Suite à mon billet au sujet du dysfonctionnement
de mon nom de domaine (le blog fonctionnait parfaitement en y accédant, par exemple, via
des bloguerolles, mais l'adresse www.jegoun.com était dans le coma), une copine a écrit dans Facebook, en commentaire, ce qui valait
dire, en gros : « fais pas le con,
abruti, ton blog est le seul politique que je liste ». J’aurais pu
lui répondre que ce n’était pas compliqué vu qu’il n’existe presque plus de
blogs politiques… Hier, une autre copine disait dans une publication dont je n’ai
pas compris l’objet, tant pis (je manque diaboliquement de poésie) : « Contente d'avoir remonté la pendule, le temps d'un café,
en souvenir d'une époque où tenir un blog avait encore du sens ».
Ce matin, un autre pote, se
plaignait des algorithmes Facebook et expliquait que ce réseau social allait
crever car il faisait n’importe quoi pour tenter de contourner l’hémorragie des
jeunes, partis vers d’autres cieux. Son constat est que ses billets politisés
qu’il juge les plus intéressants ou les plus percutants (je ne suis pas son
porte-parole) ne sont plus présentés au public vu qu’il n’y reçoit plus de « likes »
ou de commentaires.
Cette baisse de la hiérarchie des
publications politiques dans Facebook me semble être une preuve de l’intérêt
des blogs : je reste propriétaire de mes billets. Mon nombre de lecteurs
est à peu près stable malgré une baisse d’une petite trentaine de pour cent
début avril dernier (dans le début de la dernière ligne droite avant le premier
tour des présidentielles. Le nombre total de visiteurs a baissé de plus de la
moitié en novembre 2016 (peut-être quand tout le monde a admis qu’Hollande était
grillé). Il est reparti largement à la hausse avec la crise sanitaire, pour
battre son record absolu en juin 2021 (ne me demandez pas pourquoi mais le
nombre de lecteurs était supérieur à celui des grandes époques des classements
de blogs puis de la campagne d’Hollande en 2012) avant de redescendre, assez nettement,
depuis quelques mois (néanmoins – et heureusement – bien au-dessus de début
2019 quand je ne glandais plus rien).
Je ne fanfaronne jamais sur ces
chiffres car ils ne veulent pas dire grand-chose. D’une part, j’ai trois
compteurs de visites qui fournissent des informations différentes (mais deux ne
peuvent pas être activés avec la version mobile vu, pour les techniciens, que
le petit bout de code HTML qu’ils utilisent n’y est pas activé). D’autre part, il
est possible, même si les agrégateurs de flux sont moins à la mode, de lire les
billets sans accéder au blog. Enfin, et surtout, je peux savoir à un cheval prêt
le nombre d’andouilles à avoir chargé une page de mon blog sur un ordinateur
fixe mais je ne peux pas connaître le nombre de lecteurs. Aussi bien, ils sont
intéressés par des mots clés tapés dans des moteurs de recherche mais ne
trouvent pas leur bonheur. Le billet le plus lu de l’histoire de ce blog est un
que j’avais fait avant Noël que j’avais couvert d’illustrations dignes de cette
période, dont, la première, avec le père Noël qui donnait la fessée à une jeune
femme dénudée…
Les desseins des lecteurs sont
impénétrables, contrairement, sans doute, à la jeune femme en question.
Bloguer est peu gratifiant comme
sous-entendait ma copine citée en introduction, parlant de l’époque où tenir un
blog avait encore du sens, encore que je me demande si cela en a déjà eu. Les
visites stagnent ou baissent, on est en retard par rapport aux réseaux sociaux
traditionnels pour traiter des informations, on ne reçoit plus beaucoup de
commentaires et les blogueurs politiques finissent par se rendre compte qu’ils
n’avaient aucune influence alors que, à une époque, « on » s’imaginait
qu’on aller damner le pion à une presse insipide. Mais des sites d’information
militants se sont développés, la presse d’information en ligne a changé,
diffusant des textes plus engagés… Les sites militants dont je parlais tout
comme les blogs plus ou moins institutionnels sont très suivis par les
sympathisants qui font beaucoup de rediffusion.
Par ailleurs, dans les réseaux
sociaux traditionnels, les utilisateurs publient souvent n’importe quoi (je ne
m’exclus pas du lot) martelant une information que le tout le monde connait
mais dont ils ont pris connaissance sur le tard. Je comprends très bien ce que
veut dire mon « autre pote » dont je parlais : Facebook n’en a
plus rien à cirer de diffuser des informations qui font la une de la presse ou
de Google News. Franchement, les propos de personnalités politiques intéressent
plus de monde… et c’est également le cas, souvent, et malheureusement, pour le « contenu
sponsorisé ».
