ou si c’est la loi du plus fort et
la nécessaire adaptation mais l’homme est bien omnivore et ce ne sont pas les élucubrations
de quelques militants qui doivent nous faire changer les règles scientifiques…
Le troisième argument est qu’il faut que le PS se
désolidarise, toujours, de types qui ne font que lutter contre la science. Il est
par exemple très facile de faire penser à toute la population que les OGM sont
dangereux et ne font que gonfler les profits des multinationales mais, pendant
ce temps, on bombarde nos cultures d’insecticides, tuant les abeilles et toutes
les saloperies qui s’écrasaient sur nos parebrises. Modifier un ou deux gênes dans un brin d’orge
pourrait peut-être permettre d’éviter des insecticides ou d’autres produits qu’on
badigeonne sur la planète pour assurer une production suffisante pour nourrir
la planète et produire la bière à moindre coût. Il faut contrebalancer les
écolos qui voudraient nous faire sombrer dans de la décroissance en refusant la
science : je ne sais pas si cela sauvera la planète mais cela évitera de
passer pour des débiles légers.
J’ai beaucoup parlé du quatrième mais la France ne sauvera
pas la planète toute seule. Nous produisons 0,9% des gaz à effets de serre au
niveau mondial (ce chiffre est discutable pour différentes raisons mais peu
importe). Pendant ce temps-là, la cour suprême de la plus grande puissance
mondiale vient d’interdire à l’Etat fédéral de s’engager sur la diminution de
la production de CO2, ou un truc de ce genre (je ne comprends rien à la politique
outre-Atlantique).
Pendant ce temps, on a le gouverneur d’un des Etats de ce
machin qui a, l’an dernier, invité
les gens à prier pour lutter contre la sécheresse.
Pour poursuivre, comme cinquième argument, il nous faut
quand même faire de la politique politicienne. Vous avez regardé les cartes
électorales avec les résultats au premier tour de la présidentielle ou celle
par circonscription pour les élections législatives ? On voit bien que les
zones urbaines votent plutôt pour la gauche radicale ou même le centre mou et
que les zones rurales votent souvent pour la droite extrême.
Regardez cela avec un autre angle : les coins où l’environnement
à peu d’impact à part l’évolution de la pollution voire la chaleur sont ceux où
gagnent les proches des écolos alors que ceux où l’on voit des conséquences
vertes à l’agriculture, à l’installation de centrales, d’éolienne, à la
consommation de carburant et la liberté de mouvement des gens votent plutôt
pour les fascistes en culotte courte. On ne mettre d’éoliennes sur le Trocadéro
ou il n’y a pas de centrale nucléaire sur le Champ de Mars… Ceux qui votent
pour les défenseurs de l’environnement sont largement les moins concernés par
toutes les mesures que l’on peut imaginer : ils n’ont pas besoin de
voiture, ne vont pas à la chasse, ont du chauffage collectif et n’ont pas à
penser à remplacer les chaudières, à fermer leurs cheminées…
Dans la poursuite de mon billet d’avant-hier, ce n’est pas
ce public que le parti socialiste doit aller conquérir, il a déjà été happé par
LFI et EELV. Il faut aller chercher ceux qui vont subir les conséquences de la
lutte pour le climat.
Je ne dis pas qu’il faut arrêter de faire des propositions
pour la défense de l’environnement mais il faut un long pragmatisme. La France du
PS a organisé la COP 21, par exemple. Je ne dis pas que c’est la première COP
(il n’y en aurait pas eu 20, avant ?) et que les résultats crèvent l’écran
mais c’est du bon travail. Lors de la présidence française de l’UE, cette
dernière a voté pour l’arrêt, dans plus de 10 ans, de la production de « voitures
thermiques ». On peut ne pas y croire, même penser, comme moi, que cela risquerait
de freiner la recherche, le fait est que c’est une avancée majeure et que c’est
en travaillant sérieusement qu’on obtient des avancées.
Pendant ce temps, les écolos officiels ou elleffistes expliquent
aux gens qu’il faut prendre les transports en commun et se priver de liberté. D’autres
accompagnent les évolutions du monde.
Et le PS continue à mettre à son projet la rénovation des
logements en oubliant qu’aider les propriétaires n’est jamais une idée de
gauche. L’écologie mal pensée est un phénomène de droite. C’est Chirac qui
avait fait évoluer la Constitution pour y inscrire la charte de l’environnement
avec le fameux principe de précautions. Pendant ce temps, la gauche socialiste
lutte avec Nupes contre les accords européens, les accords internationalistes
ou, du moins, contre la nécessité de les respecter alors que seuls une évolution
de tous les pays du monde permettra les nécessaires mutations.
Il faut sortir d’une espèce d’individualisme vaguement
collectif mais pas du tout universaliste.
Au boulot !
Enfin, je vais faire le même raisonnement que l'autre jour pour la gauche mais pour l'écologie : s'il y a trente pourcent d'écolos en France, il faut élargir le gâteau et ne pas se battre, entre quatre partis de gauche, pour avoir la meilleure part. Et faire peur aux électeurs avec la possibilité de manquer l'électricité n'est pas très fin...
il n'est pas étonnant que quelques ayatollahs de la verdure et lfi se soient associés.
RépondreSupprimerLes seules propositions qu'ils font, les uns et les autres portent sdur la destruction et non sur la construction.
Et ce sont les plus braillards.
Si le Ps veut se sortir de ce piège, il doit réfléchir et faire des propositions constructives qui tiennent compte des réalités humaines, climatologiques, scientifiques et économiques sinon il est voué à disparaitre dans ce magma informe de la nupes.
Le PS doit le faire...
SupprimerEn phase, difficile d'être audible quand l'information politique disponible n'est faite que de punchlines, bons mots et grosses exagération. Le boulot est simplement titanesque pour faire, non pas émerger, mais connaitre des idées. A mon humble avis
RépondreSupprimerS'allier avec des fous furieux dépolitiser est une erreur grave.
SupprimerDépolitisés, surtout.
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