L’ineffable et célèbre Prix Nobel d’économie (discipline qui
ne devrait pas exister nobellistiquement mais ne réactionnons pas) « propose de mettre en place un taux d'imposition mondial
spécial de 70% sur les revenus les plus élevés et un impôt sur la fortune de 2
à 3 %. » J’imagine que nos gauchistes préférés sont en PLS surtout
s’ils traduisent, comme
BFM, « LE PRIX NOBEL JOSEPH STIGLITZ
PROPOSE DE TAXER LES PLUS RICHES À 70% POUR RÉDUIRE LES INÉGALITÉS »
(les majuscules sont offertes par la maison).
J’attire quand même leur attention sur deux points. Tout d’abord,
il ne parle pas de taxer les plus riches à 70% mais les plus hauts revenus. Ne
confondons pas les riches (qui possèdent une fortune) et ceux qui gagnent de l’oseille,
sinon on va cibler des pauvres gens (comme moi – smiley – qui dispose d’un
appartement valant plus de pognon que la moyenne mais uniquement parce qu’il a
pris de la valeur depuis son achat, ce qui n’a rien à voir avec mes revenus).
En outre, il parle bien de faire cela au niveau mondial. On
sait que c’est à peu près impossible. Nous pissons donc dans un violon pour
rien et il faut arrêter de dire que c’est de la faute de Macron si cela ne se
fait pas. C’est bien la preuve que les prix Nobel d’économie ne servent pas à grand-chose :
ils préconisent des solutions impossibles.
Ce week-end, dans TikTok, je suis tombé sur une interview ou
une conférence de presse Du Général (les majuscules sont là pour souligner qu’il
s’agit du vrai général, celui qui a prêté son nom à la place de l’étoile) qui
date évidemment un peu vu qu’il nous a quitté quatre ans après ma naissance,
sans doute à cause de la dépression induite.
Il faisait l’éloge du capitalisme et je me suis dit ah ben
il était bien de droite, papi, en disant, pour résumer, que c’était la seule
solution pour créer des richesses. Et finissait par taper dessus en expliquant
que le système capitaliste ne faisait d’engraisser les salauds de riches et ne
participait pas à la redistribution, à la solidarité et tout ça et finissait
donc incapable de garantir une espèce d’équilibre.
La seule conclusion qu’on pouvait retirer de ses propos est
bien qu’il fallait taxer tous les revenus au même niveau que ceux du capital,
ce qui serait de nature à me mettre en joie si je n’étais pas tiraillé par l’appétit
qui me vient en cette fin de matinée.
Commençons déjà, entre nous-autres, stupides salariés, par
se mettre d’accord sur la nécessité de taxer tous les revenus du travail de la
même façon. Dans ces revenus du travail, il y a déjà les heures supplémentaires.
Sarkozy avait inventé leur défiscalisation ce qui fût une erreur notoire pour
différentes raisons. Hollande a supprimé ce truc. Macron l’a rétabli
(décidément, si je comprends qu’on puisse être de gauche et avoir soutenu
Macron par conviction en 2017, le fait qu’on puisse continuer à le faire
autrement que par défaut en 2023 me parait surréaliste).
Commençons donc par refiscaliser ce machin.
On doit faire à l’identique avec toutes les primes et,
surtout, avec tout ce qui relève de la participation et de l’intéressement. Après,
on s’intéressera aux stock-options (c’est un peu compliqué mais on doit pouvoir
faire la différence entre le prix d’achat « pratiqué » et le cours en
bourse et imposer la différence). Je m’excuse d’être un peu précis mais il faut
bien que j’aille jusqu’au bout de mon raisonnement. Dans le lot, n’oublions
tous les petits revenus liés au travail comme les tickets restaurant et les
subventions du CE. C’est peut-être dur à attendre mais pourquoi un type aurait-il
un don au titre des œuvres sociales pour aller voir des spectacles
pornographiques ou des séances de piscine pour mater les gonzesses sans être
imposé ? Pour aller plus loin, pourquoi un type aurait-il une
complémentaire santé payée par son employeur (et non comprise dans le revenu
imposable) alors que d’autres n’en ont pas ?
Nous avons donc tous ces revenus qui, en plus du salaire de
base, doivent entrer dans petit un le calcul de l’imposition progressif sur le
revenu, petit deux les contributions genre CSG, petit 3, les contributions
salariales, à la charge du salarié comme de l’employeur.
Quand on aura fait ça, déjà, on n’aura plus de problème de
financement des retraites (si tant est qu’on en ait réellement un). Non mais
sans blague.
Après, il nous faudra bien traiter les autres revenus que l’on
prendra soin de séparer en trois pour notre délire mondial momentané : les
revenus du capital, les plus-value (c’est pareil) d’un côté ; ceux de l’immobilier,
y compris les plus-values, de l’autre et, enfin, les successions.