Vous allez sur mon Facebook, ce
matin, vous tombez sur un tas de publication pour l’anniversaire de l’assassinat
de Samuel Paty. Ce n’est pas critiquable. Chacun est bien évidemment libre de
rendre hommage mais, après le dixième de la journée, qui lit encore les hommages
publiés par les autres ? Pourquoi faire un hommage dans un réseau social ?
Les cérémonies organisées par les instances de la Républiques me semblent tout
de même plus fortes et sortir de chez soi ne fait pas de mal…
Je prenais seulement l’exemple du
jour…
Ainsi, pour moi, le blog reste le
bon support pour écrire, pour étaler un raisonnement. Il a le bon support,
permet d’illustrer le blog, tant pour l’aérer que pour le rythmer, de faire des
variations de couleurs, d’espacements… afin de le rendre plus lisible alors que
les longues publications de Facebook deviennent rapidement chiantes, rien que
pour la forme (je vous passe le fond : beaucoup de rédacteurs ne se
rendent pas compte qu’ils ne sont pas meilleurs que les autres).
Un blog comme le mien a peut-être
en moyenne 300 visiteurs par billets. Sans doute moins d’un tiers du public
regarde ce que j’ai à dire et moins de la moitié lisent réellement. Il n’empêche
que cela reste supérieur à ce que peut apporter les algorithmes de Facebook.
Les 300 du blog deviennent peut-être 50… Donc les lecteurs de Facebook moins de
10.
Il faut garder un fond d’objectivité.
Vive les blogs politiques ! D'autant que les algorithmes Facebook n'en lisent pas (encore) les contenus. Et de toute manière, un billet de blog ou une publication Facebook, mais lues par 300 personnes dont 200 partisans, a une faible probabilité de convaincre les 100 autres... parmi les 50 millions d'électeurs.
Je suis d'accord avec ton analyse sur les blogs.
RépondreSupprimerSe rétracter dans les réseaux sociaux est, de fait, un début de mort numérique, comme je l'ai écrit ce matin. L'accès aux réseaux sociaux se fait par Google. Mais, quand on publie sur un site ou un blog, la visibilité de nos articles y est plus grande que celle observée dans les réseaux sociaux. Vivent les blogs !
Voilà. Cela étant c’est rigolo : des lascars qui n’écrivent plus se plaignent de ne pas être lus.
SupprimerContinue ! et je continuerai de te lire, même si je commente rarement (à part durant la dernière campagne électorale, où mes bavardages ont dû un peu te soûler...).
RépondreSupprimerAu moins ton blog a le mérite de la cohérence (contrairement aux publications facebook ou autres, pour autant que je sache puisque je ne suis et ne serai jamais sur aucun "réseau social"), qu'on soit d'accord ou pas avec toi - mais je le suis le plus souvent, et ça fait du bien de lire les opinions d'une gauche moins bornée que celle qui fait la une des média.
Merci ! Je compte bien continuer !
Supprimerj'aime beaucoup ce genre de billets. Que je lis avec du retard, je me rends compte que je n'ai pas ouvert pour agrégateurs de flux depuis longtemps. Et que ma blogroll, que je n'arrive pas à mettre à jour, est pleins de blogs morts.
RépondreSupprimerJ'aime me poser la question sur l'utilité des blogs. En essayant de ne pas être trop nostalgique, ce qui serait facile vu le bonheur que nous avons vécu avec le temps béni où même une revue était sortie en papier.
Maintenant le plus importer est moins de bloguer utile mais de se faire plaisir. C'est sur qu'un billet lu et commenté (ce qui est aussi une horreur en ce moment) apporte à ce plaisir.
Les bugs à répétition de Blogger ne facilitent pas l'enthousiasme du blogueur, c'est sûr...
SupprimerJ'avais oublié de te dire que ton audience est au moins sous-évalué de 25% du fait de l'utilisation des bloqueurs de type uBlock Origin. C'est la proportion des Internautes qui disposent de ce genre d'outils et j'en fais partie.
RépondreSupprimerOui, c'est pour ça que je ne regarde quasiment plus que les chiffres fournis par Blogger (et pas pour avoir une idée du volume de lecteurs mais de son évolution d'un billet à l'autre).
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