Il va à peu près de soi que je vous souhaite une bonne année pour 2023 et plus si affinité encore que ça me fasse rire : il y a des gens qui m’avaient souhaité une bonne santé pour 2022… Alors, de cette année, vous en ferez bien ce que vous voudrez… tout comme moi, d’ailleurs. Y compris sur ce blog dès lors que j’aurai trouvé comment le redémarrer ! Pour se faire, il faudrait que je sache ce dont au sujet duquel, outre le perfectionnement de mon jacter, envie d’y brandouiller.
Cela étant, tonton, c’est un blog politique et il est d’usage
d’indiquer ce que l’on estime bon pour le pays, le monde, la commune, le
cinquième étage du 8 place Victor Hugo ou que sais-je. Je vais continuer à le
faire mais il faut bien reconnaitre qu’on a le sentiment de parler dans le
vide. Quand on commence à bloguer, on a l’impression que les vérités que l’on
peut graver dans les pixels de son écran vont faire le tour du monde mais, au
bout d’une diseptaine d’années, je dois reconnaitre que cela en fait au moins
quinze que je n’ai aucune illusion. Alors le faire, comme je l’ai souvent fait,
par exemple, du temps d’Hollande, ne me semble utile qu’à moi pour travailler
ma bouillie cérébrale avec, néanmoins, l’espoir de passer pour un vieux sage ou
de sortir de leur solitude les imbéciles qui sont d’accord avec moi.
Ma deuxième contrebasse dinde est de déblatérer autour de ce
que devrais faire la gauche pour reconquériser son électorat. J’ai beaucoup
donné en 2022 ce qui ne fût pas d’une grande finesse de ma part si j’en crois mes
non-lecteurs. Si je le fais, tout de même, c’est pour vider mes nerfs quand l’heure
de l’apéro n’est pas proche car cela m’énerve de voir des types que j’aime bien
nier des évidences surtout quand elles sont démontrables. Prenons la stratégie
du PS depuis « après 2012 » : il perd toutes les élections
nationales. On peut trouver toutes les explications possibles. Alors prenons la
stratégie du PS depuis « après 2017 » : il perd toutes les
élections nationales. Mettre cela sur le dos du hollandisme triomphant battu n’a
plus de trop de sens.
La stratégie est mauvaise : on perd. C’est ce que j’appelais,
à l’instant, une évidence démontrable même si un puriste de la langue pourrait
qualifier cela de ridicule.
Quelle que soit la manière d’aborder le sujet, notamment via
l’échec de la Nupes ou l’ineptie des nouveaux wokistes, c’est pareil. 30% des
électeurs votent à gauche, sans doute à cause d’un vote « conditionné »
(ben oui, quand on se prétend de gauche, on vote pour ce qui est officiellement
à gauche mais j’ai passé l’âge), et pas grâce à une adhésion à des idées
politiques emplafonnées dans un catalogue de mesures sans cohérence, sans
dessein, sans projet…
Une étude des sondages de popularité va dans mon sens :
les chefs de la gauche opposées à la Nupes sont largement placés devant les
partisans de ce bordel. C’est une preuve. Il n’y a même pas à discuter.
Il reste, bien sûr, à évoquer « individuellement les
sujets de fonds ». Je mets des guillemets pour faire joli. Prenez cette
histoire de suppression des timbres rouge par la Poste. Dans les réseaux
sociaux, les internautes de gauche mais aussi les éternels populistes ont ronchonné,
comme toujours. L’ami Seb en a même fait un billet de blog.
Mais, comme à chaque fois, d’ailleurs, qu’est évoqué un service
public « de proximité » (transport, poste…), le cœur parle à la place
du cerveau. La vraie question est : qui a encore besoin d’envoyer du
courrier urgent ? Je suis sérieux : posez-vous la question ! Je
voyais un exemple cité : les arrêts de travail. Il faudra qu’ils arrivent
au plus vite à la CPAM. Il faut donc un envoi prioritaire. Or, la vraie
question est de savoir pourquoi un arrêt de travail saisi par un toubib sur un
ordinateur connecté à Internet nécessite un envoi par la Poste ? Et je ne
parle pas que du coût de traitement. Et pourquoi en moins de 48 ? S’il
faut changer les textes et les règles, changeons les… Je vais y revenir.
Je vous laisse multiplier les exemples et expliquer quels
sont les cas où les individus équipés d’internet ne peuvent pas y échapper ?
Il n’y en a pas, je suppose.
