On lui aurait donné le bon dieu sans confession, au petit
Quatennens : sa tronche angélique, sa jeunesse, son militantisme,
notamment pour la défense des femmes (voir mon dernier billet à son sujet) et c’est
raté. Le voila parfait pour illustrer le « tous coupables ». Oui, toi
aussi qui me lis en te demandant quelle ânerie je vais bien pouvoir sortir
sachant que, même moi, à l’issue de cette introduction, je ne le sais pas…
Allez ! Sans aller jusqu’au tous coupables, on va aller
jusqu’au tous suspects. Ca te soulage ? Cela dure depuis #metoo, sans doute,
et même probablement avant mais cette fois, on a la preuve.
Comme ânerie, je pourrais lancer, à ce stade, un appel à la
solidarité masculine mais je ne suis pas machiste : je ne vois pas
pourquoi seuls les hommes frapperaient leurs conjoints. On est mal…
Cela étant, je condamne, évidemment. Il ne faut jamais
frapper une femme. Surtout si elle ne sait pas pourquoi. Cela serait du
gaspillage. Et même si elle vient du nord et qu’on est saouls. Et je suis bien
obligé de raconter des conneries, ici, vu que, de toute manière, mes
commentaires vont dériver sous l’impulsion de Didier Goux.
C’est pour ça que je le paie.
Cette histoire a été crescendo, si je puis dire, avec une
première phase à la sortie du Canard Enchaîné, mardi soir, et l’autre avec l’aveu
de la baffe. Il était bien légitime de donner son avis au début pour souligner
les contradictions de ce garçon mais, depuis, hier, c’est lassant. Je ne dis
pas que ce n’est plus légitime mais il convient d’être prudent quand on s’exprime
sur les réseaux sociaux.
Tout d’abord, n’oublie pas, camarade, qu’on se fout
totalement de ton avis. On se fout du mien aussi, d’ailleurs, vu que je n’arrête
pas de bavasser dans Facebook mais il faut bien que je justifie l’intitulé de
mon blog. Au moins, ça me donne un prétexte.
La différence entre les deux phases est que, au cours de la
première, on pouvait en faire un sujet politique du genre : « ah ah,
vous donnez des leçons de morale en permanence et vous sombrez vous-mêmes ».
Avec la gifle, cela devient plus grave (avant, on avait les propos de
Quatennens sur les mains courantes). A la limite, l’indignation est plus
légitime vu que, avant, on ne pouvait pas savoir ce que cachait la main
courante. C’est donner notre avis qui n’est plus légitime…
Vous me suivez ?
Je ne vais pas faire un couplet sur la présomption d’innocence.
Vu qu’il y a des aveux, ça serait grotesque. Il n’empêche que c’est,
maintenant, à la justice, aux instances de LFI et aux Quatennens (Quatennens.es ?)
de se mettre au boulot. Msieur Adrien a pris une première décision, il s’est
mis en retrait des instances. C’est tout à son honneur, ne l’oublions, compte
tenu du nombre de vrais coupables qui sont restés en poste, même après la condamnation
en première instance… Lui, il a réglé cela vite fait. Je ne sais pas ce que
feront les instances mais, à part pérorer pour faire joli, elles ne pourront
pas faire grand-chose à part un communiqué inepte, vu que le gars a déjà donné
ses huit jours de la tête.
Quant à la justice, je ne sais pas jusqu’où ça va aller mais
on ne va pas aller jusqu’au procès pour une baffe vu que la dame n’a pas porté
plainte. Je ne minimise rien, hein ! Il se trouve que les tribunaux sont
assez encombrés. Cela ne nous regarde pas, de toute manière. Il revient,
éventuellement, aux associations, aux avocats, aux juristes, de parler avec la
Cécile pour voir s’il est bien raisonnable qu’elle ne porte pas plainte. Et s’il
y a plainte, on doit se foutre de la gueule des féministes en peau de fesses
qui se révèlent coupables mais il ne faut pas s’occuper de la vie privée des
braves (ou moins braves) gens.
Le tribunal des réseaux sociaux me fatigue toujours mais,
cette fois, on a bien la preuve qu’il ne sert à rien vu que tout le monde est coupable.