Dans une parenthèse, je parlais de mon appartement. Il
serait injuste que je sois taxé pour l’avoir mais, si je le vends, il ne parait
pas totalement immoral qu’on m’impose sur le pognon que j’aurais gagné par
cette vente… On va mettre un délai de prescription (comme pour toutes les plus-values)
comme nous ne sommes pas des chiens et un peu de stabilité dans le capital ne
fait pas de mal. Disons 10 ans. Tout cela n’est pas si simple. On devoir
supprimer les PEA, par exemple, vu que le délai court à partir de l’ouverture
et pas de l’achat des titres. Nananère. Concentre-toi, bordel. Je ne suis pas
un spécialiste mais je peux théoriser un tas de trucs. On nous a dit qu’il
fallait taxer les riches, enfin !
Je pense avoir été assez complet – et formel – sur l’imposition
sur les revenus mais je n’ai pas abordé deux sujets : l’imposition des
successions et celle du capital. Pour les revenus, je voulais aussi signaler
que ça n’est pas si simple que cela en a l’air.
Je n’ai jamais été un grand partisan de l’imposition sur le
capital (la fortune, pas les revenus, essaie de suivre) et je l’ai souvent dit dans
ce blog (aussi pour titiller mes potes de gauche). Par contre, je pourrais en
faire des tonnes au sujet des successions, surtout parce que l’entassement du
capital me parait une calamité.
Mais là, j’ai la flemme.
(décidément, si je comprends qu’on puisse être de gauche et avoir soutenu Macron par conviction en 2017, le fait qu’on puisse continuer à le faire autrement que par défaut en 2023 me parait surréaliste). Si j'ai bien compris, la défiscalisation dont tu parles, c'était pour donner du pouvoir d'achat à ceux qui faisait des heures supp. N'oublies pas que Le pen fait ses meilleurs résultats électoraux sur le sujet et il est question de lui couper l'herbe sous le pied. Mais je me trompe peut-être.
RépondreSupprimerC'est surtout piquer des voix à LR vu que c'était une mesure de Sarko. Et ça n'est pas une satisfaction. On ne peut pas tout tolérer.
SupprimerDans n'oublie pas , le verbe oublier est conjugué à l'impératif présent, à la deuxième personne du singulier. C'est un verbe du premier groupe. Or, quand ils sont conjugués à l'impératif, les verbes du premier groupe s'écrivent sans s final. On écrit bien n'oublie pas , sans s à oublie .
SupprimerJe ne pense pas que Captain Haka ait besoin de leçon de ta part. Et soigne ta typographie.
SupprimerOn lui reproche quoi à ma typographie ?
SupprimerJ'écrit comme je veut abruti !
SupprimerJe vais finir par penser qu'Arié est moins con que d'autres commentateurs...
SupprimerJ'écrit comme je veut abruti !
SupprimerJe vois ça...
Je crois que tu as raison de le penser finalement.
SupprimerLes socialistes ne voient dans le capital que les dividendes et les plus values !
RépondreSupprimerO magie du capital !
Malheureusement pour les investisseurs, il y a aussi les faillites et les pertes. Tout investissement en capital présente un risque, et si ce risque n'est pas rémunéré, l'argent ira ailleurs. Il n'est pas juste que le capital soit taxé comme le travail. Il n'est pas juste non plus de ne voir dans le capitalisme que la réussite d'un petit nombre, en oubliant le plus grand nombre qui échoue. Un exemple récent est celui de la réussite du vaccin Covid Pfizer, et les bénéficesqui vont avec, qui éclipse les dizaines d'échec d'autres laboratoires, et leurs pertes conséquentes.
Vous avez un drôle de sens de la justice…
SupprimerNJ
La CSG et la CRDS ont ouvert un coin dans la fiscalisation des régimes sociaux. Je ne vois pas en quoi un CSPE (Cotisation Sociale des Profits des Entreprises) poserait de problème. Pour la CSG, rappelons qu'il s'agissait d'une mesure de gauche qui finance en partie l'assurance chômage depuis 2018 ! La CRDS, elle, finance la dette sociale, dans laquelle se trouve notamment la dette des retraites.
RépondreSupprimerEn fait, l'objet de tout ça est bien de transférer la charge des régimes sociaux, en partie seulement, vers l'impôt de manière à ne pas augmenter le coût du travail pour les entreprises. Nous sommes dans une logique de compétitivité-prix dans laquelle nous aurons toujours un coup de retard. L'augmentation des charges patronales nous permettrait de réfléchir aux moyens d'obtenir de la compétitivité structurelle (éducation, recherche, innovation, économies d'énergie, plan massif vers les EnR). Le dernier grand moment de hausse de cette compétitivité structurelle fut le passage au 35 heures financé avec l'argent public. Les entreprises industrielles, pour l'avoir vécu, ont alors considérablement amélioré leurs process. L'augmentation des charges oblige à être intelligent. A-t-on toutefois les moyens à court et à moyen terme de cette politique ?
En attendant, taxons les riches ou alors faisons le choix de continuer d'appauvrir les classes moyennes avec l'inflation... des riches. Tôt ou tard, sans consommation, les riches risquent de s'appauvrir.
Ah bon.
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