20 juillet 2022

Réchauffement climatique et responsabilité des écologistes

 


Avec les incendies qui ravagent une partie de notre pays et les températures qui n’en peuvent plus de battre des records, il n’est pas interdit de penser que le réchauffement climatique est bien réel et qu’il est « multiplié » par les activités humaines, non ? Rassurez-vous, j’en suis entièrement convaincu mais je présume que ce n’est toujours pas le cas de tout le monde… On pourra bien évidemment trouver des motifs et donc des coupables, comme le libéralisme, les grosses entreprises, les banques, l’agriculture de masse et tout un tas de choses diverses qui mériteraient sûrement d’être pendues mais j’ajouterais quand même les écolos, y compris les sincères s’il y en a et surtout les militants qui font n’importe quoi !

Par exemple, le plus grand parti écologique de France vient de faire un accord avec un parti de la gauche radical qui préconise de cracher sur les accords internationaux alors qu’il est évident que la sauvegarde de la planète passera par des normes de plus en plus strictes. Je sais que je joue dans un de mes domaines préférés de ces derniers mois mais je ne comprends franchement pas qu’un militant écologiste puisse tolérer la Nouvelle union populaire, écologique et sociale. Point barre. C’est purement faire du greenwashing qui est aussi un de mes sujets adorés…

Par exemple, il est à peu près évident qu’il fallait développer le nucléaire depuis une vingtaine d’année plutôt que de lui mettre des bâtons dans les roues, action caricaturée par les accords entre les socialos et les écolos en vue des élections de 2012. Il ne s’agit pas de nier les inconvénients du nucléaire mais depuis que le GIEC nous alerte, il aurait fallu faire quelque chose…

 


Clémentine Autain (que je cite souvent parce que je suis abonné à son compte… pour le reste, heu…) vient de publier « La canicule que nous subissons est l'avant-goût d'un monde devenu invivable. Preuve que l'inaction climatique est punitive, et non l'écologie. N'oublions jamais que 100 multinationales produisent 70% des GES. » Ce genre de propos fera sûrement plaisir à des militants mais n’oublions pas que parmi ces multinationales, il y a aussi des géants du numérique qui dépensent beaucoup d’énergie pour la production de matériel, le fonctionnement de « data centers ». Mme Autain a sans doute faire cette publication avec un ordinateur produit en Chine et importé jusqu’à chez nous dans un porte-container : elle fait du greenwashing typique. Les 100 multinationales ne produisent pas des GES pour faire joli et gagner du pognon mais parce qu’elles ont des clients.

Par exemple, les multinationales entretiennent des avions pour envoyer le touriste Mélenchon en Amérique du sud où il peut écrire sur son blog : « Vu de loin, tout cela donne une idée misérable de l’état du pays. Me sautent à la gorge les incendies géants du sud de la France. L’impréparation criminelle des gouvernants pourtant alertés depuis des mois sur la sécheresse qui se préparait, le manque de moyens de combats tout, tout pousse à la rage. Honte à ceux qui ont soigneusement enterré sous d’autres polémiques ridicules toutes les alertes que nous avons lancé depuis deux ans sur les conséquences concrètes du changement climatique. » Admettez que le cabanon n’est pas loin !

Ca me fait penser à une publication récente de Reporterre au sujet du tourisme écologique. On m’excusera, bien évidemment ou pas, de ne pas aimer ce torchon mais cet article est pourtant exemplaire : les manies des écolos sont souvent mortifères. On va reprendre les carricatures de gugusses comme Yann Arthus Bertrand qui mélenchonise en prenant des avions pour constater les dégâts sur l’environnement. Ils finiront d’ailleurs par dire comme moi : « certes, les zadistes auront empêché la construction d’un nouvel aéroport, mais ils ne se seront pas mobilisés contre le développement des aéroports de Nantes, voire de Rennes, qui se fait dans le but d’accroître les flux touristiques ». Les écolos en peau de fesses ont tapé à côté. Seule la construction d’un aéroport supplémentaire, avec une optimisation des transports ferrés, aurait pu avoir un impact positif sur l’environnement.

 


L’heure n’est pas à dire ce qu’il aurait fallu faire mais à dire ce qu’il faudrait faire, d’une part pour réduire le réchauffement, voire « l’annuler », et d’autre part pour le rendre supportable. La première chose à faire est… d’être extrêmement prudent. Je lisais un militant écolo, dans Facebook (republié par Elodie), qui disait : « On sait quoi faire pour lutter contre le changement climatique et s’adapter aux chocs comme les canicules. On le sait… Du coup on le fait ? » C’est partiellement un mensonge car, en fait, on ne sait pas. Si nos voisins décident d’augmenter la production d’énergie carbonée, éventuellement pour de très bonnes raisons, on ne pourra pas lutter contre le changement en question. C’est toujours facile de lancer des oukases. On peut faire des jolis raisonnements : « La question de la lutte contre le changement climatique est profondément politique. Est-ce qu’on fait primer les intérêts privés ou l’intérêt général ? Car la somme des intérêts privés ne fait pas l’intérêt général. Nos démocraties ne sont pas abouties, la grande majorité des décisions publiques sont orientées par des intérêts privés. Nous ne sommes pas dans des systèmes où la voix de la population finit par primer. La Convention citoyenne en a été une illustration parfaite : on met en place un mécanisme citoyen de démocratie délibérative, on dit qu’il y aura une transmission « sans filtre » au Parlement ou aux français pour référendum, et au final, la plupart des mesures sont détricotées et influencées par des intérêts privés. On peut certes comprendre que les lobbies défendent leurs intérêts. Mais on ne peut pas comprendre que le gouvernement ne joue pas ce rôle d’arbitre et ne tranche pas en faveur de l’intérêt général. Avec la Convention, nous avions des mesures proposées par les citoyens qui répondaient à l’urgence, à l’impératif de sobriété, justes socialement et qui faisaient consensus. Emmanuel Macron avait une occasion en or d’agir et il ne l’a pas fait. » A force de pisser dans le violon, il est plein. Pour un peu qu’on puisse finir par taper sur Macron, on reprend un apéro et on a l’impression d’avoir fait le bien.