Je comprends que ça vous soulage d’écrire une publication pour exprimer votre
dégoût de la violence sexiste et vous faites bien ce que vous voulez… Mais il
faut bien se foutre dans le crâne que cela ne résout aucun problème notamment
dans le cas qui nous concerne : la dame a fait une main courante et a
décidé de ne pas porter plainte. Et, entre nous, l’affaire permet de taper sur
une formation de gauche… Je me demande à qui cela pourrait profiter…
Je vois des internautes « exiger » la démission de
Quatennens. Il se trouve, quand même, qu’il a été élu par les citoyens et les
internautes n’ont rien à exiger, ni même les électeurs, d’ailleurs, vu qu’il n’y
a pas, à ce jour, de contexte légale pour que le peuple vire un élu… Il me
semble très important de rappeler que seule la justice peut agir (et j’ignore
les décisions qu’elle peut prendre dans ce genre de cas).
Seule la justice, mais aussi Quatennens. En son âme et
conscience, ça ne me choque pas qu’il ne fasse rien vu qu’il a été élu par des
citoyens : il a une mission. En plus, il aurait tout intérêt à laisser
passer l’orage et à continuer à toucher le pognon pendant quatre ans et demi en
espérant qu’il trouvera les moyens de rebondir. D’autant que, jusqu’alors, il a
été exemplaire, disais-je : il a démissionné de la tête d’un mouvement qu’il
ne pouvait évidemment plus diriger.
Il y a l’interview
d’un lascar, dans France Inter (je crois qu’il s’agit du patron de Libé, vu qu’il
s’appelle « Dov »). Nicolas (pas moi, un autre, Demorand, peut-être) lui
pose la question : « Mais pour vous, Dov,
Adrien Quatennens devrait rendre son mandat de député ? » Il répond :
« Ce n’est pas “son” mandat, Nicolas. Il s’est
présenté aux dernières élections au nom d’un parti engagé contre les violences
faites aux femmes. Ses électeurs et ses électrices se retrouvent aujourd’hui
représentés par un homme qui les a manipulés et qui peine à reconnaître sa
responsabilité dans sa propre violence. Comment pourrait-il siéger en leur nom
à l’Assemblée nationale ?
Quatennens a besoin d’aide et
doit suivre un traitement. Il n’a pas besoin pour cela d’empoisonner la
démocratie parlementaire en s’accrochant à un mandat qui ne lui appartient pas.
C’est donc à son parti de faire le nécessaire : expliquer à Adrien Quatennens
les principes les plus élémentaires de décence, pour qu’il démissionne
immédiatement de toute représentation politique. »
Si le tribunal des réseaux sociaux cherche un chef, il l’a
visiblement trouvé… Le premier principe élémentaire de décence serait de ne pas
jacasser dans les radios, au nom d’une espèce de morale. Les élections auraient
lieu dimanche prochain, Quatennens serait probablement réélu : il a fait
65% au premier tour. Il doit respecter ses électeurs mais la presse aussi…
Evidemment, on a vu dans Facebook des types qui le défendait
ou, du moins, tentaient de trouver un axe pour le faire mais ils ont eu du mal.
Evidemment, ils ont bien eu « ah vous voyez, les opposants sont contents,
ils ont trouvé un axe ». C’est ballot. Il a donné une gifle à sa grosse :
il n’est pas défendable. Point barre. Voir un exemple en illustration de ce que
l’on peut lire.
On a vu des cadres de LFI lui tirer dessus : c’est
complètement indécent. C’est quand même facile de pondre un communiqué : « Putain de bordel, je suis sur le cul. J’ai même du mal à y
croire. Il faut maintenant que la justice se fasse. Dans l’attente, il a eu la
dignité et la sagesse de quitter la tête de LFI pour permettre au parti de
continuer à travailler. Mes pensées à sa future ex grosse qui, somme toute,
reste la victime » Ca aurait été moi, j’aurais ajouté, d’ailleurs :
« même si je condamne l’acte qu’il a avoué, il
conserve mon amitié et mon affection ». C’est une image : il n’a
pas mon amitié, vu que je ne le connais pas. Et s’il a mon affection c’est
uniquement d’une part parce qu’il est rouge comme un pochetron et d’autre part
parce qu’il fait partie d’une minorité (les roux) comme moi (les gros) pas
assez défendue.