Pour l’anecdote, j’ai eu un arrêt de travail cet été, je l’ai
envoyé « en vert ». Il y avait un imprimé pour le 13 juillet au 13 août
mais les gens de la CPAM n’ont retenu que du 13 au 31 juillet suite à je ne
sais quelle heure. Et comme j’étais réellement malade (« à bout de souffle »
dans tous les sens), je n’ai même pas pensé à faire une copie. Je veux bien comprendre
leurs problèmes d’organisations et leurs erreurs humaines mais plutôt que d’obliger
un service public à acheminer un papier en moins de 48h, on pourrait obliger
les différents acteurs à avoir un fonctionnement correct.
Par-delà cette bête logique (et j’attends vos exemples), nos
internautes populogauchisants sortent l’argument des inégalités notamment
vis-à-vis de la « fracture numérique ». A part l’aspect territorial lié
à l’accès au haut débit, ils ne savent sans doute pas ce que cela veut dire.
Il me semble que lutter contre la fracture numérique n’est
pas de permettre à ceux qui en sont victimes de pouvoir se passer d’internet
mais au contraire d’en bénéficier : et si la feuille d’arrêt de travail saisie
sur le terminal du docteur pouvait directement être envoyée à la CPAM, le sujet
serait assez vite résolu. Les lascars n’auraient pas accès à internet, certes,
mais ils n’en auraient plus besoin. Et s’ils ne cherchent pas à avoir à accès à
Internet autrement que pour de vrais besoins, c’est qu’ils n’en ont rien à
cirer et je ne vois pas pourquoi les emmerder avec cela…
Ce qui nous fait franchir un stade : les militants vont
se fourvoyer sur la définition de la fracture numérique pour se concentrer sur
ceux qui n’ont pas accès à internet (soit personne hors contrainte de haut
débit, vu que toute le monde ou presque à un smartphone ou une box pour la
télé) ou ceux qui ne savent utiliser internet (et là, la proportion de la population
n’est pas neutre – je suis moi-même emmerdé quand je dois réservé un vulgaire
billet de train en passant par SNCF Connect) sans étudier les solutions qui
pourraient permettre à tout le monde de profiter du numérique (par exemple, en
envoyant automatiquement les arrêts de travail).
De fait, les arguments électoraux que l’on pourrait en tirer
(et je suppose que c’est le but de toutes les publications sur le timbre rouge)
tombent à l’eau : aucun électeur ne va changer son vote à part pour l’extrême
droite s’il est exclu de quelques progrès technologiques avec des impacts concrets.
Laissons-donc les spécialistes travailler… et les partis politiques expliquer
comment ils comptent faire travailler ces spécialistes et imaginer des
solutions (tenez ! Vendre des billets de train dans des bureaux de poste
me rendrait bien service…).
Il reste que la presse (et les blogueurs comme l’ami Seb)
concentre les remarques autour de la solution de remplacement proposée par La
Poste qui, c’est vrai, ressemble à une usine à gaz. Ils oublient toutefois de
rappeler que c’est du pipi de chat vu que les recommandés peuvent s’envoyer par
courrier électronique depuis longtemps (le principe est le même : l’usager
tape son texte sur un ordinateur et La Poste fait le reste).
Il faut voir les impacts « techniques » ou « organisationnels ».
Un courrier standard doit être acheminé du bureau de poste où vous le…
posterez, jusqu’au bureau d’où partira le facteur du destinataire. C’est un peu
compliqué (le service reste mais il ne peut plus être garanti sans délai). Avec
le nouveau machin, vous avez une garantie de distribution à J+1 (s’il y a une tournée
du facteur…). Cela étant, on s’en fout, ça ne sert à rien. Et, en fin de
compte, on a un progrès pour les victimes de la fracture numérique qui pourront
prendre rendez-vous avec le facteur, qui pourra scanner les documents et les
envoyer lui-même, garantissant, alors, un vrai J+1.
N'oubliez jamais de comparer le courrier que vous recevez avec
celui que vous envoyez. Ce n’est pas le même usage…
Voila ce que j’aimerais continuer à faire sur mon blog :
expliquer, réfléchir, recevoir de vraies contradictions si je me plante… et arrêter
d’hurler « ah ben la fin de la lettre rouge est l’avènement du libéralisme ».
Il existe une flopée de beaux timbres qu'on envoie en espérant agrémenter un peu l'existence du réceptionnaire. En général c'est uniquement des envois rapides.... Vous devriez vous renseigner un peu...
RépondreSupprimerParce qu’ils vont disparaître ? Et quand bien même ? Quel volume de beaux timbres envoyés à des particuliers ?
SupprimerChui bien d'accord.
RépondreSupprimerSauf pour SNCF Connect : si tu n'y arrives pas, c'est pas parce que leur site est à chier (comme tes cravates, jadis)
Je n’ai pas dit qu’il était à chier.