 


Les écolos rigolaient dans les réseaux sociaux des propos d’une ministresse qui disait que la lutte contre le réchauffement climatique passait aussi par l’innovation. Ces braves gens sont même allés chercher des propos des années 70, en conclusion de je ne sais quel rapport : « la confiance dans la technologie comme solution ultime à tous détourne notre attention du problème le plus fondamental – celui de la croissance sans fin. »

Je suis désolé mais c’est franchement de la connerie et j’affirme que les écologistes sont des gens assez dangereux : la technologie et l’innovation sont le seul espoir que l’on puisse avoir d’arrêter un jour la dégradation de la planète (et j’ai bon espoir, somme toute, on finira par nous sortir une machine qui produira du froid pour ma chambre et mon fut de bière) alors que les politicards à la petite semaine et aux petits réseaux sociaux qui s’imaginent que la France fera, toute seule, bouger le monde est assez risible. En d’autres termes, tant que les Chinois, les Américains, les Indiens et je ne sais quelques autres Russes ou Africains auront décidé de continuer à exploiter la terre, il ne servira à rien que l’on s’agite… Ou alors, on aura une pénurie de ressources et, dans ce cas, on arrivera à ce que recherchent les écolos franchouillards…

 


La première urgence est de lutter contre les fausses solutions. Par exemple, on voit souvent des lascars qui préconisent de diminuer la consommation de viande. Tu parles ! Ce n’est pas parce que l’on va réussir à calmer 10% des 10% des terriens les plus riches que l’on va diminuer les pets des vaches.

La deuxième urgence, me semble-t-il, est de bien séparer les sujets. Par exemple, il y a de la pollution à Paris et s’il faut la diminuer, ce qui n’est possible, sans doute, que par la maitrise de la circulation (ce n’est pas le sujet de mon billet), ce n’est pas elle qui provoque le réchauffement climatique (c’est plutôt le contraire, même…). Ou alors, on empêche les braves gens de se chauffer au bois pour limiter les émissions mais conséquences des émissions sont des kilomètres carrés de forets qui partent en fumée… Donc restons calme. Et n’hésitons pas, dans notre délire, à dire du bien de Ségolène Royal qui avait déclaré que l’écologie punitive, c’est caca.

La troisième urgence est d’arrêter de désigner des coupables. C’est très à la mode. Dans Facebook, tournent d’une part une explication sur les trajets de l’avion privé de Bernard Arnaud et une photo d’un mec qui jette son mégot par la fenêtre de sa voiture (par ailleurs allemande…). Je ne sais pas s’ils sont coupables mais le fait de les désigner donne le sentiment que les autres ne sont pas responsables. J’ai l’impression que c’est une manie française… Faire croire qu’en fusillant trois abrutis, on sauvera le monde…

Si les urgences que je désigne ici sont bien évidemment du pipi de chat compte tenu que l’on devrait tous crever dans d’affreuses souffrance avant de savoir si un Français gagnera prochainement un tour de France, elles sont emblématiques de nos croyances en des solutions.

 


Tout d’abord, je n’ai pas de solution. Mais j’affirme haut et fort qu’il faut renforcer le nucléaire et ce n’est qu’un exemple, car il nous faudra beaucoup d’énergie pour limiter les conséquences du réchauffement climatique dans nos contrées. Il ne faut pas inverser les raisonnements…

Je n’ai pas la solution mais restons calme. On pourrait aussi mourir de façon rigolote et sans souffrance, par exemple en cas de guerre nucléaire avec la Russie.

2 commentaires:

  1. la somme des intérêts particuliers ne fait pas l'intérêt général... ben oui. Je me souviens être intervenu au début des années 1990 dans une émission de radio de Skyrock (qui passait du rock à l'époque) appelée "bonsoir la planète" . On parlait déjà d'écologie... je me souviens avoir dit que la Chine et l'Inde (à l'époque moins gourmant qu'aujourd'hui) étaient ceux qui allaient faire pêter le bouzin. rapport au fait que leur pollution de l'époque était amenée à se développer et que la France n'aurait que peu d'impact à travers ses actions (mêmes s'il fallait en faire)... et comme tout le monde veut des éoliennes (comme des antennes téléphones) partout MAIS PAS CHEZ LUI... la somme des intérêts particuliers ne fait pas l'intérêt général...

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    1. Voila. Et les écolos franchouillards n'ont pas l'air malin...

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