En salle

16 décembre 2022

Gode save the queer

 


Didier Goux écrivait dans son blog, récemment : « Deux titres d'Atlantico, le premier d'hier, le second de ce jour, qu'il serait sans doute particulièrement nauséabond de prétendre rapprocher l'un de l'autre. Je le fais pourtant, n'étant pas plus que cela dérangé par les relents méphitiques se dégageant de ma personne :

1) Selon une étude de Cambridge, moins de la moitié des étudiants se déclarent désormais hétérosexuels.

2) Le nombre des adolescents atteints de troubles mentaux ou qui se suicident explose.

Ce sera tout pour ce matin. »

Je suis malheureusement peut-être aussi nauséabond que lui vu que je n’hésite pas à faire le rapprochement en question mais, c’est le premier point qui m’intéresse aujourd’hui.

Google nous permet de retrouver l’article en question et d’avoir des informations sur la personne interrogée, Christian Flavigny, qui a notamment écrit un livre présenté ainsi : « Comment aider les enfants et les adolescents qui ressentent un désarroi profond quant à l’établissement de leur identité sexuée ? L’approche anglo-saxonne, faute d’une culture lui permettant d’approcher le malaise de l’enfant à sa source, l’embarque, lui et sa famille, dans le leurre d’une adaptation du corps par la chirurgie plutôt que vers un dénouement de la détresse affective. La culture française possède elle cette expérience qui lui permet de comprendre et donc d’aborder le problème à sa racine, une démarche moins clinquante mais seule prometteuse d’une solution durablement apaisante. »

Je n’en sais pas plus et je prends donc l’article d’Atlantico au premier degré mais je pousse le bouchon jusqu’à m’abonner à la newsletter de ce truc pour pouvoir lire l’article sans m’abonner. Faut pas déconner quand même.

 


Tout d’abord, non seulement nous allons gagner la coupe du Monde mais, en plus, on est sans doute moins coincé du cul que les rosbifs (battus par ailleurs) et les ricains (qui ont tout de même battu l’Iran dans cette coupe). « Les sociétés anglosaxonnes, anglaise et américaine, ont brimé voire persécuté les minorités sexuelles, établissant une catégorisation qui résulte de leur approche normative et puritaine. Ce n’est pas le cas de la société française dont la conception universaliste a toujours accepté que chacun vive sa vie affective et sexuelle à son gré, sans jamais en faire un critère d’acceptation sociale, donc sans jamais discriminer selon de tels critères. »

Cocorico.

 


Je vais citer deux extraits (tout est intéressant mais j’ai un billet de blog à faire, moi). Tout d’abord ce chiffre (« près de la moitié ») a beaucoup augmenté vu qu’il était de l’ordre de 80% il y a six ans.

« L’exemple du “phénomène transgenre” est illustratif : est-il lié au fait que de plus en plus de jeunes oseraient déclarer ce qu’ils n’osaient pas avouer antérieurement, qu’ils se sentent appartenir à l’autre sexe que celui dévolu par leur anatomie ? En rien. Il est lié au fait que les jeunes se saisissent des moyens que leur donne le discours adulte pour clamer leur malaise. Or ce malaise de bien des jeunes pour s’approprier leur corps sexué et le vivre au profit de leur vie affective, bref pour en faire la base de la définition d’eux-mêmes, est connu de longue date ; mais aujourd’hui la fortune faite à la thèse des militants américains, voulant que “la Nature se serait trompée, mettant une âme de fille dans un corps de garçon ou vice-versa”, fait aux jeunes déclarer “se sentir dans le mauvais corps”. Il faut entendre leur mal-être, mais ne pas rentrer dans cet effet déclaratif qui n’a pour effet voire pour fonction que de détourner de la vraie prise en compte du désarroi de fond qu’ils ressentent. »

« Peut-on prendre la mesure du paradoxe américain qui réclame le “droit au respect de la vie privée” sans cesse invoqué dans les jugements, tout en ayant imposé la “visibilisation” de cette vie privée depuis le honteux “coming out” exigé dans la vie sociale, comme une sorte de “j’assume” ma différence ? Cette différence, la culture française n’en a jamais fait un problème, du fait de sa compréhension de la vie sexuelle comme d’un partage et d’un vécu de la relation à l’autre, sans hiérarchisation de la manière, mais cantonnés à l’intimité. »

Tout cela est bien joli mais un peu trop intellectuel pour moi, d’autant que je ne connais pas le Christian Flavigny en question.

 


Toujours est-il que nous en retiendrons que les anglosaxons sont baisés de la caisse et que les militants queer et autres machins à poils sont des dangers publics. Avec leurs discours à la con, les mômes hétérosexuels finiront par se sentir anormaux et on n’aura rien fait pour les autres.

5 commentaires:

  1. L'extrait que vous donnez me semble parfait d'intelligence et de lucidité.

    (Mais, évidemment, je dis ça parce qu'il expose clairement ce que je pense nettement plus confusément…)

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    1. Et on peut difficilement faire plus ridicule que mon "nettement plus confusément" ! Je mériterais d'aller m'épingler moi-même chez mes Modernœuds…

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    2. Oui, je trouve l'article (l'interview pour être exact) un peu trop intello à mon goût et fort peu grand public. C'est aussi ma pensée.

      Je suis quand même un peu sidéré. Je pensais que les rosbifoaméricains étaient plus ouverts que nous sur ces sujets (pas sur le traitement de l'homosexualité, on connait les côtés puritains de ces zouaves mais sur "l'action" des militants).

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  2. Didier Goux en queer, ça aurait de la gueule, non ?

    A la fois, j'ai bien peur que ce ne soit pas demain la veille.

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    1. Il paraît qu’il porte très bien la plume dans le cul.

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