SupprimerAh merde. J'ai mis un "pas" en trop. Je recommence.
Supprimer"Chui bien d'accord.
Sauf pour SNCF Connect : si tu n'y arrives pas, c'est parce que leur site est à chier (comme tes cravates, jadis)"
Je réagis, proteste et m'insurge : l'expression "cravates à chier" n'est pas libre de droits quand elle s'applique à des Bretons en surcharge pondérale et résidant dans des banlieues de merde !
SupprimerPar conséquent, ma chère, j'ai le regret de vous informer que vous me devez une mousse. Avec faux col décent.
Elodie, elle n'est pas si mal faite que ça malgré les couacs du départ (j'ai réussi à tout faire avec, hier, malgré mes jérémiades dans Facebook : j'ai même réussi à me faire rembourser d'un trajet annulé officiellement mais que j'ai fait quand même...).
SupprimerJ'aime bien ton billet. Bon, je n'arrive plus au boulot à commenter autrement qu'en anonyme mais bon c'est le bordel.
RépondreSupprimerConcernant le wokisme, j'ai lu une prise de position de mon ancien député socialiste sur ce qu'il considère comme une "religion de rejet et obscurantiste". Il reste une gauche éveillée, qui ne voit pas du "racisme" ou de "l'ultralibéralisme" n'importe où (mais c'est vrai que ça permet d'éviter de réfléchir ces réflexes).
Le Faucon
Le wokisme est effectivement pire qu'une religion...
Supprimerje me demande de quand date mon dernier envoi de courrier papier ! ça doit faire des années, peut-être 2015. J'ai entendu des gens expliquer que c'est les timbres qu'on allait supprimer. Tout est possible avec les neuneus. Et comme tu le dis très justement, la bétise c'est de devoir encore envoyer des trucs en papier alors qu'on nous dit de numeriser notre santé avec un truc comme "mon espace santé" .. qui n'est toujours pas capable de me dire quelle est la spécialité que j'ai consulté à l'hôpital un jour où j'y suis allé je le sais moi, mais ce n'est pas affiché a part "consultation cotée CS". Et autre exemple, j'ai fait un bilan santé "gratuit": les résultats ne sont pas numérisés ! et donc pas dans "mon espace santé".. alors que ça contient analyse sang, bilan cardio etc.. Bref y'a encore du travail et surement des gens qui bossent sur ces sujets mais on n'en sait rien.
RépondreSupprimerPendant mes séjours à l'hôpital, il fallait que je transposte moi même les résultats "papiers" des analyses faites dans un service pour les autres services...
SupprimerJe ne me suis pas encore bien remis de l'abandon du réseau de courrier pneumatique de Paris (les petits bleus) en 1984, comment puis-je survivre à l'abandon des timbres rouges?
RépondreSupprimerLa Dive
Mon pauvre...
SupprimerLes défaites électorales du PS n'auraient-elles pas commencé après les élections présidentielles et législatives ?
RépondreSupprimerSinon, une bonne année, Nicolas.
Merci.
SupprimerLes défaites auraient commencé après les défaites ?
La CPAM, parlons-en ! Pas foutus d'avoir machin capable d'envoyer des PJ. J'ai eu des soucis de justifications de fiches de paies datant de Jérusalem, j'ai failli y aller moi-même sur ma fidèle Mammut.
RépondreSupprimerOui, ils sont nuls (mais ils ont des circonstances atténuantes : très vieille structure qu'il faudrait dynamiter).
SupprimerArié,
RépondreSupprimerJe vais reprendre une habitude idiote que j'ai eue : répondre à tes commentaires que je ne censure pas.
Les tiens, d'hier, sont hors sujet : mon billet parle de la CPAM uniquement à titre d'exemple avec la transmission des arrêts maladies. Il n'est pas une critique de cet organisme. Par contre, ils sont des défauts mais je n'ai jamais voulu dire que c'était la pire des administrations (au contraire, je dis que je veux bien trouver des circonstances atténuantes (notamment par le fait qu'elle soit pourrie avec des régimes spéciaux qui ne dépendent pas d'elle).
Par ailleurs, tu me sors des chiffres de frais de structure : heureusement qu'ils sont réduits vu que tout est automatisé et qu'ils sont nuls pour le reste.
Pauvre con : il te manque toujours tout recul en réduisant chaque sujet à une partie que tu crois connaitre.
Arié,
SupprimerTu viens encore d’expliquer pourquoi tu as toujours raison et c’est très drôle.
Il ne s’agit pas de comprendre ce que je peux faire ou pas dans mon blog mais de TE faire comprendre pourquoi tu casses les couilles.