Il y a deux sujets, au moins, sur lesquels j’écris rarement
dans ce blog : l’éducation nationale et la politique étrangère. La raison
est double : tout d’abord, je n’y connais pas grand-chose, voire je n’y
comprends que dalle et, ensuite, sur certains dossiers, il faut arrêter de
parler avec le cœur.
Sinon, on aurait réussi, seuls, à mettre fin aux conflits
dans les cours de récré et au Moyen-Orient.
Je ne doute pas qu’on trouve, dans les réseaux sociaux, des
millions de types ayant les connaissances requises pour parler d’éducation, non
seulement parce qu’il y a quand même pas mal d’enseignants mais surtout parce
qu’il y a pas mal de lascars avec des lardons plus ou moins récemment
embastillés dans des établissements scolaires et ayant, quand même, bien étudié
le mammouth. Il y a évidemment le fait que nous soyons tous, plus ou moins,
passé par l’école et sachons un peu ce que c’est… mais je vois aussi beaucoup
de types prenant parfois un crème en terrasse du Flore donner leurs avis sur
les bistros de campagne…
Pour ma part, j’ai quitté le monde éducatif il y a
trente-cinq ans et je n’ai pondu aucune descendance : j’ai un peu oublié.
Je ne suis pas moins compétent que les autres : mes darons étaient profs
et j’ai beaucoup milité au sein d’une association d’éducation populaire assez
proche de l’Education nationale.
Il n’empêche que cet éloignement du sujet permet d’avoir un
certain recul. J’ai vu hier que « l’on » appelait à une grève et des
manifestations pour l’Education nationale et ça m’a fait rigoler : comment
peut-on déjà lutter contre un ministre fraichement nommé après avoir passé des
années à taper sur le prédécesseur ayant par ailleurs passé beaucoup de temps à
lutter contre les réformes des prédécesseurs ayant eux-mêmes lutté contre les
précédents ? Ca me fait franchement rigoler de la part des profs mais
aussi des gouvernements incapables de gérer ce bordel convenablement.
Force est de constater que depuis plus de 40 ans que je m’intéresse
au système scolaire, on a les mêmes lascars, juste remplacés pour des raisons
démographiques, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre, gueuler en permanence et
lutter contre les autres tout en disant que ça fonctionnait mieux auparavant.
Si on leur suggère néanmoins de revenir à l’école d’avant la
réforme Haby (natif de 1966, je peux vous garantir l’avoir bien supporté), nous
aurons à la fois une grève rue de Grenelle et dans les écoles : au moins,
tout le monde sera d’accord.
Avant d’aborder le second sujet, la politique
internationale, je vais parler du troisième : il ne devrait pas être
autorisé aux blogueurs politiques d’aborder relativement longuement des sujets
si différents dans des billets de blog. Notons à ce sujet que mon propre blog
est un des derniers blogs ni militants (au sens : ne soutenant réellement personne)
ni neutres mais quand même généralistes. A ce titre, quand je reçois des
leçons, je rigole bien. C’est comme si vous critiquiez un type de 110 ans sur
le mode de vie qu’il a eu jusque là en disant que c’est mauvais pour lui.
Si je parle politique étrangère, aujourd’hui, c’est
évidemment à cause de la guerre en Ukraine. J’ai fait quelques billets, au
début, pour tenter de comprendre ce qui se passait. Mais quand je disais qu’il
n’était pas anormal de guerroyer dans l’esprit de Poutine avec l’Otan à ses
portes, on me répondait que je le soutenais ce qui n’a rien à voir : je
condamne toutes les guerres (sauf celles pour défendre l’approvisionnement en
céréales pour faire la bière) ou, plus précisément, les invasions de personnes
qui n’ont rien demandé…
Alors j’ai arrêté, encouragé en cela par des abrutis qui
expliquaient, sans absolument rien comprendre, que les politiques menées par
les occidentaux étaient à chier. A les écouter, on aurait cru qu’il aurait
fallu aider Poutine afin que la guerre dure moins longtemps pour qu’on en
subisse moins les conséquences.
Depuis quelques semaines, on sent bien que la situation sur
le front change et que la Russie pourrait bien perdre la guerre et l’on ne peut
que s’en réjouir, si on aime bien les blondasses ukrainiennes.
Néanmoins, je voudrais quand même rappeler à mes congénères
Facebookateurs qu’il convient d’attendre d’avoir tué l’ours avant de vendre sa
peau ou de pratiquer des activités honteuses avec.