Evidemment, je pense maintenant au tweet très décrié de
Mélenchon : « La malveillance policière,
le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux se sont invités dans le divorce
conflictuel d’Adrien et Céline Quatennens. Adrien décide de tout prendre sur
lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon
affection. » La première phrase est bien évidemment une grosse
connerie qui, comme le dit une copine, justifierait que l’on retire Twitter au
Luluche… Surtout qu’il aurait pu aussi avoir une marque d’amitié pour Cécile…
Néanmoins, je n’ai rien à dire aux trois dernières phrases.
Amen et discordance. J’ai trouvé terriblement décalés les
messages de certains opposants à LFI…
Mes pensées à la dame.
« Il ne faut jamais frapper une femme. Surtout si elle ne sait pas pourquoi. »
RépondreSupprimerMon père disait : « Bats ta femme une fois par jour : si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait ! »
(Ce qui était amusant, venant d'un homme qui, durant plus de cinquante ans, a fait tout ce que sa femme avait décidé qu'ils allaient faire.)
Pour le reste, cette histoire est parfaitement consternante, mais bien digne de notre époque, où règne de plus en plus une sorte de totalitarisme de la transparence, une dictature féroce de la compassion obligatoire.
Oui. Je regardais FAcebook, ce matin, les donneurs de leçon continuent... La Rousseau est plus ignoble que tout et dénonce le chef de EELV, Piole, sachant qu'elle est numéro deux et récupérera le poste...
SupprimerSR dénonce lentement "step by step" hier soir sur F5 et donc là c'était où ? elle est arrivé a l'étape suivante ?
SupprimerUne folle
SupprimerMoi, j'aime bien Mme Rousseau. Elle est si prévisible qu'elle en est reposante.
SupprimerLa Dive
Une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec vous. Billet de bon sens.
RépondreSupprimerUn commentaire, ça se signe, tout de même.
SupprimerToi, tu cherches les problèmes avec la mère Rousseau ! Tu verras qu'elle exigera sa peau pour en faire une descente de lit au rouquemoute giflant.
RépondreSupprimerC'est probable.
SupprimerJ'espère ne pas choquer et je ne devrais pas le soutenir parce que lui aussi a condamné d'autres sans savoir mais je n'aime pas l'acharnement que Quatennens subit.
RépondreSupprimerJe n'aime pas les propos de Rousseau ni d'Obono ni de Borne d'ailleurs.
Qu'ils arrêtent de jouer à celui ou celle qui condamnera le premier.
Traiter de l'égalité femmes hommes ce n'est pas prendre sa revanche.
Traiter des violences faites au femmes (et aux hommes) méritent mieux !!
Sommes nous en train de piétiner la justice ?
Sylvie
On est d'accord sauf que j'aime bien les propos d'Obono qui, en gros, dit "c'est comme ça et Adrien n'est pas un fumier".
SupprimerLes donneurs de leçons de tous poils devraient faire la différence entre "main courante" et dépôt de plainte .
RépondreSupprimerCe sont ces gars qui vous envoient aux galères, sur leurs seuls a priori .
A.b.
Pas si simple. La main courante, dans ce cas, implique l’ouverture d’une enquête.
SupprimerNicolas
Si je peux me permettre : L'ouverture d'une enquête, dans le cas d'une main courante, c'est à l'initiative du parquet, celui de Lille en l'occurrence . Dans le cas d'une plainte, l'ouverture d'une enquête est automatique . On peut supposer que Madame Quattennens ne souhaitait donc pas l'ouverture d'une procédure .
SupprimerIl est bon, parfois, de rappeler les règles du droit aux coupeurs de têtes sévissant sur les réseaux sociaux .
A;b.
Certes, mais, dans le cas d'une main courante, l'ouverture d'une enquête est à l'initiative du Parquet, celui de Lille en l'occurrence, alors qu'elle est automatique dans le cas d'un dépôt de plainte . On peut supposer que Madame Quattenens ne souhaitait pas l'ouverture d'une procédure, ne serait-ce que pour éviter le déferlement médiatique, lorsqu'elle s'est contentée du dépôt d'une main courante .Dans ce cas, c'est raté.
SupprimerA.b;
Quatennens est un homme politique qui doit en faire trembler plus d'un et aiguiser pas mal de jalousie.
RépondreSupprimerIl fait partie des quelques personnes dont la tête dépasse largement celles de la multitude.
Ça ne m'empêche pas d'être fermement opposée à quelques-unes de ses positions.
Quant à l'affaire en cours, on doit de rejouïr :
-de voir desormais une 'main courante' enregistrée illico presto au commissariat
-d'apprendre qu'un enquête a été immédiatement ouverte
Cette avancée spectaculaire du combat en faveur des femmes battues sera à marquer d'une pierre blanche.
La défense des plus faibles est désormais prise en compte en priorité et ne doutons pas que dès cet instant toute main courante sera traitée ainsi, sauf cas exceptionnel.
Hélène
D’accord sur tous les points. Je reviens sur le premier : oui, Quatennens est revenu l’homme à abattre vu que c’est l’héritier. Ce qui n’excuse en rien son comportement, évidemment.
SupprimerNicolas.
Non, il n'est pas l'homme à abattre mais un des représentants (il y en a malheureusement bien d'autres) d'actes qu'on aimerait voir disparaître.
SupprimerA abattre, non sûrement pas. Il faudrait que lui et les siens aient à proposer quelque chose de constructif ce qui est loin d'être le cas.
Il est à abattre dans son propre camp.
SupprimerJe viens d'apprendre la signature de quelques Parquets (dont celui de Lille) d'une injonction aux forces de Police et de Gendarmerie de faire remonter immédiatement les mains courantes concernant les violences familiales. Charge au Parquet d'instruire ou non.
RépondreSupprimerCeci contredit fermement la réaction de Mélenchon qui accuse la presse de caniveau d'avoir médiatisé l'Affaire.
Quant au cas Quattennens, étant député, il "fait" la loi et donc à ce titre bien plus que les autres, il se doit de la respecter.
Il n'a plus rien à faire sur les bancs de l'Assemblée et de plus il est légitime de se poser des questions sur les dignes représentants de ce groupuscule dont les chefs remettent en cause l'Autorité Judiciaire.
Oui, ils ont l'obligation de faire remonter.
SupprimerCela ne contredit pas réellement Méluche : l'affaire n'aurait pas dû être médiatisé, au moins avant que le parquet ouvre l'enquête.
Ne parlons pas de respecter la loi : il s'agit de ne pas frapper les autres braves gens.
A partir du moment où les gens sont élus, on peut les critiquer, vouloir leur envoyer la justice et tout ça mais pas remettre en cause l'élection.
Le camp du bien qui donne des leçons de vie n'est pas parfait. J'ai détesté l'homme Damien Abad pour sa trahison. Mais j'ai trouvé que les gens de LFI et de EELV étaient plus à demander du sang.
RépondreSupprimerLà, Mélenchon salue la "dignité" d'avoir laissé sa place à LFI à un homme qui frappe sa femme. Et Bayou qui n'est pas avare de leçons laisse sa place de co président de EELV.
L'affaire n'aurait pas du être médiatisée ? Avions nous eu la même pudeur, là encore, à l'époque d'Abad hier ou du masseur de pied Georges Tron avant hier ?
Le mec frappe sa femme ? Une main courante n'est pas une mince chose. Qu'il dégage l'héritier.
Mélenchon a bien raison. Pour Bayou, il est complètement bouc émissaire : Rousseau était au courant et aurait du le dénoncer or elle ne l'a pas fait.
SupprimerL'héritier a dégagé, c'est fait...
Merde, je ne comprends plus rien, là : le rouquemoute aurait frappé sa gravosse avec une main courante ?
SupprimerEt c'est quoi, le contraire d'une main courante ? Une main exceptionnelle ? Une main rampante ?
Une main constipée.
Supprimer@Didier
SupprimerUne main baladeuse
Hélène
@Didier
SupprimerUne main baladeuse
Hélène
Je suis d'accord pour Bayou, c'est facile de le fusiller comme ça.
SupprimerPour Mélenchon, avis divergents mais c'est pas grave ;)
Je continue à être choquée que des politiques se substituent à la justice.
RépondreSupprimerLe "commun des mortels" que nous sommes devrait s'en inquiéter quand ils prennent un pouvoir qu'ils n'ont pas.
Sylvie
On est d'accord.
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