Tout d’abord, il n’a pas encore perdu et il est donc trop tôt
pour appeler à un procès devant la cour pénale internationale. Ensuite, appeler
à ce procès est évidemment le déclarer coupable, ce qu’il est probablement, la
question n’est pas là, mais s’il est coupable, je ne vois pas trop l’intérêt de
faire un procès sauf pour trouver une peine qui pourrait nous distraire.
Ce n’est ni de la justice, ni de la démocratie.
Je propose donc de laisser les Russes se débrouiller avec ce
gougnafier, qu’ils gagnent ou perdent la guerre : s’ils le maintiennent au
pouvoir par des votes, j’ai du mal à penser que des institutions
internationales soient réellement légitimes pour agir, d’autant la Russie n’a
pas ratifié le traité de Rome.
Notons bien que je ne conchie pas les institutions internationales
mais ce machin, comme dirait l’autre, me dépasse.
Me voila Gaulliste ce qui est la moindre des choses pour un
truc qui prend Brigitte La Haye par le siège.
De fait, même si tu n'est pas encarté, tu es militant quand tu soutiens Hollande, Roussel, Cazeneuve, le Printemps républicain et le nucléaire, la bière et la viande de bœuf - là je n'en suis pas sûr - entre autres ou bien lorsque tu tapes sur la NUPES, LFI, Mélenchon ou Rousseau (qui mérite des baffes). Nous sommes tous militants de quelque chose, je crois.
RépondreSupprimerTu as raison mais je pensais plus à des militants vraiment engagés, voire encartés. Pour ma part, dès que j'ai fini la rédaction des mes billets de blog, je pense plus à raconter des conneries.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe vais intervenir concernant mon sujet, l'EN. J'enseigne en lycée professionnel. Il s'agit d'une voie qui permet de déboucher sur des diplômes qui permettent aux entreprises de recruter des ouvriers et des employés qualifiés. Il y a trente ans, les élèves bénéficiaient de années pour se remettre à niveau et préparer des diplômes. (Les élèves que l'on récupère étaient en échec scolaire au collège et il faut les remettre aussi en confiance, donc tout un travail psychologique).
Sarkozy au pouvoir (avec je sais plus quel ministre) décide de réduire les formations de 4 à 3 ans dans des soucis d'économies de bouts de chandelles. Puis Macron est élu en 2017 et priorité à l'apprentissage. Ok, c'est super que certains jeunes puissent préparer un diplôme en alternance au sein d'une entreprise. Sauf que dans le même temps, le ministre Blanquer décide de réduire considérablement les enseignements généraux (Français, Maths...)
Sur le terrain, les petits patrons se plaignent de récupérer des stagiaires qui ne savent pas compter et à peine lire. On s'étonne que le niveau baisse. Macron est réélu et commence à dresser (à juste titre) le même constat que l'on fait sur le terrain, le tout pour annoncer une nouvelle réforme qui augmente de 50% la durée des stages en entreprises, donc encore moins de cours et de remises à niveau pour eux.
Ce n'est ni ce que les jeunes réclament, ni ce que l'on demande, pas même ce que les patrons locaux veulent. Mais il faut bien réaliser des économies n'est ce pas? Donc non ce n'est pas contre le nouveau ministre que l'on appelle à la grève, mais bien pour défendre nos conditions de travail et un enseignement décent pour ces élèves issus des milieux populaires, mis à mal par l'idéologie au pouvoir.
Bien cordialement.
Tu as loupé deux parties dans mon billet : celle où je parlais du manque de recul (tu deviens très précis pour ton domaine sans voir la globalité) et celle où je parle de 40 ans (tout en pensant ouvertement à la loi Haby, comme déclencheur, et qui est plus ancienne) alors que Sarko a quitté le pouvoir il y a tout juste une grosse dizaine d'années.
SupprimerPar ailleurs, la baisse du niveau ne date pas de l'ère Sarkozy mais est bien plus ancienne et c'est assez grave de faire semblant de l'ignorer.
Par ailleurs, je disais plus haut que tu regardais ton domaine ce qui nécessite des précisions, évidemment, de ma part. Des politiciens de gauche pour la plupart (mais contre l'avis de profs) ont décidé il y a bien une quarantaine d'années que 80% d'une classe d'âge devrait arriver au bac ce qui a nécessité un renforcement des bacs pros, sans doute avec certains travers que tu dénonces. Mais les réformes précédentes aboutissants à celle-là étaient elles bien nécessaires ? Est-ce que l'égalitarisme n'a pas cassé quelque chose ?
On ne dit pas bonjour en début de commentaire dans un blog (ou tout autre réseau social) et surtout pas cordialement ou bien cordialement à la fin (ce qui est valable pour les mails, aussi, même si le "bonjour" s'impose parfois dans les relations professionnels). Mais je suis hors sujet.